Saint Fiacre
Dans la cité du "Fond Rognou", dans un petit recoin discret, se trouve une statue représentant un moine avec un livre et une bêche….
Il s'agit de Saint-Fiacre.
Mais qui est ce Saint ?
Fiacre vient de "fiacrius" en latin ou du celte "fiachra, Fiachrach, Fiach" dont la signification est "le corbeau".
D'origine noble, Fiacre est né vers 590 dans le Connacht, près de Kilkenny et décédé le 30 août 670.
C'est un moine herboriste solitaire.
Pendant son éducation, Fiacre révéla un talent pour les soins par les herbes.
Saint Fiacre, originaire d'Irlande, quitta sa patrie et vint en France pour y vivre dans la solitude et se consacrer au service de Dieu.
Il débarqua en Normandie et s'arrêta dans le diocèse de Meaux où il fut accueilli à l'hospice pour pèlerins fondé par l'évêque Saint-Faron.
Suite à la malheureuse révélation de sa noblesse par Saint-Killian (de passage à l'hospice), Saint-Faron proposa à Saint-Fiacre de s'établir à six kilomètres de Meaux sur une étendue désertique, mais fertile, afin de fonder un monastère.
Il se construisit une cellule, un oratoire à l'endroit où se trouve aujourd'hui un village qui porte son nom.
Là, avec ses disciples, il partageait son temps entre la prière et le travail des mains.
La légende veut qu'en faisant tomber son bâton par terre, celui-ci se transforma en bêche et aurait creusé un sillon délimitant la zone d'un potager, alors qu'en même temps tous les arbres touchés par ledit bâton auraient été arrachés par une force mystérieuse, laissant l'emplacement libre pour les cultures.
Avec son charme irrésistible, Fiacre ne laisse pas indifférent.
Il est calme, équilibré, tolérant et ne cherche qu’à faire plaisir.
Il est en effet extrêmement généreux et donne sans compter.
Sa réputation de sainteté et son pouvoir de guérison (notamment dans le traitement des hémorroïdes, mais aussi de certains cancers) lui valent une grande réputation.
Fiacre était un moine spécialiste en phytothérapie (traitement thérapeutique fondé sur les extraits de plantes et les principes actifs naturels).
Les malades et les disciples étaient tellement nombreux qu'il fit bâtir, à côté de sa cellule, un monastère et un hospice afin de s'adonner à la culture des plantes médicinales pour soigner ses patients.
Il cultivait lui-même un petit jardin, et donnait aux pauvres la plus grande partie des produits qu'il en retirait.
Saint Fiacre est depuis toujours un des saints les plus populaires en France, tenant une bêche et un livre, protecteur des travaux des champs (maraîchers, arboriculteurs, jardiniers, horticulteurs, pépiniéristes).
Il est aussi le saint patron des chauffeurs de taxis puisque son nom est resté attaché aux anciennes voitures attelées parisiennes.
On dit que les voitures de louage, appelées fiacres, ont pris ce nom parce qu'elles avaient servi d'abord à transporter les voyageurs à l'hospice fondé par Saint-Fiacre.
L'école d'horticulture du Breuil à Vincennes fait référence, par son nom, au monastère de Saint-Fiacre, patron des jardiniers...
Plusieurs villages, en France, portent le nom de Saint-Fiacre : en Seine-et-Marne et dans les Côtes-d'Armor, ainsi qu'en Loire-Atlantique, avec un ajout puisqu'il s'agit de Saint Fiacre-sur-Maine.
La tombe de Fiacrius dans l'actuel Saint-Fiacre-en-Brie est restée un lieu de pèlerinage populaire, bien que ses reliques aient été transférées à la cathédrale de Meaux en 1568.
En 1641, la reine Anne d'Autriche se rend à pied en pèlerinage à Saint-Fiacre pour prier pour la convalescence de Louis XIII (son époux) et aussi pour le miracle de la naissance du roi Louis XIV, car auparavant, elle était infertile.
Elle se rendit souvent en pèlerinage auprès de son tombeau ainsi que le roi soleil en personne.
Le cardinal de Richelieu est également venu et a demandé le salut des "figues de Saint Fiacre", comme on appelait les hémorroïdes.
Fiacre est célébré le 30 août.
Le Lavoir.
Les lavoirs remontent à l’époque où l'eau courante à domicile n'existait pas encore.
Un lavoir est un bassin public alimenté en eau soit par une source ou un cours d'eau, en général couvert où les lavandières rinçaient et plus rarement lavaient le linge.
Le passage au lavoir était la dernière étape avant le séchage.
