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18 mai 2021

François 1er et la rivalité avec Charles Quint (2/2).

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Le règne de François 1er est marqué par de nombreuses guerres avec Charles Quint, alternant avec des périodes de paix.
François 1er a entretenu un temps l’espoir de devenir empereur.
Mais c’est finalement Charles, roi d’Espagne, qui est élu en juin 1519, sous le nom de "Charles Quint".
Il règne sur de nombreux territoires comme les Pays-Bas mais aussi la Franche-Comté, l’Autriche et Naples et rêve de reconstituer l’héritage bourguignon de son arrière-grand-père Charles le Téméraire (1433-1477).
Inquiètes de cette nouvelle puissance, la France et l’Angleterre cherchent alors à se rapprocher pour pouvoir lui faire face.

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Ce sera la rencontre du "Camp du Drap d’or", non loin de Calais.
Succession de fêtes, de tournois et de festins qui ne déboucheront finalement sur aucun engagement précis.
Les tensions croissantes avec l’empereur conduisent à la reprise de la guerre en Italie en 1523.
Lors du siège de Pavie, en 1525, François 1er, est fait prisonnier par le vice-roi de Naples.
De Madrid, où il a demandé à être transporté pour pouvoir négocier directement avec l’empereur, il écrira à sa mère :
"De toutes choses ne me sont demeurés que l’honneur et la vie sauve".

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François 1er, obtient finalement sa libération contre la promesse de céder la Bourgogne à Charles Quint, avant, une fois libéré, de décréter ses concessions nulles et non avenues.
Pour effacer l’humiliation de la défaite, François 1er, lance une autre guerre, déclarée à Charles Quint en 1528 et conclue rapidement par la "Paix des Dames".
L’Empire turc apparaît alors comme la nouvelle puissance menaçante sur les marges du Saint Empire, et Charles Quint préfère avoir la paix du côté français.

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La Bourgogne n’est finalement pas cédée, et François 1ᵉʳ paie les 2 millions d’écus d’or demandés comme rançon pour libérer ses deux fils, qui avaient pris sa place en captivité.
Inquiet quant à lui de la puissance impériale, François 1ᵉʳ conclut de son côté une alliance d’abord secrète.
Puis ouvertement déclarée avec le sultan Soliman le Magnifique (1494-1566).
Cette alliance couvre François 1ᵉʳ, de désaveu aux yeux des Occidentaux.
Elle est contraire au principe selon lequel la chrétienté doit être unie contre l’infidèle !
En 1543, le corsaire Barberousse (1475-1546) ira jusqu’à jeter l’ancre à Toulon, avec l’autorisation du roi, qui compte sur son soutien pour une prochaine guerre en Italie.

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Sur le plan intérieur, François 1ᵉʳ, renforce le pouvoir royal.
Il établit, grâce au concordat signé à Bologne en 1516, la mainmise royale sur l’Église.
S’ils reçoivent du pape l’institution canonique, les évêques, prieurs et abbés sont désormais nommés par le roi.
Le fameux édit de Villers-Cotterêts, qui fait du français la langue officielle des documents juridiques, réforme aussi le système judiciaire.
Il s’agit de contrôler les nominations aux bénéfices ecclésiastiques, et notamment l’âge des candidats, ce qui impose la tenue de registres.

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Grâce au premier Code pénal forestier, François 1ᵉʳ interdit la chasse aux roturiers et la réserve aux gentilshommes.
La chasse est en effet l’un des plaisirs favoris du roi, qui fait construire le château de Chambord pour s’y livrer à sa guise.
François 1er fait par ailleurs transformer le château de Blois et le château de Fontainebleau, qui se dote de la "Porte Dorée" et de la "Galerie François 1ᵉʳ", décorée de stucs par l’artiste Fiorentino Rosso (1495-1540), premier peintre du roi.

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Protecteur des arts et des lettres, le roi fonde le Collège royal, doté de quatre chaires, et où l’on enseigne les langues anciennes, l’ancêtre du Collège de France.

1 mai 2021

La Renaissance du Château - Spectacle immersif - Puy du Fou *

Partez à la découverte des splendeurs Renaissance du château du Puy du Fou à travers la bande annonce de ce spectacle immersif :

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"La Renaissance du Château" !

