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14 janvier 2019

Eglise de Mouchamps (Vendée)

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Les Protestants détruisirent au XVIème siècle l'église primitive de Mouchamps, qui se trouvait à la sortie du bourg, sur la route de Saint-Vincent.
L'église actuelle n'est autre que la chapelle, agrandie et retouchée à diverses reprises de l'ancien château-fort, rasé en octobre 1626 par ordre de Richelieu.
Autour d'elle s'élevait une forteresse, fief des puissants seigneurs du Parc Soubise : les Lusignan, les Parthenay, puis les Rohan.

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C'est en elle-même une construction bien humble qui tire surtout son intérêt de sa position au sommet de la colline, en bas de laquelle coule le Lay dans lequel elle se reflète.
En forme de croix latine, elle se compose du chœur, du transept et de la nef.
Le clocher, de plan carré, se situe au-dessus du bras sud du transept et est dépourvu de flèche.

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Seul le chœur, à chevet semi-circulaire et voûté en cul-de-four, paraît ancien et remonter à l'époque romane. 
Des plaques commémoratives conservent les noms des vieux prieurs enterrés là avant la Révolution.
La nef, grande bâtisse rectangulaire, n'a été ajoutée qu'après la Réforme pour agrandir l'édifice.

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Elle n'est recouverte que d'un simple lambris qui a été refait la dernière fois en 1825-1826.
Ce lambris se poursuit sur l'inter-transept, qui apparaît comme la continuation de la nef.
Les croisillons présentent de curieuses voûtes coupoliformes qui, si elles étaient authentiques, seraient des productions intéressantes de l'architecture gothique de transition de l'Ouest.

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Malheureusement, ce ne semble pas être le cas, tout au moins pour la voûte du Sud, laquelle a été refaite en 1841 après l'effondrement du clocher frappé par la foudre et dont les moulures sont en plâtre.
Pour ce qui concerne la voûte du Nord, très bombée sur quatre grosses nervures quadrangulaires aux arêtes creusées d'un cavet, il semble bien en être de même.

9 juillet 2018

Le soulèvement de mars 1793.

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Le soulèvement de mars 1793 ouvre pour la Vendée une période troublée qui ne s’achève vraiment qu’au 15 juillet 1801.
A cette date, le Concordat signé entre Rome et le gouvernement de Napoléon Bonaparte restaure officiellement en France la liberté religieuse.
On peut alors considérer que la Vendée a obtenu l’essentiel de ce qu’elle réclamait et qu’elle n’aspire plus qu’à la paix.
Plus tard vinrent les soulèvements de 1815 et 1832, que le Vendéen d’aujourd’hui serait bien injuste d’oublier.
Mais rien dans la région n’a jamais égalé la "Grande Guerre" de 1793.
Au mois de mars 1793, la conscription et les excès de la Révolution ne dressent pas qu’une région contre le gouvernement en place.
Les DEUX TIERS des départements français échappent à son contrôle, de la Normandie au Berry, de la Gironde au Massif central.
Partout cependant, même en Bretagne où fleurira un peu plus tard la chouannerie, les troupes républicaines parviennent à reprendre la situation en main.
Partout, sauf dans un pays du sud de la Loire, où l’absence de concentration de troupes, coup de pouce du destin incontestablement, va permettre aux "rebelles" de créer une poche de résistance durable.
Les succès de l’insurrection (mars-juin 1793) se dérouleront en 4 phases.

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1ère phase
L’annonce de la circonscription, dans les premiers jours de mars, provoque aussitôt des émeutes.
Le dimanche 3 mars, agitation dans les cafés à Cholet.
Les jeunes protestent contre le tirage au sort.
Le lendemain, la Garde nationale tire sur les manifestants en grande partie venus des paroisses voisines : 3 morts, 7 blessés.
Dans la semaine qui suit, les insoumis s’agitent et parcourent les paroisses.
Du 4 au 12 mars, de nombreuses paroisses du Pays de Retz, du Clissonnais, du Marais, du Bocage et des Mauges s’insurgent.
Les émeutiers remportent leurs premiers succès.
Machecoul tombe entre leurs mains le 11 mars, tandis que le 12 mars, à Saint-Florent-Le-Vieil, les conscrits qui refusent le tirage au sort mettent en fuite les gardes nationaux.
Dans la foulée, des vengeances sont exercées contre les éléments républicains de la population, en particulier les "intrus", dont un certain nombre prend la fuite.

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2ème phase
Les insurgés prennent conscience qu’ils se sont mis hors-la-loi et que les autorités vont réagir.
Ils se rassemblent, se donnent des chefs et attaquent les gros bourgs mal défendus.
A l’issue de cette phase, ils sont maîtres au moins des Mauges et du Bocage et 40 000 hommes seraient sous les armes.
Le 13 mars, le voiturier Jacques Cathelineau prend la tête des insurgés du Pin-en-Mauges.
Rejoint par les paysans des environs, il s’empare de Jallais et Chemillé. Ceux d’Yzernais et Maulévrier, conduits par Stofflet, prennent Vezins.
Conduits par les Sapinaud, les gars de la Gaubretière, La Verrie, Beaurepaire, Saint-Aubin-des-Ormeaux, Saint-Martin-des-Tilleuls, Chambretaud, Bazoges-en-Paillers et les Landes-Genusson prennent les Herbiers, pendant que ceux de la Guyonnière, la Boissière de Montaigu, Treize-Septiers, Tiffauges et la Bruffière s’emparent de Montaigu.
Les environs de la Roche-sur-Yon se soulèvent à leur tour, tandis que Challans tombe entre les mains des royalistes.
Le 14 mars, Cathelineau et Stoftlet font leur jonction.
15 à 18 000 hommes marchent sur Cholet.
La première bataille de Cholet se termine par la victoire des Vendéens.

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D’Elbée et Bonchamps prennent respectivement la tête des insurgés de Beaupréau et des bords de Loire.
Les paroisses voisines de la Garnache viennent chercher Charette pour le placer à leur tête.
Le 15 mars, Sapinaud prend Clisson.
Le 16 mars, les Vendéens venus de Cholet battent les gardes nationaux de Saumur à Coron.
Vihiers tombe.
Le 19 mars, à Saint-Vincent-Sterlanges, au village de la Guérinière, l’armée du Centre (c’est-à- dire l’armée du Bocage, située entre la Vendée angevine et le Marais, commandée par Charles de Royrand, Sapinaud, Aimé de Vaugiraud, Gabriel de Baudry d’Asson), constituée les jours précédents, bat le général Marcet, commandant de l’armée des côtes de la Rochelle, qui tentait de gagner Nantes.
Le même jour, Guerry de la Fortinière prend Noirmoutier.
Le 22 mars, Cathelineau, Stofflet, Bonchamps, d’Elbée qui ont fait leur jonction à Chemillé et forment l’armée d’Anjou, attaquent Chalonnes-sur-Loire. La ville tombe. Par contre, les 24 et 27, Joly échoue contre les Sables d’Olonne.
Les 23 et 27, Pornic est prise et reprise par Charette.

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3ème phase 
Les Républicains essayent de reprendre en main la situation.
Un plan est élaboré à Paris le 23 mars 1793.
Trois armées partant de Fontenay-le-Comte, Nantes et Angers doivent prendre la Vendée en tenaille.
S’il se traduit par quelques succès dans le Marais, ce plan échoue en Anjou suite aux initiatives malheureuses d’officiers incapables, aux divisions des généraux qui ne s’entendent pas, souvent à la fois sur le plan stratégique et politique, et à la mauvaise qualité des troupes, où l’on trouve à la fois des révolutionnaires sincères et des aventuriers attirés par la solde.

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Tous sont inexpérimentés, le plus grand nombre est indiscipliné ; les plus braillards sont trop sûrs d’eux, beaucoup sont démoralisés et mal à leur aise face à un ennemi dont les premiers succès les déconcertent.
Sans chauvinisme excessif, n’ayons pas honte de dire que la vaillance des Vendéens y joue pour beaucoup tout aussi inexpérimentés mais convaincus, motivés, excités même car on n’est encore que dans les premiers jours de la guerre, ils valent mieux en ces circonstances que les troupes adverses.
Pourtant, il s’en fallut de peu qu’ils ne soient écrasés.
En Anjou, malgré la victoire de d’Elbée au "grand choc de Chemillé" (le 11 avril), tous les chefs angevins, Cathelineau, d’Elbée, Bonchamps, Stofflet, doivent se replier sur Mortagne.
C’est un nouveau venu qui va les sauver : Henri de La Rochejaquelein, 20 ans, fils d’un seigneur de Saint-Aubin-de-Baubigné, prend la tête des paysans des Deux-Sèvres, qui se révoltent à ce moment-là, de Mauléon (à l’époque Châtillon) à Argenton-Château.

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Il bat aux Aubiers le général Quétineau, imprudemment aventuré dans les environs (13 avril).
Ce succès, la prise de munitions et de canons, conjugués aux innombrables fautes stratégiques du commandement républicain, permet à l’armée d’Anjou et du Haut-Poitou (Deux-Sèvres) de bousculer les Bleus au Bois-Grollau à Cholet (20 avril), à Beaupréau (22 avril) et de les chasser presque complètement des Mauges.
Le 2 mai, la prise de Bressuire permet de desserrer l’étau au sud, de s’emparer de vivres et de munitions, et de délivrer trois prisonniers qui vont devenir les principaux chefs de l’insurrection dans les Deux-Sèvres : Lescure, Marigny, Donnissan.
Par contre, dans le Marais, le général bleu Boulard, un modéré, prudent et humain, a réussi à remporter des succès qui empêchent Charette de contrôler le pays et sauvent Nantes, Les Sables et Fontenay.
C’est ce qui fait que la partie maritime de la Vendée militaire ne sera jamais complètement contrôlée par les Blancs, contrairement aux Mauges et à une partie du Haut-Bocage.
Cela rend difficile d’éventuels contacts avec l’Angleterre.

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4ème phase
La conquête des territoires périphériques.
Le mois de mai voit la mise en place d’une structure militaire, la Grande Armée Catholique et royale, dont la paroisse forme la base et dont l’état-major siège à Cholet.
Elle comprend en fait trois armées autonomes, l’armée d’Anjou et du Haut-Poitou, l’armée du Centre (Haut-Bocage), l’armée du Marais (dont Charette est le principal chef), cette dernière combattant de son côté sans trop s’occuper des autres.
Cathelineau est élu général en chef de la Grande Armée à Saumur le 9 juin 1793 (son autorité s’étend en fait principalement sur l’armée d’Anjou).
Un Conseil supérieur installé à Châtillon-sur-Sèvre représente le pouvoir civil, bat monnaie, nomme les capitaines de paroisse et administre le pays au nom du Roi Louis XVII, fils de Louis XVI, emprisonné au Temple.
Se pose alors la question de la stratégie à adopter.
Si le soldat vendéen de base ne pense qu’à défendre son foyer et rentré chez lui "changer de chemise" sitôt le combat terminé, les généraux songent à un plan à plus long terme.
Celui-ci n’existera jamais faute d’accord entre les chefs.
Plusieurs possibilités.

