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21 décembre 2017

Légende de Noël (Ne pas déranger les bêtes)

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Les anciens vous le diront :
autrefois il valait mieux ne pas pénétrer dans les étables pendant la nuit de Noël surtout à l'approche de minuit.
Vieille croyance encore vivante dans la contrée jusqu'au milieu du siècle.
La légende qui va suivre a été, comment c'est souvent le cas, fortement moralisée.
En effet au siècle dernier, les autorités religieuses s'efforçaient de "christianiser" les anciennes superstitions. Le récit pouvait impressionner.
Il avait pour buts d'inciter les paroissiens à respecter la religion et de leur faire songer au salut de leur âme.
La veillée de Noël débutait dans chaque famille par la mise en place et la bénédiction de la "cosse de Nô" (bûche de Noël) suivant un cérémonial traditionnel.

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La bûche allumée, les grandes personnes se préparaient à veiller, tandis que les enfants, leur prière faite, s'en allaient dormir mais non sans avoir auparavant apporté au coin de l'âtre, leurs petits souliers bien cirés.
Quand le petit Jésus descendrait par le trou noir, il ne manquerait pas de les voir et de les remplir de bonnes choses.
Leur maman leur avait répété cela bien des fois, ils pouvaient dormir et rêver de trésors merveilleux.
De trésors justement il n'en était guère dans les masures de paysans !
Aussi, même à la veille de Noël, on travaillait.

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Les femmes tricotaient ou filaient la laine et la filasse, soit à la quenouille, soit au rouet.
Dans les maisons les plus nombreuses et spécialement au bourg, les hommes jouaient aux cartes en buvant quelques verres de vin du pays.

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Au cours de ces veillées, l'on savourait la douce chaleur que dégageait la grosse bûche rongée par la flamme.
Les vieux rêvaient des noëls de leur jeunesse et s'abandonnaient à évoquer leurs souvenirs que tous écoutaient religieusement.

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Les vieux racontaient que jamais le maître de maison ne se couchait sans avoir fait sa ronde aux étables.
Mais le soir de Noël, au lieu de la faire en fin de veillée, il la faisait au début.
En effet, il ne fallait pas déranger les bêtes la nuit de Noël, car elles ont reçu du créateur le privilège de parler et même de prier en ce moment sacré.
Un paysan s'entêta à vouloir visiter son étable une nuit de Noël.

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A peine eut-il fait quelques pas dans le bâtiment qu'il entendit une voix profonde :
"Qué-t-au qui f'rons demain ?"
disait un des grands bœufs couché.
Son compagnon répondit sourdement :
"I irons charrier dau bois pour faire le cercueil de not ' maitre".
Le fermier sentit son sang se glacer.
Il rentra précipitamment à la maison, et quelques jours plus tard il mourut !
Les vieux ajoutaient même qu'au Sanctus de la messe de minuit, le bétail se mettait à genoux et priait.
Un gars ne voulait pas croire à ces légendes.

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Pénétrant dans son étable comme sonnait le Sanctus, il avisa un bœuf immobile qui semblait oublier de ruminer.
Le gars lui donna un coup de pied :
"Dors-tu Maréchau ?"
Le boeuf :
"Non je prie et toi tu t'en vas demain pour avoir tué ma prière".

26 décembre 2016

Tradition de Noel

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Le mot "Noël"vient du latin "Natalis" signifiant "la naissance".
A moins que ce ne soit une abréviation d'Emmanuel, un des prénoms de Jésus, qui signifie :
"Dieu est avec nous ".
C'est au IVème siècle que la date du 25 Décembre fut définitivement fixée pour célébrer la naissance du Christ... même si cela ne correspondait pas exactement à la vérité historique.
Pourquoi ce choix du 25 Décembre pour honorer la mémoire du Christ ?
Les Chrétiens suivirent l'exemple des Romains qui avaient l'habitude de célébrer l'anniversaire de la naissance de leurs chefs ou de leurs grands personnages, même après leur mort.
Le jour de la fête ne coïncidant que rarement avec la date exacte de la naissance.
Sans doute cette date fut-elle choisie car les Romains fêtaient, ce jour-là, de nombreux grands hommes.

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L'arbre de Noël, le sapin, a remplacé le chêne où les druides allaient, le 25 Décembre (jour le plus court de l'année) cueillir le gui.
D'origine nordique et germanique, il a conquis sa place dans le monde entier depuis cent ans. Il est parfois remplacé par des arbres plus en accord avec le climat : le bananier en Afrique Noire, le cactus à Porto-Rico.
D'où vient la tradition de la buche de Noël. Bûche de chêne, de charme, ou d'orme, elle était choisie avec soin.

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C'était le soir de Noël, avant de partir pour la messe de minuit, qu'on allumait la bûche.
Elle devait brûler pendant tout l'Octave de Noël, soit jusqu'à l'Epiphanie.
La bûche brûlait pour la protection des récoltes et on la tisonnait pour la faire étinceler.
Plus il jaillirait d'étincelles, meilleure serait la moisson.

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Pour le nouvel An, c'est en 1564 qu'un Edit de Charles IX fixa au 1er Janvier, le début de l'année.
Auparavant, la date variait d'une région à l'autre, d'une année à l'autre ainsi, à Paris, on fêtait l'avènement de l'année nouvelle, le ler mars !
De nombreux dictons, remontant aux siècles passés, expliquent peut-être certaines de nos pratiques actuelles.
Avoir les poches et les placards vides la veille du Nouvel An annonçait la pauvreté pour une année.
Voilà pourquoi, sans doute, les victuailles s'entassent la nuit de la Saint-Sylvestre !

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Pour attirer la chance sur soi, il fallait vider le fond des bouteilles.
Ce n'était pas grave autrefois, les chevaux ne connaissaient-ils pas le chemin de l'écurie ?
Mais, aujourd'hui ?
Sachez aussi que si le premier homme qui franchit le seuil de votre maison, après minuit, a les cheveux noirs, une année de bonheur vous attend.
Alors choisissez bien vos invités !

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Le 1er Janvier.
C'est la tradition d'envoyer des vœux de bonheur et de santé pour l'année nouvelle.
Cette tradition semble venue du Moyen-âge.
En effet, les religieux et religieuses de certains Ordres n'avaient le droit d'écrire à leur famille que ce jour-là et bien-sûr, ils adressaient aux êtres chers leur bénédiction et des souhaits de félicité.

22 février 2016

"VENDEENS et CHOUANS" sont confondus.

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Les mots "VENDEENS et CHOUANS" sont souvent confondus.
Ils désignent, des réalités historiques proches : les ruraux révoltés contre le gouvernement révolutionnaire dans les années 1793-1799.
La confusion est d'autant facile que le soubresaut de la Guerre de Vendée en 1799 s'apparente à la chouannerie.
Et pourtant, le grand soulèvement populaire vendéen de 1793 ne saurait en aucun cas être assimilé à la chouannerie.
Il ne faut pas confondre les Chouans et les Vendéens.

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Si leurs objectifs les rapprochent, leurs histoires, tactiques, alliances, alliances et images sont très différentes.
Leurs objectifs les rapprochent.
Refus des nouvelles règles administratives et fiscales imposées après 1791.
Refus de partir aux frontières défendre la Révolution, et volonté de défendre leur foi.
Leurs histoires les différencient.
Les Vendéens désignent tous les combattants du sud de la Loire.