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Oublié depuis des siècles, le Château du Puy du Fou vous ouvre ses portes !

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Les tableaux vous parlent, les miroirs vous observent, les fantômes dansent encore...

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Chaque salle du château vous dévoile ses merveilles encore hantées par son passé glorieux.

13 janvier 2021

François 1er et la Renaissance (1/2). *

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François 1er (1494-1547), de la branche des Valois, monté sur le trône en 1515, symbolise la période de la Renaissance.
Héritier des traditions chevaleresques, il méprise l'arquebuse, cette arme à feu lourde apparue vers 1450, parce qu'elle ne permet pas aux chevaliers de s'illustrer.
Amoureux des arts et des lettres, il s'entoure d'artistes italiens, notamment Leonardo da Vinci (1452-1519), qui s'installe dans le Val de Loire, près d'Amboise, dès 1516.
Le roi de France mène par ailleurs de nombreuses guerres en Italie, sans réussir pour autant à s'y implanter durablement, et lutte contre l'empereur Charles Quint (1500-1558).

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La nécessité de financer ces nombreux conflits conduit au renforcement du pouvoir royal.
François d'Angoulême n'était pas destiné à la Couronne.
La mort sans héritier mâle vivant de Charles VIII (1470-1498) puis celle de son oncle Louis XII (1462-1515) le conduit au trône le 25 janvier 1515.
Il a alors 20 ans.
Elevé par sa mère, Louise de Savoie (1476-1531), qui jouera toujours auprès de son fils un rôle prééminent, notamment dans les affaires étrangères, François a acquis, à la cour de Louis XII, le goût des lettres et des arts et à découvert les chefs-d'œuvre italiens.

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Avec sa forte carrure et sa haute taille, cet habile cavalier, soldat courageux, amateur de peinture, de musique et d'architecture, mais aussi grand séducteur, incarne parfaitement le prince de la Renaissance.
Marchant dans les pas de ses prédécesseurs, François 1er se lance dans l'aventure italienne.
Les États italiens, divisés et en conflit les uns contre les autres, semblent des proies faciles.
Dès la première année de son règne, il fait appel à des mercenaires allemands, laisse la régence du royaume à sa mère et se jette sur Milan.
Face aux troupes du pape, du duc de Milan, de l'empereur et du roi d'Aragon, François 1er remporte la bataille de Marignan en septembre 1515.
À l'issue des combats, le roi est fait chevalier par le seigneur Pierre Terrail de Bayard (1475-1524).

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Le règne de François 1er marque à la fois une continuité et certaines ruptures par rapport aux usages médiévaux.
Le roi s'inscrit indéniablement dans la tradition chevaleresque.
Pourtant, à partir de Pavie, les coups d'éclat ne suffisent plus.
Une guerre plus moderne s'impose, il faut mobiliser les ressources du royaume et mener des négociations en Europe ainsi qu'avec l'Empire ottoman.
François 1er règne de façon autoritaire et centralise fortement le pays.
Malgré son grand rêve italien, la France ne réussit pas à s'installer durablement dans la péninsule.

17 février 2020

Le porche. *

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Un porche, (du latin porticus, doublet populaire de portique) est un espace couvert devant une entrée ou un édifice.
On peut le définir plus simplement comme une construction en saillie qui abrite la porte d'entrée d'un édifice ou comme un vestibule, un hall.
Jusqu'au début du XIXème siècle, en Vendée, toutes les maisons un peu importantes étaient à l'intérieur d'une cour fermée.
Pour pénétrer dans cette enceinte, on franchissait un porche.

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Il était "barré" chaque soir, car on redoutait, de petits groupes soit d'adversaires religieux, soit de voleurs, soit encore de voisins.
Le porche le plus simple était un double arceau, dans l'un, la porte principale pour les voitures et cavaliers, dans l'autre, la porte piétonne.

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Certains de ces porches étaient surmontés d'un petit toit.
D'autres étaient crénelés.
Lorsque la cour était entièrement close de bâtiments, le portail formait un petit pavillon entre les autres constructions.

