Puystory
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Le Puy du Fou en images
31 décembre 2018

Sur la route du Puy du Fou !!*

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Un voyageur lève les yeux, surpris, émerveillé...
Là, devant lui, en plein ciel, l'Archange Saint Michel terrasse le Dragon.
En un instant, il pense à un miracle.
On lui avait dit que ces paysages vendéens distillaient des philtres et des enchantements.
Le Dragon qui gardait les entrées de ce bocage agonisait enfin, et Saint Michel permettait à nouveau la découverte de ce royaume du bleu, du vert, de l'ensoleillé, du clair-obscur, du limité et de l'illimité.
Une porte s'entrebâille en effet à partir de Saint Michel-Mont-Mercure.

 

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La route monte, monte, en direction des Epesses.
C'est la route des retrouvailles avec des lieux que bon nombre de gens ne connaissent pas.
Des paysages de légende, des carrefours d'histoire, des repères d'avenir.
Il y a de tout cela, sur ce parcours de voies modernes et de petits bourgs anciens, dans un décor historiquement verdoyant et glorieux.
Encore un virage.

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Le silence des montagnes vendéennes accueille le voyageur, attentif et curieux.
Il est conscient que chaque tour de roue le rapproche de "quelque chose ou de quelqu'un", d'un endroit qui est effectivement "quelque chose et…. quelqu'un".
Et soudain le nom l'accroche : "LE PUY DU FOU" !

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Soudain le site lui apparaît : "LE PUY DU FOU !
QUELQUE CHOSE ET QUELQU'UN ... des ruines, des restes de style, des confidences de pierre, des rêveries d'eaux et de prairies, des murmures d'arbres et de voix disparues...
D'ailleurs, le voyageur écoute et entend :

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..//..
Je n’ai jamais reçu de nom.
Ils m’appellent le vieux galopin.
Je ne me suis jamais perdu.
Ils m’appellent, le vieux cherche-pain.
Je couche dans les barges des granges, ou sur les berges des fossés.
Je traîne mes souvenirs avec mon baluchon humide, et je colporte les nouvelles de métairie en métairie.
Jamais je ne suis attendu, mais jamais ils ne sont surpris.
Et je porte avec moi l’histoire, à tous les enfants du pays.
../..

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Le voyageur écoute, entend, imagine ...
Il voit sous les feux des projecteurs l'Histoire de la Vendée, cette histoire féerique et grandiose...
Cette histoire qui lui prendra le cœur...
Un merveilleux texte du Maitre de Cérémonies, Monsieur Philippe de VILLIERS, auteur et réalisateur.
De grands interprètes, et la grande foule des participants, chanteurs, danseuses, le formidable enthousiasme de ceux que l'on nomme les Puyfolais et qui, en fait, sont eux-mêmes la Vendée...

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Le voyageur regarde et lentement, très lentement, il s'intègre à cette ombre qui va redevenir lumière, pour réinventer les dits et les fastes de l'épopée vendéenne.
Toute l'Histoire.
Car l'existence de la Vendée n'a pas connu que les tristes guerres célèbres de 93...
L'image et la parole de la Vendée, vêtue de légendes et auréolée de mains modernes, c'est tout cela que l'aventure du Puy du Fou promet à ses habitants, à ses voisins, à tous ses amis...

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A partir de ce mémorial de forme, de sons, de gestes, de paroles et de talent, va s'élever un monument à la gloire de la Vie Provinciale...
A partir de l'aventure du Puy du Fou commence l'aventure culturelle de la Vendée...

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L'Art et l'Histoire sont au rendez-vous de notre présent.
Le mariage du visible et de l'invisible, presque palpable pour le voyageur de notre temps, ce voyageur qui, lui aussi, sera au rendez-vous.

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Il reviendra l'été prochain.
Il est déjà vendéen par le cœur, l'âme et l'esprit...
A demain, la Vendée de toujours...

5 août 2017

La Cinéscénie... 40 ans de spectacle.*

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Le spectacle du Puy du Fou est un "spectacle" hors du commun, non seulement de par sa qualité technique que par sa qualité humaine.
Parti d'une "idée folle ", il est arrivé en 40 ans à un niveau international.
Cette évolution s'est faite grâce à la solidarité et l'amitié et sont à la base de cette "organisation".
Sans...., le PUY DU POU, ne serait pas ce qu'il est actuellement.
Pendant des années, les Puyfolais ont luttés ensemble contre toutes les difficultés qu'apporte un spectacle d'un tel niveau.

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Ce qui est admirable, c'est que ces Vendéens ont eu la volonté de continuer ensemble en créant ou redynamisant des activités (Ex : Radio alouette, le chemin de fer de la Vendée, le Club Archéologique du Puy du fou, etc…), afin d'animer la région et de ce fait promouvoir le spectacle.
Lors de la première représentation, en 1978, beaucoup croyaient à son échec...

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Mais heureusement pour nous, ils se trompaient.
Car un spectacle dans un site exceptionnel avec des acteurs et une organisation exceptionnels ne pouvait que réussir.

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La première chose qui éblouit le spectateur qui arrive sur les lieux, c'est ce site grandiose, avec un étang d'où jaillissent les ruines d'un château.
En les découvrant, le spectateur entre dans un état d'esprit qui le tiendra pendant tout le spectacle et dont il aura du mal à quitter tant l'ambiance l'a enveloppé.
Il ne pourra pas oublier ces êtres reproduisant les gestes de leurs ancêtres, afin d'immortaliser leurs souvenirs.
Les jeux de lumière l'oblige à regarder dans telle direction pendant que la scène qu'il vient de quitter s'évanouit dans la nuit.

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Ces paroles et ces musiques, synchronisent avec les gestes des paysans, ces chevaux galopants devant lui, ce château qui, au loin se dessine des formes humaines reproduisant la vie des châtelains du PUY DU FOU.
Le spectateur n'oubliera pas le moment où le château s'enflamme dans la nuit.

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Et ces paysans vendéens, soldats, danseuses évoluant sur l'eau, donnant l'impression qu'ils marchent au-dessus des ondes.
Non, il est impossible d'oublier un spectacle d'un tel niveau.

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Le spectateur, de retour chez lui, revivra une seconde fois ce spectacle, mais cette fois dans ses rêves.
Mais ce qu'il verra ne sera qu'un aperçu, car la richesse du spectacle est telle qu'il est impossible de contempler tout à la fois.
Mais, il reste une solution :

y retourner et savourer encore une fois :

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"La Cinéscénie".

11 mars 2019

Les Jardins à la Française (au Puy du Fou).

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Après un voyage en Italie en 1536, que l'architecte français de la Renaissance Philibert de l’Orme (1514-1570) réalise les jardins d’Anet.
C'est le premier à fixer l’organisation type des jardins à la française ou jardins classiques.
Les progrès dans les domaines de l’optique, de l’hydraulique et la topographie, comme l’emploi d’instruments de mesure nouveaux, serviront à l’aménagement des jardins et à la composition géométrique complexe.

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Le jardin à la "Française", symbole de la Renaissance, est signe de perfection, de noblesse, de pouvoir de l’homme sur la nature.
C’est aussi l’art de corriger la nature pour y imposer une certaine rigueur entre autre par la symétrie avec un désir de faire triompher l’ordre sur le désordre de la nature, du réfléchi sur le spontané.
Il est dessiné comme un édifice, une demeure avec une succession de pièces que le visiteur traverse.
On y parle de salles, de chambres ou de théâtres de verdure.

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Les caractéristiques générales sont : Présence du minéral (sculpture), végétal (plante) et de l'eau.
Une terrasse doit offrir un point de vue général au visiteur sur l’agencement du jardin.
Différents éléments caractérisent les jardins à la française comme les topiaires qui sont des arbres ou arbustes tel que le charme, le buis, l'if ou encore le cyprès.
Taillés à la perfection, ils constituent des formes géométriques et comportes des parterres, des bosquets, des allées, des fontaines, des bassins animés par des jeux d'eau féeriques ou des vasques.
Le tout est rythmé par des statues en pierre qui représentent des personnages de la mythologie ou de la chasse.

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André Le Notre (1613-1700) sera l'architecte des jardins à la "française" le plus célèbre.
Il sera le jardinier officiel du Roi-Soleil Louis XIV  (1638-1715) et dessinera et créera le jardin de Versailles pendant le règne du Roi au XVIIème siècle.
Il réalise également le jardin du château de Chantilly, de Saint Germain et de Maintenon.
Ce modèle français, imité par de nombreuses cours royales européennes, est aujourd’hui encore la référence ultime de la maîtrise paysagère.

28 janvier 2019

Sur les traces des Romains.

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De vieilles rumeurs disent que le conquérant romain ne s'installa pas en "Vendée", car trop près des côtes de l'océan, par où venaient les pillards normands ?
Mais, quand on se penche sur notre lointaine histoire, on rencontre leurs traces à chaque pas.
En l'an 50 avant notre ère, Jules César, le conquérant romain se lança à l'assaut de la Gaule, on trouve ses traces à chaque pas le long de nos vieilles pistes néolithiques.
Mais la proximité du rivage océan, par où venaient les pirates se lançant eux aussi à la conquête de nouvelles terres à piller, empêcha les Romains de se lancer dans de grandioses réalisations architecturales, comme dans le Midi.
Il faudra attendre le 2ème siècle pour voir s'élever des stades "stadium" tel que celui en construction actuellement au Grand Parc du Puy du Fou.
Mais ils construisirent des Plessis, des Châtelets, le long de ces vieilles pistes, nombreuses à traverser le Haut Bocage.
La vieille route de l'Étain passait déjà au Puy du Fou, venant de la côte atlantique pour aller vers Lyon, la capitale de la nouvelle conquête.
Cet étain, qui sous forme d'énormes lingots était transporté à dos de mulets, et qui passait près du Puy du Fou.

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Deux pistes de l'Étain traversaient le Poitou.
Celle qui nous intéresse, passait, venant du grand centre Bourg-Bérart, près du Grand Parc, venant de la côte océane.
Elle allait de Rezé, Clisson, vers le Landreau des Herbiers.
Elle croisait en haut de la côte du Fossé la route venant de vers Saint-Mars et allant vers la Loire.
Le Puy du Fou qui n'existait pas en tant que tel, était déjà le carrefour, qu'il a toujours été depuis des siècles, un important centre commercial.
D'après la tradition, il s'y tenait des foires importantes.
On ne connaît pas le nom primitif de ce lieu de rassemblement devenu le Bourg-Bérart.
Mortagne était aussi un lieu de rassemblement fortifié par où passait une grande voie, connue sous le nom de Chemin de Nantes vers Poitiers.
Un autre chemin de Nantes passait à Beaurepaire, et en un lieu appelé Salle ou Celle.