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Attaquer vers le sud et l’est pour soulever les populations du Poitou et du Berry réputées favorables à la Contre-révolution.
- Marcher sur Paris à travers la Beauce.
- S’emparer d’un port pour y recevoir des secours de l’Angleterre.
- Passer la Loire et tendre la main aux quelques rebelles bretons (plan de Bonchamps).
Les Vendéens ne sauront pas choisir.
Les circonstances, en fonction des concentrations d’armées républicaines et des urgences vont rendre, sinon possible, du moins envisageable chacune de ces solutions.
Les villes situées autour de la Vendée militaire vont tomber les unes après les autres, tantôt au sud, tantôt au nord.
Faute de discipline, aucune ne restera occupée plus de trois ou quatre jours.
Le 05 mai : Prise de Thouars.
Le 10 mai : Prise de Parthenay.
Le 25 mai : Prise de Fontenay le comte, après un premier échec le 16.
Le 09 juin : Prise de Saumur par 30.000 Vendéens.
Le 18 juin : Prise d’Angers.

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A ce moment, Charette, qui a repris Machecoul à l’ennemi, propose d’attaquer Nantes.
C’était l’occasion d’appliquer le plan de Bonchamps et de réunir toutes les armées vendéennes.
Les Vendéens attaquent Nantes le 29 juin 1793.
Ils auraient peut-être triomphé de la résistance acharnée des Nantais si Cathelineau n’avait été mortellement blessé en débouchant sur la place Viarmes.
Ses troupes paniquées se débandent.
Après cet échec, les Vendéens perdent toute initiative et toute chance de victoire militaire sur la Révolution.

16 avril 2018

Avant la révolution française.

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Avant la révolution française, la société française est divisée en 3 ordres : le clergé, la noblesse et le tiers état (députés aux États généraux qui représentaient les villes privilégiées).
Cette société d’Ancien Régime, héritée du Moyen-Âge, compose une société inégale.
La France est divisée en provinces, ville et corporations.
Les lois et règlements varient au gré du découpage.
Certains paient l’impôt, d’autres pas.
Avec le Siècle des lumières, les critiques s’élèvent parmi les philosophes.
Avec eux, une nouvelle réflexion voit le jour.
L’individu l’emporte sur la société ; la société ne dépend plus des ordres.
Sous le règne de Louis XVI, les critiques se poursuivent.
La France se trouve affaiblie par les mauvaises récoltes de la fin des années 1780.
Le déficit budgétaire est de 56 millions de livres et la Guerre d’indépendance américaine en est une des principales causes.
Le manque d’unicité des lois se trouve contesté par le tiers état, qui regroupe à lui seul 97 % de la population française.
Des mesures jugées comme vexatoires attisent les tensions 3 mois suffisent à faire effondrer l’ancien régime.
Janvier 1789, face à une situation politique et financière catastrophique, Louis XVI convoque les états généraux.
Cette assemblée réunit les 3 ordres.
Elle peut décider la levée de nouveaux impôts et engager la réforme du pays.

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4-5 mai 1789, l’ouverture des états généraux à Versailles marque le début de la Révolution française.
La noblesse est représentée par 270 députés, le clergé par 291 députés et le tiers état par 578 députés.
Clergé et noblesse souhaitent que le vote ait lieu par ordre, assurant ainsi la majorité.
Le tiers état réclame aussi le vote par tête afin de pouvoir débattre en commun.
Devant la résistance du tiers état, clergé et noblesse renonceront à leurs privilèges fiscaux.
Le 10 juin 1789, le tiers état invite les députés du clergé et de la noblesse à les rejoindre.
Quelques membres s’unissent au tiers état.
On assiste ainsi à une révolution à caractère juridique.
Les ordres se fondent en une seule assemblée.
Le 17 juin 1789, le groupe, représentant 96 % de la population française, se proclame "Assemblé nationale".
Il fait acte de souveraineté en matière d’impôt et décide d’élaborer une constitution limitant les pouvoirs du roi.
La souveraineté réside désormais, non plus dans la personne du monarque, mais dans la nation.
Le 20 juin 1789, constatant que les États généraux lui échappent et que la monarchie est contestée, Louis XVI fait fermer la salle de réunion.
L’Assemblée générale se réfugie dans la salle du jeu de paume.
Les députés font le serment de ne pas se séparer avant d’avoir rédigé une constitution pour le pays.
Le 09 juillet 1789, l’Assemblée nationale devient constituante.
Dans la nuit du 04-05 août 1789, on assiste à l’abolition des privilèges féodaux.
Le 26 août 1789, date de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
Le 03 -13 septembre 1791, l’Assemblée nationale constituante vote la première Constitution mais l’insurrection du 10 août 1792 l’enterre.

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Mars 1793, voit le soulèvement Vendéen.
Avec la mort du roi, la convention franchit un nouveau pas dans le cours de la révolution.
Il n’est plus possible de revenir en arrière.
Les divisions s’aggravent entre les révolutionnaires partagés entre Girondin, Montagnard et les sans-culottes et chacun surenchérit sur l’autre dans la course au pouvoir.
Devant la menace qui surgit avec l’entrée en guerre de l’Angleterre, le décret du 24 février 1793, qui institue la levée des 300.000 hommes paraît s’imposer.
Ce décret va devenir l’occasion de la guerre civile au sur de la Loire, connue sous le nom de guerre de Vendée.
Même si ce conflit prend largement naissance en Loire inférieure.
Les exigences amenées par ce décret peuvent paraître limitées.
Chaque département doit envoyer aux frontières, contre les ennemis, de 3 à 4000 jeunes gens choisis par tirage au sort parmi les célibataires de plus de 18 ans.
C’est donc une dizaine d’hommes qui doivent partir de chaque canton.

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C’est un faible nombre, mais toutes les communes sont concernées.
Cet effectif doit être choisi parmi les hommes qui ne sont pas déjà gardes nationaux ou volontaires aux armées.
En fait, il faut choisir parmi les hommes qui non pas manifesté d’enthousiasme pour la révolution.
Tout se conjugue pour que les ruraux récalcitrants s’opposent au tirage au sort, au moment où la défense du pays et l’avance rapide de la révolution rendent les Parisiens intransigeants.
La levée des 300.000 hommes provoque des émotions, voire des soulèvements dans tout le pays.
Les Bretons du Finistère, de l’Ille-et-Vilaine et du Morbihan, les Alsaciens, des paysans du Nord et ceux du Puy-de-Dôme sans oublier ceux de la Côte d’Or, manifestent violemment leur refus de participer au tirage au sort et forment des groupes armés qui chassent les patriotes, abattent les arbres de la liberté et parcourent les campagnes.
Pour les Conventionnels, la menace essentielle vient d’abord de Bretagne et de Paris, ils réclament des mesures exceptionnelles contre les insurgées.
La mobilisation en Vendée est forte face au tirage au sort.
C’est le 12 mars 1783 à Saint-Florent-le-Vieil que l’insurrection s’éveille.

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Le Voiturier, Jacques Cathelineau se met à la tête de paysans.
Le 19 mars, la Convention vote la peine capitale contre tous les habitants se rebellant. La Révolte grandit encore chez les paysans.
Le mois de mars enflamme toute la Vendée.
En 3 mois, les troupes royalistes passent de quelques dizaines de paysans à 100.000.
Les commissions militaires ont pour objectif de juger "les émigrés pris les armes à la main, ayant servi contre la France".
Dès le début de la Révolution française, les royalistes en mesure de fuir la France s’exilent et trouvent refuge dans le reste de l’Europe.
La définition des ennemis de la république n’aura de cesse de s’étendre à tous les individus hostiles à la république.
Les municipalités sont habilitées à perquisitionner chez les citoyens dont le comportement semble suspect, provoquant ainsi le mécanisme des dénonciations.
Dans un prochain article, le sujet sera "Les commissions militaires de Noirmoutier".

2 janvier 2017

40 ans

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Les portes du 40ème anniversaire du Puy du Fou sont traversées.
Je vous propose de parcourir les grandes dates de la renaissance du Puy du Fou.
C'est en 1975 que le Département de la Vendée s'est intéressé pour la première fois au château du Puy du Fou, en finançant pour un montant de 85.000 F (13500€) une partie des restaurations du péristyle.
Il faudra attendre le printemps 1977 pour que l'assemblée départementale se voit proposer d'acquérir le château du Puy du Fou.
Le 27 avril 1977, achat du château par le département pour 878.750 Francs de l'époque (135000€).
Le Château du Puy du Fou, célèbre dans le monde entier pour son spectacle de nuit, est également, du côté des coulisses, un monument dont l’architecture révèle une période faste de l’histoire de Vendée.

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Le Conseil Général de la Vendée, en faisant l’acquisition en 1977 de cette propriété, marquait l’intérêt qu’il portait à ce patrimoine architectural dont le château du Puy du Fou constitue incontestablement le joyau, alliant d’une manière surprenante le granit du Bocage et la brique.
Mais ce château porte également les cicatrices événements qui ont plus récemment ensanglanté Vendée.

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Les ruines du grand corps de logis témoignent de cette mémoire douloureuse.
Le devis de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques qui concernait essentiellement la restitution à l'identique du bâtiment principal s'élevait à 10.000.000,00 F (1500000€).
Depuis, ce "Monument", faisant l’objet d’une grande campagne de restauration depuis plusieurs années, s’ouvre enfin aux Temps Modernes.
13 juin 1977, c’est l’été, les routes dans le Haut-Bocage offrent un paysage d’une rare beauté.

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Une pancarte des Monuments historiques, un peu tordue, semble souhaiter la bienvenue au détour d’un virage.

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C’est la découverte du château par Philippe de Villiers, qui cherchait un endroit pour son spectacle historique. 
En ruine, la grande cour intérieure aux allures de grosse ferme, le granit, les tuiles creuses et les briques roses s’harmonisent.

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Ce sont les derniers gardiens du temps et premiers confidents du jeune Philippe, Gustave et Bernadette qui indiqueront l’endroit d’où il faut admirer ces ruines (actuel emplacement de la tribune).
Premier regard, première passion, le décor du spectacle est choisi.

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Le spectacle conçu par Philippe de Villiers est basé sur un triple défi et souvent répété.
1. - que la qualité est parisienne. Je dis que la qualité peut-être vendéenne et que le Puy du Fou deviendra un carrefour d’artistes.
2. - que le bénévolat est mort. Je dis que le geste gratuit peut soulever toute une population.
3. - que le "Son et Lumière" n’est qu’images d’Epinal. Je dis que le Spectacle du Puy du Fou fera œuvre originale et sera le théâtre de tout un patrimoine.
30 Septembre 1977, création du "Comité de lancement" du spectacle permettant d’aller de commune en commune afin de convaincre et d’entraîner les premiers volontaires.