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Le mot leur a été appliqué par la Convention après la bataille du 19 mars 1793, quand la formule : "Guerre de la Vendée et des départements circonvoisins" a commencé à être employée.
Les chouans renvoient aux combattants du nord de la Loire.
Le mot vient du surnom donné aux frères Cottereau et surtout au plus célèbre : Jean, dit Jean Chouan qui dans la région de Mayenne, à la limite de l'Ille-et-Vilaine et de la Mayenne étaient des faux-Saulnier (fabriquant et vendeur de sel en fraude) célèbres et redoutés avant la Révolution.
Jean Chouan, meurtrier absous, déserteur par hasard, se retrouve au moment de la Révolution dans la clandestinité.
Il va rejoindre les conspirateurs royalistes (Armand Tuffin de La Rouërie 1751-1793) en 1792.
Il réapparait au passage des Vendéens marchant vers Granville.
Ensuite il conduira une guérilla dans sa région, jusqu'à sa mort en juillet 1794.
Le mot chouan a été donné par extension à tous les Bretons qui, battus en 1793, entrent à nouveau en guerre en 1794 et ce, jusqu'en 1799.
Leurs tactiques sont forcément différentes.

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Les Vendéens de 1793 ont pu composer de formidables armées, de plusieurs dizaines de milliers d'hommes.
Les chouans, réprimés très violemment, dès 1793, n'ont jamais pu contrôler leur région.
Ils n'ont jamais pu se rendre maître des "patriotes" restés sur place.
La chouannerie est une "peau de léopard" (villages chouans proches des bourgs bleus).
La guerre des Vendéens en 1793 a pu être une série de grands "chocs".
La guerre des chouans est une guerre d'embuscades et de coups de main.

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Les Vendéens ont pris des villes (Angers, Saumur, Fontenay).
Les chouans n'ont pu que paralyser les communications.
Leurs alliances sont différentes.
Les Vendéens ont été organisés en armées catholiques et royales dès 1793.
Des hiérarchies ont été mises en place avec des généralissimes successifs.
Les chouans sont restés un ensemble inorganisé de bandes largement indépendantes.
Localement, chaque bande est demeurée sous le contrôle du chef qu'elle s'était donnée.

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Dans ses Mémoires, Turreau a distingué soigneusement chouans et Vendéens.
Leurs images sont donc très différentes.
Les Vendéens apparaissent comme des soldats dévoués à la cause catholique et royale, et sont disciplinés (même dans le Pays de Retz) par rapport aux bandes de chouans, qui sont très indépendantes et qui mêlent les actions de droit commun aux attaques plus stratégiques.
A partir de 1797, les assassinats et les coups de main individuels donnent une mauvaise image des chouans.
Le résultat sera qu'au XIXe siècle, les chouans inquièteront beaucoup les autorités de la monarchie restaurée.

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La confusion entre Vendéens et Chouans commença vraiment après 1832.
La duchesse de Berry est venue en Vendée, mais tout l'Ouest s'est soulevé pour elle (jusqu'en Normandie).
Le mot chouan commence à devenir un titre de gloire.
La littérature, l'art s'emparent des guerres de l'Ouest.
L'insurgé, est souvent présenté dans la Bretagne sauvage et exotique (Balzac : les Chouans, ou Hugo : 93).
La peinture popularise le personnage du chouan, dangereux et rustique.
La confusion devient systématique après 1880, avec les luttes politiques de l'IIIème République.
Les notabilités royalistes de Vendée se disent chouannes avec fierté.

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Toute la France se met à employer "Chouan" pour "Vendéen".
Dans l'opinion courante, même après la ne guerre mondiale, la confusion est entretenue.
Il est plus facile de continuer à employer un terme générique que de viser précisément un sens.
L'image du Vendéen faisait aussi sans doute un peu trop "paysan" et le chouan gardait sans doute une image plus "romantique".
Voici en quelques mots les différences entre Chouans et Vendéens.

23 janvier 2016

Le Dernier Panache.*

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En 2016, le voyage dans le temps continue avec "Le Dernier Panache", la plus grande création originale de l’histoire du Puy du Fou !
Jamais le Puy du Fou n’avait vu aussi grand !
En 2016, une salle de spectacle incroyable sort de terre pour donner naissance à la nouvelle création originale du Puy du Fou :
Le Dernier Panache !

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Suivez le destin glorieux d’un officier de marine Français, héros de la Guerre d’Indépendance Américaine, dont la vie va basculer en 1793 dans un ultime combat pour la liberté !
Un grand spectacle haletant, épique et émouvant servi par une mise en scène unique au monde !

22 octobre 2018

Forte senteur des raisins

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La forte senteur des raisins embaumait le village.
Le soleil, si longtemps attendu, avait brusquement donné aux grappes une belle couleur dorée.
Sur le chemin des vignes, s'allongeait une file de charrettes où les femmes et filles s'entassaient en riant.
Les hommes allaient à pied, guidant les bêtes.
Jamais travail n'avait tant ressemblé à une fête.
Entre les dures moissons du mois d'août et le repos attendu de l'hiver, les vendanges venaient récompenser tous les efforts, toutes les heures passées à piocher la terre, à transplanter les ceps, à charrier la vase de la rivière pour engraisser le terrain, à tailler, à greffer, à arracher les mauvaise herbes.

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Toutes les familles s'étaient donné rendez-vous.
Les vendanges étaient une œuvre collective.
Les filles, assises dans les tonneaux vides, chantaient.
Les garçons pensaient déjà aux danses qui clôtureraient la fête.
On pourrait serrer sa promise, l'embrasser dans l'enivrement de l'odeur du raisin pressé.
Et le ballet commença, mené par les femmes.
Pliées en deux, la tête en bas, elles coupaient à la serpe les grappes qu'elles jetaient dans leurs paniers.
On ne voyait que l'ondoiement rythmé des longues jupes brunes.
Les hommes vidaient les paniers dans les hottes qu'ils transportaient dans les barriques.
Quand tous les tonneaux d'une charrette étaient pleins, on les vidait dans la cuve du pressoir et la chaîne reprenait.

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A chaque passage, Jacques, le fils aîné des Maupillier qui approchait de ses dix-sept ans, s'arrangeait pour frôler la petit Marie.
Marie rougissait un peu, le gaillard lui plaisait bien !
Au pressoir du château, les garçons les plus jeunes, entièrement nus, foulaient depuis le matin, sans désarmer, sous l'œil vigilant de l'intendant.
Il ne s'agissait pas de perdre une goutte du précieux liquide.
Le marc qu'on débarrassait en un tas tiède au milieu de la cour, répandait une odeur forte qui aurait suffi à saouler tout le monde.
Quant au gros Guillaume, il ne s'était pas contenté de l'odeur.
Les oreilles écarlates, il ricanait en dodelinant de la tête.
On avait dû le caler contre un mur du pressoir pour l'empêcher de s'écrouler !

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A la fin de la journée, trois énormes tonneaux avaient été remplis et l'ouvrage terminé, on songea à la détente.
Les tables dressées attendaient les vendangeurs.
On s'y pressait en riant, épuisé et affamé.
Le seigneur avait bien fait les choses.
D'énormes pains à la croûte dorée s'allongeaient à côté des pièces de bœuf, de porc et des fromages.
Leurs senteurs se mêlaient au parfum ambré de la mère-goutte dont on avait réservé une petite barrique.
Les gobelets de bois se cognaient en chœur pour célébrer la récolte qui était si belle.
Dans l'euphorie générale, Jacques embrassa la joue de Marie qui ne se défendit pas.
Les vieux commencèrent à chanter de vieilles fredaines, les jeunes se mirent à danser.

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La fête se termina bien tard et beaucoup ne regagnèrent pas leur lit cette nuit-là, endormis qu'ils étaient sur les tables de bois, la tête dans les bras.