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Là, s'élevait une villa gallo-romaine (découverte fortuitement en 1938, et très sommairement fouillée en 1983 par Madame HAUTEBOURG, de la circonscription historique des Pays de la Loire).
Une autre voie romaine partait de la côte océane, passait à la grande cité romaine de Durinum (Saint-Georges-de-Montaigu) à Bazoges-en-Paillers où traverse, depuis le pont, l'entier territoire de Beaurepaire, semé de Châtelets ou Châtelliers.
Puis les Herbiers, pour aller vers Rom dans les Deux-Sèvres, et Lyon la capitale des Gaules.
Aux Herbiers furent faites au siècle dernier des découvertes importantes, notamment dans le grand lac du Landreau.
Une voie descendait par les Bois-Verts vers Chantonnay, où elle traversait le Lay à Ingrandes de la Réorthe, pour descendre vers l'Espagne.
Aux Herbiers furent trouvées des poteries et des amphores.
De là, les nombreuses fondations créées au 6ème siècle par Saint Martin de Vertou (qui mourut à Durimum), furent consacrées à Saint Pierre ou à Notre-Dame.
Saint Pierre de Mouchamps, Saint Pierre de Paillers, Saint Pierre des Herbiers, Saint Pierre de Mortagne.
Une tribu de Maures venant d'Asie Mineure fut défaite à Poitiers, et se réfugia sur le site rocheux dominant la Sèvre à l'emplacement du château de Mortagne, et dans la vallée du Blanc, entre Saint-Laurent et la Verrie, au Blanc où eut lieu une terrible bataille.
Peu revinrent en Mauritanie, et ils se fondirent dans les populations poitevines.
D'autres campèrent au Chatellier de la Verrie, où furent découvertes des monnaies romaines, et des poteries de cette époque.
Un autre lieu fortifié celtique fut le plateau supportant l'actuel château de TIffauges.

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En l'an 696, Jules César y établit un de ses lieutenants, Crassus, venant de Poitiers où il avait rassemblé les Taïffales qu'il avait ramenés d'Asie Mineure.
Ce fut l'origine de la Taïfallie, et de la puissante châtellenie de Tiffauges où, après la réorganisation de l'an mil fut érigée la baronnie de Tiffauges (qui domina tout le Haut Bocage jusqu'à la Révolution de 1789).
Sur la route décrite plus haut de Saint-Georges aux Herbiers, une voie secondaire partant de l'Echasserie en Beaurepaire monte vers la Loire, d'où son nom "Chaussée vers la Loire ", en passant près d'une "Fontaine Sacrée", Belle Fontaine, (où, une équipe d'archéologues chargée d'effectuer des fouilles sur ce qui est l'autoroute, découvrit des vestiges pré-gaulois).
Cette route passe en la Gaubretière au lieu-dit la Grillière (où ces mêmes archéologues découvrirent une importante station romaine), puis un peu plus loin sur le vieux pont à deux arches, dit "Pont Romain de Grume", enfin près du Châtelet de la Verrie pour aboutir à la Loire.
Tout au long de ces voies fut découverte au lieu-dit l'Auriaudière une mine de cuivre.
Là encore on découvre des Plessis (ferme), entouré d'une palissade.
Une autre Echasserie dans le Haut Bocage, au Château de l'Echasserie qui fut occupé depuis un temps immémorial.
Et sur un rocher d'une ferme voisine nous avons trouvé gravée une curieuse Marelle Templière.
A Pouzauges, César campa sur l'emplacement du vieux château.

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Un de ses lieutenants (peut-être est ce lui ?) réalisa les thermes gallo-romains de Champort près du château de la Cacaudière.
Mais les plus beaux vestiges mis à jour furent, sans conteste, à Durinum, Saint-Georges-de-Montaigu où au siècle dernier les archéologues montacutains mirent à jour de nombreux objets d'art comme des poteries sigillées, des statuettes de bronze, des monnaies.
Il y en eut aussi à Mortagne, les Herbiers, Pouzauges.
Le haut bocage vendéen est une terre gallo-romaine.

25 février 2019

Derniers souvenirs

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Un dimanche après-midi d'octobre, mon grand-père m'avait demandé de l'accompagner pour sa promenade habituelle aux environs de la ferme (sans savoir que ce serait la dernière).
Tout était calme dans la campagne.
Un soleil d'automne sans éclat accordait cependant à la nature une beauté bien qu'éphémère.
Les feuilles des arbres se détachaient au vent léger et des oiseaux s'envolaient en bandes furtivement vers le bosquet voisin.
Mon grand-père aimait parcourir les champs qui lui rappelaient tant de souvenirs.
Il n'avait jamais quitté ce coin de terre auquel il s'était attaché.

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Il connaissait tous les arbres centenaires témoins de son labeur, les chemins creux, les haies et les fourrés touffus les coteaux nappés de genêts.
A l'entrée d'un champ, son regard se porta sur un grand chêne.
Enfant, il avait joué sous son ombre en gardant le troupeau.
Plus tard, il était venu par les grandes chaleurs y faire la sieste.
Plus loin, il ne cessait d'admirer les sillons fraichement labourés qui s'alignaient droit devant nous.
Son regard perdu dans le lointain, il devint soudain triste.
Il ne disait plus un mot.
Je restais silencieux à côté de lui.
Je devinais l'émotion qui l'habitait au soir de sa vie.
Bientôt, il devait quitter les terres qu'il avait labourées, sa famille à qui il laisserait le patrimoine de ses ancêtres.

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Peut-être entrevoyait-il aussi le passé avec ses joies, ses souffrances, ses épreuves et l'espoir qui ne lui avait jamais manqué.
Il était resté homme de bien toute sa vie, en accord avec lui-même.
Il se confiait peu.
Peut-être de peur d'en dire trop.
Comme les paysans, il portait tout cela en son cœur.
Chez nous, l'âme du paysan a ses secrets.
La transmission de son exemple, de son courage et du patriotisme s'accomplissait ainsi sans parole.

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Au contact de mon grand-père, dès mon enfance, l'amour de la terre et la fierté du paysan s'étaient déjà enracinées en moi.
Cette vie qui s'harmonisait pleinement avec la nature m'agréait.
Les saisons amenaient la diversité de mes occupations.
Je ne puis vous d'écrire tout le charme poétique qui m'envahissait quand je traçais les sillons dans la glèbe ou lorsque je conduisais la charrette remplie de gerbes de blé.
Autour de moi un monde d'oiseaux et d'animaux familiers.

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Je me sentais heureux alors, insouciant, sans doute, inconscient peut-être.
Ma jeunesse ne voulait pas renier ce passé plein d'idéal, car mes pensées, mes aspirations ne s'arrêtaient pas au bout du chemin.
Mais peut-être se sont-elles révélées, et puis un jour,… "En cet été 1793…." .
Un événement déchirant est venu dans le bocage marquer la conscience des gens de mon âge…
"Je n'avais pas encore 16 ans, j'étais garde au Puy du Fou.
Avec mes frères et mes voisins, je m'en suis allé au combat, comme je m'en allais à l'ouvrage..
Avec les armes de la grange, la faux que l'avais emmanchée… droit pour en faire une baïonnette, la fourche qui me servait de pic, un aiguillon qui me servait de lance…
Je n'avais pas peur.
Ainsi que le disait mon père :
"Le courage s'accomplissait en moi comme la marche et la respiration.
Cependant, moi non plus, je n'avais rien pu faire…..
Les colonnes infernales de Turreau étaient passées.".

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J. Maupillier (garde)

22 avril 2019

Quand on chantait !!!

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On chantait beaucoup dans notre bocage.
Tout l'environnement était source d'inspiration.
On chantait le travail du paysan, les métiers, les moulins, les animaux, les fêtes….
J'entends encore les vocalises des jeunes valets menant boire le bétail ou revenant des champs au crépuscule.
Leurs chants langoureux me séduisaient.
Que de fois aussi ai-je entendu "la chanson de toile" de la jeune fille de la ferme voisine.
A l'ombre d'un vieux châtaignier, elle exerçait sa voix argentine tout en filant la quenouille.
Les refrains s'unissaient aux chants des oiseaux d'alentour.
En toutes saisons, on entendait chanter le rémouleur, le marchand de peaux de lapins sur un ton monocorde, le sabourin à plein gosier, parcourant les rues de mon village.
Ils annonçaient leur passage pour solliciter la clientèle.
On chantait durant les travaux d'été.
On s'animait, on s'exaltait en chansons devant les derniers blés à faucher.
Le soir des vendanges particulièrement, après une journée bien remplie, les hommes s'assemblaient dans le cellier.

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Le verre à la main, la casquette en arrière sur un visage grimaçant, ruisselant et rouge, adossés aux barriques, les disciples de Bacchus se réjouissaient de cœur en chansons.
Les chansons rythmaient également les étapes de la vie.
Ma grand-mère avait la charge d'endormir le dernier nè de la famille.
Je la revois dans un coin de notre vaste cuisine et je l'entends encore chanter de sa voix chevrotante et cassée la même chanson qui nous avait endormis.
La tête courbée sur elle-même, elle sommeillait parfois avant mon petit frère devant le berceau aux rideaux amidonnés.
Je crois que nous avons tous appris nos premières chanson quand elle nous faisait sauter sur ses genoux.
Le dimanche, en fin de soirée, il n'était pas rare de voir les groupes de jeunes s'en aller en chantant comme des fous à travers la campagne.
Mais, c'est surtout les jours de noces que la chanson trouvait son opportunité.

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Pendant les repas, le vin aidant, toutes les voix se faisaient entendre. On assistait, alors à une cacophonie générale.
Le silence se faisait tant bien que mal et les meilleurs chanteurs et chanteuses étaient sollicités.
Aidé par "son papier", chacun piquait une pointe de fierté à chanter tous les couplets (30 à 40 parfois).
Le verre à la main, on entendait celui qui pouvait aller jusqu'au bout de sa chanson.
Et puis, après les compliments, venait la traditionnelle chanson de la mariée.
Le violoneux invitait ensuite à la dance.

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Les noceurs s'en donnaient à cœur joie et même souvent à "l'avant-deux" accompagnait la musique de leur chants rythmés.
C'est encore en chansons que l'on conduisait les époux à leur demeure.
Quand la fête était terminée, n'entendait-on pas dans la fraîcheur du matin ?
On battait "le charivari" quand un veuf ou une veuve se remariait.
Dans les bourgs, on appréhendait les groupes d'hommes extravagants voire grotesques qui déambulaient dans les rues.
Un tintamarre accompagnait toujours le cortège au milieu de cris et de chansons entrecoupées de "you! you!" qui effrayaient les enfants réveillés.
Ainsi, les chansons conduisaient les hommes à la croisée des chemins aventureux.
C'était la chanson du chevalier quittant sa dulcinée pour aller à la guerre.
C'étaient nos ancêtres qui "chantaient au long des haies des strophes de foi et de feu"….

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Au printemps de leur vie, les conscrits ramassaient les poules de village en village et sans se soucier de leur avenir, ils annonçaient à tous leur prochain départ sous les drapeaux.
Chansons d'hier…
Vieilles chansons folkloriques, cantilènes, chansons bachiques, mélodies ou romances mélancoliques, chansons à "ripouner", … je vous retrouve dans mon vieux cahier aux feuilles jaunies.
Malgré les craintes du lendemain incertain, malgré les soucis quotidiens qui pesaient lourd sur les cœurs, les chansons reprenaient le dessus et devenaient symboles d'espérance.