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14 novembre 1977, création de "l’Association du sauvegarde du Château et du Pays du Puy du Fou".
A cette date, ils sont 50 qui décident d’unir leurs efforts.
Le 03 décembre 1977 marquera le coup d’envoi de la nouvelle histoire du Puy du Fou avec la première conférence de presse et le premier essai du spectacle en grandeur nature par 300 acteurs devant 900 personnes venant des 11 communes voisines.

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11 mars 1978, grande réunion de mise au point avant le lancement des répétitions avec présentation du regroupement d’acteurs en village afin de faciliter le changement de costume entre deux tableaux (Pêcherie, Château, Cavalerie, Îles, Allée Romaine).
13 mai 1978, première répétition générale 16 juin 1978, première représentation de "Ce Soir la Vendée" jusqu’au 5 août.

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20 septembre 1978, création du "Club Archéologique du Puy du Fou", qui sera actif sur plusieurs sites pendant 10 ans (1988).
30 septembre 1978, première assemblée générale de l’association.
02 décembre 1978, première exposition de l’Ecomusée sur le thème "Le Pays du Puy du Fou à travers les Ages".
29 novembre 1981, création de Radio Alouette.
En juin 1982, l'ensemble de la galerie nord du château du Puy du Fou sera aménagé et les premières présentations permanentes d'histoire naturelle et humaine de la Vendée pourront y être installées sur près de 750 m2.

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De 1981 à 1982, les musiques sont signées Alain Legrand.
1981, Changement de nom du spectacle passant de "Ce soir la Vendée" vers "La Cinéscénie".
26 août 1981, découverte du Puy du Fou par Georges Delerue.
1982 sera l’année de l’enregistrement et présentation d’une nouvelle musique pour la Cinéscénie signée G. DELERUE.

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En 2006, l’Ecomusée du Château Renaissance déménage vers "l’Historial de la Vendée".
1988, création du "Parcours" qui évoluera en "Grand Parcours" (1990) ensuite "Grand Parc" du Puy du Fou. Constatant le succès du spectacle nocturne (la Cinéscénie), il a été remarqué que les gens viennent de région de plus en plus éloignée, voire de l’étranger.
De ce fait, il était urgent de prévoir un accueil de jour pour les spectateurs en créant un Parc de loisirs culturel historique (à la française) où chacun compose sa journée.

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Le visiteur gérer sa journée entre spectacles, découverte des villages et de ses artisans, restauration à thème ou en flânant dans la nature du Grand Parc.
Par ses artisans, le Puy du Fou a contribué à retrouver et à montrer de nombreuses facettes de l’artisanat d’art en voie de disparition.

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D’un projet de 1987, 1990 voit la construction de la tribune en béton (120m de long, 14m au plus haut).

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Auparavant, les tribunes étaient en bois (armature en tuyau acier), étaient démontées à la fin de chaque saison, ensuite remontée chaque printemps au cours d’une journée spéciale, qui inaugurait la reprise des activités.
1998, création de l’académie junior afin de détecter et former la relève de talents (artistes et techniciens).
Retrouvez les autres dates importantes du Puy du fou sur : 
www.puystory.net

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30 janvier 2017

La Cinéscénie.... un éternel retour ? *

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Cette définition porte une véritable philosophie de l'Histoire :
"Chacun fait son temps, ceux qui reviennent, ceux qui s'en vont, on regarde le temps qu'il fait, on ne voit pas le temps passer.
Chacun prend sa peine derrière la charrue, dans la même lignée.
De la veille au matin, les mêmes amours de borderie depuis le Moyen-âge".

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Les spectateurs sont conviés d'emblée à voir cette histoire cyclique, presque immobile, qui s'est clôturée au début du XXe siècle, et qui maintenant n'existe plus, puisque le cours de la vie "moderne" a dénaturé cette répétition.
Le final insiste sur la fin des Maupillier.
"Dernière veillée. Dernières paroles de famille".

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tandis que s'évanouit un dernier
"filet d'âmes, un filet de légendes"
et que
"de vieux outils hors d'usage, revenus des champs pour toujours, négligés sur le foin humide [...] reposent en paix".

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Le seul espoir réside dans les enfants, qui retrouveront, peut-être, le sac de nouvelles du vieux marchand de quenouilles.
La marche du temps doit être bien comprise.
L'histoire n'est pas abolie.
Même si ses changements se marquent apparemment par des signes infimes, comme, par exemple, les variations des noms attribués aux bœufs.

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Après 1793, ils s'appellent Mortagne, Cholet, en souvenir des grandes batailles de la guerre civile.
Dans le cours du XIXe siècle, ils reçoivent "des noms de fantaisie", après 1914-1918, "on les appellera Verdun" comme le dit le texte du spectacle.

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Les vêtements des ruraux se modifient selon les périodes ainsi que leurs moyens de locomotion, puisqu'apparaissent les voitures à chevaux et une automobile.

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Surtout les principaux événements scandent la vie quotidienne et la modèlent brutalement parfois.
Fête en l'honneur de François 1er, mission de Grignion de Montfort, guerre contre la Révolution, guerres de 1914-1918 et de 1939-1945.

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Cette présentation des choses doit être comprise comme une philosophie "naturelle" des choses, qui oppose le fond éternel des passions et des occupations humaines aux fracas provoqués par les ambitions des individus.

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La vie des Maupillier ne s'est pas déroulée dans un monde clos, imperméable à la vie nationale.
Bien au contraire, la famille Maupillier a directement supporté le lot d'épreuves, qui a été commun aux Français et aux habitants de la région.

22 mai 2017

LE VENDÉEN par REAL DEL SARTE (Maxime)

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Cette sculpture à l'Ecomusée de la Vendée.
C'est une œuvre date de 1935 et est signée : M. Réal del Sarte (1888 - 1954)
Elève de Landowski et Verlet, il exposa régulièrement au Salon des Artistes Français depuis ses débuts.
Il consacra une grande partie de sa carrière à l'édification de monuments patriotiques, en particulier des statues à Jeanne d'Arc à Rouen (la Sainte de la Patrie) et à Poitiers et des monuments commémoratifs de la guerre 14-18.

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Il fut aussi, dès 1908, le chef des "camelots du roi", ces énergiques vendeurs du journal de l’Action Française, mouvement nationaliste et monarchique, et il participa, en première ligne, à toutes les bagarres de ce mouvement.
En janvier 1916, devant Verdun, en prenant la place d’un de ses guetteurs, père de neuf enfants, il reçut un éclat d’obus qui lui emporta une partie du bras gauche et il fallut l’amputer de l’avant-bras.
Pour un sculpteur, c’est un drame ; mais il poursuivit son œuvre en modelant de sa main unique de nombreux ouvrages et en dirigeant les travaux qu’un disciple exécutait à sa place.

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Cette statue symbole du Souvenir Vendéen, est le plâtre original du monument qui se trouve à Cholet.
Maxime Real del Sarte réalisa le monument en 1935 :
"Dans cet hommage aux héros de la Vendée, c'est toute l'âme française, sa foi ardente, son esprit de sacrifice et sa fidélité que j'ai voulu glorifier".
Le monument devait se dresser sur une place de Cholet.
La victoire du Front Populaire en 1936 retarda l'inauguration.
La cérémonie fixée au 5 septembre 1937, réveilla les passions politiques.
Le général Weygand devait la présider.
Le gouvernement s'y opposa.
La statue devait s'ériger à Cholet sur la place de la Vendée.
Nouvelle interdiction.
On installa l'œuvre de Maxime Real del Sarte au Bois-Grolleau, lieu de combat pendant les guerres de Vendée et elle fut inaugurée le 5 septembre 1937 devant une foule considérable.
Sur les ordres de la Préfecture une palissade en bois masquait la vue du monument aux passants.

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L'inauguration donna lieu à des discours à portée politique hostiles au Gouvernement du Front Populaire et appelant au Souvenir mobilisateur de 1793.
C'est ainsi que M. de Suzannet évoqua le Souvenir de son Aïeul et de Cathelineau et y associa les poilus vendéens de 14-18.
Pendant la guerre de 39-45, la statue put enfin occuper l'endroit prévu.
Mais 1942, lors d’un transfert, elle fut décapitée accidentellement lors du passage sous un pont.
En 1944, elle fut dynamitée dans un attentat perpétré par des adversaires du Souvenir Vendéen.
On retrouva la tête, mais un bras avait disparu dans l’explosion.
Restaurée par des amateurs, elle supporta mal les transferts suivants, et c’est en morceaux qu’elle parvint au Musée d’Art et d’Histoire de Cholet en 1993, pour connaître une ultime restauration, et être installée dans le musée en 1999.
L’original de la statue, en pierre, se trouve donc à Cholet, et on peut en contempler une reproduction à l’Historial de la Vendée, dans le pôle des Guerres de Vendée.
L'écrivain vendéen Jean Yole s'exprimait ainsi à propos de cette œuvre :
" L'artiste.... a pensé en Vendéen.
La pierre a la couleur du granit de nos coteaux.
L'homme adossé à une croix.

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Il tient de la main gauche une faux aiguisée pour l'herbe et qui servit pour la bataille et de l'autre, à bras tendu, il offre son cœur.

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Toute la Vendée est là, son épopée, son métier, la foi de son peuple ".
L'érection de cette statue reste un des actes de mémorialisation les plus importants inscrits par le Souvenir Vendéen.
Le sculpteur expliquait ainsi son œuvre :
"Dans cet hommage aux héros de la Vendée, c’est toute l’âme française, sa foi ardente, son esprit de sacrifice et sa fidélité que j’ai voulu glorifier".

5 décembre 2016

La révolution Française.*

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La Révolution française abolit la société de privilèges fondée depuis le Moyen-âge.
Les ordres du clergé, de la noblesse et du tiers état disparaissent au profit d'une société où l'individu prime.
La monarchie absolue est progressivement remplacée par la Première République.
Elle a permis d'élaborer la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et instaure le principe d'égalité et de liberté pour tous les individus.
La Révolution a créé des divisions dans le peuple français, entre les partisans des idées révolutionnaires et les défenseurs de l'ordre ancien.
La Constitution civile du clergé transforme les membres du clergé en fonctionnaires salariés par l'État.
Les prêtres doivent prêter serment et certains, les prêtres réfractaires, vont s'y opposer.
Ce refus de prêter serment conjugué à la levée des trois cent milles hommes en février 1793 va aboutir à de violents affrontements.

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La Vendée se soulève en mars 1793.
La loi se durcit et conduit à déclarer également suspects les défenseurs de l'ordre ancien ainsi que les émigrés ayant trouvé refuge dans les royaumes d'Europe.
La levée des trois cent milles hommes imposée par décret du 24 février 1793 constitue l'étincelle qui enflammera toute la Vendée en mars 1793.
Les paysans, "les Blancs" se constituent au fur et à mesure en troupes de l'Armée catholique et royale et combattent les troupes républicaines, "les Bleus".
Noirmoutier, de par sa position dominante sur l'estuaire de la Loire, est très vite convoitée par les Blancs.