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Quelques demeures plus importantes possédaient un porche monumental.
Un solide portail permettait de clore le porche.
Il était constitué de forts madriers de bois de chêne avec, à l'intérieur, un cloisonnement de chevrons réunis par de grands clous de fer forgé.
Si les porches de Vendée demeurent encore assez nombreux, les portails en bon état sont rares.
Les porches ont aujourd'hui perdu toute fonction utilitaire et ne sont plus désormais maintenus que par un attachement au passé qui devrait être encouragé, si nous voulons protéger l'ensemble du patrimoine.

21 août 2019

La cloche du Puy du Fou. *

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Lors de la Cinéscénie, on entend ces mots :

J’aime le geste au ciel que fait mon clocher,
j’aime l’appel des cloches qui de leurs voix pesantes demandent, en patois, de se mettre en dimanche,
j’aime la prière des cloches à l’angélus de l’aube qui féconde mes champs,
j’aime la joie des cloches aux matins de baptême,
j’aime le glas des cloches au soir de trépas, j’aime le vent des cloches qui m’annonce l’orage.
- Mais pourquoi ont-ils fait taire les cloches ?
- Leur trop long silence est devenu intolérable et la bourrasque de 1793 va déferler sur ce pays en accord d’une lugubre désespérance, ils ont proféré des blasphèmes contre la religion, ils ont proscrit les prêtres légitimes, ils ont indigné les cœurs, ils sont venus jusqu’au pignon de la ferme, ils ont réquisitionné les hommes et ils ont provoqué la révolte.

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En pénétrant dans la cour du château renaissance, on remarque sur l'une des tours, une potence.
A cet endroit se trouvait la petite cloche du château.
Depuis le début de la Terreur, par ordre de la Convention, les cloches étaient descendues des clochers et envoyées à la fonderie pour en faire "des sous et des canons".

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La paroisse des Epesses, ne faisait pas exception.
En 1797, les habitants du bourg voulurent retrouver le son de leur clocher.
En effet, un nouveau prêtre assurait le service religieux à l'église paroissiale.

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Or, il restait une petite cloche oubliée au Puy du Fou, accrochée à une tour du châtelet.
Elle portait la date de 1731 et l'inscription "Madame d'Armaillé", du nom de la dernière fille de Claude Boylesve, Gabrielle.
Avec la complicité du régisseur, Gilles Lelièvre, la cloche du Puy du Fou fut montée triomphalement au clocher de la paroisse.
Les auteurs de cette bravade se réjouissaient du tour qu'ils allaient jouer ainsi aux Patriotes.

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La cloche sonna bientôt à toute volée pour les offices.
Une plainte ne tarda pas à être déposée à Fontenay.
Le commissaire voisin se fit rappeler à l'ordre par le Directoire départemental :
"Il paraît, lui écrivait-on, que depuis un certain temps, une cloche sonne aux Epesses, et bien qu'habitant à Saint-­Mars-la-Réorthe, vous ne vous en êtes pas rendu compte !"
Le commissaire se précipita aux Epesses et condamna au silence la petite cloche, dont il fit "descendre la corde".
L'histoire ne dit pas si la cloche du Puy du Fou se remit à sonner en l'absence de ce commissaire à l'oreille un peu dure…  

Source : Puy du Fou

15 mars 2019

La vie quotidienne au château fort. *

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Les conditions de vie ont évolué entre le XIe siècle et la fin du Moyen Âge.
Voici à peu près à quoi ressemblait la vie quotidienne d'un châtelain entre 1150 et 1270, si tant est que la guerre, la croisade ou les tournois ne l'appellent loin de son château.
Le seigneur se lève tôt.
Vers six heures, un valet le réveille en secouant son oreiller.
Il enfile sa chemise, ses braies et ses chausses, et debout.
La toilette s'effectue dans une cuve en bois apportée directement dans la chambre, ou encore dans l'étuve, à l'étage ou souterrain.
La châtelaine, elle, se baignera après le repas.
Après quoi notre homme passe dans son oratoire (lieu consacré à la prière) pour prier, voire assister à la messe, s'il est seigneur assez important pour avoir un chapelain (prêtres).
Après le déjeuner, le maître reçoit ses officiers.
Le sénéchal, qui représente son autorité dans toute l'étendue dans la seigneurie, le maréchal, responsable des écuries, le chambrier qui tient les comptes et s'occupe des affaires domestiques, d'autres encore comme le bouteiller.
Ces hommes de confiance dirigent tout un personnel de maître-queux, de sergents ..., qui constituent la mesnie (gens vivant ensemble), la maison du seigneur.