J. Maupillier (Garde)

10 octobre 2018

Souvenirs de Dame Catherine du Puy du Fou (2/3)

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François 1er reçoit Catherine du Puy-du-Fou.
La servante entre à pas feutrés dans la chambre où repose Dame Catherine...
Elle s'approche doucement du grand lit, écarte les rideaux damassés...
Personne...
Un petit rire moqueur la rassure.
Catherine est bien là, assise devant un vieux coffret.
Devant elle, les précieuses reliques de son Passé... des boucles de cheveux, des fleurs séchées, des bagues, des épingles et puis... un collier... le collier de Saint-Michel que le Roi remit à François, son premier époux, un beau jour d'Août 1537.
Catherine revoit le messager apportant l'invitation royale...
Comme elle était fébrile en veillant aux préparatifs du voyage !
Pensez-donc...
Se rendre à la Cour...
Affronter les routes durant plus de trois semaines... !
Mais, les soucis, elle les a oubliés...
Seule son arrivée au château de Fontainebleau s'impose à sa mémoire...
La litière s'avance lentement sur la chaussée de Maintenon qui borne les eaux de l'étang où, parmi des nénuphars roses, glissent des cygnes nonchalants.

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Soudain, des trompettes résonnent, saluant les nouveaux venus au château.
Catherine et François franchissent la porte d'Orée, pénètrent dans la cour du Donjon et leurs yeux s'émerveillent...
Disparues les lourdes masses féodales, envolés les murs austères et froids...
Ils ne voient que constructions ajourées, fenêtres qui s'ouvrent à la lumière et à la chaleur du soleil...
Les valets se précipitent...
Sa Majesté attend ses invités dans la Galerie...
La fameuse Galerie... !

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Le Roi, entouré de sa Cour, s'avance vers eux.
Catherine se sent gauche et maladroite.
Comme les robes des dames sont somptueuses... !
En velours, en satin, en toile d'or frisé... !
Et comme les couleurs sont chatoyantes... !
Rouges, vertes, violettes... !
Elle n'ose penser à sa garde-robe stricte et sombre de petite provinciale...!!

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Avec un plaisir non feint, le Roi accueille François, son compagnon des bons et des mauvais jours italiens... Mais son œil qui s'allume laisse à penser qu'il n'est pas indifférent au charme de la belle Dame du Puy-du-Fou...
Le regard noir que lui jette une des dames de la suite royale en est la preuve !
Ce regard jaloux serait-il celui de l'insolente favorite, la blonde Madame d'Etampes ?
Mais Catherine oublie bien vite cette déplaisante impression tant elle est éblouie par la splendeur de la galerie où elle se trouve...
Devant le plafond cloisonné soutenu par des caryatides de faunes grimaçants et de nymphes gracieuses, devant les murs ornés de guirlandes enchevêtrées de fleurs et de fruits, devant la profusion des couleurs, Catherine évoque son lugubre château dont les seuls ornements sont de tristes tapisseries usées par le temps...
Toute à ses pensées, Catherine entend à peine le Roi lui proposer de prendre un peu de repos.
C'est avec reconnaissance qu'elle accepte, car en ce mois d'Août, la chaleur est accablante et, malgré le confort de la litière tirée par quatre robustes chevaux, la poussière et les cahots de la route ont rompu son corps.

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Enfin, Catherine et François se retrouvent seuls dans leur appartement où une collation les attend : des fruits, des confitures, des brioches, des dragées..
Mais bien vite, une servante pimpante et gaie apparaît.
Elle apporte des linges de toilette, des miroirs, des pots à éponges, des pelotons de satin pour les épingles, des étuis serrant des peignes.
Elle propose aux deux voyageurs d'aller se détendre dans l'Appartement des Bains.
Intimidés et éblouis, ils admirent longuement cette enfilade de salles d'eau, de pièces de repos et d'étuves.
Aux murs, pour le plaisir et le délassement des yeux, ce ne sont que tableaux, notamment ceux de ce Maître Léonard que le Roi ramena d'Italie, avec ses mystères et ses étranges inventions.
N'avait-il pas imaginé de faire marcher les hommes au fond des eaux et même de les faire voler ?
Catherine prolonge sa visite, charmée, irrésistiblement attirée par ce portrait de femme qui lui sourit avec une tendre douceur.
Avec regrets, elle s'arrache à sa contemplation et, toujours escortée de la petite servante, regagne sa chambre.
Avant de se préparer pour le souper et le bal, la châtelaine du Puy-du-Fou se penche à sa fenêtre.

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Dans la cour du Donjon, la colonne d'Orée illumine le crépuscule grâce au flambeau qui brûle à son sommet ; au-delà, l'Etang des Carpes s'étale paresseusement dans le soleil couchant et, plus loin encore, s'effilochent les frondaisons de la forêt où, demain, elle ira courir le cerf avec toute la Cour... 
Une porte s'ouvre...
Une petite servante s'avance...
Il faut que Madame s'allonge et prenne ses potions...
Catherine reprend brutalement pied dans la réalité.
Les belles images de Fontainebleau s'estompent... pour un temps...
Un jour prochain, elles revivront en sa mémoire.

7 novembre 2018

Souvenirs de Dame Catherine du Puy du Fou (3/3)

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Catherine ouvre les yeux...
La nuit est encore profonde...
Seule la lune indiscrète éclaire la chambre.
Catherine soupire, heureuse...
Tout le château dort...
Personne ne viendra troubler le fil de ses pensées.
Ils ne savent pas tous ceux qui l'entourent de tant de sollicitude, comme son cœur se réchauffe au soleil des souvenirs.
Ressentir les joies et les peines des jours passés, c'est sa façon à elle de retenir la vie, maintenant que le froid de la mort s'empare de son corps.
Alors, vite, vite... il faut qu'elle profite de ces heures qu'elle vole au sommeil... !.
La lune, éclatante dans le ciel d'été, attire son regard... La lune... Diane... la belle Diane de Poitiers qui l'avait éblouie à Fontainebleau.
Fontainebleau...
Le Roi François... un tournant de sa vie.
L' "esprit italien" avait soufflé sur elle...
La beauté, la grâce, l'élégance qui régnaient en maîtresse à la Cour, lui étaient devenues indispensables... !
Elle se souvenait de son voyage de retour...

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Sans cesse, ses yeux revenaient vers l'esquisse tracée par un élève du Primatice sur les instructions de son maître... et c'était le Roi François, en personne, qui avait invité son architecte favori à élaborer un plan de transformation pour le château du Puy du Fou... ...
Déjà, elle voyait les larges fenêtres à meneaux avec leurs carreaux jaunes qui laisseraient pénétrer la lumière du jour.

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Elle voyait aussi la longue galerie, les loggias encadrées de fines sculptures qui ouvriraient son triste château à la clarté du soleil.
Elle imaginait les tapis qu'elle ferait tisser à ses femmes et qui remplaceraient la jonchée, ces herbes et ces branchages qu'il fallait étendre sur les dalles pour en adoucir le froid humide.
Et même, elle prendrait près d'elle, Jehanne, la fille du meunier qu'on disait si adroite aux travaux d'aiguille.
La jeune fille saurait créer de belles tapisseries qui rendraient les vastes salles plus accueillantes. ...
Lentement, la nuit cède la place à l'aube rougissante...

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Un coq chante...
Un cri d'enfant trouble le silence... son petit-fils Gilbert, sans doute... Jadis, elle se levait au petit matin...
Tant de tâches lui incombaient...
François préférait la chasse... et il lui fallait veiller à la bonne marche du domaine.
Après qu'elle se fût recueillie dans son oratoire, Catherine commençait toujours sa journée par le long défilé des officiers venant aux ordres.
Elle recevait le sénéchal qui lui rapportait les menus incidents des fermes et des métairies.
Puis venait le chambrier qui distribuait l'ouvrage aux gens du château et tenait les comptes.
Il y avait aussi le maître-queux, souverain des cuisines et le bouteiller, gardien jaloux de la cave.

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Ainsi, la matinée se déroulait et l'heure du repas cornait sans que Catherine ait vu le temps passer...
Elle rejoignait la salle à manger.
Les servantes avaient dressé les tables et amené le couvert.
Des pièces de venaison recouvertes de serviettes chaudes.
La famille, les compagnons de François, les voyageurs de passage se retrouvaient là...
On mangeait, on buvait...
Les hommes racontaient leurs exploits de chasse...
Les dames écoutaient, s'extasiaient...

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Catherine se rappelait la surprise et l'étonnement de tous lorsqu'elle avait ramené de Fontainebleau, des assiettes en étain et en céramique pour remplacer les tranchoirs, ces épaisses tranches de pain sur lesquelles on servait les viandes.
Elle avait ramené aussi, des fourchettes, petites piques à deux dents qui évitaient de puiser dans les plats avec ses doigts...
Toutes ces nouveautés venaient d'Italie... la dauphine Catherine de Médicis les avait apportées dans ses bagages...
Sans compter cet étrange petit légume venu d'Amérique, le fayot, qui s'était si bien acclimaté dans les potagers des paysans et qui avait évité la famine, une année où le blé avait manqué... !
Après le repas, elle reprenait ses activités : s'occuper des enfants, visiter les pauvres, soigner les malades.
Jamais, elle n'avait connu l'ennui, elle avait vécu de tout son être les moindres minutes de sa vie.
Elle avait essayé de répandre le bonheur autour d'elle.

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Avait-elle réussi ?
Le soleil est haut dans le ciel...
La porte grince légèrement...
Des pas feutrés...
Un regard vers le lit... "Madame dort-elle ?"... "Madame... ?"...
Un cri étouffé...
Oui, Madame dort... pour toujours...

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Elle s'en est allée rejoindre ses souvenirs.

26 juin 2017

"La Citadelle" plonge ses clients dans le Moyen-Âge

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C'est une véritable forteresse médiévale que le Puy du Fou vient d'inaugurer à l'occasion de ses 40 ans.
Baptisé La Citadelle, le 5e établissement thématisé du groupe a pour ambition de plonger les clients directement au 13e siècle.
La Citadelle dispose de 74 chambres quintuples et de 26 chambres triples.
Côté décoration, les détails ont été soignés, avec des lits en chêne, des murs enduits à la chaux.
Les lanternes, les vitraux, les étoffes et les fresques murales viennent accentuer ce voyage dans le temps.

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Avec la Citadelle, le Puy du Fou dispose désormais de 448 lits supplémentaires au sein de sa Cité Nocturne, qui comprend déjà Le Logis de Lescure, Les Iles de Clovis, Le Camp du Drap d'Or et la Villa Gallo Romaine.
C'est aujourd'hui plus de 2 000 lits que le parc propose à ses clients.

23 juin 2017

Un bon complément au spectacle.