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Elle passera tour à tour entre les mains des Blancs et des Bleus, à trois reprises en seulement deux ans jusqu'au début du mois de janvier 1794, où le général royaliste, Maurice d'Elbée, est exécuté sur la place devant le château.
De janvier à août 1794, les commissions militaires se déroulent à Noirmoutier.
Elles constituent l'un des symboles de la Terreur, non seulement sur l'île mais dans la France entière.
Elles ont jugé des milliers de personnes accusées d'être des ennemis de la Liberté et ont fait exécuter plus de 1800 de ces royalistes sur l'île.

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Le 24 janvier, le château devient la maison d'arrêt du district de Challans et l'île se transforme peu à peu en prison jusqu'au début de l'année 1795.
A compter de 1795, la guerre de Vendée commence à s'essouffler.
Les troupes, déjà mobilisées depuis deux ans s'épuisent.
La France connaît également un climat nouveau propice à des accords de paix.
Les premières tentatives menées en février 1795 permettent d'aboutir au Traité de la Jaunaye, mais, certains royalistes s'y opposent et la guerre finit par reprendre durant l'été.
Il faut attendre le traité de Monfaucon pour voir la paix revenir en Vendée.

1 octobre 2018

Après le combat par CARPENTIER (Evariste)

24 après le combat

CARPENTIER (Evariste) Né à Guerne-les-Courtrai en 1845, mort à Guerne-les-Courtrai en 1922.
1863 : élève de Keyser à l'Académie d'Anvers.
1872 : délaisse la peinture mythologique et se consacre à la peinture d'histoire.
Huile sur toile, 1883 est d'une hauteur de 7,35m et une largeur 6,00m
*****
Dans un paysage de campagne enneigée, deux hommes marchent côte à côte.
Le plus jeune tient son fusil à la main gauche et semble aux aguets.
Son compagnon prend appui contre lui.
Son allure chancelante, son visage blafard et amaigri, le linge blanc qu'il porte autour de la tête laissent supposer qu'il a été blessé.
Cette scène évoque un épisode "banal" de la guerre, à savoir le retour de deux Vendéens après un combat.
Elle met en évidence la solidarité qui soude les paysans-combattants entre eux.
Il est probable que cette scène a été inspirée à E. Carpentier par les récits que son grand-père lui racontait lorsqu'il était enfant, et dont la mémoire populaire a par ailleurs transmis le souvenir.

26 août 2019

Episode de 1793 A NANTES par DEBAY (Auguste-Hyacinthe)

22 Episode de 1793

DEBAY (Auguste-Hyacinthe) Né à Nantes en 1804, mort à Paris en 1865.
Elève de son père J.B.J. Debay, sculpteur, et du peintre Gros. Peintre et sculpteur.
1816 : réalise à l'âge de 12 ans un buste colossal de Louis XVIII pour la ville de Nantes.
1823 : grand Prix de Rome.
Séjourne en Italie pendant 7 ans.
1830 : retour à Paris.
Nombreuses participations au Salon.
Huile sur toile, 1838 est d'une hauteur de 2,27m et une largeur 1,74m
*****
Au premier plan, quatre jeunes filles assez richement vêtues se pressent dans les bras d'une femme plus âgée.
L'une d'elles tient un livre à la main.
Toutes les cinq sont agenouillées au pied d'un escaher qui mène à un échafaud sur lequel se tient un bourreau.
Cet escalier est encombré de condamnés, hommes ou femmes, jeunes ou vieux.
Sur la place, près de l'armée, une foule nombreuse attend. A droite, un homme, la main sur la bouche, tente de dissimuler son émotion.
L'oeuvre représente l'exécution des quatre cousines de Charette, les demoiselles Vaz de Mello, du château de la Métairie, et de leur mère.
L'épisode se déroule sur la place du Bouffay à Nantes, en 1793, sous la Terreur.
Lors de son exposition au Salon de 1850, le tableau était accompagné dans le catalogue de la légende suivante :
"Mme de la Meteyrie et ses filles, condamnées sans jugement, sont traînées à l'échafaud, autour duquel se presse une foule muette d'effroi..., mais la place est prise, il faut attendre son tour...
La mère soutenait ses filles de ses conseils et de son courage...; bientôt elles se prirent à chanter des cantiques; le peuple s'émut à ces accents religieux...
Deux jours après le bourreau était mort d'horreur et de regrets".
(Extrait de "L'Histoire de Nantes" par Guépin).
Cette oeuvre empreinte de pathétisme rapporta à son auteur une médaille de 1ère classe au Salon de 1850.
Refusée par le jury parisien en 1839, elle avait néanmoins rencontré la même année un accueil favorable auprès du public fréquentant le Salon de Nantes.
La toile fut envoyée par l'Etat au Musée de Nantes en 1851.
Le Président de la Commission du Musée n'apprécia guère cet envoi et fit part au Maire des réflexions que celui-ci lui suggérait :
"Permettez-moi de vous faire observer que l'un des tableaux,
"Une exécution révolutionnaire sur la place du Bouffay"
est un choix malheureux pour les tristes souvenirs qu'il nous rappelle..."
(Archives Musée des Beaux-Arts de Nantes)

11 février 2019

La communion des enfants de Chanzeau

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La communion des enfants de Chanzeau et des communes environnantes dans le vallon de FRUCHAULT par MARQUERIE (Gustave-Lucien)
MARQUERIE (Gustave - Lucien) Né à Paris en 1825.
Elève de Drolling et de Picot.
Peintre de genre, paysagiste et portraitiste.
Professeur de dessin à Paris dans une école municipale.
De 1851 à 1880 : participe au Salon.
Expose au Salon Nantais
Huile sur toile, 1873 est d'une hauteur de 2,1m et une largeur 2,90m
*****
Un autel a été dressé sous un arbre dans un paysage de campagne.
Un prêtre revêtu des habits sacerdotaux tient un calice de la main gauche et tend une hostie de la main droite.
La composition générale et la luminosité de ses vêtements contribuent à le mettre en valeur.
A ses côtés, un jeune garçon tient un cierge, tandis qu'une foule nombreuse et recueillle a pris place autour du personnage central.
Les premiers rangs de l'assemblée sont occupés par de jeunes communiants agenouillés.

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Ils sont entourés par des femmes et des hommes.
Ces derniers sont tous armés de faux, de fusils ou de baïonnettes, et certains lancent aux alentours des regards inquiets et méfiants, prêt à déceler un éventuel danger dans le paysage.
D'ailleurs, plusieurs personnages armés, coiffés d'un chapeau, se tiennent à l'écart, font le guêt, notamment sur le flanc de la colline, au second plan et à l'extrême gauche.
La scène évoque la première communion d'environ cinq cents enfants originaires de la paroisse de Chanzeaux et des environs, dans un vallon de la Métairie de Fruchault.
Cette cérémonie fut célébrée clandestinement en 1799 par l'abbé Soyer, qui devint ultérieurement évêque de Luçon.
Cette oeuvre illustre un thème cher à la peinture d'histoire dans l'art officiel.

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Celui de la défense de la foi.
Elle fut commandée à Gustave Lucien Marquerie par un notable de la paroisse, le Comte de Quatrebarbes, auteur d'une "Histoire d'une paroisse vendéenne sous la Terreur".

8 mai 2017

Portrait de FRANÇOIS ATHANASE DE CHARETTE par GUERIN

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GUERIN (Paulin - Jean-Baptiste) dit PAULIN-GUERIN.
Né à Toulon en 1783, mort à Paris en 1855.
Entre dans l'atelier de F.A. Vincent grâce au peintre Gérard.
Expose au Salon de 1810 à 1855.
Huile sur toile, 1819 est d'une hauteur de 2,16m et une largeur 1,40m
François Athanase Charette de la Contrie : né à Couffé le 21 avril 1763.
En 1779, il entre à l'école des Gardes de la Marine.
Il appartient à l'escadre de l'amiral du Chaffault qui prend part à la guerre d'Amérique.
En 1790, il quitte la Marine après avoir été lieutenant de vaisseau, et se retire à Fonteclose.
Après avoir pris la tête d'un groupe de paysans vendéens, il est élu chef de l'Armée catholique et royale du Bas-Poitou le 9 décembre 1793.
Réputé pour son habileté tactique et ses capacités militaires, il représente un adversaire redoutable pour les Républicains.
Il signe le traité de la Jaunaie le 26 février 1795 mais reprend les armes quelques mois plus tard.
Le 29 mars 1796, il est fusillé à Nantes sur la place Viarme.
Charette est représenté en pied, de face mais le visage de trois-quarts.
Il arbore le costume qu'il portait lorsqu'il fit son entrée à Nantes après le traité de la Jaunaye.
Il est vêtu d'un costume en drap à revers rouge.
Il est coiffé d'un chapeau en feutre noir, avec ganse et boucle, agrémenté d'un plumet.
La tête est ceinte d'un mouchoir blanc de Cholet, élément traditionnel de l'iconographie spécifique du héros.
C'est donc un Charrette triomphant, sabre à la main, que Guérin a représenté dans un paysage de campagne.
Cette œuvre a été envoyée au Salon de 1819, en même temps que les portraits de Lescure par Robert Lefèvre et Louis de La Rochejaquelein par Pierre Guérin

21 septembre 2017

TROIS PÉRIODES ENTRE 1793 ET LE CONCORDAT (1)

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1. Pendant la "Grande Guerre", de mars à décembre 1793, les Vendéens remportent de nombreux succès et menacent sérieusement la République, en tout cas ils lui font peur.
Elle se termine lorsque l’Armée catholique et royale, qui était passée au nord de la Loire le 18 octobre 1793, est anéantie à Savenay (44) le 23 décembre 1793.

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2. Une période de guérilla, qui s’étend de janvier 1794 à mars 1796.
Interrompue par une courte paix de février à juin 1795.
Les derniers grands chefs survivants, Charette, Stofflet, Sapinaud, tentent de s’opposer aux exactions des Colonnes infernales de Turreau qui ravagent le pays de janvier à mai 1794, puis poursuivent la lutte chacun de leur côté depuis les territoires dont ils restent maîtres, à la tête de troupes de plus en plus réduites, surtout à partir de 1795.
La guerre se termine quand Stofflet et Charette sont fusillés (février-Mars 1796).

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3. Suit une période de paix armée et troublée (1796-1799), pendant laquelle alternent une certaine tolérance religieuse et la reprise des persécutions.
D’anciens chefs suscitent une nouvelle révolte d’octobre 1799 à janvier 1800, avant que Bonaparte, qui vient de prendre le pouvoir, ne se lance dans une sincère politique d’apaisement.

1 mars 2017

"Epica Awards" et le Puy du Fou.

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La campagne de publicité des "tableaux" du Puy du Fou vient de remporter la médaille de bronze des
 "Epica Awards",
récompensant l'art dans la publicité.

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Delacroix, Géricault, Velasquez…
Autant de grands noms de la peinture qui ont inspiré la nouvelle campagne de communication du Puy du Fou :
"Les Tableaux".