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Après avoir discuté avec eux du bon ordre de ses affaires, celui-ci peut terminer la matinée par une visite des écuries ou du chenil, ou encore se rendre au village.
Il est temps maintenant de passer à table pour dîner, c'est-à-dire prendre le repas de la mi-journée.
Celui-ci a lieu dans la grande salle, dans le donjon ou dans le bâtiment principal du château, aux murs agrémentés de scènes de chasse ou de guerre peintes, ou encore ornés de tapisseries ou de trophées.
Le sol, lui, est pavé de petits carreaux.
Les valets dressent la table en posant de simples planches sur des tréteaux.

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Les convives prennent place d'un seul côté de la table, sur des bancs mobiles, tandis que le seigneur préside, assis sur le maître-dois (Chaise).
Comme on ne connaît pas encore la fourchette et qu'on mange avec les doigts, chacun se lave les mains avant de passer à table.
Dès lors le service, effectué par des valets ou par de jeunes damoiseaux hôtes du seigneur, peut commencer. 
On apporte les "couverts ", les mets recouverts d'une étoffe destinée à les tenir au chaud.
Chacun a devant soi un napperon, une cuiller et un couteau, une écuelle et un hanap (grand vase à boire en métal, avec un pied et un couvercle).

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C'est la nappe qui tient lieu de serviette.
Le repas, certains jours, peut durer plus de deux heures.
Les plats sont nombreux et épicés, évidemment arrosés de bon vin.
Les châtelains mangent le produit de leur chasse : quartier de cerf au poivre, épaule de sanglier farcie, cygne rôti, pâtés de chevreuil ou de lapin...
D'ailleurs, d'interminables histoires de chasse égrènent le repas, agrémenté aussi par les exploits des jongleurs ou les récits des troubadours de passage, si toutefois le brouhaha de la conversation permet qu'on les écoute.
Les devoirs de la charge reprennent ensuite le dessus.
Certains après-midi, le seigneur rend droit de justice à ses vassaux.
Il tient audience dans la grand-salle ou dehors s'il fait beau temps, et reçoit les plaideurs.
Dans les petits fiefs, il rend lui-même les jugements.
Les grands barons s'en remettent à leur sénéchal.
Les autres jours, par beau temps, il part pour la chasse.

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C'est sa principale activité violente depuis que St-Louis est venu à bout des guerres privées.
Outre le fait qu'il est son plus grand plaisir, ce sport, cet art qu'il a appris dans son plus jeune âge lui permet de protéger les récoltes de ses vassaux en éliminant les animaux nuisibles qui ravagent les récoltes, cerfs, loups, sangliers.
Il lui permet aussi, en parcourant ses terres, d'inspecter les cultures et de rencontrer ses tenanciers, voire de régler certaines affaires.
La pêche, la marche, la simple promenade à cheval peuvent encore être d'autres occupations.
L'escrime permet de s'entretenir pour la guerre et de former du même coup les damoiseaux.
Quant aux longs après-midi d'hiver, ils s'écoulent à réparer les armes devant la cheminée, ou à jouer aux échecs et aux dés, tandis que les femmes filent la laine ou tissent.
Les plus riches se distraient en visitant leur ménagerie.

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La châtelaine vaque à ses propres occupations.
Elle peut accompagner son mari à la chasse ou participer aux jeux de plein air, mais aussi elle coud, tisse, brode, tout en surveillant les meschines, c'est-à-dire les femmes de chambre et servantes.
Parfois elle descend aux cuisines, mais c'est plutôt l'affaire du sénéchal.
Femme du seigneur, elle se doit de remplir ses obligations envers les vassaux de son mari et visite les pauvres et les malades du village.
Le soir, après un rapide et léger souper, on se réunit dans la chambre, plus agréable que la grande salle, avec ses murs peints dans des tons vifs, voire, dans les grandes occasions, recouverts de tentures de soies, également moins vaste et mieux meublée, avec son bahut et son armoire en chêne.
On prend place autour de la cheminée.
Celle-ci, souvent placée entre deux baies, est immense.
Peinte comme tout le reste, elle occupe tout un côté de la chambre.
Des troncs entiers y brûlent, à tel point que sa flamme suffit souvent à éclairer la pièce.
Là, les chiens couchés aux pieds de leurs maîtres, les convives assis sur des bancs ou par terre sur de grands tapis, autour du fauteuil du chef de famille, on écoute de nouveaux récits ou on chante pour s'égayer avant d'aller dormir.