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Bouton d’Or est un orphelin recueilli dans un champ par une religieuse.
A l’âge de 15 ans, il devient palefrenier au Puy du Fou, où il apprend également l’escrime.
Mais suite à un malheureux duel trois ans plus tard, il est condamné à mort et décide de s’enfuir en Espagne.
Sur son chemin, en compagnie de son cheval Présage, il rencontre un cadet de Gascogne nommé d’Artagnan, qui quitte ses parents pour devenir mousquetaire.
Bouton d’or ne peut imaginer que son destin le conduira non seulement à retrouver le chevalier d’Artagnan mais aussi à réaliser son rêve le plus inespéré…

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Livre disponible sur la boutique en ligne du Puy du Fou :  
http://boutique.puydufou.com/produit/de-bouton-dor/

11 avril 2018

Les Lucs-sur-Boulogne et les Colonnes infernales (1/3)

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D'abord il y eut une guerre.
"Une guerre de géants", a dit Napoléon.
Deux grandes armées face à face :
celle de la République et celle du Roi.
Les Bleus qui s'élançaient derrière les trois couleurs, les Blancs dont le drapeau était le Sacré-Coeur.
"Les rebelles se battaient comme des tigres, a dit Kléber, et nous comme des lions".
S'il y eut des morts, beaucoup de morts, c'est surtout au combat.
S'il y eut des massacres - il y en eut beaucoup - c'est autour et à la suite des combats.
Marceau témoigne, comme s'il s'agissait d'une routine :

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"Nos soldats en firent une boucherie épouvantable".
Mais la Grande Armée Catholique et Royale ne faisait pas non plus de cadeaux.
Cette guerre-là s'est achevée quand les derniers carrés vendéens furent écrasés à Savenay, les 22 et 23 décembre 1793, par les troupes de Westermann.
A l'intention du Comité de Salut public, et sans ambiguïté, ce général bleu avait dressé l'acte de décès de la Vendée en armes :
"Il n'y a plus de Vendée, citoyens...
Elle est morte sous notre sabre libre.
Je viens de l'enterrer dans les marais et les bois de Savenay...
J'ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n'enfanteront plus de brigands.
Je n'ai pas un prisonnier à me reprocher".

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Selon Kléber, la victoire républicaine réduisait les insurgés au désespoir.
De petites bandes de fidèles suivaient encore Stofflet et La Rochejaquelein.
Quelques autres obéissaient à Charette.
Surtout, répétait Kléber, surtout que l'on ne s'avise point de vouloir "ratisser" le pays.
Pour parvenir à la pacification, de simples opérations de police devaient suffire.
Aujourd'hui encore, sa lucidité nous saisit :
"On forcerait tous les paysans de l'intérieur, qui ne demandent plus que la paix, à se réunir en masse, et l'on verrait une nouvelle armée se former dans la Vendée."
On n'a pas écouté Kléber.
Déjà, à Nantes, le représentant Carrier cherche comment vider les prisons trop pleines.
Les noyades sont pour demain.
Et le général Turreau vient d'être nommé à la tête de l'armée de l'Ouest.
Turreau.

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Le voilà donc qui entre en scène.
Quand un spectacle frappe le public, il réclame l'auteur.
L'auteur, ici, c'est Turreau.
Une brute militaire ?
Pas même.
Avant la Révolution, ce fils d'un directeur des domaines du Roi s'appelait Turreau de Garambouville.
Il servait aux gardes de Monseigneur le comte d'Artois.
Les idées nouvelles ne semblent l'avoir séduit qu'au printemps de 1791.
Les volontaires qui s'en allaient aux frontières défendre la patrie en danger avaient élu lieutenant-colonel cet homme expérimenté. 
Le voilà aux armées du Nord, il passe général de brigade et, un mois plus tard, général de division.
Il sera commandant en chef de l'armée des Pyrénées-Orientales, d'où on l'appellera dans l'Ouest.
Pour le malheur de l'Ouest.
Il a trente-sept ans.
Il connaît la région.
Il y revient pénétré d'une certitude :
toute manifestation d'humanité sera comprise par les insurgés comme une preuve de faiblesse.
D'emblée Turreau va écarter le plan de pacification proposé par Kléber :
"Ce n'est pas le mien !".
Il veut agir selon un texte qui, pour lui, se révèle une bible : le décret pris le 1er août 1793 par la Convention nationale.

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Exaspérée parce que les Vendéens l'emportent partout, elle a ordonné que les bois, les taillis, les genêts, les forêts des rebelles seraient détruits, que les récoltes seraient coupées, les bestiaux saisis, les femmes et les enfants déportés dans l'intérieur de la République.
Ce décret, on n'a eu ni le temps ni la possibilité d'en pousser jusqu'au bout l'application.
C'est la tâche que se donne Turreau.
Même il veut aller plus loin.
Le vendredi 17 janvier 1794, aux 102.709 hommes qu'il lâche sur la Vendée, il ordonne :
- Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main, ou convaincus de les avoir prises pour se révolter contre leur patrie, seront passés au fil de la baïonnette.
On en agira de même avec les filles, femmes et enfants qui seront dans ce cas...
Tout ce qui peut être brûlé sera livré aux flammes".
C'est muni de cet ordre terrifiant que douze colonnes vont progresser dans un pays exsangue.
Il ne faudra pas longtemps pour qu'elles méritent le nom dont l'Histoire les a marquées pour jamais :
les Colonnes infernales.

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Turreau a proclamé :
"La Vendée doit être un cimetière national." ?

Extrait du Discours d'Alain Decaux de l'Académie Française, le 25 septembre 1993.

7 septembre 2018

Une légende Vendéenne

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Il y avait autrefois, il y a bien longtemps, au bas d'une montagne, un monastère de moines rassemblés pour prier Dieu.
Certains d'entre eux avaient pour tâche de travailler la terre et de faire vivre le monastère.
N'oubliez-pas que le travail est aussi une prière !
Tous les soirs les moines étaient rassemblés autour du prieur, qui leur parlait de l'éternité, du paradis.

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Un de ces moines surnommé Thomas Croit-dur, en souvenir de Saint Thomas, demanda au prieur :
"Que fait-on au paradis, durant toute l'éternité ?"
Le prieur, après l'avoir béni, lui répondit :
"Au paradis, les âmes ne se lassent jamais de contempler Dieu dans toute sa gloire et sa magnificence, ni d'entendre la musique céleste des anges."
Ce Thomas Croit-dur s'exclama :
"Cela doit être bien ennuyeux d'entendre la même musique pendant toute l'éternité..."

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Un jour, perdu dans la montagne, alors qu'il se reposait sur un rocher, il entendit au loin un orchestre invisible jouer une musique inconnue.
La musique était lointaine, et pourtant toute proche.
Sa sonorité harmonieuse semblait descendre des nuages qu'emportait le vent du soir.
Quand les nuages disparurent, la symphonie devint bouleversante.
Le moine, intrigué, cherchait quelle en était l'origine.
On ne pouvait l'entendre que de la roche où il était assis.
Quand il comprit, il ne bougea plus, entièrement ravi par cette merveilleuse harmonie.
Il était tout à l'écoute de cette musique, qui chantait la gloire de Dieu et de la création, et rien n'aurait pu le faire changer de place.
Mais soudain, il dut se rendre à l'évidence : l'orchestre mystérieux avait cessé de jouer !
Déçu, il se leva et se trouva soudain très las.

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Il remarqua que sa barbe était devenue longue et blanche.
Le dos plié, il descendit péniblement de la montagne et, sur son chemin, découvrit de nouvelles maisons.
A son passage, les gens qu'il croisait semblaient surpris et le monastère lui parut étrange.
Quand il sonna, un portier qu'il ne connaissait pas lui demanda :
"Que désirez-vous, bon vieillard ?"
"Mais voyons, je demande à voir le prieur, Don Jérôme."
"Don Jérôme est mort depuis près de cent ans", lui répondit le portier.
"Je suis le frère Thomas Croit-dur."

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"Une légende de notre monastère raconte qu'il y eut autrefois un moine de ce nom, qui disparut dans la montagne, voici cent cinq ans", ajouta le portier.
"Est-ce possible ?, Cent cinq ans ? J'ai cru entendre cette musique l'espace d'une minute !".
Le moine pria alors Dieu de lui accorder grâce de l'entendre pour l'éternité et mourut quelque temps après.
Et son âme monta au paradis et depuis ce temps-là, elle nous y attend !

24 septembre 2018

Tous les chemins mènent à Rome

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Au fur et à mesure que l'empire romain étendait sa puissance, un réseau d'excellentes routes sillonnèrent l'Europe, l'Afrique et l'Asie Mineure.
Les Romains ne reculaient devant aucun obstacle lorsqu'il s'agissait de construire une route solide.
Ils asséchaient les marais, comblaient les vallées et les fossés, jetaient des ponts par dessus les fleuves et établissaient des barrages.
De nos jours encore, les restes prestigieux des constructions romaines se retrouvent depuis l'Ecosse jusqu'en Mésopotamie et à Tripoli.

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On comprend l'origine du dicton :
"Tous les chemins mènent à Rome".
Il pouvait être pris à la lettre, à cette époque.
Le centre du réseau routier romain était la grande colonne du "Forum Romanum".

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Elle servait de point de départ au jalonnement des routes.
Les milles (1,480 km) étaient marqués par des bornes et les principales portaient un chiffre en bronze doré.
Ces bornes servaient aussi de trépied aux cavaliers pour monter ou descendre de cheval, (c'était avant l'invention des étriers).

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A certaines stations plus importantes, on avait placé un relais où les voyageurs pouvaient changer de cheval et parfois même de voiture et de postillon.

20 juillet 2017

Le Château de l'Etenduère (Vendée)

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De la superbe demeure, incendiée en 1794 pendant les guerres de Vendée, il ne reste plus que des ruines nostalgiques et chancelantes d'un grand corps de logis et quelques pans de murs menaçant de s'écrouler.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, ce logis était le plus bel ensemble seigneurial de la contrée.
Entre 1100 et 1150, dans le centre-ville actuel, au lieu-dit la Boutinollière, existait "Le petit" fief en l'air, constitué d'un étang, d'une maison et d'un jardin.
Cette seigneurie appartenait jadis au domaine des seigneurs des Herbiers.
Elle remonterait au début du XIIe siècle.

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Elle passa entre les mains de la branche cadette de la famille.
La première mention d'un "des Herbiers, seigneur de l'Etenduère", descendant direct d'un cadet de la famille seigneuriale des Herbiers, remonterait à 1205.
Ce fief fut concédé à Guy des Herbiers, cadet de la famille qui n'avait pas droit à l'héritage selon la coutume du Poitou.
Ce fief, c'était une misère et les gens du pays l'appelèrent l'Etang du hère.
Laurence Raoul, en épousant Guy des Herbiers, lui apporta en dot les terres où s'élèvent les ruines du château actuel qui prit le nom du nouveau propriétaire : "l'Etenduère".

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De simple hébergement en 1375, puis d'hôtel noble et de seigneurie en 1484, le château acquit ses lettres de noblesse en 1622 en étant fortifié avec canonnières, pont-levis et mâchicoulis.
Parmi les seigneurs de l'Etenduère se comptent des générations de marins de guerre sur les vaisseaux de la Royale avec une bonne demi-douzaine de capitaines de vaisseaux, mais aussi des marins de commerce.

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Les cadets des familles étaient sans fortune, aussi avaient-ils pris l'habitude de s'engager dans la marine royale où l'avancement se faisait au mérite.
L'un deux, l'amiral Henri-François des Herbiers L'Etenduère (1680-1750) fit flotter le pavillon des Herbiers sur toutes les mers du globe.