Comme le lavage ne consommait que quelques seaux d'eau, il pouvait se réaliser à la maison, mais le rinçage nécessitait de grandes quantités d'eau claire, uniquement disponibles au lavoir.
Le bord du lavoir comportait en général une pierre inclinée.
A genoux, les femmes jetaient le linge dans l'eau, le tordaient en le pliant plusieurs fois, et le battaient avec un battoir en bois afin de l'essorer le plus possible.
Une barre de bois horizontale permettait de stocker le linge essoré, ensuite il était embarqué pour le retour sur une brouette vers le lieu de séchage.
Ce lieu était interdit aux hommes.
Les lavoirs avaient aussi une importante fonction sociale où se nouait une solidarité.
C'était un espace de paroles libérées des oreilles et du regard des hommes.
L'activité de nettoyage du linge était physiquement très difficile.
Entre elles, les lavandières pouvaient discuter, plaisanter, chanter... rendant le travail moins pénible.
Les ragots et potins, tout est passé en revue, imaginé, répété, détaillé, commenté et parfois même jugé.
Cet endroit ressemble parfois à une véritable "basse-cour" où viennent caqueter celles que l'on appellera bientôt les "poules d’eau".
Au lavoir, la pudeur n'est pas possible et le linge parle….
Il informe sur la situation sociale, ce qui s'est mangé, sur les ébats amoureux, sur la propreté du corps et l'évolution des esprits.
Au XIXᵉ siècle, les lavandières travaillaient de 7 h 30 à 18 h pour un salaire de 40 centimes l'heure.
Véritable corporation, elles laissèrent de nombreuses traces dans le folklore local.
Endroit déserté, disparu, le lavoir reste un lieu de mémoire qui a été progressivement remplacé par la machine à laver, les laveries automatiques, le pressing.
Libération du camp de concentration de Dachau
Le 29 avril représente la libération du camp de concentration Dachau par la 7e Armée américaine.
Ce camp fut libéré grâce au sang-froid et à l'audace d'un jeune officier de renseignements australien, le Capitaine Thomas G. Groome (1918-xxxx).
Parachuté en France occupée en 1942, il rejoint le Docteur Albert Guérisse (1911-1989), officier médecin de l'armée belge, chef du réseau "Pat O'Leary", qui rapatria 1.200 aviateurs abattus en Belgique et en France.
En avril 1943, le Capitaine Thomas G. Groome est arrêté par la Gestapo à Toulouse, mais parvient à s'échapper au cours de son interrogatoire, en sautant par la fenêtre du 2ᵉ étage.
Le talon enfoncé, il se cache, retrouve son émetteur et informe Londres que le Docteur Guérisse a été arrêté.
Pendant plusieurs mois, il réorganise le réseau, malheureusement infiltré par la Gestapo.
Il est à nouveau arrêté en 1944, incarcéré au Camp de concentration de Mauthausen où il retrouve le Dr. Guérisse.
C'est à Dachau qu'on le retrouve dans la section typhus de l'infirmerie.
Thomas venait d'avoir le typhus et récupérait lentement.
Le Docteur Guérisse et d'autres prisonniers déchargeaient des trains les cadavres destinés au crématoire.
En janvier 1945, le docteur Guérisse demanda à Thomas d'entamer une liaison avec la femme SS qui gardait les prisonniers.
Cela prit quelque temps, mais en mars 1945, elle donna à Thomas la clef du chiffre allemand, ce qui lui permit de décoder les messages de l'état-major allemand adressés au Général SS Polh (1892-1951), quant à la liquidation des prisonniers.
Le 25 avril 1945, le Capitaine Thomas Groome, accompagné de la femme SS, sortit du camp par la porte principale.
Elle s'en fut à gauche vers Munich et lui à droite vers Regensburg, où il prit contact avec la 7ᵉ Armée américaine.
Son commandant, le Général Patch (1889-1945) déploya immédiatement 18 chars d'assaut sur le périmètre du camp, tandis que les Typhoon attaquaient les baraques SS et les miradors du camp à la fusée et au canon.
Les SS en uniformes camouflés s'étaient tapis entre les baraques du camp avec leurs lance-flammes.
L'armée américaine avec deux régiments de la 7ᵉ armée américaine libéra le camp de concentration de Dachau, le 29 avril 1945 à 15 heures.
Il s'y trouvait encore 29.000 prisonniers.
Mais sur la voie de chemin de fer qui dessert le camp, les Alliés trouvent une quarantaine de wagons de marchandises contenant 2 000 cadavres.
Après la guerre, Thomas Groome retourna dans son pays natal, Queensland en Australie.