19 novembre 2018

Patrimoine.... Météorologique

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Chaque jour, avec les journaux, la radio, la télé, les prévisions du temps sont données sans aucun effort de recherche de votre part.
Autrefois, dans le labeur quotidien du paysan, le lever et le coucher du soleil, les quartiers de lune, les fêtes et les périodes du calendrier, tenaient une place importante, particulièrement dans les semailles et les récoltes, dans l'abattage du bois.
Ainsi, de tout temps, nos ancêtres ont-ils consulté la voute céleste, les astres, les nuages, le vent ….

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De ces observations, ils nous ont transmis des dictons où se mêlent les croyances, le charme et la poésie.
"Noël au balcon, Pâques aux tisons".
Une autre fête venait un peu plus tard confirmer le froid de l'hiver :
"Lorsque la chandeleur est claire, l'hiver vient par derrière".
Une semaine attendue était la semaine sainte.
On ne comptait pas sur un temps très clément pendant quelques jours et le dimanche des rameaux, le vent qui soufflait pendant la procession était le vent dominant de l'année.
Les rogations (les trois jours avant l'ascension) annonçaient le temps des principales récoltes de l'année.

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Le temps du premier jour était celui de la fenaison, le deuxième jour celui de la moisson et le troisième celui des vendanges.
Pas question de manger des cerises quand il avait plu à la Saint-Georges.
Savez-vous que la pluie de la petite Saint-Jean (6 mai) annonçait la pluie de la Saint-Jean (24 juin) et que les récoltes étaient souvent compromises ?
Certaines observations journalières rassuraient le paysan qui devait se rendre à son travail.
Ainsi, le soir, dans le ciel, le halo de la lune annonçait la pluie selon qu'il était "auprès" ou au loin".

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Le matin, le laboureur se demandait s'il pouvait se rendre à son travail.
"Pluie du matin n'arrête pas le laboureur en chemin..."
Ou encore
"Brouillard dans la vallée, va travailler…."
Peut-être douterez-vous, quand on vous dira :
"S'il pleut à la Saint-Médard, il pleut quarante jour plus tard…."
A moins que
"Saint Barnabé, vienne tout effacer…"

Jacques Maupillier (garde)

23 novembre 2016

Le chant des marais

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Mon petit, c’est la guerre qui recommence, la débâcle, les familles qui courent sous les bombes....

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Ce sont les enfants des Ardennes, ils ont tout perdu tu sais.

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Aller va les accueillir

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"Ô terre de détresse où nous devons sans cesse piocher, piocher".

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J’écris ton nom : Liberté

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Loin dans l'infini s'étendent.
De grands prés marécageux
Pas un seul oiseau ne chante
Sur les arbres secs et creux
Refrain
Oh! Terre de détresse
Où nous devons sans cesse Piocher.
Dans ce camp morne et sauvage
Entouré d'un mur de fer
Il nous semble vivre en cage
Au milieu d'un grand désert.
Au refrain
Bruit des pas et bruit des armes
Sentinelles jours et nuits
Et du sang, des cris, des larmes
La mort pour celui qui fuit.
Au refrain
Mais un jour dans notre vie
Le printemps refleurira
Liberté, Liberté chérie
Je dirai: Tu es à moi.
Dernier refrain
Oh! Terre enfin libre
Où nous pourrons revivre (bis)
Aimer - Aimer

30 décembre 2016

Naissance des Epesses (Vendée).*

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Lors de la formation de la Terre, et durant des millénaires, notre globe fut un magma informe d'eau et de terre, surtout d'eau, seuls quelques sommets émergeaient, comme le Mont des Alouettes, le Mont-Mercure, le Puy-Crapaud, et aux Epesses, la Butte du Moulin, qui est à environ 255 mètres au-dessus du niveau de la mer.

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Puis les eaux se retirant, vint le premier homme, il y a de cela environ deux millions d'années.
Et après plusieurs périodes de glaciation, par suite du plissement du sol, la région prit peu à peu sa forme actuelle.

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Ces premiers hommes se fixèrent vers Mallièvre, Saint-Laurent, Mortagne, Tiffauges et aussi les Epesses.
Comme l'eau était nécessaire à leur survie, ce fut sur les bords de cette rivière de vie "LA SEVRE" qui borde une prairie des Epesses, qu'ils construisirent leurs premières habitations.
On en retrouve les traces dans la plupart des replis de cette rivière.
Puis, entre un million et cinq cent mille ans, ils découvrent le Feu.

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Ce fut la grande découverte de la Préhistoire, qui modifia radicalement leur mode de vie.
De nomades, ils devinrent sédentaires et de chasseurs, agriculteurs.
Ensuite, environ dix mille ans avant Jésus-Christ, ils creusèrent leurs premières habitations souterraines, les Souterrains-Refuges.
Aux Epesses on en a trouvé au village du Coudrais, et sous la maison Saint-Jean, près de la chapelle de ce nom.
De six mille à deux mille cinq cents ans avant notre ère, ce fut la grande révolution agricole qui fit des chasseurs de la pierre polie, les premiers agriculteurs.

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Ils construisirent leurs premières huttes de bois et de torchis, aux toits de paille.
Ils apprirent à vivre en communauté, ce fut alors l'apparition de leurs premières agglomérations, bien modestes, telles les Epesses et le Bourg-Bérart.

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Toutes deux situées en bordure de ces pistes préhistoriques, devinrent chemins gaulois, plus tard voies romaines et en notre XXème siècle, toujours aux mêmes endroits, chemins vicinaux et départementaux.

27 mars 2017

La chapelle Saint-Jean des Epesses

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Au Epesses, à côté de l'église Notre-Dame, se trouve la chapelle Saint-Jean.
Cette petite construction rectangulaire à nef unique de trois travées, couverte de voûte d'ogives.
Edifiée dans le premier cimetière près de l'église paroissiale, elle porte au dessus de l'entrée un blason aux armes du Puy du Fou.

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Elle aurait été construite au alentour de 1400 et bénite vers 1440 (sans preuves), du vivant de Guy II (1375-1453), dont les armoiries ornent la porte d'entrée.
Le culte de Saint Jean était très répandu au Moyen-âge.

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Un aveu fait à Rochetemer, en les Herbiers, le 2 novembre 1563 par René du Puy-du-Fou il est fait mention de quatre foires des Epesses, dont trois aux Fêtes de Saint Jean.
Ces foires devaient être fort anciennes, peut-être même avaient-elles succédé à celles qui se tenaient autrefois au Bourg-Bérart.

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Cette Chapelle Saint Jean fut désaffectée à la Révolution vendue comme "Bien National" et achetée par le notaire Gabriel-Vincent Chenuau.

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Elle servit même à emprisonner bon nombre d'habitants des Epesses qui avaient le malheur de ne pas penser comme le maître du moment et furent envoyés par lui aux fusillages révolutionnaires.

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Désaffectée, elle a servi de salle de théâtre, puis de cinéma, et même de foyer de jeunes.
Lors de fouilles en 1986, on y a trouvé des moules de cloches.
Elle accueille désormais des expositions temporaires pendant la période estivale.

27 février 2017

L'église Notre Dame des Epesses

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La première église des Epesses fut celle du Prieuré remplaçant la villa gallo-romaine.
Construite d'abord en bois comme toutes les chapelles primitives, puis après l'an mille, en pierre, au milieu du vaste lieu d'asile inviolable qu'était alors le cimetière, à l'emplacement de l'église actuelle.

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Dès 884, certains textes parlent d'une église Santa Maria de Spissis, ("Epines" – "fourrés") mais le plus vieux document concernant cette église placée sous le vocable de Notre-Dame, date de 1103.

