Puystory
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10 juin 2017

Inconnue ? *

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Je vous suis sans doute inconnue.
Quand j'habitais ici jadis, il y a 400 ans, on me nommait Catherine du Puy du Fou.
Les lieux ont bien changé depuis.
Mais je reviens souvent le soir faire cette promenade.

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J'aime bien regarder mon château de ce côté.
La chaleur de ses briques me rappelle mes songes italiens.
Et quand le soleil s'est couché, soudain j'entends le pas des chevaux qui traversent le temps, descendant et remontant le cours des âges.
Ecoutez.... Eux aussi, ils ont perdu leur siècle.

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Leur course dans la nuit m'invite à la confusion des époques et désaccorde ma mémoire en peuplant ma demeure de toutes ces ombres impalpables qui, jour après jour et succédant dans l'histoire, ont vécu dans ce pays du Bas-Poitou, que je crois, vous appelez :
"la Vendée".

5 juin 2017

Le chant des marais (Suite de l'article du 23 nov 2016)

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http://www.puystory.fr/archives/2016/11/23/32790764.html

Le plus connu des chants nés dans le système concentrationnaire nazi.
Il est devenu le chant international des déportés.
Adaptation en français d'un chant allemand, il a été traduit et adapté par les déportés dans différentes langues.
C’est alors qu’il connut des variantes dans les paroles et les adaptations musicales.
Le Chant des marais a été écrit en juillet–août 1933 par des prisonniers allemands antinazis au camp de Börgermoor en Basse Saxe.
Dés son arrivée au pouvoir Hitler met en place des camps de concentration pour interner les opposants politiques du nouveau régime.
Les militants communistes puis socialistes sont les premières cibles de la répression, puis tous ceux qui s’opposent pour des raisons politiques ou par convictions religieuses à l’idéologie nazie.
Il ne s’agit pas encore de camps d’extermination tels qu’ils se développeront pendant la Guerre.
C’est par exemple la création de Dachau ou encore du camp de Borgemoor où la chanson d’aujourd’hui trouvera naissance.
Le travail, éreintant, consistait à assécher les marais voisins pour augmenter la production de blé.
Les 1ers camps de concentration sont ouverts dès mars 1933, parfois dans des lieux improbables et plus ou moins provisoires.
Ils sont dirigés par les SA ou la naissante Gestapo.
Leur règlement intérieur est inspiré des prisons.
Ces camps fermeront entre fin 1933 et 1934, ou seront réaffectés à d’autres détenus (Droit Commun), avant de connaître des destins divers.

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La musique et les chants font partie du quotidien des détenus des camps, puisque les gardiens les obligent à chanter des chants nazis et des chansons traditionnelles allemandes lorsqu’ils partent au travail, et lors des appels et prennent ensuite ce prétexte pour frapper.
Dans d’autres camps, dans les grands camps, la musique sera instrumentalisée par les chefs des camps, qui créent des orchestres composés d’internés, orchestres qui jouent dans les plus tragiques circonstances.
En août 1933, suite à des violences répétées, quelques détenus de Börgermoor décident de composer leur propre chant.
Mis au repos à l’infirmerie, ayant récupéré une guitare, Johann Esser en compose les paroles.
Pendant longtemps les auteurs de ce chant nous furent inconnus, mais dans un bulletin d’avril 1977, l’Amicale de Mauthausen indique que ce chant est né au camp de Bögermoor en juillet-août 1933.
Parmi les premiers déportés du régime, Johann Esser, un mineur et auteur de poèmes dans un journal engagé, Wolgang Langhoff, un acteur et Rudi Goguel né à Strasbourg , un employé, composera la musique, sont les auteurs du "Chant des marais".
Tous les trois étaient membres du KPD, le parti communiste allemand.
En Allemagne, le chant passe de camp en camp et sera même repris par des détenus du camp d’extermination d’Auschwitz.
Exporté en Angleterre par des ex-détenus exilés du camp de Borgermoor.
Comment cette chanson est-elle connue ?
Après répétition dans les lavabos de la baraque 8, la chanson est chantée, le 27 août 1933, lors d’un moment récréatif accordé par la direction du camp aux détenus.
Ceux-ci l’intitulent le "Konzentrazani", par analogie, hommage et dérision avec un cirque alors très connu en Allemagne, le cirque Sarrasini.
La chanson est chantée par 16 hommes, dans leur tenue verte.
Il est repris en chœur par les internés… et par certains gardes, qui s’identifient à ces soldats des marais qui vivent loin de chez eux !

