Puy Story

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17 juin 2024

Les Amoureux de Teruel.

Lors de votre visite dans les entrailles du "Château Renaissance du Puy du Fou", vous passerez dans la crypte où des gisants reposent.

Deux gisants se tenant la main, nous interpellent et pour les passionnés d’histoire, nous font penser aux "Amoureux de Teruel", Isabel de Segura (1197-1217) et Diego Marcilla… les Roméo et Juliette du roman de William Shakespeare.

Mais qui sont les "Amoureux de Teruel" en Espagne ?

Il s’agit de la plus belle histoire jamais racontée d’un amour infini qui perdure depuis plus de 800 ans.

Les Amants de Teruel sont deux personnages légendaires, Diego de Marcilla et Isabel de Segura, morts en 1217.

Diego Marcilla et Isabella de Segura s’aimaient depuis l’enfance malgré la différence sociale des deux familles.

Isabel venait d’une famille riche alors que Diego venait d’une famille noble mais désargentée.

Malgré tout, le jeune homme décide de demander la permission d’épouser la jeune femme au père de cette dernière.

Mais le père ne veut pas que sa fille épouse quelqu’un sans avenir, lui préférant un autre jeune homme de meilleure famille nommé Azagra.

Certes, Diego est incontestablement noble, mais aussi le cadet de la famille et à l’époque, seul l’ainé recevait titres et fortune.

Cependant, le père de la jeune fille lui accorde un délai de cinq années pour qu’il puisse revenir riche et digne d’épouser son amour.

Diego déclare à Isabel qu’il est prêt à aller chercher fortune n’importe où pour se rendre digne du mariage, à condition qu’elle l’attende cinq ans.

Elle le lui promet.

À l’époque, la meilleure façon de s’enrichir était de partir à la guerre.

C’est ce que Diego décide de faire.

Il s’engage alors dans les troupes chrétiennes de Pedro II d’Aragon, en lutte contre les musulmans qui occupaient l’Espagne.

Il participe d’ailleurs à la célèbre bataille de Navas de Tolosa en 1212, l’une des batailles décisives de la Reconquête, que les chrétiens ont remportée sur les musulmans.

Pendant ce temps, Isabel est harcelée par son père pour prendre un mari.

Elle réussit à retarder les épousailles, au moyen de divers stratagèmes, tout en voulant honorer sa promesse d’attendre Diego durant les cinq ans.

Puis un jour, un soldat, de retour de la bataille de Muret (à quelques kilomètres de Toulouse), raconte avoir vu Diego mourir sous ses yeux en combattant les Maures aux côtés des Cathares.

Ce soldat, (les mauvaises langues parlent d’un soldat français) aurait apparemment été soudoyé par la famille Segura qui voulait marier sa fille au plus vite…

En 1217, à l’expiration des cinq années, Diego n’étant pas revenu, le père d’Isabella l’oblige à épouser Pedro de Azagra, fils du Seigneur d’Albarracin.

Au bout des cinq ans, riche et victorieux, Diego arrive à Teruel pressé de revoir et de demander la main de sa bien-aimée.

C’est alors qu’il apprend que le son des cloches, la musique et les cris de joie des villageois sont pour un mariage, celui d’Isabel de Segura avec Pedro de Azagra.

Diego ayant tenu sa promesse, fou de rage et de désespoir, se faufile dans la chambre du jeune couple et réveille Isabel en la suppliant de l’embrasser, comme dernière preuve d’amour car il était convaincu qu’il allait mourir de douleur.

Ce baiser qu’il avait tant désiré pendant les longues et dures années de batailles.

Bien qu’Isabella folle amoureuse de Diego, elle ne cède pas.

Étant à présent mariée et ne veut pas offenser son mari, le lui refusa car si Dieu ne voulait pas de leur union, alors elle ne pouvait même pas lui donner un baiser.

Juan la prie de nouveau, mais elle refuse encore et c’est là qu’il tombe au sol et meurt, à la grande surprise de la jeune mariée.

Les époux emmènent secrètement le corps dans la maison de leur père et celui-ci lui offre des funérailles solennelles dans l’église de San Pedro.

Le lendemain, Isabel, accablée par le chagrin d’avoir perdu son grand amour, rentre dans l’église San Pedro où se déroulent les funérailles de Diego, elle s’approche du corps de son bien-aimé, soulève le linceul, s’allonge sur son corps et l’embrasse intensément lui donnant le baiser qu’elle lui avait refusé de son vivant.

