La Fée Mélusine
Un jour, j'ai fait une drôle de photo et peut-être que j'ai eu le privilège de rencontré la Fée Mélusine.
Mais qui est Mélusine et quel rapport avec le Puy du Fou ???
C'est ce que vous vous demandez et allons-y doucement dans les tentatives d'explications...
La théorie veut que la Fée Mélusine est l'intermédiaire entre les mortels et les immortels, matière et esprit.
Dans le mythe, elle est inspiratrice de Raymondin, le conduisant de sa vie ordinaire à une vie initiatique pour l'accomplissement de sa noblesse intérieure.
Elle est l'âme en chacun de nous qui appelle à porter notre regard au plus profond de nous-même.
Bien..., mais quoi encore ?????
Mélusine est une femme légendaire, souvent vue comme fée, et issue des contes populaires et chevaleresques du Moyen Âge.
Dans la mythologie, on l'a comme la "mater lucina" romaine qui présidait aux naissances, ou une divinité celte, protectrice de la Font-de-Sé (fontaine de la soif).
Pour les Grecs, il s'agit de la Milouziena des Scythes, dont le peuple serait issu d'Héraclès et d'Echidna, elle-même à queue de serpent.
Les Scythes dit "Taïfales" auraient en effet pris pied avec l'armée romaine dans le Poitou où ils auraient fondé la ville de Tiffauges (N'y a-t-il pas un château chargé d'histoire ??).
Mélusine signifie "merveille" ou "brouillard de la mer".
Pour les Lusignan, on l'appelle "Mère Lusigne" (la mère des Lusignans), fondatrice de leur lignée.
On arrive doucement au Puy du Fou !!!
A la fin du XIIe siècle, Renaud du Puy du Fou, fils d'un autre Renaud a épousé Adèle de Thouars. Mais pourquoi parler de cette Adèle de Thouars ?
Car tout simplement cette alliance unit la famille des Puy du Fou à celle de Lusignan !
Mais oui bien sûr !
Voici qu'avec cette alliance, les Puy du Fou se trouvent liés à la légende de la fée Mélusine, qui aurait maudit les Lusignan dont elle était de la famille par alliance lorsque son mari a découvert sa malédiction, envoyée par sa fée de mère et la transformant tous les samedis en serpent volant.
Aujourd'hui, l'ombre de Mélusine peut être encore aperçue autour de la Tour qui porte son nom à Vouvant dans le Sud-Vendée. Dès lors, suite à cette alliance, les Puy du Fou reprennent la figure de la "Merlusine", timbrant leurs armoiries d'un casque dont le cimier s'ornait de cette "Merlusine".
C'est ainsi qu'au Bal des oiseaux fantômes, dans la scène du Caracara, le personnage du chevalier Tancrède porte au sommet de son heaume un aigle volant.
Les armoiries du Puy du Fou possédaient également des supports qui furent tour à tour des aigles, parfois des léopards, mais le plus souvent des anges, portant la cotte d'armes aux armoiries des Puy du Fou pour marquer la dévotion et la confiance que les Puy du Fou ont en leur protection.
Visitons le Fond Rogou (Cité Médiévale) par son architecture..
Porte nord, dite de FONTBEL - 12ème siècle.
La fontaine FONTBEL - 12ème siècle.
La Herse à treuil - 13ème siècle.
Un atelier du 15ème siècle.
1. Porte ouest dite de PLESSIS - 13ème siècle.
2. Pont levis à contrepoids - 14ème siècle.
3. Mâchicoulis - 15ème siècle.
Une maison du 11ème siècle.
Une échoppe du 15ème siècle.
Maison à 3 arcades (rez-de-chaussée) du 13ème siècle.
Et son étage du 15ème siècle.
Les deux maisons suivantes du 15ème Siècle.
La Taverne avec son entrée en double arcade et puits incorporé - 13ème siècle.
La Halle marchande du 15ème siècle.
Une maison avec son toit en bardeau et sa girouette en tête de dragon - 15ème siècle.