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Et les équipes du Grand Parc ont su s’entourer des plus grands spécialistes afin de transmettre la romance spectaculaire, la puissance de l’action et l’émotion des spectacles du Puy du Fou.

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Photo-peinture, décors grandioses et personnages épiques, cette collection de 5 "tableaux" tranche totalement avec les codes habituels des parcs de loisirs. 

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Passez de l’autre côté de l’objectif et découvrez en exclusivité le making-of de cette campagne exceptionnelle (Voir la Vidéo).

5 mars 2018

Toile de fond.*

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D’une tour de guet romaine édifiée au sommet d’une "colline du hêtre" (Podium fagus), qui donnera son nom à une dynastie seigneuriale qui s’installera durant cinq siècles.

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Renaud du Puy du Fou édifiera au XIIème siècle un donjon de pierre.
Rasé par les Anglais lors de la guerre de Cent Ans, Guy du Puy du Fou entreprit alors la construction, à quelques centaines de mètres de là, d’un nouveau bâtiment fortifié.

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Vers 1527, François du Puy du Fou commencera la transformation du château dans le style de la Renaissance italienne, alliant la brique et le granit.

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Son fils René poursuivra les travaux, avec une élégante loggia et une grande galerie, mais sa mort empêchera la construction d’une seconde galerie.
Janvier 1794, la colonne du général Boucret incendie le château.

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De cette époque, il ne reste qu’une imposante masse de granit et de brique et il ne subsiste presque "intacte" que la loggia et l’aile nord du château des Puy du Fou.
C’est ruines dentelées du château et le grand miroir d’eau servent de toile de fond depuis 1978 à la Cinéscénie du Puy du Fou.

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Depuis la tribune, la vue joue avec la structure du château.
Le contraste entre la partie conservée qui se dresse avec ses toits restaurés et la partie centrale, maintenue à l’état de ruines, est un symbole essentiel de la représentation du spectacle.

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De nombreuses séquences du spectacle jouent de cette opposition assistée par des techniques de projections, de jets d’eau et d'effets pyrotechniques.
La technique sert à exprimer des significations diverses telles que la paix opposée à la guerre, la victoire à la défaite, l’éternité aux troubles passagers, etc.

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Pendant la scène des guerres de Vendée, l’embrasement de l’aile en ruines est une image forte qui reste souvent dans la mémoire des spectateurs.
Pour mieux répondre aux besoins de la mise en scène, le château a fait l’objet d’aménagements particuliers.

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Tous les aménagements techniques et abris des acteurs (villages) sont savamment dissimulés.
Mais nous ne parlerons pas maintenant de tous ces artifices et laissons la magie du spectacle opérer au profit de l’émotion et de l’histoire présentée.

24 avril 2017

Le mot "puyfolais"*

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Le mot "puyfolais" a été créé dans les premières années de la Cinéscenie.
Ce mot désigne tous les bénévoles qui font avancer le spectacle.

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C'est un instituteur des Herbiers, René Guicheteau, l'un des pionniers de la Cinéscénie du Puy du Fou, qui a inventé ce mot, dès l'été 1978, à l'issue de la première saison, pour baptiser les bénévoles qui permirent la création d'un spectacle.

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Ce mot fait évidemment référence aux acteurs, mais aussi aux techniciens de la régie, aux personnes de l'accueil, aux vendeurs de confiseries, aux conducteurs des bus qui emmènent les visiteurs âgés et handicapés au pieds des tribunes, les secouristes, le personnel d'encadrement, etc ...

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De 350 en 1978, ils sont maintenant plus de 3600 à se consacrer à ce spectacle, et ils donnent tout leur cœur pour raconter le patrimoine qu'ils ont en commun.

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Le succès de la Cinéscénie est fondée sur la mémoire collective, la richesse du passé local et la mise en valeur des qualités esthétiques d'un site.
Être Puyfolais, c'est un honneur et une fierté, ce n'est en aucun cas un acquis ni un droit.

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Le Puyfolais est celui qui doit prouver son appartenance au milieu "familial" du Puy du Fou en participant activement aux activités liées à la Cinéscénie.
Cette communauté "Puyfolaise" est comme une grande famille où les distinctions de rang social cessent d'exister.

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Supprimer les générations, les barrières sociales est une démarche qui rapproche les "Puyfolais" les uns des autres.
Dans ce milieu, les gens trouvent ici quelque chose qu’ils ne trouvent pas ailleurs… "une famille".

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La famille n’est pas ici seulement une image, elle désigne à la fois la qualité des relations que les Puyfolais doivent instaurer entre eux et la façon dont chacun doit partager son expérience personnelle.

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Les grands moments de la vie du spectacle sont en effet ponctués de manifestations festives qui cherchent à concilier la sociabilité et la simplicité des relations.

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Dès les premières répétitions du mois de mai, les retrouvailles, après la séparation toute relative de l’hiver, se font autour d’une table garnie arrosée d’un petit vin de pays.
Il est bon de remarquer que ce rassemblement "Puyfolais" se fait à contretemps social, à la période où les populations commencent à se disperser avec la venue des beaux jours.

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Ce resserrement de la famille puyfolaise pendant les mois d’été, contribue au renforcement du sentiment d’appartenance à une communauté à part, "pas comme les autres", et qui ne se disperse vraiment jamais.
La famille puyfolaise possède un autre aspect, sans doute plus caché, mais aux effets plus puissants.

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L’adhésion à la communauté puyfolaise entraîne une imprégnation des valeurs que le Puy du Fou veut promouvoir.  
Etre Puyfolais devient une seconde nature qui englobe tout l’individu dans son comportement sur le site, mais aussi en dehors !

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Le Puy du Fou est un système de valeurs, devenues manières d’être et de faire, inculqué à tel point qu’il devient possible, du moins aime-t-on à le penser, de distinguer les Puyfolais des autres.

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Ainsi être Puyfolais, c’est un état d’esprit portant à la perfection l'identité vendéenne.

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Le sentiment prédominant du Puyfolais, c'est sans conteste celui de la fierté, face à la société actuelle dans laquelle les individus sont de plus en plus dispersés.

21 septembre 2016

Acteurs au "Dernier Panache" du Puy du Fou.*

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Les personnes qui me questionnent….
"Mais ça doit te lasser de faire le même spectacle tous les jours pendant tant de temps".

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Ils ne se rendent pas compte de quel bonheur c'est de travailler dans le domaine qu'on aime.

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Tu arrives le matin avec le sourire aux lèvres, prêt à découvrir quels rôles tu vas interpréter.

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Le spectacle commence et ça y est, tu n'es plus toi-même, tu entres dans cette époque et là, tu deviens ton personnage.

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Tu le vis à fond, comme si tu étais plongé dans l'histoire et surtout pour que le publique soit aussi concerné par les événements présentés.

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Même si on a fait ce spectacle au moins 700 fois, c'était 700 fois différents et puis….je reviendrais et je continuerais, car j'aime ça tout simplement.

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On ne peut rêver mieux.

Texte de Julie Hulewicz (actrice au "Dernier Panache).

19 février 2018

C'est en Forgeant.*

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Il y a peu encore, chaque village avait sa forge.
C'est un lieu de passage et de rencontre par excellence, au même titre que l'estaminet ou la place du marché.

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Les hommes aiment à s'y retrouver autour du feu qui réchauffe et qui éclaire l'endroit en faisant danser les ombres sur les murs noircis.
Ils y échangent les dernières nouvelles alors que le forgeron étire le fer à grands coups de marteau et le dompte en faisant jaillir des bouquets d'étincelles.

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Sa force physique impressionne.
Beaucoup d'activités dépendent de son travail et cela lui donne une réelle importance.
Sa maîtrise du feu, de l'air et de l'eau... en font le personnage de la vie villageoise.
C'est lui qui ferre les chevaux, les mules et les vaches, fabrique et répare les versoirs et les pièces en fer des charrues et des attelages.

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Il réalise tout l'outillage à main nécessaire aux travaux des champs et les outils des artisans du village.
Il forge également les objets de la vie de tous les jours, en particulier ceux qui servent à la cuisine, à l'âtre : landiers, trépieds, grils et crémaillères.

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Le foyer et son énorme soufflet, l'enclume, la cuve d'eau pour tremper le fer incandescent occupent la plus grande partie de l'espace disponible.
De cinq heures du matin à tard le soir, l'enclume sonne joyeusement, même le dimanche.
Il n'y a guère qu'à la Saint Eloi que le silence se fait.
Un peu magicien, le forgeron est aussi vétérinaire, dentiste et guérisseur.

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Ne dit-on pas que son marteau a le pouvoir de guérir ?
On lui amène des enfants souffrant de convulsions placés nus sur l'enclume que l'homme de l'art martèle avec violence.
Il lève le bras, fait semblant de frapper l'enfant, arrête le marteau à deux doigts du ventre du petit malade avant de le toucher doucement avec le fer et la guérison espérée se produit quelquefois.

19 mars 2018

Les cartes du Poitou antérieures à la Révolution

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De 1576 à 1667, environ 158 cartes, plus ou moins inexactes, sont connues concernant le POITOU.
Puis de 1670 à 1789, nous trouvons à peu près le même nombre de nouvelles cartes.
On les trouve à la BIBLIOTHEQUE NATIONALE (Département des Cartes et Plans).
Ensuite en 1664, COLBERT envoya dans les Provinces des Commissaires chargés de dresser les cartes exactes, avec le tracé des routes des rivières et la situation des localités.
En 1705 furent dressées les cartes des Evêchés de LUCON et de la ROCHELLE, celle de la Sénéchaussée de FONTENAY LE COMTE.
Mais la plus connue fut celle dressée sous la direction de l'Académie Royale des Sciences, par MM. MARALDI, CASSINI et l'Abbé de la CAILLE.
Elle est connue sous le nom de Carte de CASSINI.
Elle fut dressée de 1765 à 1773, par César-François CASSINI de THURY, qui en fut la cheville ouvrière soutenu par la Marquise de POMPADOUR.

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La région du POITOU fut publiée en 1784, et on y voit les métairies, auberges, tuileries, moulins à vent et à eau, les routes pavées, les avenues d'arbres.
Cet ouvrage remarquable dont les Minutes se consultent à l'INSTITUT GEOGRAPHIQUE NATIONAL, servit aux Armées de la République pendant la Guerre de Vendée, et pendant une grande partie du 19ème siècle.
Sur la carte Cassini qui daterait de 1663, le Puy du Fou est mentionné "Puy Dufour".
Peut-on alors faire un rapprochement avec le patois des habitants ; "Le Pouet dau Four" ?

21 novembre 2016

La promesse du chevalier (Réaumur - VENDEE)

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Voici la légende de la fontaine miraculeuse et de la chapelle Sainte-Marie qui, depuis longtemps, sont l’objet d’une dévotion et d’un pèlerinage annuel encore populaire dans la contrée.
C’est à deux ou trois cents mètres du presbytère mètres du presbytère, au bord d’un petit chemin se dirigeant vers Montoumais, que se trouve le sanctuaire reconstruit au début du siècle.
Sur la fondation de cette chapelle, et sur l’origine de la fontaine miraculeuse qui coule à quelques pas, voici ce que raconte la tradition du pays.
C’était à l’époque où les seigneurs du Bas-Poitou s’en allaient guerroyer au loin, probablement au temps des croisades.
Au retour d’une longue campagne, un chevalier des environs avait été contraint de s’arrêter et de mettre pied à terre, juste en face de l’endroit où s’élève aujourd’hui la chapelle.