Lorsqu’une personne de l’assistance voulut la relever, elle ne put que constater que son cœur avait lâché à son tour et qu’elle aussi avait expiré dans cette suprême étreinte.

Et c’est alors que… les deux familles effondrées, réconciliées par le drame, et le mari d’Isabel pour un jour, Pedro de Azagra, au cœur noble, sont tellement touchés par cette histoire d’amour, qu’ils décident de les enterrer ensemble côte à côte pour qu’ils ne soient plus jamais séparés.

Et depuis lors, l’histoire les connaît comme les "Amoureux de Teruel".

En 1555, au cours de travaux réalisés sous la chapelle du cloître San Pedro à Teruel, furent retrouvés les corps momifiés d’un jeune homme et d’une jeune fille que la rumeur populaire attribua immédiatement à ceux de Diego et d’Isabella.

C’est ainsi que commença la Légende des Amants de Teruel.

En 1578, les corps furent transférés dans la chapelle des saints Côme et Damien.

Dès 1619, le notaire Yagüe de Salas et Juan Hernández font paraître un document intitulé "Histoire des Amants de Teruel" qui confirme une tradition orale et écrite antérieure, faisant référence à certains événements tragiques survenus en 1217, affirmant qu’Isabel avait vingt ans lorsqu’elle s’est mariée et est décédée.

L’auteur du document s’est sans doute inspiré d’une tradition antérieure, avec de nombreux éléments cohérents avec l’époque en termes de personnages et de familles, de situations dans leurs foyers et de dates d’événements ; les traditions et les récits se multiplient avec la découverte des momies attribuées aux amoureux.

En 1635, le dramaturge Tisso de Molina en fit une pièce de théâtre qui fut reprise en 1837 par Juan Hartzenbuch dans le goût romantique de son époque.

En 1889 Tomas Breton écrivit un opéra sur ce sujet.

1962, en France, Raymond Rouleau en fit un film et Edith Piaf une sublime chanson.

Isabel et Diego reposent dans un magnifique mausolée construit en 1955 par Juan de Ávalos y Taborda (1911 – 2006), rattaché à l’église de San Pedro où on les avait retrouvés.

Depuis 1578, des centaines de milliers de visiteurs du monde entier viennent leur rendre hommage chaque année.

Et pour célébrer le quatrième centenaire de la découverte des deux corps, le sculpteur Juan de Ávalos commença à travailler à des sculptures qui conservent encore la position poignante des corps retrouvés dont les mains ne se touchent jamais, comme symbole d’un amour inachevé.

Les gisants de Turuel sont en albâtres et placées sous une voûte peinte de rinceaux dorés et blancs sur fond noir, avec un lanternon en trompe-l’œil.

Les deux momies reposent dans les socles de marbre ajouré, soutenus par un ange de bronze pour Isabella et un lion pour Diego.

Le monde hispanophone connaît bien leur histoire grâce aux nombreuses sculptures, peintures et œuvres littéraires à leur sujet.

Tout le monde a probablement lu Roméo et Juliette de Shakespeare au lycée, mais peu connaissent la véritable histoire ayant servi d’inspiration à l’auteur.

Comme beaucoup de villes européennes, Teruel revendique être le berceau de l’histoire de ces amants.

Et si un jour, vous êtes de passage en Espagne, on vous jurera que Shakespeare a basé son histoire sur un couple habitant la ville.

Mais, les histoires d’amants, dans le sens premier d’amoureux, qui ne se retrouvent dans la mort sont fréquentes dans les traditions populaires :

- Tristan et Yseut en Armorique.

– Roméo et Juliette en Italie.

– Inès de Castro et Pedro 1 au Portugal.

– Devdas et Parvoti en Inde.

14 juin 2024

Bal des Oiseaux Fantômes

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12 juin 2024

La "Pax - Romana"

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En 52 av. J.-C., les Gaulois sont définitivement vaincus par les légions de César…
En quelques décennies, un monde nouveau apparaît, mêlant culture romaine et traditions gauloises.

Une civilisation originale naît : la civilisation gallo-romaine.
Mais un petit retour en arrière s'impose pour comprendre cette histoire !
Vers 120 av. J.-C, les Romains avaient conquis le sud-est de la Gaule, entre Italie et Espagne : la Narbonnaise.