L'Estaminet avec ses poutres sculptées - 15ème siècle.
La chapelle dont les murs de la nef sont du 11ème siècle, sa façade du 12ème siècle, le chevet du 13ème siècle, sa charpente du 15ème, sa poutre de gloire avec statues du 14ème, ses peintures murales de la nef et entrée du 12ème, peintures du choeur du 14ème et la peinture de la voûte du 15ème siècle.
Accolée à la Chapelle, la Maladerie du 14ème siècle et sa croix Hosannière de fin 13ème siècle.
Et le petit pont à arche brisée construit au 14ème siècle.
Destruction du Château du Puy du Fou
Le 17 janvier 1794, le général Turreau s'adresse au comité comme suit :
"Mon intention est bien de tout incendier, de réserver que les points nécessaires à établir les cantonnements propres à l'anéantissement des rebelles.
Mais cette grande mesure doit être prescrite par vous.
Je ne suis que l'agent passif des volontés du corps législatif...
Vous devez également prononcer d'avance sur le sort des femmes et des enfants que je rencontrerai dans ce pays révolté.
S'il faut les passer tous au fil de l'épée, je ne puis exécuter une pareille mesure sans un arrêté qui mette à couvert ma responsabilité...
En huit jours, la Vendée doit être battue, tous les rebelles pressés entre moi, Haxo et Dutry, et si j'avais adopté une autre marche, j'aurais manqué mon but, ..."
En regardant la partie consacrée à ce fait, lors du spectacle de la Cinéscénie, je m'imagine comment ce château a subi les assauts de ces colonnes.
Je pense aussi aux Vendéens qui ont perdu la vie pour leur foi et conviction.
Je leur dédie ce petit montage.
Ce montage présentant, en arrière-plan, la destruction du château est le fruit de mon imaginaire.
Le Velum
Le Vélum, aussi appelé Velarium.
C'était une grande voile que l'on étendait au-dessus des spectateurs, dans les théâtres et amphithéâtres romains, simulant un plafond et servant soit à diminuer la hauteur d'un local, soit à protéger un lieu du soleil.
Le plus grand Velum était au Colisée de Rome et sa manœuvre était confiée aux marins de la flotte de Misène.
En 2011, pour le confort des visiteurs, le Puy du fou a investi dans l'installation d'un Velum.
Technique ancienne venant des romains destinée à protéger les spectateurs.
Cette toile suspendue au-dessus des tribunes, relève d’une prouesse d'architecture et de technologie complexe, va ombrager les arènes de 80 m par 100 m, soit 6 000 m² de toile tendue rouge.
Pour les observateurs, 80 x 100 devraient faire 8 000 m², les 2000 m² manquant représentent le rond central de l’arène.
Cette technique fut présentée pour la première fois en 72 après JC au Colisée de Rome et dura 500 ans.
Ensuite, elle sombrera dans les livres d'histoire.
Connu sous "Amphithéâtre des Césars", cet édifice prît au Moyen Âge son nom actuel de Colisée, en raison de sa proximité avec une statue colossale de Néron !!!
Mais quel était le principe de fonctionnement ???
L'ensemble était centré sur le grand anneau formant lucarne (1), auquel on attachait les cordages qui manœuvraient les toiles.
Durant la première phase, l'anneau était amené du sol de l'arène au niveau de la corniche (2-6).
L'opération était effectuée avec des cordages qui allaient de l'anneau à l'extrémité des piquets (3) et au moyen de poulies passaient à l'extérieur pour descendre jusqu'aux bornes de pierre qui entouraient l'amphithéâtre (4).
Sur ces grosses bornes étaient fixés des treuils auxquels étaient fixés à leur tour l'extrémité des cordages et les rouleaux-guide (5).
La rotation de ces treuils, parfaitement synchronisée, opérait le soulèvement de l'anneau.
Ensuite, le tronçon extérieur de chaque cordage était ramené vers le haut jusqu'au piquet (7).
