Les réfugiés des Ardennes
Dès 1930, et pour ne pas répéter les exodes de populations frontalières de 1914, un “plan d'évacuation des populations exposées à l'ennemi” est conçu par différents Ministères français.
En 1935, une instruction générale précisera les département et modalités d'accueil.
Deux départements seront choisis pour les Ardennes : la Vendée et les Deux-Sèvres.
Le 1er septembre 1939, les armées allemandes entrent en Pologne, déclenchant la deuxième guerre.
Le 03 Septembre 1939, la France et l'Angleterre déclarent la guerre à l'Allemagne.
Le 10 mai 1940, Hitler déclenche l’offensive générale et foudroyante contre les Pays Bas, le Luxembourg, la Belgique (direction de Sedan) et la France (contournant la ligne Maginot).
Des millions de personnes Français, mais aussi de Belges, de Luxembourgeois sont brutalement jetés sur les routes de l’évacuation.
Au début de l'offensive, la Vendée se fait terre d'accueil pour 82.000 réfugiés du Nord et de l'Est de la France qui fuient les combats.
Les gares et les lignes ferroviaires étant détruites, c'est à pied ou en charrette que les Ardennais tentent de rejoindre la Vendée.
Les premiers réfugiés sont des malades, vieillards évacués des hôpitaux et des hospices et les enfants des orphelinats de Mézières, Charleville et Sedan.
Par la suite, l'exode deviendra massif jusqu'en 1941.
Le 22 juin 1940, la France signe l'Armistice à Rethondes dans la forêt de Compiègne.
Deux grandes zones seront délimitées par la ligne de démarcation séparant la zone libre où s’exerce l’autorité du gouvernement de Vichy, de la zone occupée par les Allemands avec mise en place de mesures strictes pour limiter les déplacements de personnes, marchandises et mouvement postal.
Dès 1941, beaucoup Ardennais reprendront le chemin du retour.
En septembre 1941, il ne reste que 20.500 refugiés et vers 1942, ils ne seront plus que 5.700.
Certains resteront définitivement en Vendée.
Jusqu'en 1944, la Vendée sera une zone interdite en zone occupée (zone côtière large de +/- 20 km interdite) et accès au département uniquement avec un "Ausweis" (Carte d'identité – Laissez passer).
La Cinéscénie.*
Parti de rien en 1977, la cinéscénie est le plus beau spectacle alliant les hommes, l'eau, le feu, la lumière et les animaux.
Les hommes, + de 3500 bénévoles racontant l'histoire de la Vendée depuis le moyen-âge à nos jours.
L'eau, des jets montant à plus de 30 mètres sous une musique de Nick Glennie-Smith.
Le Feu, de grands artificiers vous faisant vibrer sous le plus beau spectacle pyrotechnique.
Les jeux de lumière de la Cinéscénie ont entièrement été revus par un spécialiste : Koert Vermeulen.
Un belge maître de l'illumination.
Enfin, les animaux, qui du plus petit au plus grand, vous feront admirer les heures de dressages et la patience de leurs maîtres.
A chaque représentation, 14.000 visiteurs passent ce portique et ce depuis 30 ans.
Ensuite la nuit tombée, que le spectacle commence !!!!
Le scapulaire.
Pendant le sepctacle de la Cinéscénie, il est dit :
- Où partent-ils ?
- Scapulaire sur le cœur et fourche à la main.
Mais d'où vient le scapulaire ??
Le terme scapulaire vient du latin "scapula" et désigne tout ce qui est en rapport avec l'épaule.
Médicalement, la ceinture scapulaire est composée des os et des muscles qui relient les membres supérieurs à la colonne vertébrale et permet leur mouvement.
En chirurgie, c'est une bande de toile qui soutient les bandages du corps.
Dans la vie quotidienne, c'est une pièce d'étoffe, qui recouvre l'habit dans les travaux manuels, une sorte de grand tablier protégeant l'avant et l'arrière du corps.
Dans le cadre religieux.
Porté par certains ordres religieux, c'est une pièce d'étoffe passée sur les épaules descendant sur le dos et sur la poitrine, mais il existe aussi des scapulaires (objet de dévotion) de dimension réduite faits de petits morceaux d’étoffe bénite qui s'attachent autour du cou.