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Enfin, tandis que le guetteur prend son poste au donjon, le maître va se coucher après une journée longue et bien remplie.
Après une dernière toilette (c'est à cette heure qu'il se lave les pieds), assisté d'un valet ou, s'il est grand seigneur, du chambrier, le châtelain dispose ses vêtements (manteau, surcot, cotte et chausses) sur une perche horizontale près du large lit entouré de rideaux (les courtines), et qui fait face à la cheminée.
La chemise est roulée sous le traversin, et les braies sous la couverture.
Le seigneur n'a plus qu'à se glisser dans les draps de soie pour sombrer dans un lourd sommeil réparateur.

D'après Jacques LEVRON, Le château fort et la vie au Moyen Âge. Edition Fayard.

20 juin 2018

Le Bourg-Bérard *

À proximité du château, il se forma très vite une agglomération, le Bourg-Bérard.
Le château du Puy du Fou servit de refuge à la population en cas de danger.
Le personnel attaché au service du château dut aussi venir grossir le chiffre de la population du Bourg.
Soldats et serviteurs ne pouvaient pas tous trouver place dans l'enceinte du château.
D'après des archives, le Bourg-Bérard existait en 1563, mais il n'aurait plus compris alors que cinq ou six maisons, dont l'une se dénommait la "Maison Brumault", du nom, sans doute, de celui qui la fit construire et habitation d'un sénéchal ou officier du Puy du Fou.
Plus tard, en 1740, le Bourg-Bérard est également mentionné dans un aveu rendu par Maître Savart.

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Mais existait-il encore réellement dans son entier aux dates mentionnées.
Ceci dit, il y a bien eu un Bourg d'une certaine importance à cet endroit.
La tradition veut aussi qu'une importante foire annuelle se soit tenue à proximité.
Pendant cette foire, les marchands, venus un peu de tous les pays, se réunissaient à des dates fixes et y apportaient leurs marchandises en grande quantité.

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Les marchandises étaient le plus souvent des produits rares (à l'époque), des étoffes précieuses, des épices, dont on faisait alors le plus grand usage, le poivre en particulier, des parfums, des fourrures.
Ces grands rendez-vous du commerce duraient plusieurs semaines et les acheteurs y venaient par milliers.
Jongleurs et acrobates de tout genre dressaient leurs tréteaux près des boutiques des marchands et se produisaient dans mille tours de leur invention, pour le plus grand amusement des badauds.
Si l'étymologie de "bourg" offre relativement peu de difficultés, il n'en va pas de même du mot "Bérard".
Bérard (on trouve aussi les formes : Bérat, Bérac) est un mot d'origine germanique.
Ce mot pourrait signifier : "ours fort", mais Bérard pourrait être aussi un nom de famille.
Mais alors, qui est ce Bérard ?
Et pourquoi a-t-il donné son nom ou son prénom à l'agglomération blottie auprès du château du Puy du Fou ? 

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Était-il le premier chef ou maître de l'endroit ?
À ce jour cela reste toujours un mystère.
Nous n'en savons rien !

12 février 2018

L'écomusée du Puy du Fou (1983-2006) *

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L’actuel château, construit dans le style de la Renaissance italienne est dû à François II du Puy du Fou (1496-1548).
La construction demeura inachevée et le château fut vendu en 1659.
Situé à la porte de la Vendée, le château du Puy du Fou a été construit en associant deux matériaux inattendus la brique et le granit.
Il a succédé à un autre édifice qui lui fait face dans le bois au-delà de l'étang où ont été pratiquées des fouilles archéologiques.
Malmené par les siècles, il fut incendié par les colonnes infernales en 1794.
Inscrit au Monument historique en 1974, le château actuel a été acquis par le Département en 1977 et y créa un écomusée qui sera ouvert de 1983 jusqu’en 2006.
Depuis lors, ce dernier poursuit sa restauration.