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Ayant chevauché toute la journée sous un soleil de plomb, il mourait littéralement de soif, et s’était mis en quête d’une fontaine que lui faisait espérer ce petit coin ombragé.
Mais rien !…. Pas une goutte d’eau !….
Le cavalier et le cheval, tous les deux à bout de forces, étaient incapables de faire un pas de plus !….
Comme beaucoup de guerriers d’alors, le chevalier était aussi pieux que brave.
Il avait une dévotion particulière pour la Vierge.

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Il se jeta à genoux et implora la Reine des Cieux, en se promettant de lui élever une chapelle si elle lui faisait trouver les quelques gouttes d’eau nécessaires pour l’empêcher de mourir de soif.
Comme il se relevait, il entendit résonner un rocher sur lequel le soleil dardait tout à côté ses rayons de feu.
À l’instant, la pierre se fendit pour donner le passage à une source jaillissante…

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Sur la pierre miraculeusement entrouverte, le chevalier aperçut une belle dame qui, après lui avoir adressé un sourire, s’éleva dans les airs et disparut.
C’était à n’en point douter la Vierge elle-même, qui venait d’exaucer ainsi la demande de son serviteur.
Celui-ci tomba de nouveau à genoux, pour remercier tout d’abord.
Il alla ensuite se désaltérer à la source miraculeuse, y fit boire son cheval, remonta en selle, et poursuivit sa route, réconforté.
Fidèle à sa promesse, il fit construire une chapelle en face de l’endroit où s’était produite l’apparition, sur un terrain qu’une charte du commencement du XIIIème siècle appelle "Le Pré de la Bienheureuse Marie" (pratum Beatae Mariae).

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La tradition ajoute que le chevalier abandonna bientôt le monde pour se consacrer au service de Dieu, et qu’il devint le premier curé de Réaumur.
Quant à la fontaine miraculeuse sur laquelle la Vierge avait laissé l’emprunte de son pied, elle vit accourir de nombreux pèlerins.
Le peuple des alentours commença aussitôt à se porter vers la fontaine du miracle.
On y venait prier.
On buvait à la source.
On faisait provision d’eau bénite pour l’usage des malades.

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Les mères y apportaient leurs jeunes enfants dont elles posaient les petits pieds dans l’emprunte du pied de la Vierge pour obtenir la grâce de marcher bientôt.

19 juin 2017

Un peu d'histoire

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A l’aube de notre histoire, ce fut un croisement de pistes préhistoriques venant d’Est en Ouest, du Nord au Sud par où vinrent les premiers hommes qui peuplèrent le Haut-Pays, où ils campèrent, puis se fixèrent.
Ce fut d’abord un village, puis une petite bourgade qui plus tard prit le nom de BOURG-BERART.
Ce croisement était dominé par une petite colline, derrière laquelle se levait chaque matin le Dieu Soleil.
Ils y établirent un lieu fortifié d’où ils pouvaient résister aux attaques d’autres tribus pillardes.

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Une tour de bois entourée d’une palissade de pieux et de branches entrecroisées.
Ce fut le premier PUY DU FOU.
Pour organiser leur défense, ils choisirent le plus brave d’entre eux et ce fut le premier seigneur du Puy du Fou.
Pendant des siècles, jusqu’à la naissance de l’Etat Poitevin au Xème Siècle, le Puy du Fou fut comme tous les lieux fortifiés sous la domination d’un chef désigné par les habitants.
Vers cette époque, le Bas Poitou fut confié à la puissante famille de THOUARS, qui se mit, pour défendre ses nouveaux domaines, à construire les donjons de TIFFAUGES, MORTAGNE, CHATEAUMUR, POUZAUGES.
Elle y plaça ses cadets.
Ce fut certainement le cas au PUY DU FOU puisqu’il était dans la mouvance du Château de MORTAGNE possédé par cette famille de THOUARS.
Ce fut probablement à cette époque que le Puy du Fou devint une forteresse de pierre.

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Ce fut le deuxième Château du Puy du Fou.
Ce cadet de THOUARS prit le nom de son domaine, ce qui témoigne de l’ancienneté de cette famille du Puy du Fou.
Un ou deux siècles encore et un château fut construit : le troisième Puy du Fou.
Ce sont probablement les ruines qui ont été dégagées et restaurées par le CLUB ARCHEOLOGIQUE DU PUY DU FOU (Lieux du spectacle du Bal des Oiseaux Fantômes).

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Un donjon rond, aux murs énormes, une enceinte oblongue (forme allongée) aux angles arrondis, la base d’une autre tour moins importante, des restes de bâtiments d’habitation, le tout, entouré de fossés alimentés par l’étang voisin.
Au 14ème Siècle, la Guerre de Cent Ans occasionnera un renouveau de la fortification.
Il dura peu, puisque Guy II du Puy du Fou, se battant aux côtés du Roi de France contre les Anglais, ces derniers le prirent et le démolirent en 1421.
Pour le récompenser de sa fidélité, le Roi de France Charles VII, l’autorisa en 1432, à faire reconstruire son château du Puy du Fou.

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Ce fut le quatrième, mais construit sur un autre emplacement.
Celui où se trouve le Château Renaissance actuel.
Ce fut encore un Château féodal avec tours, donjon, pont-levis et autres moyens de défense.
Mais un siècle plus tard, François II du Puy du Fou ayant combattu en Italie, s’enthousiasma pour les Chefs d’œuvre construits par les architectes italiens.

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C’était la Renaissance. François II demanda au PRIMATICE des plans lui permettant de reconstruire son château au goût du jour.
En 1540, il commença à démolir son château, pour édifier sa nouvelle demeure.
Ce fut d’abord, face à l’entrée actuelle, le grand corps de logis desservi par une petite loggia centrale.

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On accédait à l’étage et aux combles par un bel escalier à vis.
Au dessous, une immense cuisine avec à chaque extrémité d’immenses cheminées.
Lorsqu’il mourut en 1548, sa veuve Catherine de LAVAL et son fils René, continuèrent les travaux en démolissant au fur-et-à-mesure le château du siècle précédent.

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Il n’en reste plus que le petit donjon carré, profondément remanié au siècle dernier, que nous trouvons à main gauche en entrant dans la cour et les fondations du château.
Le grand degré, précédé de la magnifique loggia, la grande galerie à arcades, étaient achevés.
En 1578, de même que la chapelle et la belle salle ornée de deux cheminées et divisée en son milieu par un magnifique arc surbaissé en granit, servant de support aux deux voûtes à caissons.
Une autre galerie à arcades devait border le côté droit de la cour.
Mais vinrent les Guerres du Protestantisme, les Puy du Fou étaient catholiques et durent se réfugier dans un autre domaine.

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Incendié pendant ces guerres, le Puy du Fou fut tant bien que mal, recouvert d’une économique toiture de tuiles romaines et les grandes arcades bouchées, la grande galerie servit de logement.
Vint la Révolution, le Puy du Fou passera par les mains de divers propriétaires.
Il fut incendié le 3 janvier 1794 par une Colonne Infernale.
A partir de 1974, une nouvelle page de l'histoire du château s'écrit en commençant par être classé au monument historique.
En 1977, le département de la Vendée acheta le château. Doucement, le Puy du Fou se relèvera de ses ruines et deviendra la toile de fonds du spectacle "la Cinéscénie".

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Depuis 2014, le Puy du Fou ouvre les portes du château avec son parcours "La Renaissance du Château" permettant ainsi au visiteur d'admirer l'intérieur de ce témoin de l'histoire.

Retrouvez toutes les explications sur :
www.puystory.net

10 juillet 2016

Passion patrimoine.

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Au Herbiers, huit bénévoles de l’association "Passion patrimoine" travaillent à la remise en état d’édifices tombés à l’abandon.
L’équipe a donc décidé de s’atteler au défrichage et au nettoyage de ces lieux oubliés.

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À raison de plusieurs matinées de travail, les monuments reprennent doucement leur jeunesse.
Pas de travaux sans financement.
La municipalité aide l’association dans son action en apportant les matières premières.

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Les bénévoles recherchent des fonds.
Bientôt, la structure sera éligible au mécénat.

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Les donateurs pourront déduire leurs dons des impôts.
Pour contacter l’association : passion-patrimoine@outlook.fr
Sur Facebook : lesherbiers.passion.patrimoine

5 juin 2016

Découvrir la Cité Nocturne.

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Le Camp du Drap d'Or

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L'hôtel "le Camp du Drap d'Or" invite ses hôtes à vivre un séjour sur les traces de François Ier et d'Henry VIII d'Angleterre dans une de ses 100 "logeries" flamboyantes aux armes de chaque couronne.
Lits à baldaquins, colonnes tournées en chêne massif, tapisseries brodées, vasques en métal martelé et salle de bain en céramique dorée offrent un véritable séjour royal avec tout le confort moderne, dans un décor magnifique et authentique.

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Les Îles de Clovis

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Dormez dans cet hôtel inédit posé à la surface de l'eau et entièrement construit sur pilotis sur 7 hectares en pleine nature.
Cette cité lacustre unique vous transporte à l'époque Mérovingienne ou les huttes aux toits de chaume abrite des chambres familiales tout confort et prolonge votre voyage dans le temps.

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La Villa Gallo-Romaine

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Au cœur d'un jardin méditerranéen, cette villa semble avoir traversé les siècles.
Passez un séjour inoubliable en pleine "Rome Antique"...
A quelques pas du Stadium Gallo-Romain vous entendrez peut-être les lions rugir !

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Le Logis de Lescure

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Ce confortable logis du XVIIIème siècle compte 4 suites à la fois chaleureuses, élégante et originales.
Profitez du charme du XVIIIème siècle !

14 novembre 2016

Les riches heures de l'enluminure (suite)

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C'est en France, à Saint-Denis, qu'avec le concours de l'abbé Suger (1081-1151) fut formulée la conception d'un art nouveau : L'art gothique.
La taille du livre se réduit et la miniature devient l'enrichissement d'un texte écrit.
Ce que les bibles ont été pour la miniature romane, les psautiers le sont pour la miniature gothique, premiers livres liturgiques destinés à être placés entre les mains des profanes, ancêtres du livre d'Heures.
On y trouve deux types de miniatures : l'un fragmente les pages de cadres géométriques où sont insérées des scènes comme dans des vitraux.
Fonds peints à l'or ou de couleurs vives comme est réalisé "Le Psautier d'lngeburge" réalisé avant 1205.
L'autre type de miniature, comme "Le Psautier de Saint Louis" fait figurer l'enluminure dans un cadre avec un fond architectural.
Au XIV siècle, les livres enluminés sont exécutés pour l'aristocratie, le clergé, la bourgeoisie et deviennent de véritables objets de luxe.
La miniature est réalisée pour le lecteur du livre, elle est donc destinée à l'élite intellectuelle de la société.
Quand le lieu de fabrication des codex se déplaça des monastères aux ateliers laïcs des villes, la spécialisation s'affirma.