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En 58 av. J.-C, le gouverneur de cette province s’appelle Jules César (-0100 à -0044) et son appétit de conquêtes est grand.
Une occasion va lui permettre de satisfaire ses ambitions.
Il est appelé à l’aide par un petit état gaulois des bords du Rhin, menacé par les Germains.
Non content de repousser les envahisseurs, César profite de l’opportunité pour s’emparer des territoires de l’Est et puis, il pousse jusqu’à la Manche et l’Atlantique.
En deux ans, il réussit à conquérir toute la Gaule… Toute ? Du moins, le croit-il, !!!.
Les Gaulois ne supportent pas d’être traités en sujets.
Une révolte éclate dans le Nord et le Nord-est.

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Les Romains, pour la mater, brûlent, saccagent les villages, massacrent les habitants, les vendent comme esclaves.
L’exaspération grandit et, en 52 av. J.·C, se déclenche une véritable guerre de libération.
Les peuples de Gaule s’unissent sous la direction d’un chef arverne : Vercingétorix (-0082 à -0046).
Le jeune guerrier emploie une nouvelle tactique.
Il refuse le combat, harcèle l’ennemi lors de brèves escarmouches.

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Il pratique aussi la "terre brûlée" pour que les légions ne puissent pas se ravitailler.
Les Romains s’épuisent et ils échouent même devant Gergovie (au sud de Clermont-Ferrand), la capitale de Vercingétorix et doivent battre en retraite vers la Narbonnaise.
Une bravade de quelques dizaines de cavaliers gaulois allait changer le cours des événements.
Un jour, près de Dijon, de "jeunes fous" se lancent contre un camp ennemi.
Ils sont repoussés, poursuivis et "piégés" dans la ville haute d’Alésia (Alise-Sainte-Reine).

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Les légionnaires accomplissent un travail de "Romains" élevant deux lignes de fortifications.
L’une face à la ville, l’autre face à l’extérieur.
Assiégés et armées de secours s’y brisent.
Ayant perdu tout espoir, Vercingétorix se sacrifie pour essayer de sauver ses compagnons.
Il se livre à César qui, pendant six ans, le gardera prisonnier à Rome et le fera étrangler au soir de son triomphe.
La chute d’Alésia marqua la fin de la guerre.
Huit ans avaient suffi pour conquérir la Gaule.

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Malgré les morts et les destructions perpétrées par les vainqueurs, les Gaulois vont accepter facilement la domination romaine et se "romaniser".
Ils apprécient la paix, la fameuse "Pax Romana" qui va faire de la Narbonnaise, de la Belgique, de la Lyonnaise et de l’Aquitaine, les provinces les plus riches de l’Empire au 1er, et 2ème siècles.
Comme dans tous les pays conquis, les Romains encouragent la construction de routes pour faciliter les échanges, et aussi pour que les légions puissent circuler vite et aisément, si jamais une révolte éclatait…
Droites, protégées, balisées, bien entretenues, les "voies" sont jalonnées de relais pour se reposer et changer les chevaux.

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Des villes, bien organisées, aux plans réguliers, remplacent les anarchiques bourgades gauloises. Narbonne, Arles, Vienne, Nîmes, Béziers, Orange, Fréjus, Toulouse, Bordeaux, Rennes, Autun, Lyon, la capitale des Gaules, peuvent rivaliser avec les plus belles villes italiennes.
On construit des arènes dans lesquelles les citadins assistent à des courses de chars et des combats de gladiateurs.

  • PUY_0125(Musée de Xanten - Allemagne).

On élève des temples pour célébrer le culte impérial, des arcs de triomphe en l’honneur des généraux vainqueurs, des théâtres où se joue la tragédie.
Des thermes permettent de se laver et de se détendre dans les différents bains : du froid au chaud, en passant par le tiède.
On peut aussi y pratiquer le sport et la lecture.
L’eau qui alimente les thermes et les habitations est amenée par des aqueducs, sans doute les plus belles constructions inspirées par les Romains.