Dans une seconde phase, à partir de chaque piquet, on glissait une autre corde que l'on accrochait à l'anneau, plus bas que la première (8-9).
Cette série de cordes inférieure, tirée par d'autres treuils et d'autres poulies (8-10) sur la terrasse de la galerie supérieure (summa cavea), formait une toile d'araignée (11) destinée à soutenir les toiles du velarium.
Elles avaient leurs pointes convergentes et se déroulaient d'en haut.
Elles étaient reliées entre elles de façon à se rejoindre dans l'anneau central (12).
René Chambon, ingénieur des Arts et métiers à la retraite, a travaillé avec le Puy du Fou pour la réalisation d'un velum suspendu au-dessus des tribunes de l'arène gallo-romaine.
Le Mémorial de Vendée.
Au début de 1794, le général Turreau qui commande l’armée de l’Ouest a reçu de la Convention instruction d’en finir avec la Vendée.
Il va alors lancer ses troupes sur une population que la défaite a privée de ses défenseurs, avec pour mission de tout exterminer.
Il est prévu cependant d’épargner treize localités qui serviront de points d’appui.
Tout le reste sera incendié.
La population devra être anéantie quel que soit le sexe, l’âge ou l’opinion.
Le 28 février 1794, le général Cordelier, qui commande l’une des colonnes infernales, avance vers le village des Lucs-sur-Boulogne, et fait déployer ses soldats en éventail.
Le curé se présente pour protéger ses paroissiens et on lui arrache la langue, puis le cœur, comme le rappelle la tradition.
Des villageois s’étant réfugiés dans l’église, y sont massacrés.
Bien que les douze colonnes "infernales" de Turreau aient brûlé en Vendée des centaines de bourgs et villages, des milliers de fermes isolées, détruit les moulins à vent et les fours à pain, empoisonné les puits, l’épisode horrible des Lucs-sur-Boulogne est emblématique du martyre vendéen.
Aussi le Conseil général de la Vendée a-t-il choisi cette commune pour y élever un mémorial, qui est à la fois le chemin de la mémoire et un mausolée.
Mausolée austère, d’une grande simplicité, à l’architecture minimaliste d’un ton uniformément gris.
Bâtiment compact et aveugle puisqu’il s’agit en quelque sorte d’un reliquaire, d’un lieu de recueillement.
À l’intérieur du bâtiment, cinq salles qui ponctuent ce lieu de mémoire et l’évocation de l’anéantissement de la Vendée.
Dans le pavillon d’accueil, deux vers du poète Pierre-Emmanuel révèlent le sens profond du lieu.
"Tu nous as donné ces morts en héritage, nous sommes devenus les pères de nos Morts".
Pierre EMMANUEL
Et c’est après avoir lu ces lignes inscrites sur le mur d’entrée et franchi le monumental portail du Chemin de la Mémoire des LUCS SUR BOULOGNE que le visiteur sort du temps.
Le retour vers le passé commence par l’Allée de l’Histoire.
Plusieurs panneaux rappellent les grandes étapes de l’insurrection de 1793, comme autant de jalons qui mènent au drame de 1794.
À côté de chaque texte, des portraits de Vendéens accompagnent cette chronologie, nous révélant les traits de quelques survivants tels que les a dessinés en 1826 Lucie de la ROCHEJAQUELEIN.
À observer l’expression de ces visages simples et pleins de caractère, on ressent à quel point ces héros furent d’abord des êtres de chair et de sang, semblables à bien d’autres, qui ont vécu et souffert.
Souffert, comme le montre la suite du parcours…
À contempler les formes carrées du Couloir de la Mémoire, bloc recouvert de plaques de granit qui chevauche la Boulogne, on pense à un monument funéraire.
Cette simplicité étant due aux victimes d’un massacre.
À l’intérieur, la musique, l’éclairage, les sculptures et la disposition des souvenirs invitent au recueillement et à la réflexion, dans une atmosphère complètement intemporelle, où objets d’époque et œuvres contemporaines semblent sortis de l’éternité pour raconter la même histoire.