Son histoire.
Le 16 juillet 1251, la Vierge apparait à Simon Stock, supérieur général de l’Ordre des Carmes (canonisé depuis), dont l’ordre, en proie à de grandes difficultés, est menacé d’extinction.
Notre Dame lui remet le scapulaire (grande bande d’étoffe brune avec un trou pour le cou), en lui promettant que :
"celui qui mourra revêtu de cet habit, signe de salut, sauvegarde dans les dangers, gage de paix et d’éternelle alliance, ne souffrira jamais des feus éternels et sera sauvé".
Depuis sept siècles, le scapulaire est un signe de la tradition (manière d'être et de vivre) approuvé par l'Eglise et accepté par l'Ordre du Carmel comme manifestation extérieure de l'amour pour Marie, de la confiance filiale en elle et de l'engagement à imiter sa vie.
Le scapulaire du Sacré-Cœur est l'emblème distinctif des Vendéens.
C'est à l'initiative du Père de Montfort que l'on doit attribuer la dévotion au Sacré-Cœur parmi les Vendéens. Le Bienheureux Montfort avait prêché la dévotion du Rosaire et s'était appliqué à populariser celle du Sacré-Cœur.
Il avait aussi installé ses disciples chargés de continuer son œuvre et de populariser sa doctrine.
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort recommandait beaucoup le "Scapulaire du Mont-Carmel" et insistait sur la droiture nécessaire aux personnes qui le recevaient.
Le port du Scapulaire nécessite "que la personne soit dans la résolution de sortir de son péché", sinon "on se rendrait du nombre des faux dévots de la Sainte Vierge."
Lors de l'insurrection du mois de mars 1793, les pieux insurgés, restés fidèles à la double tradition de Montfort, adoptèrent comme insigne (en même temps que le chapelet) le scapulaire du Sacré-Cœur.
Toutes les armées de la Vendée militaire s'empressèrent de l'emprunter.
Tous les descendants (héritiers) des héros de la "Grande Guerre" auraient également le droit de revendiquer de porter officiellement le nom de "Vendéens" et ce comme une décoration de famille.
La Vendée se souvient que .....
Lors de la guerre 14-18, la Vendée à contribué lourdement au conflit avec 22.000 mort.
En 4 ans, soit 34 % de tués et disparus sur le nombre de ses combattants engagés.
C'est le département qui a le plus fort taux de victimes par rapport à la moyenne nationale (28 %).
La guerre fera 18.000 veuves, sans oublier les orphelins.
Suite à la guerre 1914 à 1918, des milliers d'hectares de terres cultivables seront abandonnées fautes de bras après le conflit.
Cinéscénie 2015 (Puy du Fou)
LA MARSEILLAISE DES BLANCS
La Marseillaise incarne les principes de la Révolution française.
Composée au printemps 1792 par Rouget de Lisle (la France vient de déclarer la guerre à l'Autriche), ce chant guerrier est destiné à galvaniser les énergies des volontaires en route pour l'armée du Rhin, et à souder tous les Français autour de leur armée.
En 1793, en réponse à la Marseillaise, l'abbé Lusson (aumônier de l'armée du Centre) crée un chant antirépublicain (Marseillaise des Blancs).
Lorsque les soldats républicains, près du pont Charrault, entendent en face d'eux chanter la Marseillaise, ils continuent à avancer croyant recevoir des renforts.
De par cette confiance, ils seront assaillis et mis en déroute pour une troupe de "brigands" qui chantent à pleine voix l'hymne de Rouget, mais avec d'autres paroles.
Allons, Armée des Catholiques,
Le jour de gloire est arrivé
Contre nous de la République
L'étendard sanglant est levé (bis)
Entendez-vous dans nos campagnes
Les cris impurs des scélérats
Qui viennent jusque dans nos bras
Prendre vos filles et vos femmes.
AUX ARMES, VENDEENS !
FORMEZ VOS BATAILLONS
MARCHEZ, MARCHEZ, LE SANG DES BLEUS ROUGIRA NOS SILLONS.