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En Gaule, le plus célèbre est le pont du Gard, avec ses 275 mètres de long et ses 49 mètres de haut.
Il conduisait à Nîmes des eaux de sources captées près d’Uzès et permettait, à chacun des 50 000 habitants de la ville, de recevoir 40 litres d’eau par jour (que des égouts évacuaient après utilisation).
Dans ces villes "modernes", les Gaulois vivent comme des Romains qui deviennent des "Gallo-romains" qui adoptent peu à peu la langue latine.
Une langue latine souvent déformée, car elle est véhiculée par des soldats, des commerçants qui ne parlent pas forcément la langue de Cicéron (-0106 à -0043).
De ce "bas-latin" naîtra la langue romane, première étape vers le français.

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Si les "Gaulois des villes" changent et se romanisent, ceux "des champs" restent fidèles à leurs habitudes ancestrales, même s’ils travaillent dans des domaines agricoles, organisés à la "Romaine" : les "Villae", autrement dit les Villas "Gallo-Romaine".

10 juin 2024

Le Mime et l'étoile.

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7 juin 2024

Quand j'avais dix ans

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J'avais à peine dix ans.
Comme la plupart des enfants de mon âge j'allais garder les vaches aux champs.
Chez nous, autrefois, c'était toujours à partir du printemps, aussitôt la traite du matin, que l'on menait paître les vaches.
Je me souviens, j'avalais rapidement une soupe et mon panier sous mon bras, le bâton à la main, je conduisais le troupeau dans le pré de la vallée ou parfois dans la grande prairie proche de la ferme nommée "la Pré".

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Près de moi, mon chien Médor me suivait fidèlement et m'assurait protection.
Avec mes petites jambes, je n'arrivais pas à régler ma marche sur celle du troupeau déambulant à une cadence rapide dans le chemin encaissé qui conduisait à la pâture.
La fraîcheur du matin ravivait mon esprit. La campagne était belle.
J'admirais, dans les buissons, les premières églantines embuées de rosée.
Les oiseaux, débordant de vie, piaillaient autour de leurs nids.
Mon troupeau connaissait le chemin et se dirigeait seul vers l'entrée du pré dont la barrière était ouverte.
C'est non loin de là que je m'installais sur deux grosses pierres, lieu privilégié pour mon repas de midi.
Je connaissais toutes les vaches par leur nom.

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Roussette était ma préférée.
Tout le jour, elle restait en ma compagnie et ne cherchait pas à s'éloigner.
Si une vache essayait de franchir la haie, Médor intervenait aussitôt.
Les journées me paraissaient longues.
J'apercevais quelquefois Germaine, notre voisine, qui suivait les cinq ou six vaches de sa borderie, dans la "chintre" du champ d'à côté.
Elle venait me parler par-dessus le buisson.
Je m'occupais avec des riens.
Je confectionnais des petites chaises, des paniers et des corbeilles avec des joncs.
Je tailladais dans des branches avec mon couteau pour fabriquer des sifflets, des bœufs, des petites charrettes.
Dans le ruisseau qui traversait la prairie, je pêchais des vairons.
Je n'avais qu'une ligne très rudimentaire composée d'une baguette, d'un fil et d'une épingle retournée où j'accrochais une sauterelle.
J'attrapais aussi des sangsues que j'allais vendre un bon prix !

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Le contact avec les animaux et cette vie en pleine nature me convenaient.
Je savais que mes petits frères et mes cousins viendraient me rejoindre.
Nos imaginations permettraient alors d'envisager toutes sortes d'amusement pendant ces moments de liberté.
Nous grimpions aux arbres.
Avec les grandes branches, nous réalisions des balançoires.
Nous jouions à saute-mouton ou à cache-cache parmi les vaches indifférentes à nos jeux d'enfants.
Les grandes filles tricotaient.
Quand ma tante venait me remplacer elle ne perdait jamais de temps.
Souvent elle commençait des dentelles au crochet ou bien elle reprisait des chausses et des bas troués.
Elle emportait aussi la quenouille (emblème de la bergère) pour filer le lin.
Les bêtes rentraient à la ferme le soir quand le maître nous appelait avec sa corne.
Quand j'avais dix ans, j'accompagnais également les valets aux labours, à la fenaison, à la moisson, aux vendanges.
J'allais passer la bineuse dans les choux.
Mais c'était surtout avec mon grand-père que je travaillais le plus souvent.