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De l'époque de la Renaissance, le monument a conservé, outre une admirable galerie à l'italienne, des éléments architecturaux remarquables comme les péristyles copiés sur les modèles de Fontainebleau, les escaliers voûtés à caissons et la salle dite des Gardes.
Le château a abrité le siège de l'Ecomusée de la Vendée, créé en 1978 à l'initiative du Conseil Général.
Sur plus de 1000 m², une exposition permanente avait été installée évoquant l'histoire du Département des origines à nos jours.
Cette présentation "Traces de la guerre de Vendée dans la mémoire collective" intégrait les moyens muséographiques les plus modernes permet de découvrir, sans l'aide d'un guide, les principales étapes chronologiques jalonnant la formation et révolution de la Vendée.
Depuis 1985, un "Centre d'Etude et de Documentation" sur la "Révolution dans l'Ouest" permet aux chercheurs de consulter les ouvrages et l'iconographie spécialisés.
L'Ecomusée n'était donc pas un musée comme les autres.

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Georges-Henri RIVIERE, l'éminent muséologue français, avait largement inspiré la création de celui de la Vendée et avait résumé cette nouvelle forme de mise en valeur du patrimoine ainsi :
"L'Ecomusée est une institution culturelle assurant d'une manière permanente, sur un territoire donné, avec la participation de la population, les fonctions de recherche, conservation, présentation, mise en valeur d'un ensemble de biens naturels et culturels, représentatifs d'un milieu et des modes de vie qui s'y succèdent ".
L'originalité de la démarche vendéenne tient à l'étendue du territoire concerné, à la gestion de l'ensemble "chef-lieu et antennes" par un service départemental et surtout à l'exceptionnelle mobilisation des habitants.
En 2006, ses collections ont rejoint l’Historial de la Vendée, équipement muséographique réalisé aux "Lucs-sur-Boulogne" par le conseil général.

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7 décembre 2017

5. La transformation du château

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Pour la transformation du château, c'est l'architecte italien, Le Primatice (1504-1570) qui dressa les plans.
Pour la construction de la grande Loggia, toute la première partie du château construite un siècle plus tôt au bord de l'étang fut démolie.
De nouvelles fondations furent bâties sur pilotis en raison des infiltrations provenant de l'étang tout proche.
Sur l'arrière, on retrouve une terrasse de 5 mètres de haut surplombant l'étang.
Dès 1540, la construction du grand corps de logis de plus de 66 mètres, qui fait face à l'entrée était commencée.

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Il se composait d'une vaste cuisine en sous-sol avec deux immenses cheminées, dont l'une pouvait cuire un bœuf entier.
Ensuite des magasins à vivres, des celliers.
La lumière du jour provenait par des fenêtres donnant sur la grande cour et sur la terrasse qui tout le long de l'étang borde le château.
On pénétrait dans le rez-de-chaussée par une petite loggia composée de deux arcades de granit.
A gauche, le grand salon éclairé par six belles fenêtres à meneaux.

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En face de l'entrée, un escalier à vis desservait l'unique étage et les combles.
Puis à droite, d'autres saules plus petites.
L'aspect de ces façades rappelle l'architecture italienne de la Renaissance.
Le sous-sol a la sévérité du style toscan.

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Le rez-de-chaussée dresse ses fines colonnades ioniques et le riche corinthien orne l'étage.
Une belle et large corniche, sommée d'élégantes lucarnes à frontons couronnait le tout.
Toutes les ouvertures, les colonnades étaient de fin granit de Mortagne, et les murs étaient remplis par un briquetage aux tons roses très décoratifs.

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La charpente élancée permettait de créer des combles habitables, éclairés par les petites lucarnes en plein cintre à frontons triangulaires.
Comme tous les châteaux d'une certaine importance dans la région, la toiture était vraisemblablement composée par des tuiles plates au bout arrondi, dites "tuiles écailles", clouées sur une charpente assez élevée.
Ces tuiles étaient fabriquées sur place car chaque domaine avait sa tuilerie, qui travaillait non seulement pour le château, mais pour les multiples métairies du domaine.

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Le Primatice étant un architecte de goût, il n'aurait pas eu l'idée de coiffer un château de briques roses, par une sombre toiture d'ardoises, matériau d'ailleurs peu employé au-dessous de la Loire.
Pendant les Guerres du Protestantisme (1562-1598), le Puy du Fou fut incendié.
Sa haute toiture s'effondra, et on rétablit une couverture plus économique, moins haute et faite de tuiles romaines.