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Mais, le château ne fut pas épargné par les colonnes infernales qui y mirent le feu le 31 janvier et 1er février 1794.
C'est la colonne infernale du général Grignon qui incendiera le château de l'Etenduère, pourtant éloigné, à l'époque, du bourg des Herbiers.
Ce sinistre sonne le glas de cette bâtisse.
Selon une tradition orale, des trombes d'eau se sont abattues et l'ont sauvé partiellement.
Miraculé, il fut malgré tout laissé à l'abandon et ignoré pendant deux siècles.

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Le château de l'Etenduère n'est plus que l'ombre de lui-même depuis le 31 janvier 1794.
De ses temps radieux, il reste un passé millénaire et une biche blanche mystérieuse.
"La légende de la Demoiselle remonte au XVIIe siècle et elle comporte plusieurs versions".
La plus courante raconte qu'un jeune seigneur courtisait une jeune fille du château de l'Etenduère.
En vain.
Furieux d'être éconduit, il chargea une sorcière d'envoûter la belle.

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La nuit, la jeune fille se transformait en biche blanche et ne reprenait forme humaine que le matin, peu avant l'aube.
Pour conjurer le sort, il aurait fallu blesser "au sang" l'animal.
Pour cela, il fallait utiliser un fusil à piston, avec une balle bénie, et intercaler un cheveu de nouveau-né entre le chien et le percuteur.
Sinon l'animal restait animal.
Quelqu'un, excédé par le va-et-vient nocturne de la biche, tira sur elle et la tua, sans les précautions requises.

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La Demoiselle de l'Etenduère disparut à jamais.
La bête aurait été enterrée à l'angle du domaine, sous un petit monument, dans le virage de la rue de la Demoiselle.
Mais la révolution étant passée par là, il n'y a plus de trace de l'endroit.
Dans les années 1980-1990, le château put rêver qu'on allait lui redonner vie.
Il flottait un vague projet de théâtre de verdure.
Mais les problèmes techniques et financiers découragèrent la municipalité qui donna priorité à la restauration des dépendances.
Depuis, le château de l'Etenduère est redevenu abandonné, s'interrogeant sur son destin.

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Depuis octobre 2016, tous les samedis matin, une joyeuse équipe des bénévoles de l’association Passion patrimoine (une vingtaine à se relayer par petits groupes) transpirent sur ce chantier d’envergure pour le défrichage du château afin de le faire sortir de l'oubli.

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15 août 2018

Cinéscénie ... Au fil du spectacle du Puy du Fou. *

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En regardant la foule immense qui envahit les allées des tribunes, on sent des gens heureux qui profitant d’un week-end, viennent se détendre dans ce petit coin de Vendée.
Eclats de rire, plaisanteries et sourires accompagnent la joie qu’ils éprouvent.
Le Puy du Fou, certains y viennent seulement parce qu’ils en ont entendu parler… et d’autres y reviennent…
Soudain, devant ces ruines, le visage des nouveaux change brusquement.
Tous se posent la même question :

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"Mais que peuvent-ils faire de si bien avec ce château en ruine ?"
Pendant ce temps, les PUYFOLAIS pensent à autre chose : dans les villages, les enfants s’amusent, les jeunes discutent et les responsables, toujours d’un œil vigilant, vérifient costumes et plannings.
Du côté de la régie, un dernier essai et une dernière vérification.
C’est bon ! Tout est prêt !

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Au parking, l’agitation continue : des voitures, toujours des voitures !
Comme à l’ordinaire, les guichets sont encombrés.
Mais c’est avec gentillesse, que les gens sont renseignés.
Et dans les tribunes, les vendeurs de livres d’images proposent inlassablement….
"Un souvenir du Pays du PUY DU FOU".

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Tout cela dans la joie et dans la bonne humeur.
Puis le soir tombe.
Dans les gradins, les rires se sont tus.
L’impatience se fait ressentir.
Tout comme du côté des acteurs.

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Quand enfin, la musique qui accompagne le marchand de quenouilles se fait entendre, tous savent que l’aventure" commence.
Le silence devient maître et déjà, chacun est plongé dans une atmosphère impénétrable et vit à sa façon le moment présent.
"Je n’ai jamais reçu de nom.
Ils m’appellent le vieux galopin.
Je ne me suis jamais perdu.
Ils m’appellent, le vieux cherche-pain"..
C’est reparti pour une nouvelle séance !

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Après la foudroyante quintaine, place à l'accueil de François 1er, les enfants là encore s’en donnant véritablement à cœur joie, d’autres toujours au rythme de la musique rentrent dans leur village pour se préparer à la scène suivante, et cela sous les applaudissements du public.

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C’est un vrai va et vient et l’aventure vendéenne se poursuit différemment.
En effet, la Révolution de 1793 éclate, plus redoutable que jamais.
Malgré cela, c’est sans doute l’instant où les acteurs vivent le plus passionnément le personnage qu’ils interprètent.

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Les soldats se battent avec acharnement, les femmes crient en fuyant, et l’on sent la main des enfants se crisper plus fort sous les coups de feu.
Du côté des spectateurs, l’instant est aussi intense.
Certains sursautent, un peu surpris, et d’autres regardent avec des yeux fascinés…
Le passé resurgit et réveille des souvenirs enfouis.

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Mais, la mémoire est plus forte que la douleur.
L’émotion dépasse la tristesse.
Et le temps passe, apportant de nouveaux espoirs.
La gaieté revient dans les cœurs et dans les esprits avec les fêtes.
Et toujours le défilé des acteurs qui rentrent aux vestiaires enfiler de nouveaux costumes.

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Au fil du spectacle, on arrive à la scène où les gens n’applaudissent pas.
Celle des "Réfugiés des Ardennes", qui réveille la sensibilité de tous…
"Maman, pourquoi les avions ? La sirène ?".
Mais, comme à l’image du Puy du Fou, la joie revient inlassablement et les jets d’eau déjà accompagnés avec le ballet des danseuses,… annoncent le final.

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Cette fois, les acteurs se retrouvent tous ensemble.
Et ce qui est formidable, c’est qu’après deux heures de spectacles, on retrouve le même entrain,… et la même gaieté !….
Alors, les spectateurs d’applaudir une dernière fois !
Les mots ne viennent pas pour définir un tel spectacle.
Même les mots les plus forts ne sont pas à la hauteur.

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Perdus dans leurs pensées, revivant les temps forts fredonnant une musique, les spectateurs rentrent chez eux.
Demain, ils reparleront du Puy du Fou.
Et longtemps après encore.

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Et peut-être reviendront-ils l’an prochain, car désormais, ils savent ce que l’on peut faire de si bien avec ce château en ruines.

7 mai 2018

Sur la colline du Puy du Fou

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D'où que l'on vienne, quel que soit le chemin que l'on emprunte, la route est longue et mystérieuse.
Ni forteresse, ni remparts.
Pas imposant en haut d'une colline, le château est imprévisible...

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Ce n'est qu'au détour d'une courbe, au travers des buissons sauvages, au-dessus de la cime des arbres que l'on devinera les ruines.
Sans prétention, c'est ici que depuis des siècles, le château du Puy du Fou se repose et coule des jours paisibles, les pieds dans l'eau et la tête dans les étoiles, loin des vicissitudes du temps.

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Pancarte après pancarte, départementale après nationale, les cars et les voitures déferlent, avalent les kilomètres et pourtant le château se cache toujours et se fait attendre.
Et l'on roule et roule vers l'inconnu, vers un nom, un lieu, une réputation...

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S'il n'y avait pas quelques indications sur les bords des routes "Puy du Fou", les plus impatients rebrousseraient sans doute chemin.
Mystérieux, austère et humble à la fois, le château ne s'impose pas.
Ce n'est pas lui qui vient à nous, c'est nous qui allons vers lui.

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Résigné, peut être, depuis qu'il y a quarante ans maintenant, sa tranquillité a quelque peu été brusquée, son rythme de vie bousculé.
Jusqu'au dernier moment, on ne connaîtra rien de lui, ou si peu... quelques notes lues dans un guide ou sur internet.
Mais le château du Puy du Fou, c'est bien plus que cela.

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C'est une âme et un cœur.
Ce sont des odeurs, des anecdotes et des éclats de rire c'est une histoire !
Mais une histoire pas comme les autres.
L'histoire d'un château en avait fini avec son temps, mais sous l'influence de quelque 3800 caprices s'est trouvé une nouvelle raison de vivre.

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Et ce n'est en fait qu'une fois assis dans les tribunes, en tête à tête avec lui que l'on fera vraiment connaissance.
Le chemin aura été, certes un peu long, plein d'embûches peut-être et de suspens.
Mais maintenant il fait noir, le spectacle peut commencer et le château livrer ses secrets...

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Deux heures plus tard faisant le chemin inverse, nous laisserons à la nuit le soin de veiller sur lui avec des promesses de retrouvailles.

30 juillet 2018

Chapelle Saint-Jean des Epesses

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En bordure de la rue De Lattre de Tassigny, tracée depuis le cadastre de 1839, cette rue se rétrécit tellement, que la municipalité envisageait vers 1963-1964 de démolir tout simplement la chapelle.
Cette chapelle, conçue sur plan rectangulaire comprend 3 travées identiques, présentant une longueur totale de 22,80 m environ sur une largeur de 8,90 m environ.
Chaque angle est épaulé par un contrefort en maçonnerie de granit flanqué en diagonale.
Les Origines du monument remontraient au XVème siècle si l'on en croit la généalogie manuscrite de la Maison du Puy du Fou.

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Jean, sire du Puy du Fou, avec Blanche Dauphine, son épouse, ont fait construire cette chapelle proche de l'Eglise paroissiale.
La première messe y fut chantée le jour de la fête de Saint Jean-Baptiste (24 Juin 1440).
Pourquoi faire un monument d'une telle importance (22,80 m X 8,90 m) si proche de l'Eglise paroissiale ?
On a beaucoup écrit à ce sujet, et parlé de monument votif ou de monument expiatoire...
Il semblerait plus vraisemblable de dire que l'on ait voulu agrandir un lieu de culte plus ancien et fort vénéré des gens depuis longtemps.

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Cette chapelle semble bien avoir été construite dans un cimetière, qui aurait été désaffecté pour cet usage.
En effet, les travaux exécutés sous le chœur en 1948 ont mis à jour une vingtaine de squelettes.
D'autre part, en creusant une tranchée (vers 1975) entre l'Eglise et la Chapelle St Jean, pour le chauffage, on a trouvé un squelette.
Il est tout à fait vraisemblable qu'il y ait eu un cimetière autour de l'Eglise paroissiale.
Ce cimetière a été transféré, à l'époque de la construction, sur l'emplacement actuel de la place du commerce, jusqu'en octobre 1843 (soit 400 ans d'existence) avant d'être implanté rue De Lattre de Tassigny, où il se trouve toujours actuellement.