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La répartition du décor d'un manuscrit n'était pas laissée à la fantaisie de l'artiste.
Le décor se faisait à des emplacements laissés vierges par le copiste.
L'emplacement et les scènes à illustrer étaient indiqués par le concepteur du livre, souvent le libraire, l'auteur du texte ou même le commanditaire.
Les enlumineurs réalisaient l'une après l'autre les différentes étapes.
Rehausser le dessin à la mine de plomb, appliquer la dorure, mettre la couleur.
Pendant tout le XIV siècle, Paris reste le grand centre artistique dont l'influence dominera les autres pays européens.

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Mais la défaite d' Azincourt en 1415 et le traité de Troyes en 1420 vont mettre fin à la primauté parisienne.
L'art officiel se déplace avec le centre politique à Bourges, Tours, etc.
Le mécénat de Charles V (1338-1380) et de ses frères favorise les différents domaines artistiques ; l'un deux, Louis 1er d'Anjou (1339-1384) fit réaliser la célèbre "Tapisserie de I' Apocalypse", aujourd'hui au château d'Angers.
Jean de Berry (1340-1416), autre frère de Charles V, prit à son service en 1409, les trois frères Limbourg.
Ils réalisent vers 1416 la majeure partie du plus célèbre des manuscrits enluminés "Les Très Riches Heures du Duc de Berry" où l'enluminure atteint son apogée, manuscrit qui sera terminé 70 ans plus tard par Jean Colombe pour le Duc de Savoie, descendant de Jean de Berry.
Jean Colombe (1430-1493) est à l'origine du maniérisme français qui se perpétuera jusqu'au cœur du XVIII siècle.
L'influence italienne y est visible dans le décor à l'antique, l'encadrement et la conception même de l'espace dans le tableau, par l'allongement des proportions et l'adoucissement des formes.
Celui qui restera le plus renommé des artistes enlumineurs est le "Maître de Tours", Jean Fouquet (1420-1481).
Influencé par un séjour en Italie, Fouquet va s'inspirer du style antique.
C'est lui qui importe en France la science de la perspective.
Il a le goût du réel, de l'image exacte, du détail précis. Son activité se partage entre trois villes : Bourges, Angers et Tours.
A la fois enlumineur et peintre, il exercera son activité pendant 32 ans.
Un des seuls enlumineurs qui a la possibilité de laisser libre cours à son imagination, il conçoit et réalise intégralement ses œuvres.

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Dans les "Grandes Chroniques de France", il représente le couronnement de Charlemagne à Rome, en reproduisant l'ancienne basilique Vaticane qu'il avait eu l'occasion de visiter durant son séjour italien et qui allait être abattue par la suite pour laisser place à la basilique Saint-Pierre du XVI' siècle.
L'un de ses élèves, Bourichon (xxxx–1521) , va jouir d'une notoriété sans précédent.
Il fut le peintre en titre de quatre rois : Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François ler.
Il exécutera "Les Grandes Heures d'Anne de Bretagne" où il utilise la feuille d'or à profusion.
Il représente l'art officiel, un art sage et sans originalité particulière.
Il meurt en 1521 marquant le début du déclin de l'enluminure.
L'imprimerie est introduite en France vers 1470.
Vers 1510, la majorité des livres est imprimée.
Cette invention marque la fin de la production des manuscrits enluminés et coïncide avec la fin de l'époque médiévale.

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Durant quelques décennies, les enlumineurs réaliseront des incunables, éditions dont le texte est imprimé sur parchemin, puis enluminé à la main pour se rapprocher du manuscrit.
Les scribes ne furent pas tous mécontents de l'invention de l'imprimerie et certains devinrent eux-mêmes imprimeurs, faisant ce qu'ils avaient toujours fait mais plus efficacement.
La production des livres étant un processus avant tout pratique.
Concurrencée sur le plan économique par l'imprimerie, victime sur le plan artistique de la confusion avec le tableau que les enlumineurs ont eux-mêmes créée, estimée trop coûteuse pour un plaisir personnel, l'enluminure ne va pas tarder à s'éteindre.
Elle tente de survivre jusqu'à la fin du XVI siècle où elle laissera définitivement la place à la gravure et aux tableaux de chevalet.

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Les enluminures de cet art disparu ne peuvent être contemplées que dans certaines bibliothèques publiques ou privées.
Le profane peut être surpris de constater que les couleurs n'ont rien perdu de leur luminosité depuis leur création qui date de plusieurs siècles (les plus récentes ont près de 500 ans et les plus anciennes 1500 ans).
En effet les couleurs employées étaient à base de pigments naturels, de pierres précieuses, de sucs de fleurs, de broyage de plantes, de charbon de bois, etc.
Avec quelques secrets de fabrication les enluminures ont pu défier les siècles et arriver jusqu'au XXI siècle sans altération majeure.
On ne peut que souhaiter raviver cet art, le faire connaître, l'enseigner grâce à la générosité de nouveaux mécènes par le biais de Fondations ou autres organismes pour essayer de transmettre aux générations futures ce qui fut le "Vrai et le Beau" d'une grande époque de la Civilisation Française.

2 octobre 2016

Les riches heures de l'enluminure

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Un art magnifique tout empreint de délicatesse, de précision, et de couleurs, réalisé en petit format qui connut son apogée à l'époque gothique grâce au financement de quelques mécènes.
La technique de cet art va évoluer au cours des siècles suivant des influences différentes dues aux artistes qui circulaient librement dans l'Europe chrétienne et qui dans tous les domaines de l'art réalisèrent des chefs d'œuvre que l'on admire encore.
Nous n'aborderons pas ici l'enluminure ottonienne, ni l'enluminure mozarabe qui eurent peu d'influence sur l'enluminure française qui à elle seule nous laisse un aperçu extraordinaire de sa production.
Au Moyen Age, les peintures ornant les manuscrits sont appelées miniatures, car pour les réaliser, on utilisait une poudre rouge, le minium, qui servait à cerner les contours du dessin.
Le terme enluminure créé au début du XIIIème siècle est tiré du latin illuminare qui veut dire donner la lumière.

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En effet, l'or et l'argent employés dans les manuscrits réfléchissent la lumière et donnent tout son éclat au document.
Plus symboliquement, l'enluminure a pour but d'éclairer le texte en représentant certaines scènes décrites.
Si l'enluminure voit son apogée au XIIIème siècle puis au XVème siècle, ses origines difficiles à établir exactement remontent au début de notre ère.
Dans I' Antiquité, une grande partie de la littérature romaine fut consignée sur des rouleaux.
Le papyrus, bon support pour l'image et le texte, mais trop fragile est remplacé progressivement par le parchemin (peau de mouton travaillée).

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Au IIIème siècle, le rouleau cède la place au codex (livre), les feuilles plates du parchemin rendent l'utilisation du codex plus pratique, on tourne les pages séparées, lues, l'une après l'autre.
Il est difficile de considérer ce qu'il nous reste des manuscrits témoins du passage de l'Antiquité à l'ère chrétienne (du IVème au VIIème siècle), la plupart des documents ayant disparu dans les incendies des abbayes lors des pillages par les hordes barbares.
Il n'est donc pas aisé de définir le début réel du livre enluminé.
Le "Calendrier de Filalcona" en 354 serait le plus ancien codex enluminé.
On distingue plusieurs époques qui vont du balbutiement à l'épanouissement de cet art merveilleux, des premières lettrines celtes aux grandes miniatures gothiques.
L'ENLUMINURE PRE-ROMANE.
L'enluminure pré-romane se divise en une suite de périodes aisées à délimiter, se référant chacune à des modèles d'esthétiques différents. Deux principaux courants influencèrent l'enluminure française de la période romane.

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1. Anglo-Saxon
Aux VII et VIII siècles, l'art du livre atteint un développement imposé par la multiplication des fondations monastiques, les grands "scriptoria" eurent à fournir quantité de copies de la Bible et surtout des Evangiles.
L'Angleterre et l'Irlande n'ont jamais véritablement été submergées par les invasions barbares.
Pendant que des tribus ravagent l'Europe du VII' siècle, les moines du Northumberland produisent des œuvres d'une grande sophistication où s'épanouit un style décoratif fondé sur de savantes combinaisons d'entrelacs et d'animaux fabuleux.
La Grande Bretagne produisit deux des plus grandes œuvres d'art du monde : "Les Evangiles de Lindisfarne" et "Le Livre de Kells".
2) Carolingien : Charlemagne et ses collaborateurs donnent au livre la place la plus importante qui soit. L'écriture connaît un important changement par la généralisation à partir du IX siècle de la minuscule dite Caroline (parce qu'imposée par Charlemagne).
L'Evangéliaire de Godescal, commandé par Charlemagne à l'occasion du baptême à Rome de son fils Pépin et exécuté entre 781 et 783, est le plus ancien manuscrit de l'école palatine d'Aix-la-Chapelle.
Il est écrit avec la nouvelle minuscule, en lettres d'or et d'argent sur un parchemin pourpre.

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L'ENLUMINURE ROMANE DES XI ET XII SIÈCLES
La période romane en France, dans tous les domaines artistiques, couvre les XI et XII siècles.
Pendant ces deux siècles, l'enluminure va se développer considérablement.
Les ouvrages ne seront plus seulement objets de culte à caractère sacral, mais aussi outils de travail et d'étude.
On copie de plus en plus les écrits des auteurs antiques, des ouvrages juridiques, géographiques, de médecine, etc.
Au début du XI siècle, les moines bénédictins tiennent la quasi exclusivité de la réalisation des manuscrits.
Constatant la pauvreté artistique de la décoration des livres et à l'instigation d'Hildebrand (futur Pape Grégoire VII), son ami Désidérius (futur Pape Victor III), abbé du Mont Cassin décide d'aller à Byzance, en 1065, à projet d'en ramener des artistes afin de décorer les deux grands berceaux bénédictins, Le Mont Cas¬sin et Subiaco.
Ces artistes établissent aussi des écoles artistiques dans divers monastères.
Leur influence fut immédiatement sensible dans les manuscrits de l'époque, perpétuant un style imposant et rigide, très riche par les fonds dorés, les corps plats sans volume, cernés d'un contour noir.
L'art des manuscrits romans est presque exclusivement monastique, c'est pourquoi la décoration des codex portait l'empreinte des traditions d'un ordre, d'une abbaye, des goûts d'un supérieur.