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Je me rappelle le soir qu'il a remisé pour la dernière fois ses outils dans la grange.
Il les a regardés longuement et il est sorti.
Je l'ai vu contempler avec mélancolie "ses terres" sur lesquelles il s'était acharné toute une vie.
Maintenant ses jambes ne pouvaient plus le porter.
Ce soir-là, il alla reprendre sa place à la table parmi les siens, mais il était triste, il ne parlait pas.
Depuis ce jour, il me voulait toujours avec lui.
Il m'apprenait à nettoyer les oignons et les ails.
Je faisais des petits travaux du jardin.
J'écossais les petits pois et les haricots de semence.
Je battais le "mogette" et il fallait ramasser à genoux les grains éparpillés.
Quand j'avais dix ans, j'aimais me rendre utile.
Je commençais à connaître déjà le dur labeur du paysan.
La sueur perlait sur mon front juvénile.
Je faisais la joie de mon grand-père qui voyait grandir en moi une nouvelle génération.

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"D'hommes de grand matin, durs au mal, d'hommes du soir à la lourde démarche des gros sabots de bois et d'hommes de granit tassé avant l’âge qui prennes les saisons comme elles viennent.

Jacques Maupillier (Garde)

6 juin 2024

Le Char Sherman, Icône de la seconde Guerre Mondiale.

En première lecture. Un article complet sera bientôt disponible sur www.puystory.com. Cliquez sur la photo pour visualiser la synthèse sur l'histoire de ce char.

 

5 juin 2024

A la Citadelle du Puy du Fou.

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3 juin 2024

L'ameublement du Moyen-Âge à la Renaissance.

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Pendant le Moyen Âge (400-1400), l'ameublement des maisons est rustique et minimaliste.
Le coffre occupe une place majeure quelle que soit la demeure.
Meuble de rangement, mais aussi assise, la paysannerie médiévale disposait de coffres nommés "huche".

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Souvent sur les routes en temps de guerre, les seigneurs devaient pouvoir partir avec leur mobilier.
Les rares meubles dont ils disposaient étaient donc conçus pour être démontables et facilement transportables.

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Une table composée de plusieurs planches posées sur des tréteaux et recouvertes de tissus dans les logements les plus riches.
La table est encore un meuble en devenir.
À l’heure de s’attabler, on "dresse la table".
Cette expression est restée, et bien ancrée, dans notre langage courant !

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Un lit large, car accueillant plusieurs membres de la famille, court puisqu'on ne dort jamais allongé par peur de la mort.
Le lit a un rôle central au Moyen Âge et est placé à l’endroit le plus confortable de la maison.

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Le 15ᵉ siècle (1401-1500), dans l’histoire de la maison et des châteaux, deviendra un siècle très important.
Sous l’influence des mœurs qui perdent leur brutalité féodale, sous celle aussi de certaines maisons souveraines, le goût du luxe et le désir du confort se répandent.
En même temps, la fortune de la bourgeoisie, très fortement accrue dans les villes commerçantes, permet des installations jusqu’alors réservées à la seule noblesse.

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C’est ainsi que les murs intérieurs des chambres, jusque-là nus ou peints, commencent à se couvrir de ces magnifiques et renommées tapisseries des Flandres.
Ces tapisseries poursuivent du reste un double but d’ornement et de défense contre le froid.
Celui-ci reste à craindre.

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Ni le chauffage, ni l’éclairage ne réalisent de progrès sérieux.
Les cheminées ont même tendance à diminuer de proportions et le mobilier ne se développe guère.

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Ce sont toujours les lits entourés de rideaux qu'on relève en paquets pendant la journée, des coffres à usages divers, de rares crédences (petit meuble) servant à enfermer les objets précieux.
Aucun siège n’est rembourré.
On adoucit la dureté du bois par des coussins mobiles.

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Les horloges apparaissent, très rudimentaires encore et peu précises.
Les unes, munies de pieds, se déposent sur un meuble.
D’autres, à chaînes, se suspendent au mur ou même au plafond à la façon d’un lustre.
Tous ces nouveaux éléments vont se développer rapidement et aboutir à de magnifiques ensembles décoratifs.

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La Renaissance du 16ᵉ siècle (1501-1600) continue et développe le mouvement commencé au 15ème.
Le goût s’affine et le nombre des fortunes bourgeoises augmente dans de fortes proportions, et dans toutes les villes s’élaborent, dans des maisons neuves, des intérieurs luxueux.