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Elle y est citée comme relevant de l'abbaye de VEZELAY, ce qui ne veut pas dire qu'elle fut fondée par les moines de cette Abbaye, mais plus vraisemblablement par les seigneurs du PUY DU FOU, qui étaient seigneurs de la paroisse des EPESSES sans doute donnée par eux à cette Abbaye Bourguignonne.

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L'église romane qui existait en 1103, fut remplacée au 15ème siècle par l'église actuelle.
Cette très belle église à trois nefs possède une particularité qui n'est pas rare dans les églises de cette époque.

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Les haut-parleurs d'aujourd'hui n'existant pas, on noyait dans la maçonnerie de la voûte, l'ouverture tournée vers le bas, des vases acoustiques en terre cuite, sortes de vases de résonnance qui répercutaient les sons, ce qui fait que dans certaines églises anciennes, on a une acoustique remarquable.

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Le chœur et le portail sont plus récents, et furent reconstruits par les seigneurs de la paroisse.
On dit que la première messe chantée fut célébrée le jour de la St Jean Baptiste, le 24 juin 1440.
Des fouilles ont aussi révélé en sous sol les restes d'une fonderie de cloches.

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Le portail en 1620 par René Il du Puy du Fou, et vers 1635, une magnifique crypte sépulcrale, en forme de croix, construite en dehors de l'église du 15ème siècle, et dans laquelle plusieurs seigneurs du Puy du Fou furent enterrés.

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Au début de la révolution, il paraît que la porte du tabernacle en or, fut cachée sous le dallage de l'église et jamais retrouvée.
Au moment de la reprise du culte, au début de l'Empire, le curé des Epesses fit faire une porte en bois sculpté pour ce tabernacle.

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On raconte qu'en 1794, les soldats républicains de la garnison de Cholet, cantonnés aux Epesses sous les ordres de Baron, ami du notaire Gabriel-Vincent Chenuau (1755-1821), de triste mémoire, brisèrent trois cercueils de plomb qui renfermaient les restes des seigneurs.
Le plomb fut emporté et, les squelettes jetés dans un coin où ils restèrent jusque vers 1815.
En 1946, l'abbé Deriez curé des Epesses les réunit dans le tombeau qui se trouve dans cette crypte.

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Au-dessus de cette crypte, René Il du Puy du Fou construisit le chœur actuel et deux chapelles latérales.
Il voûta le chœur avec des caissons de granit qui avaient été mis en réserve pour la reconstruction de l'aile droite du Puy du Fou.
Ils sont semblables à ceux du grand escalier et de la chapelle.

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Et vers 1650, le nouveau seigneur du Puy du Fou, Claude de Boylesve (1611-1673) fit construire le très beau retable, un des plus beaux de Vendée (classé par les Beaux-Arts) qui orne le chœur.
De chaque côté du motif central figurent les bustes du constructeur et de son épouse Louise Ogier (1615 -1657), surmontant leurs armoiries.
C'est en 1946 que l'on redonna une sépulture décente à Claude de Boyslesve, propriétaire du château du Puy du Fou en 1959 et à sa femme.

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A son coté se trouve la chapelle Saint-Jean..... On en parlera prochainement.

3 février 2017

Histoire Puy du Fou (2)

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Les descendants de Renaud du Puy du Fou, bataillèrent au service du Roi de France ou du comte du Poitou, leur suzerain.
Entre temps, pour acquérir une certaine importance parmi cette noblesse du Moyen Age, ils se marièrent avec les filles des grandes familles du Bas-Poitou tels que :
Les "Parthenay l'Archevêque seigneurs de Mouchamps",
Les "de Vivonne de la Châtaigneraie",
Les "d'Albret de Béarn",
Les "d'Amboise".

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Certains d'entre eux furent chambellans du Roi de France.
Et pendant la Guerre de Cent Ans, Guy II du Puy du Fou se battant aux côtés du Roi de France, les Anglais pour se venger de lui, prirent et démolirent ce château du Puy du Fou.

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Ce fut vers 1421.
Pour le récompenser de sa fidélité, le Roi de France, Charles VII, l'autorisa en 1432, à faire reconstruire son château du Puy du Fou.

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Ce fut le quatrième, mais construit sur un autre emplacement.
Celui où se trouve le château Renaissance actuel.
Ce fut encore un château féodal, avec tours, donjon, pont-levis et autres moyens de défense.
Mais un siècle plus tard, ces lourdes demeures féodales ne sont plus de mode.
Nous entrons dans la renaissance.
Le descendant de Guy II du Puy du Fou, François II, à la tête d'une grosse fortune, ayant servi en Italie, s'enthousiasma pour les chefs-d'œuvre construits par les architectes italiens.
C'était la Renaissance dans toute sa splendeur.
François II du Puy du Fou, émerveillé par tant de beautés architecturales demandera au Primatice des plans lui permettant de reconstruire son Puy du Fou au goût du jour.
Nous sommes en 1540, un peu plus d'un siècle après la reconstruction du Puy du Fou.

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Il commença à démolir et ce pour édifier sa nouvelle demeure.
Ce fut d'abord, face à l'entrée, le grand corps de logis dans lequel on pénétrait par une petite loggia à arcades.
Aujourd'hui démolie, elle desservait de grandes pièces de réception à droite et à gauche, largement éclairées par de belles fenêtres à meneaux (structure verticale en pierre de taille).
On accédait à l'étage et aux combles par un bel escalier à vis.
Au-dessous, une immense cuisine avec à chaque extrémité, de grandes cheminées.
Dans l'une on aurait pu faire cuire un bœuf.
Lorsque François II mourut en 1548, le grand corps de logis était pratiquement terminé.

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Sa veuve, Catherine de Laval et son fils, René Ier du Puy du Fou avec sa belle-fille Catherine de la Rochefoucauld continueront les travaux, en démolissant au fur et à mesure le château du siècle précédent.
Il ne reste plus que les fondations et le donjon carré flanqué de tours que nous voyons en entrant dans la cour.
Le grand degré précédé de la magnifique loggia restaurée ces dernières années et la galerie à arcades bordant le côté gauche de la cour, étaient achevés en 1578.

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La chapelle dédiée à Sainte Marie-Madeleine et la belle salle ornée de deux cheminées était divisée en son milieu par un magnifique arc surbaissé en granit, qui servait de support aux deux voûtes à caissons de granit sculpté qui couvraient cette salle.
La chapelle, la grande loggia et le grand escalier étaient aussi couverts par des voûtes à caissons de granit mouluré.
Une autre galerie à arcades, semblable à celle de gauche devait border le côté droit de la cour, et vraisemblablement une autre loggia devait s'élever à l'angle droit, pour rejoindre celle de gauche.

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Mais vinrent les Guerres du Protestantisme (1562-1598).

28 mars 2016

La fauconnerie autrefois.*

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Chaque château possédait autrefois faucons ou autours (rapace de taille moyenne) dressés pour la chasse et que des domestiques, désignés depuis l'enfance à l'entretien des rapaces, nourrissaient et entouraient de soins attentifs.
La noblesse jouissait de l'apanage de la chasse au vol.
Les oiseaux étaient hébergés dans des salles tempérées où l'on atténuait la lumière pour favoriser leur quiétude, juchés sur des perchoirs auxquels ils étaient retenus par des "jets", fines lanières de peau, censées ne pas irriter leurs pattes fragiles.
Ils étaient alimentés de bonne viande, mais avec parcimonie afin de ne pas altérer leurs qualités de chasseur.