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L'activité créatrice des abbayes est dépendante des abbés qui les dirigent.
Citeaux, par exemple, nous offre de beaux manuscrits enluminés dont la majorité est toutefois sans or et sans image, conformément à l'idéal ascétique de l'ordre cistercien voulu par Saint Bernard.
La miniature romane est un art ornemental, autant qu'un art d'illustration.
La lettre ornée et la lettrine y tiennent une très grande place.
La grande fantaisie romane fait se côtoyer des créations tantôt drolatiques, tantôt effrayantes : gnomes, dragons, animaux acrobates prennent place dans la lettrine ou dans les rinceaux (ornements à motif de tiges stylisées) qui la prolongent.
Les manuscrits les plus typiques de ces deux siècles sont "La Bible de Souvigny" et "Le Psautier de Winchester".

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Pendant la période romane, l'enluminure n'est presque jamais mise au service des empereurs ou des rois, car la majorité des livres fabriqués en Europe, l'était dans les monastères.
Depuis le Haut Moyen Age jusqu'au XII siècle, la transmission de la culture et donc la production des manuscrits avait été un monopole du clergé, les centres en étaient les monastères et les écoles capitulaires auprès desquelles fonctionnaient des ateliers de copie, les scriptoria.
Le phénomène qui marqua la fin du monopole des moines sur la culture fut le développement des universités.
A partir du XII siècle, les étudiants vont se regrouper sous l'égide de maîtres dans des centres d'enseignement, origine des universités dont l'importance entraîne au siècle suivant la mise en place de nouvelles structures de production du livre.
Un nouveau personnage apparaît, "le libraire", autour duquel se regroupe les parcheminiers, écrivains (copistes) et enlumineurs, métiers exercés dorénavant par des professionnels laïcs.

à suivre

10 octobre 2016

Aliénor d'Aquitaine.*

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Le spectacle du "Bal des Oiseaux Fantômes", Héloïse nous raconte l'histoire d'Aliénor.
Aliénor se réveille dans les ruines du vieux château et ses souvenirs font surgir les faucons.
Deux noms me reviennent à l'esprit, celui d'Aliénor d'Aquitaine (1122-1204) et celui d'Héloïse d'Argenteuil (1092-1164). Mais, partons à la découverte d'Aliénor.
Née en 1122 à Belin, près de Bordeaux, Aliénor est élevée au château de l'Ombrière, fascinée par la personnalité étonnante de son grand-père Guillaume IX (1071-1126), le "Troubadour".
Pendant plus de 40 ans, ce grand seigneur a défrayé la chronique.
Grand amateur d'aventures, il a participé à la Première Croisade, a été excommunié pour avoir enlevé une dame mariée, la belle Maubergeonne (1080-1153).
Il a aussi créé un mouvement artistique et littéraire, écrit des poèmes, plutôt hardis glorifiant l'amour physique et la bonne chère.
Aliénor passe ainsi ses premières années dans une ambiance bien désinvolte.
Elle reçoit néanmoins une éducation soignée : latin, langue du Nord, musique, poésie...
Son père Guillaume X d'Acquitaine (1099-1137) meurt en 1137 et à 15 ans, elle règne de Nantes aux Pyrénées et de Bordeaux jusqu'au Rhône, ses parents n'ayant pas eu d'héritier mâle.

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Son premier mariage.
Son suzerain, le roi de France Louis VI le Gros (1081-1137), décide qu'il faut "protéger" la jeune héritière.
Il réussit un joli coup politique en lui faisant épouser son fils, âgé de 17 ans.
Le mariage a lieu le 25 Juillet 1137 à Bordeaux.
Ce même jour, Louis VI meurt et Aliénor devient reine de France aux côtés de son triste époux, Louis VII (1120-1180).
Certes, le roi est fort épris des yeux verts ensorceleurs de "son Aquitaine", mais il a été élevé dans une dévotion scrupuleuse.
Aliénor dira même de lui "qu'il était presque moine".
Il la gronde de ne pas respecter les jeûnes, de bailler aux offices.
Et puis, elle est déçue de se trouver à Paris, dans une cité austère et rustre, au milieu de gens qui ne parlent pas sa langue.
Bien vite, elle fait venir des chevaliers et des dames d'Aquitaine qui aiment à rire et elle bouleverse la Cour de France.
A sa demande, les hommes se rasent la barbe, les dames portent des robes décolletées de couleurs vives.
On se lave, on prend des bains de vapeur, on se poudre, on se parfume et un nouveau mode de vie s'installe…

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Un divorce à l'horizon.
Les années passent et l'incompréhension s'installe dans ce couple qui n'a aucun héritier mâle.
En 1147, Aliénor va entreprendre avec son époux, une aventure plus conforme à son tempérament.
"La Croisade".
Un grand voyage à travers l'Europe pour arriver à Constantinople, puis à Antioche.
Antioche, un paradis où l'attend son oncle paternel Raimond de Poitiers (1115-1149).
Il a 33 ans, une allure folle, il parle la langue d'Oc et il est si brillant !
Il lui réserve une chambre digne des "Mille et une Nuits" dans son palais de rêve.
Il y a des terrasses, des loggias, des piscines d'eau tiède, des jardins à fontaines et massifs de roses.
Aliénor assiste à des festins où elle goûte des mets délicats : des feuilles de vigne farcies, des poulpes, des vins de Perse et des fruits inconnus, les abricots, les oranges, les figues.
Elle découvre les tissus de Mossoul, les laines de Cathay, les tapis de Bagdad, les parfums d'Arabie.
Aliénor a-t-elle succombé aux charmes de Raimond ? Peut-être ?
Toujours est-il que Louis VII pense à se séparer de cette femme qui lui donne tant de soucis et pas de fils !
En mars 1152, le mariage est dissous (on a trouvé, bien à propos, un lien de parenté entre les époux !)
Grosse erreur stratégique de Louis VII qui laisse échapper un territoire plus vaste que le domaine royal avec le risque de voir Aliénor contracter une nouvelle alliance.

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Un second mariage.
En effet, Aliénor a rencontré un homme très séduisant, un athlète à la tête énergique, aux cheveux roux et drus...Henri Plantagenêt (1133-1189), Comte d'Anjou et du Maine.
Il a le goût des arts et de la poésie, il aime les troubadours.
On dit aussi qu'il est l'héritier de la Couronne d'Angleterre.
Cependant, elle a 30 ans et lui 19 et pourtant, elle l'épouse en mai 1152 et l'année suivante, met au monde un fils.
En 1154, le trône d'Angleterre est vacant.
Henri se précipite et rassemble une expédition et met le cap sur Southampton.
La marche sur Londres est un triomphe.
A Noël, Aliénor et Henri ont revêtu les manteaux royaux bleus doublés de gris, ornés de quatre feuilles d'or.
Ils sont couronnés roi et reine d'Angleterre et ils possèdent aussi la moitié de la France !

Reine D'Angleterre.
L'Angleterre est complètement désorganisée.
La tâche est rude, mais Aliénor et Henri ne se découragent pas.
Ils visitent et contrôlent les villes, les châteaux, les évêchés.
Lorsque le roi doit aller remettre de l'ordre dans ses terres continentales, la reine gère complètement le pays. 
Elle développe les échanges commerciaux, surveille les vassaux turbulents.
Elle embellit aussi les demeures royales tel que : Bayeux, Winchester, Bordeaux, Oxford, Falaise, Londres.
La Cour est brillante et accueille des historiens, des savants, des poètes. La vie est animée, gaie, colorée.
Aliénor s'occupe aussi de ses nombreux enfants (elle en aura neuf !) qu'elle emmène dans la plupart de ses déplacements, les initiant ainsi à leur rôle de souverain.
Mais, peu à peu, la reine constate qu'Henri s'éloigne d'elle et que même, il la trompe délibérément.

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Alors, elle quitte l'Angleterre et s'installe à Poitiers pour s'occuper de ses domaines avec, à ses côtés, son fils préféré Richard (1157-1199), son "Cœur de Lion".
A Poitiers, Aliénor peut enfin réaliser son rêve. Organiser une Cour d' Amour où siègent de belles dames, des troubadours (dont le si tendre Bernard de Ventadour (1125-1200)), des chevaliers connus pour leur galanterie avec les femmes.
On écoute des chants, on étudie des problèmes amoureux et on rend des sentences sur des questions souvent ambiguës.
En voici une qui dut particulièrement intéresser la reine: "Le véritable amour peut-il exister entre époux ?".
La réponse fut nette : "Non, car les époux sont tenus par devoir de subir réciproquement leurs volontés et de ne rien se refuser.
Seuls les amants s'accordent tout gratuitement et sans contrainte.".
Sans doute, Henri Il fut-il ravi quand il eut connaissance de ce jugement !
Mais Aliénor ne se contente pas de "fleureter", elle continue son action politique surtout contre son mari.
Elle pousse ses fils à la révolte et en 117 3, Henri le Jeune (1155-1183), réclame ouvertement le trône d'Angleterre.
Henri riposte et la reine est arrêtée.

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Enfermée à Chinon, puis dans une forteresse anglaise, à Salisbury.
Ce sont 16 années d'enfermement, de solitude, sans revoir ses enfants et sans pouvoir.
Elle ne sera libérée qu'en juillet 1189 à la mort de son époux et à l'avènement de Richard.
Elle a 67 ans, mais elle est restée belle, imposante et très entreprenante.
Dès sa libération, Aliénor se met en route pour visiter villes et châteaux.
Elle assiste au couronnement de son fils bien-aimé, à Westminster.
Comme le nouveau roi n'a qu'une hâte : gagner la Terre Sainte, elle reste seule à la tête d'un royaume qui s'étend de l'Angleterre aux Pyrénées.
Avant que Richard ne s'embarque pour la Troisième Croisade, la reine entreprend un voyage incroyable.
Elle va chercher en Navarre, Bérengère de Navarre (1165-1230), la jeune fiancée du souverain.
Elle traverse avec elle toute l'Italie et rejoint les Croisés à Messine où le mariage est célébré.
Bien vite, Aliénor retourne en Angleterre pour couper court aux ambitions de son dernier fils, Jean sans Terre (1166-1216), très désireux de s'emparer du trône.

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Ensuite, elle doit faire face à un nouveau malheur : Richard est prisonnier de !'Empereur d'Allemagne.
C'est elle qui récoltera la fabuleuse rançon : 100 000 marcs d'argent (plusieurs million de nos Euros) et la mènera à Mayence durant l'hiver 1193- 1194.
Et puis, en avril 1199, c'est le drame, Richard meurt au siège de Chalus, en Limousin.
Aliénor, surmontant sa douleur, soutient l'insupportable Jean.
Il est le légitime héritier et elle doit faire taire ses rancœurs.
Heureusement pour elle, en 1200, son dernier voyage sera placé sous le signe du bonheur.
Elle va chercher, en Castille, sa petite fille Blanche de Castille (1188-1252), promise au futur roi de France, Louis VIII.
Mais, fatiguée, elle la quittera à Bordeaux et la laissera seule partir vers Paris.
Elle se retire à Fontevrault pour y trouver un peu de repos et de sérénité et le 31 mars 1204, elle rend son âme à Dieu.
C'est dans cette abbaye qu'elle repose à tout jamais, auprès d'Henri et de Richard, les deux hommes de sa vie.

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