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A la fin, les 16 hommes plantent leur bêche dans la terre du camp.
Le chant sera interdit 2 jours plus tard par le commandant du camp, et le restera dans les camps nazis jusqu’à leur chute.
Mais la carrière de la chanson est lancée ….
Ce chant sera recopié clandestinement (détenir papier et crayons est interdit).
Les détenus transférés d’un camp à l’autres le popularisent, ainsi que ceux qui sont libérés.
Etre libéré d’un KL reste possible jusqu’à l’entrée en guerre, sous condition.
Une amnistie très partielle est ainsi accordée pour Noel 1935.
La chanson paraît le 8 mars 1935 dans AIZ , "Arbeiter Illustrierte Zeitung", le journal clandestin du parti communiste allemand.
Les paroles expriment plusieurs sentiments.
D’abord dans une grande tristesse, l’exil sur une terre inhospitalière et marécageuse.
Le deuxième couplet évoque l’isolement, l’enfermement, la mise à l’écart de la société allemande.
Le troisième couplet montre la dureté et la violence qui règnent dans les camps administrés par les SA (puis par les SS).
Pourtant le chant se termine par une note d’espoir sur la prochaine libération (couplet plus dernier refrain).

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Après sa libération, Johan Esser (né en 1896, décédé en 1971), l’ancien syndicaliste communiste, poète et écrivain, se retrouve dans une grande misère le réduisant même à publier des poèmes patriotiques dans des journaux proches du pouvoir.
Il retourne au syndicalisme dans l’Allemagne de l’ouest après la guerre.
Wolgang Langhoff (né en 1901, décédé en 1966) à Berlin est libéré en mars 1934 et s’exile en Suisse pour la durée du conflit.
Après la guerre il rejoindra Berlin est où il dirigera un théâtre.
Rudi Goguel (Né à Strasbourg, alors allemande, en 1908, décédé en 1976) est libéré en 1934 et replonge tout de suite dans la résistance.
Arrêté à nouveau il est torturé et condamné à 10 ans de prison.
En 1944, à peine libéré, il est à nouveau arrêté et interné en camp de concentration à Neuengamme.
En 1945 , il fait partie des 8 000 détenus évacués par les nazis sur des bateaux destinés à être coulés en Mer Baltique.
Il est l’un des rescapés de la tragédie du Cap Arcona, ce paquebot transformé en prison-mouroir par les SS en 1945.
Ces bateaux seront pris pour cible par l’aviation britannique dans la confusion de la fin de la guerre.
Goguel échappe de peu à la mort.
Communiste convaincu, il finira sa vie en Allemagne de l’est.

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En France, "Le chant des marais" est fréquemment associé au "Chant des Partisans" et à "La Marseillaise" lors des commémorations

15 mai 2017

La Quintaine et ses Ancêtres.

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Dans son Odyssée, au chant IV, sont évoqués les prétendants de Pénélope.
Pendant que celle-ci trompait son ennui en tissant une interminable tapisserie, séparée qu'elle était de son époux en guerre sous les murs de Troie, ceux qui prétendaient à sa main se divertissaient au jeu de la quintaine.
Et des vases grecs les représentent, armés d'un javelot sans fer ni pointe, se livrant à ce qu'on appelait alors "l'Oegeneum" (un combat quelque peu ressemblant à celui de la quintaine).
On retrouve encore la trace de ce jeu singulier chez les Preux qui, bien plus tard, ont connu les heures grandioses et tragiques de la Jérusalem médiévale.