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A l'issue d'un dressage intensif, l'oiseau apprenait à revenir docilement sur le gant de cuir de son maître où l'attendait le "pât", morceaux de chair crue donnés en récompense.
Longtemps la fauconnerie constituera un véritable compagnonnage entre l'homme et les becs crochus.
Au plus loin de l'Orient, dès le 2ème siècle, en Chine et au Japon, il apprendra à exploiter l'acuité de leur vue et leur promptitude à s'emparer d'un gibier.
A son tour l'Occident s'initiera à cet art et Charlemagne (742-814) détiendra de très nombreux faucons dans sa ménagerie.

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Frédéric II (1194-1250), empereur d'Allemagne se prendra d'une passion extrême pour la fauconnerie sur laquelle il écrira le traité "De arte venandi cum avibus" (De l'art de chasser au moyen des oiseaux).
Charles VI (1403-1461), Louis XI (1423-1483) et François ler (1494-1547) s'adonnèrent fougueusement à la volerie et ils confièrent tour à tour la charge de Fauconnier de la Cour à un gentilhomme estimé par eux.
Interdite aux ecclésiastiques, la chasse au vol n'en était pas moins appréciée par certains qu'on vit dire la messe, leur faucon près de l'autel, alors que des nobles assistaient à l'office leur oiseau de chasse agrippé au poing.

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Aigles royaux et impériaux, aigles de Bonelli, autours, éperviers, faucons pèlerins et gerfauts figuraient dans les chasses.
On y vit également des grands ducs, des grands corbeaux et même des pies grièches.
Pour avoir dressé une paire de celles-ci à l'usage de Louis XIII (1601-1643), le Duc de Luynes (1578- 1621) obtint la considération particulière du monarque.
Depuis plus d'un demi-siècle la volerie connaît un net déclin en France.

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Comme la vénerie (chasse à courre), la volerie possède son vocabulaire spécifique, hermétique au néophyte s'accompagnant d'une signification symbolique, étrangère au profane.

15 mars 2018

Les premiers enlumineurs.*

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Les premiers enlumineurs apparaissent en France aux environs du IXe siècle.
Leur vocation est d'apporter la lumière, c'est-à-dire la couleur.
Les premières enluminures sont destinées à des ouvrages religieux.
Il s'agit de donner un petit peu de clarté à des textes qui sont ardus.
Alors on va enluminer des lettres, ou faire des lettrines avec de la couleur, de l'or.
C'est la première apparition de l'enluminure.
Ce travail s'exerçait surtout dans les monastères.
Il a repris de l'importance depuis.

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Les enluminures sont importantes en tant que patrimoine.
C'était très marginal, car très peu de gens savaient lire.
Les premiers livres avaient pour but de préserver la religion, de l'inscrire.
C'était religieux avant toute chose.
L'image apparaît beaucoup plus tard et c'est l'image profane à partir du XIIème siècle en même temps que les romans du poète français CHRETIEN de TROYES (env.1130-1190) et autres.
Les troubadours, les trouvères vont sillonner la France, l'Europe même et ils vont raconter des histoires, des légendes.

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Comme les gens ne savent pas forcément lire, on va faire des petites images qui vont véhiculer l'histoire.
L'image est chargée de symboles tant avec la couleur qu'avec ses traits.
Tout est histoire.

25 juin 2018

Cet étrange château.*

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La Vendée a élu, pour raconter sa longue histoire, un irrécusable témoin le Puy du Fou.
Cet étrange château enveloppé par la nuit, né de choix très anciens devenu des raisons mortes, a su garder au creux de ses murailles, le souvenir jaloux du passé.
Abandonnez-vous à la complainte de ses ruines douloureuses qui nous redisent à peine ce que fut cette demeure avant la renaissance et qui portent la trace des artisans qui l'ont élevée et des soldats qui l'on assaillie.

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Laissez-vous bercer par l'étang qui somnole et fredonne sa chanson d'eau.
Suivez l'ombre des arbres dont le péché des hommes à trop souvent trahi la paix.
Ecoutez le silence des chemins creux qui se recueillent pour vous faire confidence de ce qu'ils ont entendu.
Regardez ces bocages mystérieux, retraites impénétrables qui savent de folles amours discrètes et d'odieuses tueries.

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Alors vous distinguerez des voix, celle de "Catherine du Puy du Fou", lointaine et mélodieuse, celle de "Charrette", altière, celle de "Clemenceau", puissante et celle de "De Lattre", charmeuse.
Toutes ces pierres mutilées par le temps sortiront de leur nuit et reprendront vie pour un instant.
Les loggias vous diront leurs intriguent et le bassin confiera son mystère.
Et sous les feux des projecteurs, l'histoire de la Vendée vous remontera au cœur, féérique et grandiose.

10 septembre 2018

Les choux

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Dans les brunes matinales et froides de novembre, avec mes compagnons de travail, il fallait "aller dans les choux".
Je m'en souviens….
Nous allions par les chemins creux impraticables, emportant sur notre dos les "rotes" (liens faits de branches) qui devaient servir à fagoter.
Avant de nous enfoncer dans les rangées de choux pour cueillir les feuilles, nous avions pris soin d'entourer nos jambes de pailles pour les garder sèches et chaudes.

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Un lourd et épais tablier, un sac de balle soutenu par des ficelles nous protégeait aussi de l'humidité.
Et puis avant "le repas de l'après-midi", l'un d'entre nous retournait à la ferme chercher la charrette pour rentrer les fagots laissée au bout des sillons.
Accompagnés d'un morceau de lard, les choux consistent un mets encore très apprécié.
Pour devenir centenaire, il fallait, paraît-il, manger des choux !

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On raconte qu'une grande famine avait sévi vers 1680, au temps de Louis XIV (1638-1715), à cause des pluies abondantes.
Le seigle avait germé, les moissons étaient perdues.
A Paris, 150.000 personnes mourraient de faim.
L'ouest de la France avait moins souffert.
En effet, notre région avait été épargnée grâce aux "choux vert" et aux navets.
Jacques Maupillier (garde)

11 avril 2016

Féodalité dans la région du Haut Bocage (4).

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Le châtelain possédait le droit de fourches patibulaires à trois piliers où après un jugement rendu par sa Justice seigneuriale, pouvaient être pendus les criminels.
De nos jours, certains lieux appelés "Judices" ou "Justices" marquent souvent les lieux où étaient dressés ces poteaux d'exécution.
On trouvait aussi le droit de sceaux à contrats, sortes de bureaux d'enregistrement où les nombreux notaires dépendant de la châtellenie, qui seuls avaient le droit d établir des actes publics, devaient venir y faire apposer le sceau du châtelain, en payant naturellement un droit d'enregistrement.
Droit aussi de poids et mesures, mesures à blé, mesures à vin, qui variaient d'une châtellenie à l'autre.
Droit du four à ban, ou four banal, où les sujets de la châtellenie devaient faire moudre leurs grains et cuire leur pain, toujours moyennant une certaine redevance.
Seul le châtelain possédait le droit de forteresse, qui l'autorisait à doter son château de tours canonnières, fossés, pont-levis.

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Un curieux procès au début du XVème siècle opposa le seigneur châtelain de Mortagne à son vassal Pierre Foucher, seigneur des Herbiers, qui ne possédant pas le droit de forteresse, avait fait entourer son château des Herbiers de fortifications et de fossés.
Procès qui dura quelques années et se termina par une transaction le 9 novembre 1495, par laquelle le seigneur de Mortagne acceptait que son vassal conserve les fortifications de son château des Herbiers sa vie durant, lequel accepte à son tour, qu'à sa mort, elles fussent démolies.
Le châtelain possédait aussi le droit de juridiction et seul, lui ou son sénéchal pouvait rendre la justice dans toute l'étendue de son domaine.
Egalement droits d'établir des foires près de leur château, après approbation royale.
On connaît les quatre Foires de la Saint-Jean aux Epesses, concédées au seigneur du Puy du Fou par le Roi de France.