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Les fenêtres s’élargissent et se multiplient.
Les appartements deviennent clairs.
Aux meubles rares du Moyen âge succèdent des mobiliers considérables, vastes lits à colonnes, tables, armoires, crédences, cabinets, dressoirs.
Tout cela, surtout pendant la première moitié du siècle, surchargé d’ornements et de sculptures.

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Le moindre meuble se complique de figures en relief, de rinceaux de guirlandes.
Ce goût va jusqu’à l’absurde.

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On produit des objets ménagers, fers à repasser, casseroles, couteaux, si chargés d’ornements, qu’ils ne jouent plus qu’un rôle de parade.
Ni l’éclairage, ni le chauffage ne font d’ailleurs de progrès.
La cheminée reste ce qu’elle était au 15ᵉ siècle.

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L’éclairage est encore produit à l’aide de cierges et de mauvaises lampes à huile où trempe une mèche.
La Renaissance ne vise pas le pratique, mais à l’aspect décoratif.
On remédie au froid en garnissant les murs de merveilleuses tapisseries et en remplaçant les carrelages par des parquets.
Du reste, plus aucun souci d’hygiène.
Les bains deviennent de plus en plus rares.
On préfère s’inonder de parfums coûteux, importés d’Italie et d’Orient.

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L’intérieur des habitations et le mobilier se modifient avantageusement pendant la première moitié du 17ème siècle (1601-1700).
Les dernières traces du Moyen-Âge (400-1400), encore subsistantes au 16ème siècle, achèvent de disparaître.
Aux escaliers étroits, presque dérobés, succèdent des escaliers larges, qui deviennent souvent monumentaux dans les hôtels riches.

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De même, les fenêtres encore étroites et à petits carreaux de la Renaissance, font place à des fenêtres vastes, garnies de vitres d’un format déjà plus grand.
Les appartements s’éclaircissent.
On se défend du soleil et le soir des regards indiscrets, par de petits volets intérieurs.

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Par contre, les cheminées deviennent trop petites par rapport à la dimension des chambres.
Il n’est pas rare, l’hiver, de voir les habitants de la maison assis par terre, en demi-cercle, devant le feu, dans l’étroite zone où la chaleur du feu de bois se répand.
La mode des tapisseries passe, ou du moins diminue.

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Elle est remplacée, par le goût des tableaux et des cuirs de Cordoue.
Ces derniers jouent un rôle très important dans la décoration, comme les lourds meubles d’ébène, de "bois-des-îles" ou de vieux chêne.
D’une manière générale, l’aspect des appartements devient moins intime, plus froid.
Les divisions modernes commencent à s’introduire : salons, chambres à coucher, cabinets de travail.
C’en est fini de la chambre unique, à tous usages, du Moyen-Âge et de la Renaissance.

31 mai 2024

Dans le village de "Chasseloup"....

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29 mai 2024

La tranchée des Baïonnettes.

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La notion de devoir de mémoire est devenue le thème dominant des discours officiels repris abondamment par les médias.
Verdun est un haut lieu de mémoire où nous retrouvons la tranchée des baïonnettes.
Site reconnu, avec la nécropole nationale de Fleury-devant-Douaumont, comme l’un des neuf hauts lieux de la mémoire nationale.
La Tranchée des baïonnettes constitue l’un des mythes de la Première Guerre mondiale.
Mais quelle est son histoire ?
Depuis un siècle, les histoires concernant ces quelques canons de fusils émergeant du sol ont suscité plusieurs interprétations.

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La version populaire veut que des soldats de deux compagnies aient été enterrés vivants, debout, alors qu’ils attendaient une attaque baïonnette au canon.
La journée du 11 juin 1916 est marquée par un bombardement d’artillerie terrifiant, (notamment de canons lourds de 280 mm et obusiers de 305 mm) préliminaire à plusieurs assauts lancés le lendemain.
Ceux-ci sont en partie repoussés, mais la 3e compagnie et des éléments de la 4e compagnie du 137e RI se retrouvent alors isolés dans leur position, séparés par des trous d’obus.