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Les Seigneurs batailleurs y couraient la quintaine pour s'entraîner en vue des prochains combats contre l'infidèle et pour nourrir leur agressivité guerrière.
Mais d'où vient ce nom ?
D'un certain Quintus, nous dit-on.
Un romain qui aurait inventé ce jet d'un javelot contre des boucliers, attachés à des pieux fixés en terre.

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D'autres chercheurs font remarquer qu'au temps de la Chevalerie médiévale, cet exercice n'avait lieu que tous les 5 ans, d'où le nom de quintaine, comme nous disons de braves gens parvenus à 50 ans qu'ils sont des quinquagénaires.
Il arrive souvent que le terme quintaine soit réservé encore pour désigner une sorte de mannequin grossier qui représentait aux yeux de nos preux chevaliers l'ennemi de toujours : l'infidèle, le païen, un Sarrasin, un Turc… auxquels on pense alors, en lançant son cheval contre ce "Jacquemin" primitif.

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Et aujourd'hui, quand nous disons d'un pauvre individu qu'il est "la tête de turc" de son entourage, assez cruel pour ironiser à son end rait et l'accabler, il semble bien qu'il y ait là une réminiscence de cet ennemi qu'on devait happer à la tête et sur lequel on s'acharnait... par amusement.
Enfin, "quintaine", qui désignait donc un jeu ou le mannequin qui doit être touché au visage, s'appliquait aussi à la lance avec laquelle on le frappait et qui, curieusement, devait être brisée contre celui-ci, sans doute pour prouver la force du coup porté à l'ennemi imaginaire.
Une dernière signification à ce terme est assez inattendue.

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Elle remonte aux Romains encore.
Quintaine pouvait désigner le lieu où se déroulait ce combat fictif : une voie militaire, de cinquante pieds de large, limitée par cinq tentes à droite, cinq encore à gauche (toujours le chiffre cinq) et qui étaient occupées par les légionnaires.
C'était avant le cinquième siècle de notre ère !
Ces antiques jeux sur le forum romain ont-ils donné leur nom à la quintaine que nous connaissons ?
Des érudits le prétendent.
Et, bien plus tard, dans notre Anjou voisin par exemple, on désignera par "quintes" l'espace de 5 000 pas, à proximité de la cité (Angers) où se "tirait" la quintaine.
Il s'agit bien là d'un "noble jeu" qui a traversé des siècles de bravoure combative.

24 avril 2017

Le mot "puyfolais"*

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Le mot "puyfolais" a été créé dans les premières années de la Cinéscenie.
Ce mot désigne tous les bénévoles qui font avancer le spectacle.

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C'est un instituteur des Herbiers, René Guicheteau, l'un des pionniers de la Cinéscénie du Puy du Fou, qui a inventé ce mot, dès l'été 1978, à l'issue de la première saison, pour baptiser les bénévoles qui permirent la création d'un spectacle.

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Ce mot fait évidemment référence aux acteurs, mais aussi aux techniciens de la régie, aux personnes de l'accueil, aux vendeurs de confiseries, aux conducteurs des bus qui emmènent les visiteurs âgés et handicapés au pieds des tribunes, les secouristes, le personnel d'encadrement, etc ...

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De 350 en 1978, ils sont maintenant plus de 3600 à se consacrer à ce spectacle, et ils donnent tout leur cœur pour raconter le patrimoine qu'ils ont en commun.

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Le succès de la Cinéscénie est fondée sur la mémoire collective, la richesse du passé local et la mise en valeur des qualités esthétiques d'un site.
Être Puyfolais, c'est un honneur et une fierté, ce n'est en aucun cas un acquis ni un droit.

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Le Puyfolais est celui qui doit prouver son appartenance au milieu "familial" du Puy du Fou en participant activement aux activités liées à la Cinéscénie.
Cette communauté "Puyfolaise" est comme une grande famille où les distinctions de rang social cessent d'exister.