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Ce qui eut sans doute pour conséquence la suppression de l'habitabilité des combles.
Mais les lucarnes furent conservées en raison de leur bel effet décoratif.
Ceci était le grand corps de logis commencé en 1540 et terminé en 1548.
François II du Puy du Fou (1495-1548) tomba malade à Saumur et en mourut le 17 juillet 1548.
Si bien que sa veuve, Catherine de Laval (1499-1584), se contenta de terminer la décoration intérieure et extérieure de ce premier corps de logis.

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Le 2 novembre 1559, René ler du Puy du Fou (1520-1566), fils de François II et de Catherine de Laval, épousera Catherine de la Rochefoucauld (1528-1577), fille du Grand Sénéchal de Guyenne, Gouverneur de Paris et de Jeanne d' Amboise.
Ils viendront s'installer au Puy du Fou et continueront l'œuvre de leur père François II.
René ler du Puy du Fou meurt en 1566, dans de tragiques circonstances, très probablement des suites de la Guerre entre Catholiques et Protestants.
Sa veuve continuera, malgré l'insécurité des temps, l'œuvre de reconstruction du Puy du Fou.

6 novembre 2017

6. Suite et fin du château renaissance.

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Veuve de René I du Puy du Fou, CATHERINE de LA ROCHEFOUCAULD continua la construction du château Renaissance du Puy du Fou.
Elle suivit les plans tracés par Le Primatice et construisit le Grand Degré, dont nous pouvons admirer le bel escalier voûté de caissons sculptés, qui facilite l'accès, aussi bien aux sous-sols qu'aux étages supérieurs.
L'escalier tout en granit avec sa rampe incorporée dans les murs est d'un fini véritablement somptueux.

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Il est précédé d'un péristyle, supporté par des colonnes de granit d'un seul morceau, autrefois voûté lui aussi en caissons de granit moulurés.
Le dessus de la loggia formant le balcon, permet d'accéder à l'étage de la grande galerie qui borde le côté gauche de la cour.
Faisant suite à l'escalier donnant directement sur le péristyle (galerie), on retrouve une chapelle de forme rectangulaire.
Le plus bel ornement était un plafond voûté, à caissons sculptés, dont il reste encore la première rangée. Cette voûte était peinte. Le restant s'étant effondré sous l'incendie révolutionnaire.
Pour l'éclairer, une baie flamboyante à meneau central.

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L'autel a disparu vraisemblablement dans les incendies de 1794.
Mais on trouva quelques restes du beau pavage de terre cuite à carreaux ornés de motifs en relief, rappelant ceux qui pavaient le transept de l'église de l'abbaye de La Grainetière.
Ces carrelages étaient fabriqués au Prieuré de Grammont, en Saint-Prouant.
A côté, était une chapelle consacrée à Sainte-Marie Madeleine, comme celle du Vieux Puy du Fou, à la magnifique architecture, éclairée de deux grandes fenêtres à meneaux, avec au milieu un très grand et bel arc surbaissé, la divisant en deux.

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Dans cette belle salle, deux cheminées monumentales se font face, encadrées de petites niches moulurées. Catherine de La Rochefoucauld ne s'arrêta pas dans sa reconstruction.
Entre 1566 et 1569, elle fit bâtir la galerie à arcades de granit, de 58 mètres de long qui borde le côté gauche de la cour.
Une chronique mentionnera que c'est "une architecture esgale à celle des maisons royalles ... ".

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Construite en granit et en brique, comme le grand corps de
 logis, elle se compose au rez-de-chaussée de 13 arcades séparées entre elles par des pilastres, 3 de ces arcades sont en partie bouchées par des portes en plein cintre permettant d'y accéder par l'extérieur.
L'étage qui surmonte cette galerie est éclairé par des fenêtres à meneaux, à l'intérieur de la cour comme à l'extérieur.
Une frise courant tout au long de la façade supportait autrefois les blasons des du Puy du Fou et des Familles alliées.
Comme sur le grand corps de logis, des lucarnes éclairaient autrefois des combles, supprimés après un vraisemblable incendie des Guerres du Protestantisme.