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Le 12 juin 1916, vers midi, il ne reste plus que 25 hommes sur 60 qui se sont battus vaillamment pour tenir leur position.
Le lendemain, épuisés, à court de munitions, de vivres et d’eau, les hommes ayant subi l’assaut de 4 vagues allemandes, se rendent alignant leurs fusils à la verticale sur la paroi de la tranchée, laissant leurs compagnons d’armes qui avaient trouvé la mort.
"Une sorte de dernier hommage à leurs frères d’armes dont les cadavres jonchent le fond".
Un drame parmi tant d’autres dans l’enfer de Verdun où le régiment a perdu plus de 1500 hommes en juin 1916…
Suite à cet effroyable bombardement, et selon la légende la terre n’aurait alors laissé dépasser que les pointes des baïonnettes de ces valeureux soldats morts debout face à l’ennemi.
Pendant des mois, les obus et les intempéries comblent ce qui va devenir la fameuse Tranchée des baïonnettes.
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On est bien loin de la légende "des guetteurs du sol de France morts pour la France ".
En décembre 1918, parcourant le champ de bataille, l’abbé Ratier, brancardier en 1916 du 1370 RI, aperçoit sur la crête de "Thiaumont-Fleury-Vaux" sortant de terre, quelques canons de fusils.
En 1919, le chef de corps du 137e RI, revient sur le champ de bataille pour retrouver l’emplacement où le régiment s’était battu.
Il retrouve sur place des fusils alignés, sans baïonnette, qui sortent de terre.

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Les baïonnettes servaient avant tout à l’assaut, alors pourquoi les soldats français auraient-ils mis alors baïonnette au canon ?
Un travail de fouille confirmera la présence de dépouilles de soldats du 137e RI.
En 1920, les fouilles permettent la découverte de 21 corps de soldats français.
Quatorze ont été identifiés et enterrés à la Nécropole de Fleury devant Douaumont.
Les sept autres corps qui restent inconnus ont été réinhumés dans la "Tranchée des baïonnettes".

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En réponse à cette découverte, le commandant du régiment fait ériger un petit monument commémoratif surmonté d’une croix.
Vers 1920, ces faits furent transformés en légende par les premiers touristes ou militaires visiteurs du front.
Pour renforcer le mythe, on a replacé des baïonnettes au bout des fusils, mais ces dernières étant régulièrement volées, elles ne seront plus remplacées.

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En voyant les baïonnettes, ces touristes n’en comprirent pas la signification et fabriquèrent une histoire conforme à l’idée qu’ils s’en faisaient de la bataille, suggérant mieux le corps à corps héroïque, presque joyeux, à l’arme blanche et par là même le symbole patriotique poussé à son extrême.
C’est ainsi que cette tranchée d’abord appelée : "tranchée des fusils" deviendra la "Tranchée des baïonnettes", un nom plus tristement évocateur même au prix de l’invraisemblance.
Revenons sur le travail de l’artillerie du 11 juin 1916.
En effet, ce type d’artillerie inflige un changement de la topographie.
Les obus creusent et sont incapables de combler une tranchée en explosant.
Ils éparpillent les parois des tranchées et les hommes qu’ils abritent en déchiquetant les corps.

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Et comment peut-on imaginer, un seul instant, cette rangée d’hommes debout, baïonnette au canon, laissant passivement la terre monter de la cheville au genou, à la ceinture, aux épaules, à la bouche ?
Alors comment expliquer dans ces conditions que lors des fouilles, les corps étaient allongés, désarmés et que les fusils soient restés plantés, droits et alignés ?
Ces alignements de fusils ou de baïonnettes le long d’une tranchée, ou de corps, sont très fréquents.
Il s’agit d’un usage qui s’est établi durant la guerre.
Après une offensive, il était nécessaire d’enterrer au plus vite les corps, y compris ceux des ennemis. La solution la plus pratique était de combler un boyau inutilisé avec les corps.

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Ensuite, la tombe collective était ensuite marquée de fusils baïonnettes en l’air.
Le monument régimentaire de 1920, seul dans ce paysage dévasté, attire alors l’attention des pèlerins, en particulier celle d’un banquier américain, George T. Rand.

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Très impressionné par ces images, il fait un don de 500 000 Francs pour la construction d’un monument dédié aux héros de Verdun qui abrite toujours le site.
Légende ou réalité, la "Tranchée des Baïonnettes" symbolise toujours, au-delà des récits et des interprétations des faits historiques de juin 1916, le sacrifice des soldats français sur le champ de bataille de Verdun.

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