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Supprimer les générations, les barrières sociales est une démarche qui rapproche les "Puyfolais" les uns des autres.
Dans ce milieu, les gens trouvent ici quelque chose qu’ils ne trouvent pas ailleurs… "une famille".

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La famille n’est pas ici seulement une image, elle désigne à la fois la qualité des relations que les Puyfolais doivent instaurer entre eux et la façon dont chacun doit partager son expérience personnelle.

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Les grands moments de la vie du spectacle sont en effet ponctués de manifestations festives qui cherchent à concilier la sociabilité et la simplicité des relations.

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Dès les premières répétitions du mois de mai, les retrouvailles, après la séparation toute relative de l’hiver, se font autour d’une table garnie arrosée d’un petit vin de pays.
Il est bon de remarquer que ce rassemblement "Puyfolais" se fait à contretemps social, à la période où les populations commencent à se disperser avec la venue des beaux jours.

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Ce resserrement de la famille puyfolaise pendant les mois d’été, contribue au renforcement du sentiment d’appartenance à une communauté à part, "pas comme les autres", et qui ne se disperse vraiment jamais.
La famille puyfolaise possède un autre aspect, sans doute plus caché, mais aux effets plus puissants.

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L’adhésion à la communauté puyfolaise entraîne une imprégnation des valeurs que le Puy du Fou veut promouvoir.  
Etre Puyfolais devient une seconde nature qui englobe tout l’individu dans son comportement sur le site, mais aussi en dehors !

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Le Puy du Fou est un système de valeurs, devenues manières d’être et de faire, inculqué à tel point qu’il devient possible, du moins aime-t-on à le penser, de distinguer les Puyfolais des autres.

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Ainsi être Puyfolais, c’est un état d’esprit portant à la perfection l'identité vendéenne.

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Le sentiment prédominant du Puyfolais, c'est sans conteste celui de la fierté, face à la société actuelle dans laquelle les individus sont de plus en plus dispersés.

20 mars 2017

On les appellera "Verdun"

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Théâtre de l'héroïsme et du sacrifice de milliers de soldats, Verdun, devenu également un lieu de paix et de réconciliation franco-allemande, fait partie de ces lieux qui cimentent la mémoire nationale française.
C'est la raison pour laquelle l'évocation de la bataille tient une place si importante dans notre Cinéscénie:
"On les appellera ... Verdun !".
Marqués par une autre "Grande Guerre" (c'est ainsi qu'on l'a nommée), celle de 1793, les fils de Maupillier donnent à leurs bœufs "les noms de leurs blessures : Mortagne, Cholet".
Au XIXe siècle, la Vendée reste largement en opposition avec les choix politiques du reste de la nation.
Elle reste fidèle au drapeau blanc contre le drapeau tricolore.
Mais la guerre de 1914, à travers leur sacrifice commun, permet aux Français de toutes opinions de sceller, dans le sang et la boue des tranchées, comme un nouveau pacte.

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Les blessures de la Grande Guerre de 1914, à laquelle participent des milliers de Vendéens, prennent le relais de celles de 1793.
Désormais, le drapeau tricolore sous lequel ils ont servi n'est plus celui de la révolution, mais bien celui de la France, accepté par les Vendéens.
C'est pourquoi celui des "p'tits conscrits" de Chambretaud est tant mis en valeur dans le spectacle.
Entre le récit des combats de 1793 et la fête 1930, c'est en filigrane l'histoire de la rupture, puis de la réconciliation de la Vendée avec le reste de la nation (cette terre de Vendée et de France) qui est racontée : d'où l'évocation de Clemenceau, Vendéen qui mène la France à la victoire en 1918 (et quoi qu'on puisse penser de la politique du personnage au moment des traités de paix), et plus tard du maréchal de Lattre en 1945.

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De ce point de vue, Verdun s'imposait comme la référence naturelle pour évoquer Jacques Maupillier en "poilu" marqué par la guerre comme tous les Français et comme tous les Vendéens :
"On les appellera : Verdun !".

17 mars 2017

Prise de conscience ?