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Pèlerinage, fête votive... on n'en connaît pas la destination exacte de ce monument.
Cette chapelle n'était pas fondée, c'est-à-dire n'avait pas de revenus propres.
Par contre, chacun des trois autels qui s'y trouvaient érigés étaient attachés à une ou plusieurs fondations confortablement dotées.
C'est ainsi qu'on note en 1470, un autel à Ste-Catherine.
Puis en 1560, un autel à Notre-Dame de Pitié, et à peu près à la même époque, un autel à Ste Barbe.
La visite canonique de 1679, par le Doyen de Saint-Laurent, nous apprend qu'elle est carrelée, blanchie, vitrée et voûtée par endroits, avec un grand autel de marbre, et deux autres qui sont dans la nef.
Avant la révolution, on y disait la messe régulièrement à l'un ou l'autre des 3 autels, parfois, elle a dû servir d'Eglise Paroissiale, lors de travaux de réfection de celle-ci, mais pas d'une manière habituelle.

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Après la révolution, il semble que la chapelle n'ait plus servi au culte.
Tout au long du XIXème siècle nous voyons les Evêques de Luçon insister dans leurs procès-verbaux de visite pour que cette chapelle soit utilisée pour le culte divin, qu'elle serve au moins pour les catéchismes, les réunions d'œuvre, etc.. mais rien n'y fit.
Au début du XXème siècle, cet édifice fut transformé en annexe de l'Eglise, pour servir de chaiserie, de dépôt de matériel et d'arrière sacristie.

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En 1930, pour des raisons de maintien de la jeunesse, elle fut transformée en salle de réunions et de spectacle, théâtre, cinéma, siège des scouts, etc..
En 1948, l'Abbé RENOU entreprend des travaux de déblaiement sous le choeur de la chapelle pour y installer des salles d'habillage pour les acteurs.
En 1963-1964, la commune envisage la destruction pure et simple de ce monument qu'elle considère comme strictement inutile et de surcroît gênant pour la circulation.
Le 9 Mars 1965, la chapelle est inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.

30 avril 2018

Le climat de la Vendée.

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Lorsque vous suivez le bulletin météo à la radio ou à la télévision, on remarque que la Vendée n'est pas logée à la même enseigne que les autres régions.
Très souvent traitée à part, "Pluies soutenues dans les Pays de la Loire, mais en Vendée, belles éclaircies après des brumes matinales...".

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C'est comme si elle ne faisait pas partie de cette région administrative dont on ne cite jamais les autres départements.
Mais Pourquoi ?

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Le climat de la Vendée est privilégié.
De type océanique, il peut être interprété comme "micro climat" ensoleillé de la façade Atlantique avec la Charente-Maritime.

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La Vendée, située très au sud du fleuve, ne fait pas partie du bassin hydrographique ligérien (bassin de la Loire), à la différence des quatre autres départements constitutifs.
De plus, la Vendée, située à égale distance du pôle Nord et de l'Equateur, bénéficie d'un climat doux et constant, à la différence des départements limitrophes, où les conditions climatiques sont plus marquées.
Les températures sont tempérées par un flux d'Ouest humide en hiver mais plus sec l'été.

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Les hivers y sont rarement rigoureux, les étés rarement caniculaires, même si les premiers sont plus rudes dans le haut Bocage et les seconds très chauds dans la plaine.
A cela s'ajoute le microclimat ensoleillé de la façade atlantique, qui vaut au littoral vendéen le surnom de "côte de lumière" en raison de son record de durée annuelle d'ensoleillement.

23 juillet 2018

LA LEGENDE D'HERBAUGES.*

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Dans le spectacle "Vikings" on entend :
"Oh je vous en supplie, faites sonner le tocsin, ouvrez votre chapelle, ouvrez votre donjon et ouvrez votre cœur.
Invoquez notre saint, car ils (les Vikings) ont quitté l’île très tôt dès ce matin.
Ils viennent par la Loire, et la Sèvre, et les Mauges !
Ramant sans perdre haleine dans toutes nos rivières, au pays de Tiffauges, de Pouzauges et d’Herbauges !
Aidez-nous à sauver notre Saint Philibert !"

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On connait les villages de Tiffauges, Pouzauges.
Mais la question reste… :
Où est le pays des Herbauges ?
HERBAUGES ne fut pas une ville, mais un Pagus, plus tard un immense Comté qui comprenait à peu près le territoire de l'actuel département de la Vendée.
Au siècle dernier, un enfant de Bazoges-en-Paillers, ISIDORE MASSE, nommé instituteur aux HERBIERS en 1819 et où il mourut en 1832, écrivit un ouvrage très romantique, intitulé "LA VENDEE POETIQUE ET PITTORESQUE".
Affabulateur né, il plaça la fameuse légende de la Ville d'HERBAUGES, ensevelie sous la malédiction de Saint MARTIN, dans les eaux de l'immense étang qui s'étendait du quartier des PIERRES.

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FORTES au PONT DE LA VILLE, et dans lequel on aurait trouvé, entre autres "une maison romaine de deux étages, avec son mobilier, son outillage, enfoncée dans la vase, intacte, sous le cataclysme Saint-Martinien" !
Isidore MASSE dans cet ouvrage récidive en situant la sépulture du mythique MERLIN L'ENCHANTEUR, le barde breton, aux alentours des HERBIERS, vers MALLIEVRE, LES EPESSES, sépulture qu'un de nos amis passionné de préhistoire s'acharna en vain, pendant de longues années à rechercher.
Avec cet autre faussaire de génie, Benjamin FILLON, Isidore MASSE aurait parfaitement convenu comme créateur de légendes vendéennes.
Cette légende de la ville engloutie d'HERBAUGES, qui semble copiée sur celle de SODOME et GOMORHE, vit le jour aux alentours du Xème siècle, fut transposée aux HERBIERS par Isidore Massé au cours du XIXème siècle et reprise plus tard par l'Abbé AILLERY dans ses Chroniques Paroissiales du Diocèse de Luçon.

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Ce qui est certain, c'est qu'après les ravages des envahisseurs Normands qui ruinèrent les Villas Herbretaises, et virent l'effondrement de l'Empire Romain, les Comtes du POITOU, vers la fin du IXème siècle, créèrent une nouvelle noblesse de chevalerie succédant à l'ancienne noblesse Gallo-Romaine, et placée par eux aux points stratégiques de leur immense Comté.
Les vicomtes de THOUARS se virent confier le territoire de l'actuel département de la Vendée, à l'exception du Talmondais.

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Sur les ruines de ces villas Herbretaises, ils placèrent des cadets de leur famille de Thouars, créant ainsi les châtellenies des HERBIERS, l'une à la COURT près du Pont de la Ville, l'autre à la ROCHETEMER.
De 956 à 1104, trois seigneurs du nom d'HERBERT ou ARBERT furent vicomtes de THOUARS, seigneurs de TIFFAUGES et MORTAGNE dont dépendaient les HERBIERS, et probablement un de ces HERBERT donna son nom à l'agglomération qui s'étendait de chaque côté du lac Herbretais, d'où le nom cité en plusieurs chartes de "VILLIS DE HERBERTIS", "VILLAS D'HERBERT".

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L'un d'eux, Arbert III de THOUARS, prit part à la première Croisade et mourut à JAFFA en 1104.
Les historiens, qui se penchèrent sur le passé Herbretais, nous disent qu'un seigneur des HERBIERS mourut à la première Croisade. 
C'est donc bien Herbert de THOUARS qui fut seigneur des HERBIERS et à l'origine du nom donné à l'agglomération, en remplacement du nom gallo-romain aujourd'hui oublié.
Il était frère de Geoffroy de THOUARS, seigneur de TIFFAUGES.

8 juin 2020

Les bouleversements révolutionnaires.*

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Les bouleversements révolutionnaires qui commencent en 1789 amènent en ce Bas-Poitou qui va devenir la Vendée, comme ailleurs, des espoirs, des déceptions et des conflits.
Les heurts entre les différents acquéreurs de bien nationaux dans les villes et dans les campagnes et autour de la constitution civile du Clergé, mais surtout la mort du roi, la déportation des prêtres légitimes puis l’annonce de la levée des 300.000 hommes en février et mars 1793 pour défendre la patrie en danger, déclenchent l’insurrection.
Ces événements, considérés comme la plus Grande Guerre civile des temps modernes, se déroulèrent en ce pays d’ouest qui s’appelle désormais dans l’Histoire : la Vendée Militaire.
A Beaupreau, la garde nationale tire sur la foule des réfractaires.
A Saint-Fulgent, à Machecoul, Brains, la Verrie et à Saint- Florent-le-Vieil, les jeunes gens refusent le tirage au sort qui doit les conduire aux frontières.
C’est de Saint-Florent-le-Vieil qu’une bande d’insurgés conduite par le voiturier du Pin-en-Mauges : Cathelineau, s’élance et prend Jallais, Chemillé, Cholet.
Partout, les paroisses se mobilisent ameutées par le tocsin, des troupes se forment, à Maulévrier, à la Gaubretière, à Vue, à Chanzeaux, à Challans, à l’Oie, et se donnent des chefs : le garde-chasse STOFFLET, SAPINAUD, BONCHAMPS, d’ELBEE et l’officier de marine Charette.

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Nous sommes le 16 mars 1793, les Mauges, le bocage, le marais breton, une partie de la Loire Inférieure sont sous les armes.
La Convention n’a pas encore réagi.
Il faudra la défaite des troupes commandées par le Général de Marcé, entre l’Oie et Saint-Vincent-Sterlanges pour que les Conventionnels comprennent qu’une véritable guerre est commencée sur la rive gauche de la Loire.
A partir de ce jour, elle s’appellera "la Guerre de Vendée".
La Convention décide de dépêcher les renforts dans les villes d’Angers, de Nantes et des Sables d’Olonne, qui n’ont pas pris part au soulèvement.
Mais, les brigands, comme les désignent les bulletins officiels, enhardis par leurs premiers succès, volent de victoire en victoire, en particulier dans les Mauges, à Chemillé, à Vihiers, à Coron.
C’est le moment où les paysans des Aubiers et des Echaubrognes nomment à leur tête Henri de La Rochejacquelein.
Dans le marais, la situation est plus indécise.
A Challans, à la Garnache, à Sallertaine.

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La République organise alors trois années pour lutter contre l’ennemi intérieur.
Plusieurs dizaines de milliers d’hommes pour mater la Vendée.
Sur le terrain cependant, les insurgés sont toujours victorieux : ils prennent Bressuire, puis le 5 mai 1793, la citadelle de Thouars que défend le Général Quetineau.
Parthenay est occupée le 13 mai ainsi que la Châtaigneraie.
La bataille pour Fontenay capitale du Bas-Poitou, réussit lors de la deuxième attaque le 25 mai et ouvre aux insurgés la porte des Deux-Sèvres et de la Charente.
Dans le nord du pays, Saumur tombe à son tour sous les coups de 30.000 Vendéens malgré la vaillance des officiers républicains qui défendent la ville : Berthier, futur Maréchal d’Empire et un jeune Lieutenant Marceau.