Au sol, une plaque de cuivre rappelle que le Mémorial a été inauguré le 25 septembre 1993 par Alexandre Soljénitsyne.
D’emblée, la petite flamme du souvenir qui brûle face au portail d’entrée évoque le souffle de la vie et progressivement, de salle en salle, le visiteur est conduit à se remémorer les faits (extraits du martyrologe du curé BARBEDETTE puis diaporama évoquant les massacres) et à méditer sur les symboles et sur les textes.
Dans la troisième salle, disposés sur chaque mur, Sacrés-cœurs, petits cœurs en creux ou en relief sur une étoffe, chapelets, chapeau rabalet des paysans de 1793 troué par les balles, faux à la lame retournée, quelques outils devenus armes de combat entourent l’ostensoir en carton utilisé pour le culte clandestin des prêtres réfractaires.
Ces objets de la vie quotidienne des Vendéens sont devenus ceux de la clandestinité et de la guerre, symboles de l’âme d’un peuple en révolte.
La salle suivante fait antithèse.
De part et d’autre de la rivière sculptée par Benoît Luyckx, qui est à la fois la Boulogne et la Loire, où périrent de nombreux Vendéens, devant un rideau de genêts évocateur du bocage, s’alignent les textes qui attestent la volonté d’anéantissement de la Vendée et qui nous interrogent.
À la grandeur de la cause vendéenne répondent le sectarisme, le cynisme ou l’inconscience révolutionnaire.
Comment a-t-on pu en arriver là ?
Préméditées ou pas, les horreurs ?
Les textes exposés, de quelques manières qu’on les interprète, font écho aux paroles de SOLJENITSYNE sur les révolutions.
Au centre, la silhouette décharnée d’un couple de Vendéens est l’œuvre de Jacky Besson.
Puis vient dans la dernière salle, à la crypte, le temps du recueillement.
Une simple croix blanche, à la manière des croix de chaux au-dessus de la porte des fermes vendéennes, sur le mur, surplombe plusieurs alignements de bâtons en schiste sculpté, plantés dans le sol.
Leurs différentes tailles représentent les différents âges de la vie, tous sacrifiés, et leur grand nombre, le grand nombre des victimes.
Cette crypte moderne est entourée d’un péristyle dans lequel la lueur pâle des lampes, derrière des vitrages carrés et opaques, invite au recueillement.
Le Vexilla regis, cher aux combattants vendéens, est recomposé dans une musique originale.
À la sortie, un mur calciné (conçu par le sculpteur Pierre Culot), au pied du petit bois, évoque, comme l’explique le livret distribué aux visiteurs, "la destruction des habitations au pied de la déchirure végétale, symbole des terres incendiées"…
Le visiteur peut désormais pousser la haute porte de bronze pour découvrir, en franchissant la Boulogne, ce lieu de mémoire.
Le sentier mène ensuite au but ultime du pèlerinage, la chapelle de 1867, qui surplombe le site à l’emplacement des ruines de l’ancienne église du Petit-Luc, incendiée en 1794.
Les murs de la chapelle néogothique Notre-Dame des martyrs du Petit-Luc sont tapissés de plaques où est gravée dans le marbre la liste interminable des victimes recensées (564) sur les lieux par le curé Barbedette.
Le sol est souvent couvert d’un cœur de fleurs, émouvant hommage à la mémoire des enfants martyrs.
Mais en tout temps, le visiteur pourra méditer une des phrases inscrites aux alentours de la chapelle.
Retenons celle-ci ; elle est de CHATEAUBRIAND : "Ce n’est pas tuer l’innocent comme innocent qui perd la société, c’est le tuer comme coupable".
Il est important de souligner que tout ce parcours de la mémoire, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du bâtiment, est entièrement libre.
Pas de guichet d’entrée, pas de billet d’admission, cela pour bien marquer que ces lieux ne sont pas un musée, ni une curiosité, mais une trace indélébile du souvenir.