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Lors d'un article précédent, je vous relate les quelques grandes dates du Puy du Fou.
Dans cet article, j'évoque la première conférence de presse suivie du premier essai de la représentation du 03 décembre 1977.
Dans mes archives, je viens de retrouver le courrier d'un visiteur…..
On remarquera le scepticisme des visiteurs sur le spectacle présenté et l'enthousiasme des futurs "Puyfolais". 
Le voici.

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…//…
3 décembre 1977.
C’est un samedi.
Il fait un froid sec.
Beaucoup de monde pour cette présentation à la Presse de ce qui va devenir le spectacle.
ART ET HISTOIRE DU PUY DU FOU.
J’y suis venu par curiosité.
Le journal annonçait des nouveautés.
Je n’y croyais guère.
D’autres n’y croyaient pas non plus d’ailleurs.
Pensez donc, vouloir faire un spectacle de dimension européenne dans notre coin.
Dans ce trou perdu ?
C’était à rire, mais oui, à rire, parce que vraiment… Parce que vraiment ?
J’en ai parlé à quelqu’un.
Et ce quelqu’un m’a assené quelques vérités.
En quelques mots, il m’a dit ce que je représentais.
Sur le coup, je l’ai mal pris, c’est sûr…
Mais, à la réflexion, je dis à présent qu’il avait raison, cet homme de chez nous, quand il m’a dit que nous devrions regarder mieux notre Vendée…
Que nous devrions nous souvenir que nous avons été des géants…
Et qu’aujourd’hui nous ne sommes plus rien, parce que nous ne voulons plus être quelque chose.

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Nous sommes des " ventres à choux".
C’est ce qu’on dit.
Mais il y a du talent chez nous, et de l’ambition…
Pour tous ceux qui se contentent de prendre le train en marche…
Ah oui, il m’a remis à ma place, le bougre…
J’ai donc assisté à cette conférence de presse.
D’abord, ça m’a surpris.
Les mots m’ont apportés des explications et des preuves de ce que peuvent des gens "qui y croient".
Des Vendéens, pourtant…
Et surtout, un.
Un tout jeune homme…
Mais quelle classe !
Et puis j’ai vu.
Par un chemin ouvert dans la nuit, par des gestes de lucioles, j’ai suivi la foule de l’autre côté de l’étang.
J’ai vu, et cela m’est difficile à dire.
Cela m’a pénétré.
Cela m’a ébloui.
Cela m’a convaincu.
C’était comme une apparition, un château embrasé, une montée de flammes rouges, des soldats de l’An II…
Hier bondissait dans aujourd’hui et c’était évident, indéniable.
C’était vrai.
C’est donc vrai, nous avons eu et nous avons de grands hommes chez nous, des paysages d’explorations et d’aventures.
C’est vrai que nous habitons un merveilleux pays.
Le mien, et je ne m’en souvenais plus. Rien que pour ça, il faut participer à l’aventure du Puy du Fou…
Parce qu’au-delà du spectacle, au-delà de la magie du son et lumière, il y a au fond de moi, au fond de nous, le miracle vendéen que je suis devenu…

Jean Le BOCAIN

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30 janvier 2017

La Cinéscénie.... un éternel retour ? *

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Cette définition porte une véritable philosophie de l'Histoire :
"Chacun fait son temps, ceux qui reviennent, ceux qui s'en vont, on regarde le temps qu'il fait, on ne voit pas le temps passer.
Chacun prend sa peine derrière la charrue, dans la même lignée.
De la veille au matin, les mêmes amours de borderie depuis le Moyen-âge".

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Les spectateurs sont conviés d'emblée à voir cette histoire cyclique, presque immobile, qui s'est clôturée au début du XXe siècle, et qui maintenant n'existe plus, puisque le cours de la vie "moderne" a dénaturé cette répétition.
Le final insiste sur la fin des Maupillier.
"Dernière veillée. Dernières paroles de famille".

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tandis que s'évanouit un dernier
"filet d'âmes, un filet de légendes"
et que
"de vieux outils hors d'usage, revenus des champs pour toujours, négligés sur le foin humide [...] reposent en paix".