Le langage des moulins
A 231 mètres, le mont des Alouettes appartient à la commune des Herbiers, en Vendée.
On accède au sommet par la route départementale 160.
Son nom a pour origine la légion romaine de l'Alouette qui y établit un camp.
En 1793, le Mont des Alouettes comptait sept moulins.
Construits au XVIe siècle seulement trois ont subsisté et un seul fonctionne encore.
C’est un site incontournable des insurrections vendéennes.
Leurs ailes, comme celles des autres moulins des collines de Vendée, ont dicté aux armées vendéennes insurgées les ordres de bataille.
Selon la position des ailes des moulins, les messages étaient :
Rassemblement
Tout est calme
Reculez, les Bleus approchent
Avancez, les Bleus reculent.
Au Puy du Fou, l'histoire et la mémoire de Vendée ne vous quitte pas des yeux.
Les moulins sont toujours là pour vous indiquer les ordres de bataille.
LA TRANCHÉE DES BAÏONNETTES *
Le 11 juin 1916, 2 compagnies du 137ème régiment d'infanterie de Fontenay-le comte (vendée),
relève le 337 ième RI à Thiaumont près de Verdun.
Position violemment bombardée.
Le lendemain, les soldats attendent baïonnettes au poing.
Des obus tombent à bonne cadence devant et derrière la tranchée.
Horrifiés, tétanisés, ils prient, pensent à leur famille.
L'espoir diminue d'heure en heure.
Le coeur serré, les entrailles rejetant la peur en eux,n'attendant plus que la mort pour les libérer de la haine de l'ennemi.
Tout se recouvre de terre laissant les 57 baïonnettes s'élançant vers le ciel pointant vers chaque étoile de ses soldats enterrés vivant.
LA VÉRITÉ :
Ces hommes à bout de force se rendent, l'officier salue une dernière fois les soldats morts.
Le régiment laisse debout leurs baïonnettes contre le parapet de la tranchée, avant de se livrer à l'ennemi.
L'abbé Ratier vient quelque temps plus tard se recueillir.
Le temps à refermer l'endroit : glissement de terrain et intempérie.
Ne reste plus que les pointes des baïonnettes en signe de souvenirs.
Chaque soir de cinéscènie ces baïonnettes sont présentes pour que jamais plus oublions ces soldats debout pour l'éternité.
Armistice
Le 11 novembre est le 315e jour de l'année (316e en cas d'année bissextile).
Le lundi 11 novembre 1918, à 11 heures, dans toute la France, les cloches sonnent à la volée.
Au front, les clairons bondissent sur les parapets et sonnent le "Cessez-le-Feu", "Levez-vous", "Au Drapeau".
La "Marseillaise" jaillit à pleins poumons des tranchées.
Même soulagement en face, dans le camp allemand.
Pour la première fois depuis quatre ans, Français et Allemands peuvent se regarder sans s'entretuer.
Un armistice a été conclu le matin entre les Alliés et l'Allemagne, dernière des Puissances Centrales à rendre les armes.
Il laisse derrière lui huit millions de morts et six millions de mutilés.
Les généraux allemands et alliés se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne.
Plus tard en 1919, à Versailles, ils signeront le traité de Versailles.
Or, cet évènement tragique de l'histoire ne devait pas servir de leçon.
En effet, 20 ans plus tard, un nouveau conflit, plus terrible encore, plus total, avec un bilan ahurissant de 60 à 80 millions de victimes, se déclarait.
Aujourd'hui, heureusement, nous sommes en paix et ce matin, nous nous trouvons face à une liste de noms que le temps efface.
Mais n'oublions jamais que ces hommes et femmes, nos semblables, furent des victimes innocentes âgées de 18 à 40 ans.
Ceux-ci avaient une vie à accomplir, des bonheurs à saisir, une richesse à partager.
Afin que cette cérémonie ne soit pas un rituel un peu vain, tentons en ce début de 3e millénaire d'anticiper les dissensions qui s'établissent insidieusement au sein de nos communautés plus ou moins élargies: le racisme et la xénophobie, l'indifférence, l'intolérance ainsi que l'individualisme forcené issu de notre société matérialiste.
Ces plaies d'aujourd'hui sont des ferments de haine pour demain.