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La Féodalité est remplie de multiples droits et devoirs.
Certains très onéreux pour ceux qui les paient, d'autres purement honorifiques et quelquefois burlesques.
Ainsi les deux roitelets (petite espèce de passereau) que le seigneur du "Vieil Puy du Fou" devait conduire ou faire conduire chaque année, sur une charrette attelée de deux bœufs au château de son suzerain, le seigneur-baron de Mortagne.
Les paires de gants blancs que certains prieurs, chapelains et meuniers devaient rendre à la dame de leur châtelain à certaines époques de l'année.
De même que l'hospitalité que devait le vassal à son suzerain à l'occasion d'une visite et au cours de laquelle il devait nourrir le châtelain, sa dame, ses serviteurs, sans oublier "une poule pour ses chiens".
N'oublions pas aussi les différents droits de "cuissage", de quintaines, etc…
Tous ces droits qui formaient un véritable tissu de contraintes de toutes sortes.
Ils entretenaient souvent des rapports très amicaux entre les diverses couches de la Société de l'ancienne France.
Rapports, contraintes, que vint abolir la Révolution de 1789 supprimant en même temps la joie que certains d'entre eux apportait.

15 février 2016

Féodalité dans la région du Haut Bocage (2)

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De l'insécurité grandissante du moyen-âge, naquit la Féodalité.
Les populations apeurées se choisirent par voie élective, des chefs chargés de les diriger, de les défendre en cas de besoin.
C'était le plus brave, le plus intelligent, celui qui savait s'imposer.
Les comtes du Poitou confièrent le Comté d'Herbauges aux Vicomtes de Thouars.
Ces nouveaux seigneurs divisèrent leur Comté en Vigueries (juridiction administrative), taillèrent des Fiefs (domaine), puis des Châtellenies (Seigneurie) à leurs fidèles chevaliers.
Ce sont les Châtellenies de Parthenay, Bressuire, Argenton, Mortagne, Talmont, Pouzauges, Tiffauges, Apremont, Commequiers, les Essarts, La Garnache, La Roche-sur-Yon, et d'autres.
Ces nouveaux châtelains désignés par leur suzerain seront les successeurs de la vieille chevalerie Gauloise, annexée par les Romains.
Ces châtellenies étaient souvent composées de dix à trente paroisses.
Ces châtelains, souvent des cadets de la famille de Thouars, comme à Tiffauges, Mortagne, les Herbiers et vraisemblablement le Puy du Fou, au début de 1ère féodale ne possédaient pas de droits personnels sur le château qui leur était confié, ni sur la garnison qui l'habitait et qu'ils étaient chargés de commander.
Le château restait la propriété du vicomte de Thouars et du comte du Poitou, et jusque vers la fin du neuvième siècle.

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Toutes les charges, terres, seigneuries et châtellenies importantes étaient données en viager, et n'étaient pas transmissibles.
Le châtelain placé là par le suzerain était considéré par lui comme un auxiliaire, un chef de garnison, et pouvait être révoqué à son gré.
Au début du 11ème siècle la succession aux fiefs était encore imparfaitement établie.
Le suzerain restait toujours maître de disposer du fief à la mort du vassal.
Les premiers châteaux bâtis, le furent pour se préserver des invasions normandes.

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Dès la mort de Charlemagne, ils apparaissent sous la dénomination de "Roche" comme Rocheservière, Roche-Themer, Roche-sur-Yon, ou "Mothe" comme La Mothe-Achard, du nom de son occupant ou encore de "mur" comme Châteaumur.
Ensuite apparaissent les premiers donjons romans construits en pierre.
Ce seront des tours rondes, aux murs énormes comme la tour du "Vieil Puy du Fou".
Des donjons carrés ou rectangulaires, comme ceux des Herbiers, de Loudun, de Broue, en Charente, complétés souvent par des tourelles de communication aux angles, et des demi-tourelles formant contreforts au milieu, comme à Pouzauges, Tiffauges, Châteaumur.

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Ces donjons, comme leurs prédécesseurs de bois, étaient entourés de plusieurs enceintes de murailles et de fossés remplis d'eau.
Ces enceintes renfermaient les magasins à vivres, les écuries pour animaux, les habitations des hommes d'armes et de leurs familles.
La tour centrale ou donjon était réservée au seigneur et à ses proches.
Souvent, en cas de siège, l'ensemble de la population du château s'y installait.
L'entrée, une étroite porte en plein cintre, se trouvait toujours à hauteur du premier étage, à cinq ou six mètres du sol.
On y accédait par une échelle retirée chaque soir.
Il faut voir l'entrée du donjon des Herbiers, qui se trouve dans un angle, face à l'avenue du Petit-Bourg.
Puis à partir des 11ème et 12ème siècles, on voit les seigneurs-châtelains concéder des terres à titre perpétuel à leurs chevaliers.
Ces concessions à titre perpétuel, comme les châtellenies, devinrent héréditaires à partir des douzième et treizième siècles moyennant le paiement du droit de mutation à la mort du vassal, versé au suzerain.
Ce furent d'abord les "Hébergements", puis de moindre importance, les "Manses" (parcelle agricole), puis les "Borderies" (exploitation agricole).

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La composition était sensiblement la même.
Elles comprenaient une maison, des bâtiments d'exploitation, des terres labourables, des prés, une vigne.
Parfois un moulin sur un cours d'eau et un moulin à vent sur une hauteur.
Souvent il n'est pas rare d'y trouver une portion de forêt, pour le bois d'ouvrage et de chauffage.
Dans notre région proche des frontières du Poitou, d'Anjou et de Bretagne, ces petites seigneuries furent légion.
Il n'est pas rare d'en trouver une dizaine dans une paroisse moyenne, aux Herbiers une vingtaine.

En cas de guerre, les châtelains pouvaient ainsi mobiliser rapidement leurs vassaux.

18 janvier 2016

Féodalité dans la région du Haut Bocage (1)

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Que fut la Féodalité dans la région du Haut Bocage.
Période de grande transformation après la chute de l'Empire Romain succombant sous les coups de boutoirs de nouveaux peuples venus de la lointaine Asie Mineure, du Caucase et des Pays Nordiques.
Pendant l'occupation romaine, Agrippa avait créé des camps retranchés où il plaça des garnisons, à Pouzauges, Saint-Michel-Mont-Mercure, Tiffauges, Mallièvre, Mortagne, Durinum, actuellement Saint-Georges-de-Montaigu.
Ces camps eux-mêmes étaient reliés par des chaussées et furent plus tard occupés par des tribus Barbares.
Ces camps qui par la suite de l'abandon progressif de la colonisation romaine, avaient lors des invasions de la fin du 3ème siècle et début du 4ème été utilisés par les populations qui à leur tour s'y retranchèrent.
Ils y creusèrent d'abord un souterrain-refuge, qui fut le premier système défensif de l'époque, comme ce fut le cas à Tiffauges, à Mallièvre, aux Châtelliers.
Plus tard, on les entoura de fossés et on dressa des palissades faites de pieux entrelacés, de branchages, colmatés de terre glaise, hérissées de piques pointues.
Ce furent les ancêtres des châteaux du Moyen Age.