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Le seul espoir réside dans les enfants, qui retrouveront, peut-être, le sac de nouvelles du vieux marchand de quenouilles.
La marche du temps doit être bien comprise.
L'histoire n'est pas abolie.
Même si ses changements se marquent apparemment par des signes infimes, comme, par exemple, les variations des noms attribués aux bœufs.

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Après 1793, ils s'appellent Mortagne, Cholet, en souvenir des grandes batailles de la guerre civile.
Dans le cours du XIXe siècle, ils reçoivent "des noms de fantaisie", après 1914-1918, "on les appellera Verdun" comme le dit le texte du spectacle.

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Les vêtements des ruraux se modifient selon les périodes ainsi que leurs moyens de locomotion, puisqu'apparaissent les voitures à chevaux et une automobile.

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Surtout les principaux événements scandent la vie quotidienne et la modèlent brutalement parfois.
Fête en l'honneur de François 1er, mission de Grignion de Montfort, guerre contre la Révolution, guerres de 1914-1918 et de 1939-1945.

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Cette présentation des choses doit être comprise comme une philosophie "naturelle" des choses, qui oppose le fond éternel des passions et des occupations humaines aux fracas provoqués par les ambitions des individus.

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La vie des Maupillier ne s'est pas déroulée dans un monde clos, imperméable à la vie nationale.
Bien au contraire, la famille Maupillier a directement supporté le lot d'épreuves, qui a été commun aux Français et aux habitants de la région.

2 janvier 2017

40 ans

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Les portes du 40ème anniversaire du Puy du Fou sont traversées.
Je vous propose de parcourir les grandes dates de la renaissance du Puy du Fou.
C'est en 1975 que le Département de la Vendée s'est intéressé pour la première fois au château du Puy du Fou, en finançant pour un montant de 85.000 F (13500€) une partie des restaurations du péristyle.
Il faudra attendre le printemps 1977 pour que l'assemblée départementale se voit proposer d'acquérir le château du Puy du Fou.
Le 27 avril 1977, achat du château par le département pour 878.750 Francs de l'époque (135000€).
Le Château du Puy du Fou, célèbre dans le monde entier pour son spectacle de nuit, est également, du côté des coulisses, un monument dont l’architecture révèle une période faste de l’histoire de Vendée.

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Le Conseil Général de la Vendée, en faisant l’acquisition en 1977 de cette propriété, marquait l’intérêt qu’il portait à ce patrimoine architectural dont le château du Puy du Fou constitue incontestablement le joyau, alliant d’une manière surprenante le granit du Bocage et la brique.
Mais ce château porte également les cicatrices événements qui ont plus récemment ensanglanté Vendée.

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Les ruines du grand corps de logis témoignent de cette mémoire douloureuse.
Le devis de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques qui concernait essentiellement la restitution à l'identique du bâtiment principal s'élevait à 10.000.000,00 F (1500000€).
Depuis, ce "Monument", faisant l’objet d’une grande campagne de restauration depuis plusieurs années, s’ouvre enfin aux Temps Modernes.
13 juin 1977, c’est l’été, les routes dans le Haut-Bocage offrent un paysage d’une rare beauté.

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Une pancarte des Monuments historiques, un peu tordue, semble souhaiter la bienvenue au détour d’un virage.

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C’est la découverte du château par Philippe de Villiers, qui cherchait un endroit pour son spectacle historique. 
En ruine, la grande cour intérieure aux allures de grosse ferme, le granit, les tuiles creuses et les briques roses s’harmonisent.

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Ce sont les derniers gardiens du temps et premiers confidents du jeune Philippe, Gustave et Bernadette qui indiqueront l’endroit d’où il faut admirer ces ruines (actuel emplacement de la tribune).
Premier regard, première passion, le décor du spectacle est choisi.