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Pour couronner cette victoire, on apprend qu’après des revers à Legé et à Noirmoutier, l’armée de Charette a finalement repris Machecoul.
Alors que le conseil supérieur de Châtillon administre le pays conquis, la troupe des Vendéens devenue la grande armée catholique et royale se donne Catherine comme généralissime.
Tout semble alors permis aux insurgés.
Les Vendéens auraient pu marcher sur Paris, mais les chefs tergiversent.
Ils hésitent à emmener loin de leur village des paysans qu’ils savent ne pouvoir tenir sous les armes plus de deux ou trois jours.
Après la prise de Saumur en effet, la grande armée se désagrège : l’époque des travaux agricoles approche. Ce sera le drame permanent de cette armée temporaire.
L’attaque de Nantes le 29 juin 1793 par les Vendéens constitue un tournant dans l’histoire de l’insurrection. Après s’être emparée d’Angers, l’armée vendéenne marche sur la ville avec l’espoir de recevoir, grâce à son port, l’aide de l’Angleterre.
L’armée de Charrette vient renforcer les divisions de Cathelineau, de d’Elbée et de Bonchamps.
En face, le général républicain Canclaux dispose d’une force de 12.000 hommes.
Sa résistance énergique et la mort de Cathelineau débande les troupes des insurgés qui se retirent.
Pendant l’été, les troupes républicaines de Westerman reconquièrent Bressuire et Châtillon.
Saumur, Angers, Ancenis sont réoccupées elles aussi.
Les Vendéens toutefois sont victorieux à Vihiers le 10 Juillet et aux Pont-de-Cé deux jours après.
Dans la plaine, l’armée vendéenne échoue à deux reprises devant Luçon.
Malgré les succès de septembre sous le commandement du nouveau généralissime d’Elbée, l’automne apparaît lourd de menaces.
En effet, le Gouvernement envoie 18.000 hommes de la garnison de Mayence qui vient de capituler.
Partis de Nantes, les Mayençais commandés par Kléber, expulsent Charette du Pays de Retz, envahissent le bocage, reprennent Montaigu et Clisson dans le but d’acculer les insurgés à la Sèvre.
Cependant, les Vendéens se ressaisissent et le 19 septembre 1793, les Républicains sont défaits à Torfou mais également à Saint-Fulgent et à Coron.
La Convention donne alors à ses troupes l’ordre de vaincre à tout prix avant le 20 Octobre.
De leur côté, les chefs vendéens s’opposent sur la conduite à tenir, à l’exception de Charette, ils décident finalement d’attaquer Cholet le 17 Octobre à l’aube.
La bataille de Cholet qui entraîne la destruction quasi complète de la ville est la plus importante des Guerres de Vendée.
Plus de 60.000 adversaires s’opposent au nord de la ville.

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Lescure et d’Elbée sont gravement blessés.
Bonchamps évacué mourant à Saint-Florent-le-Vieil, dans un geste de pardon, fait libérer 5.000 prisonniers.
La grande armée catholique et royale fuit vers la Loire, entraînant les populations du Haut Bocage et des Mauges.
Alors, commence ce que l’Histoire appelle "la Virée de Galerne" du nom d’un vent de Norois qui souffle dans le pays. Plus de 80.000 combattants, femmes et enfants réussissent à franchir le fleuve à Saint-Florent-le-Vieil.
Charette, lui, est resté dans son marais, persuadé que le combat outre Loire est une erreur stratégique.
Henri de La Rochejacquelein, troisième généralissime de la grande armée catholique et royale, décide de se diriger à travers l’Anjou et le Maine vers Granville pour attendre le secours des Anglais.
Plusieurs victoires jalonnent cette route, à Entrammes, à Château-Gontier où est blessé le général républicain Beaupuy, à Laval où les insurgés de Vendée font leur jonction avec les Chouans du Maine amenés par Jean Cottereau et ceux du Morbihan par Cadoudal.
Lescure succombe à ses blessures le 4 novembre peu avant Fougères.
Les troupes du Prince de Talmont enlèvent cependant la ville, puis Dol-de-Bretagne, mais les Vendéens échouent devant Granville le 14 novembre.
Le retour de la grande armée vendéenne est alors une longue suite de combats meurtriers par Fougères, Laval, la Flèche.
C’est une troupe épuisée qui met le siège sans succès devant Angers le 3 Décembre.
Les Vendéens se replient sur la Mans où, après avoir investi la ville, ils sont surpris par les troupes de Westerman, de Marceau et de Kléber.
On estime qu’ils furent environ 15.000 à périr au cours des combats.
Les rescapés se dirigent vers Ancenis, pourchassés, encerclés par les troupes républicaines, ils se font massacrer à Savenay.
Nous sommes le 23 décembre 1793. La Virée de Galerne est achevée.
Sur les 80.000 Vendéens qui, en octobre, avaient franchi la Loire, 5.000 seulement rentreront dans leur pays.

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La Convention, reprenant un plan de destruction proposé par Barère, décide de parachever l’anéantissement du pays insurgé par l’incendie des maisons et des récoltes et l’extermination des habitants.
Imaginées par la Général Turreau, les colonnes infernales détruisent tout sur leur passage.
Le Château du Puy-du-Fou, comme la plupart des propriétés du bocage vendéen, est brûlé en 1794.
Ces colonnes infernales sèment la terreur et commettent des atrocités, dont une des plus honteuses est sans doute le massacre des enfants des Lucs-sur-Boulogne.
Attisée par la haine la résistance continue.
La Rochejaquelein remporte plusieurs succès éphémères dans les Mauges et périt dans une escarmouche près de Nuaillé.
D’Elbée est fusillé à Noirmoutier.
De son côté, après avoir repris l’île au nom du roi dans l’hypothèse d’un débarquement anglais, Charrette et sa troupe sont poursuivis par le général Haxo qui trouve la mort le 20 mars aux Clouzeaux.
En avril 1794, Marigny, un des chefs vendéens accusé par ses pairs d’avoir favorisé la défaite de Chaudron-en-Mauges, est fusillé après un simulacre de jugement.
A Belleville-sur-Vie, Charette mène une guérilla permanente contre les colonnes républicaines.
La mésentente, puis la rupture avec Stofflet, ne favorise pas le développement de la rébellion.
La chute de Robespierre, l’impossibilité d’anéantir totalement la révolte par les armes, conduit la Convention à entamer des négociations avec Charette.
Celles-ci aboutissent au traité de La Jaunaye, aux portes de Nantes, qui est signé en février 1795.
Les Vendéens obtiennent :
- la liberté religieuse,
- l’amnistie pour tous ceux qui font acte de soumission,
- la restitution des biens confisqués,
- la suppression de la conscription,
- le paiement des bons signés par l’armée catholique et royale.
Ils reconnaissent se soumettre aux lois de la République.
Pour célébrer cette réconciliation, Charette, Sapinaud et leurs troupes défilent aux côtés de Canclaux dans la ville de Nantes en liesse.
Stofflet paraphe le 2 mai à Saint-Florent-le-Vieil le traité de paix. Parallèlement, le général Canclaux entame près de Rennes, à la Habillais, des pourparlers avec les chefs chouans de Normandie et de Bretagne.
Mais la mort de Louis XVII, le 8 juin 1795, la promesse du Comte d’Artois et des Anglais de débarquer des troupes en Vendée, l’agitation des campagnes née de la misère, la pression des chefs chouans, l’application restrictive des traités, en particulier en ce qui concerne les prêtres, relancent l’insurrection.
Stofflet et Charrette reprennent les armes avec l’espoir d’être bientôt commandés par un prince de la maison de France.
C’est à Quiberon que débarquent finalement les émigrés en juillet 1795.
Ils pensent que la Vendée est à bout de forces et qu’en Bretagne, la grande armée des Chouans favorisera la réussite de leur entreprise.
L’habileté tactique de Hoche, les erreurs accumulées par les chefs des émigrés, donne la victoire aux républicains.
Charette, qui tient encore sous les armes une nombreuse troupe appelle de tous ses vœux le débarquement du Comte d’Artois.
Celui-ci s’est installé à l’Ile d’Yeu le 2 octobre, mais repart bientôt en Angleterre.
Les Vendéens sont désormais seuls face au destin.
Hoche parvient à surprendre Stofflet qui est fusillé à Angers.
Après une fuite éperdue en compagnie de quelques fidèles, Charette est capturé par le Général Travot dans les bois de la Chabotterie et fusillé à Nantes le 29 mars 1796.
Hoche rentre à Paris en triomphateur.
Son nom sera associé à la pacification de la Vendée.
Les successeurs de Stofflet, d’Autichamp et de Suzannet résistent encore quelque temps.
La guérilla des chouans du Maine et de Normandie se poursuit également pendant plusieurs mois, mais pour la Vendée, la lutte est achevée.
La Grande Guerre de Vendée a fait, selon les estimations 200.000 à 300.000 morts parmi les insurgés et laisse un pays ruiné.
Des troubles renaissent en 1799 et pendant les cent jours.
En 1832, la Duchesse de Berry tente de soulever à nouveau le pays contre le régime du roi citoyen.
En vain… La Vendée sort enfin des quarante années les plus cruelles de son histoire.
Deux siècles après, les traces de ses événements sont encore présents dans les mémoires.

20 juin 2018

Le Bourg-Bérard *

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A proximité du château, il se forma très vite une agglomération, le Bourg-Bérard.
Le château d u Puy du Fou servit de refuge à la population en cas de danger.
Le personnel attaché au service d u château dut aussi venir grossir le chiffre de la population du Bourg.
Soldats et serviteurs ne pouvaient pas tous trouver place dans l'enceinte du château.
D'après des archives, le Bourg-Bérard existait en 1563, mais il n'aurait plus compris alors que cinq ou six maisons, dont l'une se dénommait l a "Maison Brumault", du nom, sans doute, de celui qui la fit construire et habitation d'un sénéchal ou officier du Puy du Fou.
Plus tard, en 1740, le Bourg-Bérard est également mentionné dans un aveu rendu par Maître Savart.

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Mais existait-il encore réellement dans son entier aux dates mentionnées.
Ceci dit, il y a bien eu un Bourg d'une certaine importance à cet endroit.
La tradition veut aussi qu'une importante foire annuelle se soit tenue à proximité.
Pendant cette foire, les marchands, venus un peu de tous les pays, se réunissaient à des dates fixes et y apportaient leurs marchandises en grande quantité.

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Les marchandises étaient le plus souvent des produits rares (à l'époque), des étoffes précieuses, des épices, dont on faisait alors le plus grand usage, le poivre en particulier, des parfums, des fourrures.
Ces grands rendez-vous du commerce duraient plusieurs semaines et les acheteurs y venaient par milliers.
Jongleurs et acrobates de tout genre dressaient leurs tréteaux près des boutiques des marchands et se produisaient dans mille tours de leur invention, pour le plus grand amusement des badauds.
Si l'étymologie de "bourg" offre relativement peu de difficultés, il n'en va pas de même du mot "Bérard".
Bérard (on trouve aussi les formes : Bérat, Bérac) est un mot d'origine germanique.
Ce mot pourrait signifier : "ours fort", mais Bérard pourrait être aussi un nom de famille.
Mais alors, qui est ce Bérard ?
Et pourquoi a-t-il donné son nom ou son prénom à l'agglomération blottie auprès du château du Puy du Fou ? 