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Vers l'an 500 paraît Clovis, élevé à la dignité royale par ses tribus Franques, venues d'Outre-Rhin.
Il était le descendant de Sigebert roi des Francs, lui-même un des quinze chefs des tribus Franques, fils d'Odin, le Dieu Germain.
Venu du pays des Tartares, il est fondateur de la race Mérovingienne, conquérant deux siècles avant Jésus-Christ de la Suède, de la Lituanie et de la Germanie.
Déjà établi au Nord de la Loire, Clovis battit en l'an 507 Alaric, roi des Visigoths à Vouillé et s'empara de ses possessions.
La terre des Poitevins entrait dans le royaume des Francs.
Pendant trois siècles de la grande histoire "Mérovingienne" d'abord et ensuite "Carolingienne", le Poitou connut les destins mouvementés et les maîtres changeants de la région d'Aquitaine.
Enlevée à ses Ducs par Pépin-le-Bref et érigée par Charlemagne en royaume, à l'avantage de son fils aîné Louis-le-Débonnaire, devenu empereur en 814, il aurait connu sous ces derniers princes des jours particulièrement prospères.

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Mais c'est alors que de nouveaux Barbares parurent qui furent les Normands.
Provenant des régions lointaines de la Scandinavie et portés sur leurs barques légères, les drakkars, aux têtes de proue figurant des animaux fantastiques qui effrayaient les populations.
Ils défiaient avec eux la fureur des ouragans, dès 820, les Vikings, appelés plus tard les Normands, avaient attaqué l'île de Bouin, sur les côtes vendéennes.
Dès 830 et pour leur résister plus efficacement, Louis-le-Débonnaire a érigé en Comté le vieux Pagus (pays) d'Herbauges en détachant du Poitou enserré entre l'Atlantique, le Loire, et les deux rivières du Layon au Nord, du Lay au Sud Coïncidence.
Curieuse, ce sera exactement ce même contour de pays qui délimitera, une dizaine de siècles plus tard, la Vendée Militaire.
Mais en 830, les pirates attaquent pourtant Noirmoutier.
En 835, le valeureux comte Renaud, mis à la tète du Comté d'Herbauges par Louis-le-Débonnaire, réussit à les battre.
Mais deux ans plus tard ils débarquent à nouveau dans l'Ile.

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Le 24 juin 843, remontant le Loire, ils atteignent Nantes et l'Evêque de Nantes, Saint-Gohard périt massacré par eux dans sa cathédrale.
Le danger devenait imminent en tous lieux, en territoire d'Herbauges.
En 846, remontant la Boulogne, navigable à cette époque, les Vikings venaient à nouveau y porter l'incendie et le pillage.
Ils remontèrent aussi la Maine, dévastèrent l'antique Cité Romaine de Durivum (St-Georges-de-Montaigu), incendièrent Saint-Pierre-de-Paillers en Beaurepaire, ainsi que les anciens établissements gallo-romains construits sur l'actuel emplacement des Herbiers.

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C'est alors que les malheureuses populations établirent ou fortifièrent leurs "châtelliers".
Elles en firent des camps retranchés où les habitants pouvaient se réfugier.
Puis plus tard des retranchements, des fortifications.
Ils y élevèrent au centre les premiers donjons de bois, sur une motte entourée d'un fossé profond.

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6 novembre 2017

6. Suite et fin du château renaissance.

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Veuve de René I du Puy du Fou, CATHERINE de LA ROCHEFOUCAULD continua la construction du château Renaissance du Puy du Fou.
Elle suivit les plans tracés par Le Primatice et construisit le Grand Degré, dont nous pouvons admirer le bel escalier voûté de caissons sculptés, qui facilite l'accès, aussi bien aux sous-sols qu'aux étages supérieurs.
L'escalier tout en granit avec sa rampe incorporée dans les murs est d'un fini véritablement somptueux.

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Il est précédé d'un péristyle, supporté par des colonnes de granit d'un seul morceau, autrefois voûté lui aussi en caissons de granit moulurés.
Le dessus de la loggia formant le balcon, permet d'accéder à l'étage de la grande galerie qui borde le côté gauche de la cour.
Faisant suite à l'escalier donnant directement sur le péristyle (galerie), on retrouve une chapelle de forme rectangulaire.
Le plus bel ornement était un plafond voûté, à caissons sculptés, dont il reste encore la première rangée. Cette voûte était peinte. Le restant s'étant effondré sous l'incendie révolutionnaire.
Pour l'éclairer, une baie flamboyante à meneau central.

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L'autel a disparu vraisemblablement dans les incendies de 1794.
Mais on trouva quelques restes du beau pavage de terre cuite à carreaux ornés de motifs en relief, rappelant ceux qui pavaient le transept de l'église de l'abbaye de La Grainetière.
Ces carrelages étaient fabriqués au Prieuré de Grammont, en Saint-Prouant.
A côté, était une chapelle consacrée à Sainte-Marie Madeleine, comme celle du Vieux Puy du Fou, à la magnifique architecture, éclairée de deux grandes fenêtres à meneaux, avec au milieu un très grand et bel arc surbaissé, la divisant en deux.

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Dans cette belle salle, deux cheminées monumentales se font face, encadrées de petites niches moulurées. Catherine de La Rochefoucauld ne s'arrêta pas dans sa reconstruction.
Entre 1566 et 1569, elle fit bâtir la galerie à arcades de granit, de 58 mètres de long qui borde le côté gauche de la cour.
Une chronique mentionnera que c'est "une architecture esgale à celle des maisons royalles ... ".

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Construite en granit et en brique, comme le grand corps de
 logis, elle se compose au rez-de-chaussée de 13 arcades séparées entre elles par des pilastres, 3 de ces arcades sont en partie bouchées par des portes en plein cintre permettant d'y accéder par l'extérieur.
L'étage qui surmonte cette galerie est éclairé par des fenêtres à meneaux, à l'intérieur de la cour comme à l'extérieur.
Une frise courant tout au long de la façade supportait autrefois les blasons des du Puy du Fou et des Familles alliées.
Comme sur le grand corps de logis, des lucarnes éclairaient autrefois des combles, supprimés après un vraisemblable incendie des Guerres du Protestantisme.

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Et sous cette galerie s'étend un caveau voûté en maçonnerie et non en pierre de taille, comme dans le reste du château.
Cette cave est certainement un reste du château du 15e siècle.
Dans le fond, nous trouvons un curieux bassin carré de 2 m 50 de côté et d'environ 2 m de profondeur.
Une bonde dont la pierre rainée subsiste encore permettait de le vider, l'eau s'écoulant dans un conduit de pierre allant se perdre dans le réseau d'égouts souterrains.
Autour de ce bassin, sur trois faces, un siège de pierre fait de débris de corniches moulurées, inemployées dans la construction, entre lesquelles d'autres pierres en forme d'accoudoirs ont été scellées.
Ce bassin mystérieux a fait couler beaucoup d'encre, et en vain !
De nombreux archéologues ont cherché sa destination.
Certains y ont vu une réserve d'eau pour les cuisines du château.

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D'autres un rafraîchissoir où était conservé de la glace.
D'autres une cuve à vendanges.
Pourquoi pas une baignoire collective, comme il en existait beaucoup au Moyen-âge et à la Renaissance.
Quelquefois on dressait une table à proximité du bassin, ou bien on servait le repas sur une planche posée près de la baignoire ou dessus, ce qui expliquerait les blocs de granit qui se voient entre la cuve et la banquette de pierre.
Mais là encore, ce n'est qu'une supposition.
Ces travaux coûtèrent alors vingt mille écus à Catherine de La Rochefoucauld.
Les ouvriers qui les exécutèrent démolirent l'ancien château au fur et à mesure de l'avancement des travaux, et il est plus que probable qu'une partie des murs anciens furent intégrés dans la construction de cette galerie.