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Et sous cette galerie s'étend un caveau voûté en maçonnerie et non en pierre de taille, comme dans le reste du château.
Cette cave est certainement un reste du château du 15e siècle.
Dans le fond, nous trouvons un curieux bassin carré de 2 m 50 de côté et d'environ 2 m de profondeur.
Une bonde dont la pierre rainée subsiste encore permettait de le vider, l'eau s'écoulant dans un conduit de pierre allant se perdre dans le réseau d'égouts souterrains.
Autour de ce bassin, sur trois faces, un siège de pierre fait de débris de corniches moulurées, inemployées dans la construction, entre lesquelles d'autres pierres en forme d'accoudoirs ont été scellées.
Ce bassin mystérieux a fait couler beaucoup d'encre, et en vain !
De nombreux archéologues ont cherché sa destination.
Certains y ont vu une réserve d'eau pour les cuisines du château.

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D'autres un rafraîchissoir où était conservé de la glace.
D'autres une cuve à vendanges.
Pourquoi pas une baignoire collective, comme il en existait beaucoup au Moyen-âge et à la Renaissance.
Quelquefois on dressait une table à proximité du bassin, ou bien on servait le repas sur une planche posée près de la baignoire ou dessus, ce qui expliquerait les blocs de granit qui se voient entre la cuve et la banquette de pierre.
Mais là encore, ce n'est qu'une supposition.
Ces travaux coûtèrent alors vingt mille écus à Catherine de La Rochefoucauld.
Les ouvriers qui les exécutèrent démolirent l'ancien château au fur et à mesure de l'avancement des travaux, et il est plus que probable qu'une partie des murs anciens furent intégrés dans la construction de cette galerie.

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Une autre galerie d'arcades, semblable à celle de gauche devait border le côté droit de la cour.
Mais certainement sans la réplique du grand escalier de gauche.
Cette aile devait se souder en équerre au mur du château existant.
Un auteur écrit que le château commencé en 1540, par François II du Puy du Fou était achevé en 1578.
Mais à cette date Catherine de la Rochefoucauld est morte et son fils Gilbert n'a que quinze ans.

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Devenu majeur, les guerres l'entraînant dans des dépenses ruineuses et l'éloignant du Puy du Fou, l'empêchent de continuer l'œuvre de sa mère et s'étant marié en 1595 à Philippe de Champagne de Châteaubriant (1578-1666), Gilbert du Puy du Fou (1558-1597) abandonnera le domaine entouré de Protestants hostiles.
Il installera son épouse dans un autre château plus sûr, à Pescheseul, construit sur le modèle du Puy du Fou. Il meurt en 1597.
Son fils, René II du Puy du Fou, qui n'a que dix ans, est élevé loin de son domaine familial.
Il n'y reviendra que vingt ans plus tard, éloigné de la Cour par le tout puissant Cardinal de Richelieu.
Sa fortune étant très diminuée, la décision fut prise dès 1610 d'abandonner définitivement les travaux de reconstruction du Puy du Fou.

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C'est ainsi que le bâtiment carré flanqué de deux tours d'escalier, reste du château du XV siècle, fut conservé et aménagé pour les besoins du château.
On y pratiqua de disgracieuses fenêtres rectangulaires qui l'enlaidissent.
La date de cette restauration, 1610, est inscrite sur le linteau de la porte de la cuisine.
A cette époque et pour des besoins de sécurité, fut élevé le grand mur qui ferme la cour, dans laquelle on pénètre par le grand portail, flanqué de sa petite porte piétonnière.

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René II du Puy du Fou (1595-1642) employa les matériaux destinés à la construction de son château, à la restauration de l'Eglise des Epesses.
Le 5 juillet 1659 et suite aux lourdes dettes laissées par son père, Gabriel du Puy du Fou (1615-1669) vendit le Puy du Fou.
Sa famille le possédait depuis les premiers siècles de notre histoire.
C'est à Pescheseul, que Gabriel du Puy du Fou mourut le 25 juin 1675.

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Après avoir écrit la généalogie de sa famille, famille tombée en quenouille, puisqu'il n'eut que des filles, il terminera cette généalogie par ces mots :
"Et finit maintenant la très illustre et très ancienne maison du Puy du Fou".

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