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Etait-il le premier chef ou maître de l'endroit ?
A ce jour cela reste toujours un mystère.
Nous n'en savons rien !

26 janvier 2017

C'EST A JAMAIS *

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Les seigneurs du Puy du Fou avaient une devise.

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Devise laconique et demeurant assez énigmatique :
"C'EST A JAMAIS."

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Devise qui peut vouloir dire qu'une fois qu'ils ont adopté une ligne de conduite, les Puy du Fou ne s'en séparent pas et qu'il n'y a plus à y revenir, que c'est à jamais, enfin !

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Interprétée ainsi, cette devise conviendrait assez bien aux Puy du Fou, dont le trait distinctif paraît bien d'avoir toujours tenu, au cours des siècles, une ligne de conduite uniforme et inconditionnelle.

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Fidélité à Dieu (avec le symbole de l'eau du baptême) et au Roi (engagement au combat pour la liberté).

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Une fidélité dont ils ne se sont jamais séparés,

"C'est à jamais" !

13 février 2017

Château revenu du passé !!! *

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Quand on rentre dans le Grand Parc du Puy du Fou, on est frappé par l'aspect authentique des villages et bâtiments servant aux spectacles.
Bon nombre de visiteurs pensent que tout est fidèlement reconstitué.

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Mais au Puy du Fou, le château Renaissance ainsi que le Vieux château (Bal des Oiseaux Fantômes) sont des témoins venant tout droit d'un autre temps.

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Ces deux témoins de l'histoire ont retrouvés leurs places dans l'histoire, et dans le spectacle grâce au travail du Club Archéologique du Puy du Fou.

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Pendant plus de 10 ans, cette petite équipe va sonder, creuser, déblayer, analyser et enfin sauver ces vestiges du passé.

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Un vieux château médiéval, porté disparu depuis plus de 500 ans, inscrit sur aucune carte, était enfoui sous des tonnes d'éboulis, envahi par les ronces et la vermine et recouvert par un bois de châtaignier prolifique.

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La forêt envahissante dissimulait, en effet, presque tout, laissant cependant deviner, çà et là, des élévations importantes, des dépressions très marquées, qui donnaient à penser à des murailles écroulées, à des fossés à demi comblés.

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En contrebas, un maigre ruisseau s'étire dans un vaste lit de rivière, barré par une légère surélévation sans doute une chaussée moyenâgeuse retenant les eaux d'un petit étang, élément dissuasif complétant la défense d'une enceinte primitive ?...

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Ici le temps n'a plus d'âge...

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Pour le Club Archéologique du Puy du Fou, le plus beau résultat est, sans conteste, d'avoir découvert, mis au jour, consolidé et mis en valeur des ruines médiévales qui témoignent d'un habitat seigneurial, de faible envergure certes, mais utilisant toutes les ressources de la défense militaire de l'époque, dans un coin reculé de campagne, à l'abri d'un repli de terrain surélevé.

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Le résultat de ce travail a été récompensé en 1984 par l'obtention du Premier Prix au Concours Régional des Chantiers de Bénévoles, organisé par la Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites.

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Un autre résultat, et non des moindres, a été la contribution au classement de cette enceinte fortifiée comme Monument Historique, par arrêté en date du 31 août 1986.
Cette découverte est ainsi inscrite définitivement au patrimoine culturel de la France.

14 mai 2018

Dans la tour. *

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Continuons notre aventure archéologique au Puy du Fou par la découverte de la grande tour du vieux Château.
Cette grande tour est creuse, avec un diamètre intérieur de 3,15 m, et une épaisseur de mur d'une moyenne de 2,75 m, sauf au niveau de la partie plate (jonction du rempart), où l'épaisseur atteint 2,90 m.
Ce qui nous fait un diamètre moyen extérieur de 8,65 m.
Vidée entièrement sur une profondeur de 5,00 m, elle représente un volume total d'environ 39 m3.
La partie Est de la construction restante est plus élevée (d'un mètre environ) que la partie Ouest.

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Le lierre enlevé, l'arrondi de la tour est apparu nettement, avec un léger basculement de l'aplomb vers l'intérieur, et un trou correspondant à des arrachements de pierre un peu au-dessous du nivellement de la partie Ouest.
Les parties Sud et Nord présentent 2 passages en vis-à-vis, par lesquels les curieux accédaient au sommet de la tour.
A 5,85 m, se trouve le rocher de fondation.
Il n'y a aucune trace d'escalier sur tout le pourtour dégagé.
Vers le milieu de la tour, quatre pierres taillées, de belle dimension, tombées à l'intérieur auraient pu servir de "corbeau" à destination de poutres pour un éventuel plancher.

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Cette tour présente 2 niveaux d'occupation très caractéristiques : l'un très haut placé

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Le niveau 1 avec des fragments de poterie (15ème-16ème siècle), beaucoup d'ossements de petits animaux (lapin, jeune chien...), du charbon de bois, un couteau de table avec manche en corne riveté en cuivre (longueur 192 mm).
L'autre niveau d'occupation, tout au fond (niveau 5) a livré des suites de poterie permettant de reconstituer 2 cruches et un fond de vase (13ème-14ème).
Il y avait également des clous de charpente, du charbon de bois dont certains fragments faisaient 20 cm de long, 3 gros morceaux de ferraille oxydés (15 cm de long) non identifiables actuellement, et beaucoup d'ossements d'animaux (lapin, cerf, porc...).
Le niveau 2 était constitué par d'énormes pierres enchevêtrées avec un peu de terre dans les alvéoles, et quelques fragments de poterie du niveau supérieur qui s'étaient infiltrés.
Le niveau 3 est apparu plus tassé, avec des pierres moins grosses, beaucoup de fragments de tuiles, des clous de charpente, et de la terre granuleuse.
Le niveau 4 était essentiellement constitué par un lit de tuiles de 0,20 m, les unes d'un rouge très vif, d'autres roses pâle ou ocre.
Certaines avaient dû subir l'action de l'incendie, car elles paraissaient recuites, avec des reflets irisés... Certains fragments étaient très lisses, et d'autres très poreux...
Quelques- unes sont presque entières.
Le niveau 5, tout à fait au fond de la tour, dans un niveau d'occupation caractéristique, avec clous de charpente, charbon de bois assez important, gros ossements d'animaux, de nombreux tessons sont apparus, appartenant à 3 poteries différentes, dont 2 sont pratiquement complètes
Le niveau 6 est un mélange de terre battue et de roche granitique en décomposition.
Quelques inclusions de charbon de bois en tous petits fragments.
Le niveau 7 est le rocher de fondation qui forme une sorte de cuvette au centre.

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Le mobilier :
D'abord les nombreuses tuiles découvertes nous indiquent que l'ensemble était couvert en tuiles creuses, puisque nous les trouvons partout, et pratiquement à tous les niveaux.
Il s'agit toujours de tuiles creuses, ou tuiles canal, dites "en tige de botte", de couleur rouge la plupart du temps.
Ce mode de couverture est très ancien.
Les romains utilisaient déjà cette tuile creuse (imbrex), en même temps que la tuile plate à rebord (tegula).
L'utilisation de tuiles creuses indique toujours une toiture (et donc une charpente...) à faible pente, en général inférieure à 30".
Nous datons celles-ci de la dernière phase d'utilisation de l'édifice, c'est-à-dire fin du 14ème début du 15ème siècle.
Elles sont très frustes et rugueuses.
Le niveau 5, avec 3 poteries, apparaît comme normal, et la première analyse nous fait penser au 13ème- 14ème.

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CONCLUSION :
L'intérieur dégagé de cette grande tour n'était sans doute pas habitable, puisqu'il n'y a aucune trace d'escalier, et que, par ailleurs, le diamètre intérieur est bien trop faible.
Il faut donc exclure l'hypothèse d'un donjon, et garder plutôt celle d'une tour de guet.
On devait quand même pouvoir descendre dans cette tour, sans doute au moyen d'une échelle...
La présence d'un niveau d'occupation, au fond, ainsi que les 2 parties du squelette de cerf, déposées dans l'excavation tout au fond (comme dans un garde-manger) donnent à penser que le fond de cette tour était utilisé.

26 mars 2018

De la Préhistoire au Vieux château. *

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Pendant les fouilles, le Club Archéologique du Puy du Fou pensait que ses recherches et ses décourvertes auraient été concentrées sur l'époque médiévale.
Or, un certain nombre de vestiges préhistoriques ont été découverts antérieur au Moyen-âge.
Les découvertes sont :
Une centaine de pièces, exclusivement lithiques (pierre transformés intentionnellement par les humains).
Ces pièces taillées montrent l'existence d'un minimum de deux occupations préhistoriques distantes de plusieurs millénaires.
La plus ancienne semble être du Mésolithique (10.000 à 5.000 av. J.C.).
On désigne ainsi, en Europe occidentale, la période qui suivit la fin des civilisations de grande chasse.
Le gibier, les troupeaux de rennes, ayant déserté nos régions devenues tempérées, consécutivement au réchauffement climatique survenu il y a une douzaine de milliers d'années.

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Les mœurs cynégétiques (Qui concernent la chasse) des hommes s'accommodèrent de compléments alimentaires divers obtenus par collecte.
Les végétaux prirent ainsi une part grandissante dans les menus d'alors, tandis que des proies jadis délaissées, comme les mollusques, offraient un appoint recherché en protéines animales.
La deuxième occupation du site correspond à la transition entre le Néolithique et les Ages des Métaux.
Le Néolithique, qui suit le Mésolithique, a vu les hommes se sédentariser et passer du stade de prédateur à celui de producteur par l'agriculture et l'élevage.
La liste des progrès accomplis dès cette époque est considérable.

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En fouille, ce qui saute aux yeux c'est la présence de la céramique, fragile car non tournée et souvent mal cuite, donc abondante dans les niveaux de cette époque, ainsi que la présence d'outils en pierre polie.
Les vestiges retrouvés au château médiéval, que l'on peut situer vers le milieu du troisième millénaire avant Jésus-Christ, sont contemporains des Cultures à vases campaniformes, ainsi dénommées en raison de la forme caractéristique, en cloche ("campana"), de leurs gobelets en céramique.
Ces premiers métallurgistes qui travaillent le cuivre et l'or inaugurent chez nous les Ages des Métaux par le Chalcolithique, même si certains menus objets métalliques circulaient déjà timidement à la fin du Néolithique.
Sur le site du Vieux château ont été retrouvés des objets pouvant appartenir à cette époque comme : des pointes de flèches à ailerons et pédoncule, une lame retouchée, des grattoirs, un nucleus sur galet de silex présentant les stigmates typiques d'un débitage au percuteur dur (pierre) sur une enclume, probablement de pierre.

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Le matériau lithique (ensemble d'objets en pierre transformés intentionnellement par les humains) utilisé par les préhistoriques au Puy-du-Fou est composé de silex provenant essentiellement de galets roulés, de quartzite fin venant très probablement de Montbert, près Geneston (Loire-Atlantique), ainsi que de phtanite, roche locale de qualité très variable, ressemblant à du jaspe.
Il est à souligner que les préhistoriques ne disposaient pas de gisements de silex autres que les galets d'alluvion, en Vendée.

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