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Le spectacle conçu par Philippe de Villiers est basé sur un triple défi et souvent répété.
1. - que la qualité est parisienne. Je dis que la qualité peut-être vendéenne et que le Puy du Fou deviendra un carrefour d’artistes.
2. - que le bénévolat est mort. Je dis que le geste gratuit peut soulever toute une population.
3. - que le "Son et Lumière" n’est qu’images d’Epinal. Je dis que le Spectacle du Puy du Fou fera œuvre originale et sera le théâtre de tout un patrimoine.
30 Septembre 1977, création du "Comité de lancement" du spectacle permettant d’aller de commune en commune afin de convaincre et d’entraîner les premiers volontaires.

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14 novembre 1977, création de "l’Association du sauvegarde du Château et du Pays du Puy du Fou".
A cette date, ils sont 50 qui décident d’unir leurs efforts.
Le 03 décembre 1977 marquera le coup d’envoi de la nouvelle histoire du Puy du Fou avec la première conférence de presse et le premier essai du spectacle en grandeur nature par 300 acteurs devant 900 personnes venant des 11 communes voisines.

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11 mars 1978, grande réunion de mise au point avant le lancement des répétitions avec présentation du regroupement d’acteurs en village afin de faciliter le changement de costume entre deux tableaux (Pêcherie, Château, Cavalerie, Îles, Allée Romaine).
13 mai 1978, première répétition générale 16 juin 1978, première représentation de "Ce Soir la Vendée" jusqu’au 5 août.

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20 septembre 1978, création du "Club Archéologique du Puy du Fou", qui sera actif sur plusieurs sites pendant 10 ans (1988).
30 septembre 1978, première assemblée générale de l’association.
02 décembre 1978, première exposition de l’Ecomusée sur le thème "Le Pays du Puy du Fou à travers les Ages".
29 novembre 1981, création de Radio Alouette.
En juin 1982, l'ensemble de la galerie nord du château du Puy du Fou sera aménagé et les premières présentations permanentes d'histoire naturelle et humaine de la Vendée pourront y être installées sur près de 750 m2.

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De 1981 à 1982, les musiques sont signées Alain Legrand.
1981, Changement de nom du spectacle passant de "Ce soir la Vendée" vers "La Cinéscénie".
26 août 1981, découverte du Puy du Fou par Georges Delerue.
1982 sera l’année de l’enregistrement et présentation d’une nouvelle musique pour la Cinéscénie signée G. DELERUE.

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En 2006, l’Ecomusée du Château Renaissance déménage vers "l’Historial de la Vendée".
1988, création du "Parcours" qui évoluera en "Grand Parcours" (1990) ensuite "Grand Parc" du Puy du Fou. Constatant le succès du spectacle nocturne (la Cinéscénie), il a été remarqué que les gens viennent de région de plus en plus éloignée, voire de l’étranger.
De ce fait, il était urgent de prévoir un accueil de jour pour les spectateurs en créant un Parc de loisirs culturel historique (à la française) où chacun compose sa journée.

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Le visiteur gérer sa journée entre spectacles, découverte des villages et de ses artisans, restauration à thème ou en flânant dans la nature du Grand Parc.
Par ses artisans, le Puy du Fou a contribué à retrouver et à montrer de nombreuses facettes de l’artisanat d’art en voie de disparition.

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D’un projet de 1987, 1990 voit la construction de la tribune en béton (120m de long, 14m au plus haut).

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Auparavant, les tribunes étaient en bois (armature en tuyau acier), étaient démontées à la fin de chaque saison, ensuite remontée chaque printemps au cours d’une journée spéciale, qui inaugurait la reprise des activités.
1998, création de l’académie junior afin de détecter et former la relève de talents (artistes et techniciens).
Retrouvez les autres dates importantes du Puy du fou sur : 
www.puystory.net

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7 décembre 2016

Ballet d'hiver (Cinéscénie Puy du Fou)

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Dernière veillée, dernière parole de famille.

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Vous ne me reverrez jamais, je ne suis jamais revenu, un soir d’avril que la lune rousse dans un dernier sursaut d’hiver frappait un dernier coup de froid, un soir que le temps était vif, que la glace prenait sous mes pas, la lune rousse d’avril ma brisé au creux d’une dernière barge. 

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28 novembre 2016

Jean de Lattre de Tassigny

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Lors de la Cinéscénie, on remarque l'effigie de "Jean de Lattre de Tassigny".
Mais qui est ce personnage Vendéen ?
"Il est rare qu'un même personnage soit à la fois soldat et homme d'état...
L 'Histoire nous en offre quelques exemples : César, Napoléon, Frédéric le Grand ... Jean de Lattre ... ".
Ainsi s'exprimait le maréchal Montgomery, compagnon d'armes du "Roi Jean".
Né le 3 février 1889 à Mouilleron-en-Pareds, Jean de Lattre de Tassigny participe à la première guerre mondiale (5 blessures, 8 citations), puis à la campagne du Rif (1921-1926).
En mai 1940, il est à la tête de la 14ème division d'infanterie.
Ses qualités de commandement apparaissent dans la résistance de son unité à Rethel (Ardennes).
S'il accepte l'armistice, il n'accepte pas la défaite.
Commandant des troupes de Tunisie en 1941, puis chef de la 16ème région de Montpellier, il prépare les cadres d'une nouvelle armée.
Quand les Allemands entrent en zone Sud (1942), il donne l'ordre à ses troupes de sortir de leurs garnisons et les rejoint.
Arrêté par les autorités de Vichy, il est condamné par un tribunal d'exception à 10 ans de prison pour "abandon de poste".
Avec l'aide de sa femme et de son fils, Bernard, il s'évade de la prison de Riom, le 3 septembre 1943.
A l'occasion de leurs venues, ils apportent, un par un, les outils nécessaires à un tel projet.
Pour éviter d'être surpris en train de scier les barreaux, le général décide de ne "travailler" qu'en présence de sa femme.
Il construit un petit échafaudage avec sa table et deux chaises pour atteindre la fenêtre et patiemment commence son labeur.
Il faudra, évidemment, plusieurs visites de Madame de Lattre qui, sans arrêt, parle de tout et de rien pour couvrir le bruit de la scie.
Enfin, tout est prêt et le 3 septembre 1943 à 1 heure du matin, sous le nom de Charles Dequenne, instituteur, de Lattre réussit à passer en Angleterre.

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Le 23 décembre 1943, il est à Alger et prend le commandement de l'armée B qui deviendra la 1ère armée.
Le 16 août 1944, de Lattre et ses "Africains" débarquent en Provence à la tête de la 1ère armée et libèrent Toulon et Marseille et poursuivent les Allemands dans leur retraite De Lattre ne portera qu'une seule décoration : le ruban vert et orange de la médaille des évadés.
Symbole s'il en est de sa devise : "Ne pas subir".
Ses unités, où il a réussi "l'amalgame" des combattants F.F.I., remontent la vallée du Rhône, libèrent l'Alsace (soutenant de durs combats dans l'hiver 1944-1945, notamment pour la sauvegarde de Strasbourg) et réduisent la poche de Colmar.
La 1ère armée franchit le Rhin et ouvre la campagne qui la conduit jusqu'à Ulm.
Le général signera l'acte de capitulation de Berlin (8 mai 1945).
En décembre 1945, Jean de Lattre est nommé chef d'État-Major Général et inspecteur général de l'armée.
En 1949, il est désigné comme commandant des forces terrestres de l'Europe occidentale.
Son allure et son autorité lui valent le surnom du "Roi Jean".
Pendant cette même période, l'armée française s'enlise en Indochine.
Le 7 décembre 1950, de Lattre arrive à Saïgon et provoque un sursaut d'espoir par ses victoires de Vinh Yen, de Mao Khé, du Daï, où il perd son fils unique.
Après avoir lancé une opération contre Hoa Binh, il rentre en France, le 24 novembre 1951, pour participer au "Haut Conseil de l'Union française".
Miné par un mal incurable, il s'éteint à Paris le 11 janvier 1952.

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Le 15, il est nommé "Maréchal de France" à titre posthume.

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