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Une autre galerie d'arcades, semblable à celle de gauche devait border le côté droit de la cour.
Mais certainement sans la réplique du grand escalier de gauche.
Cette aile devait se souder en équerre au mur du château existant.
Un auteur écrit que le château commencé en 1540, par François II du Puy du Fou était achevé en 1578.
Mais à cette date Catherine de la Rochefoucauld est morte et son fils Gilbert n'a que quinze ans.

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Devenu majeur, les guerres l'entraînant dans des dépenses ruineuses et l'éloignant du Puy du Fou, l'empêchent de continuer l'œuvre de sa mère et s'étant marié en 1595 à Philippe de Champagne de Châteaubriant (1578-1666), Gilbert du Puy du Fou (1558-1597) abandonnera le domaine entouré de Protestants hostiles.
Il installera son épouse dans un autre château plus sûr, à Pescheseul, construit sur le modèle du Puy du Fou. Il meurt en 1597.
Son fils, René II du Puy du Fou, qui n'a que dix ans, est élevé loin de son domaine familial.
Il n'y reviendra que vingt ans plus tard, éloigné de la Cour par le tout puissant Cardinal de Richelieu.
Sa fortune étant très diminuée, la décision fut prise dès 1610 d'abandonner définitivement les travaux de reconstruction du Puy du Fou.

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C'est ainsi que le bâtiment carré flanqué de deux tours d'escalier, reste du château du XV siècle, fut conservé et aménagé pour les besoins du château.
On y pratiqua de disgracieuses fenêtres rectangulaires qui l'enlaidissent.
La date de cette restauration, 1610, est inscrite sur le linteau de la porte de la cuisine.
A cette époque et pour des besoins de sécurité, fut élevé le grand mur qui ferme la cour, dans laquelle on pénètre par le grand portail, flanqué de sa petite porte piétonnière.

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René II du Puy du Fou (1595-1642) employa les matériaux destinés à la construction de son château, à la restauration de l'Eglise des Epesses.
Le 5 juillet 1659 et suite aux lourdes dettes laissées par son père, Gabriel du Puy du Fou (1615-1669) vendit le Puy du Fou.
Sa famille le possédait depuis les premiers siècles de notre histoire.
C'est à Pescheseul, que Gabriel du Puy du Fou mourut le 25 juin 1675.

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Après avoir écrit la généalogie de sa famille, famille tombée en quenouille, puisqu'il n'eut que des filles, il terminera cette généalogie par ces mots :
"Et finit maintenant la très illustre et très ancienne maison du Puy du Fou".

7 décembre 2017

5. La transformation du château

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Pour la transformation du château, c'est l'architecte italien, Le Primatice (1504-1570) qui dressa les plans.
Pour la construction de la grande Loggia, toute la première partie du château construite un siècle plus tôt au bord de l'étang fut démolie.
De nouvelles fondations furent bâties sur pilotis en raison des infiltrations provenant de l'étang tout proche.
Sur l'arrière, on retrouve une terrasse de 5 mètres de haut surplombant l'étang.
Dès 1540, la construction du grand corps de logis de plus de 66 mètres, qui fait face à l'entrée était commencée.

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Il se composait d'une vaste cuisine en sous-sol avec deux immenses cheminées, dont l'une pouvait cuire un bœuf entier.
Ensuite des magasins à vivres, des celliers.
La lumière du jour provenait par des fenêtres donnant sur la grande cour et sur la terrasse qui tout le long de l'étang borde le château.
On pénétrait dans le rez-de-chaussée par une petite loggia composée de deux arcades de granit.
A gauche, le grand salon éclairé par six belles fenêtres à meneaux.

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En face de l'entrée, un escalier à vis desservait l'unique étage et les combles.
Puis à droite, d'autres saules plus petites.
L'aspect de ces façades rappelle l'architecture italienne de la Renaissance.
Le sous-sol a la sévérité du style toscan.

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Le rez-de-chaussée dresse ses fines colonnades ioniques et le riche corinthien orne l'étage.
Une belle et large corniche, sommée d'élégantes lucarnes à frontons couronnait le tout.
Toutes les ouvertures, les colonnades étaient de fin granit de Mortagne, et les murs étaient remplis par un briquetage aux tons roses très décoratifs.

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La charpente élancée permettait de créer des combles habitables, éclairés par les petites lucarnes en plein cintre à frontons triangulaires.
Comme tous les châteaux d'une certaine importance dans la région, la toiture était vraisemblablement composée par des tuiles plates au bout arrondi, dites "tuiles écailles", clouées sur une charpente assez élevée.
Ces tuiles étaient fabriquées sur place car chaque domaine avait sa tuilerie, qui travaillait non seulement pour le château, mais pour les multiples métairies du domaine.

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Le Primatice étant un architecte de goût, il n'aurait pas eu l'idée de coiffer un château de briques roses, par une sombre toiture d'ardoises, matériau d'ailleurs peu employé au-dessous de la Loire.
Pendant les Guerres du Protestantisme (1562-1598), le Puy du Fou fut incendié.
Sa haute toiture s'effondra, et on rétablit une couverture plus économique, moins haute et faite de tuiles romaines.

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Ce qui eut sans doute pour conséquence la suppression de l'habitabilité des combles.
Mais les lucarnes furent conservées en raison de leur bel effet décoratif.
Ceci était le grand corps de logis commencé en 1540 et terminé en 1548.
François II du Puy du Fou (1495-1548) tomba malade à Saumur et en mourut le 17 juillet 1548.
Si bien que sa veuve, Catherine de Laval (1499-1584), se contenta de terminer la décoration intérieure et extérieure de ce premier corps de logis.

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Le 2 novembre 1559, René ler du Puy du Fou (1520-1566), fils de François II et de Catherine de Laval, épousera Catherine de la Rochefoucauld (1528-1577), fille du Grand Sénéchal de Guyenne, Gouverneur de Paris et de Jeanne d' Amboise.
Ils viendront s'installer au Puy du Fou et continueront l'œuvre de leur père François II.
René ler du Puy du Fou meurt en 1566, dans de tragiques circonstances, très probablement des suites de la Guerre entre Catholiques et Protestants.
Sa veuve continuera, malgré l'insécurité des temps, l'œuvre de reconstruction du Puy du Fou.

10 août 2017

3. Reconstruction du Château.

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En 1432, Guy II du Puy du Fou (1375-1454) reconstruit son château détruit par l'Anglais sur un emplacement plus favorable, au bord d'un vaste étang et contrôlant le croisement de deux routes importantes.
Vers 1453, Guy II du Puy du Fou meurt et son fils Jacques (1405-1488) lui succéda comme seigneur du Puy du Fou.
Il sera élevé, dès son plus jeune âge à la cour du roi René d'Anjou (1409-1480) et en 1437, il sera fait grand écuyer.
Le 11 février 1434, il épouse une très riche héritière, Louise de la Roche, fille unique du Chambellan des rois Charles VI et Charles VII, qui lui apporta de nombreux domaines en Bas-Poitou.
De cette union, naîtront huit enfants 6 filles et 2 garçons dont François Ier du Puy du Fou (1435-1527) qui héritera de la seigneurie en 1488.
Le 15 juillet 1465, Jacques est aux côtés de Louis XI (1423-1483) à la bataille de Monthléry (16 juillet 1465), contre ses adversaires de la Ligue du Bien Public (Révolte de princes de mars à octobre 1465 contre l’accroissement des pouvoirs du roi de France Louis XI).

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François Ier se maria 2 fois.
D'un de ses mariages naîtra François II.
Il succédera à son père dans Ia possession du château et de la seigneurie du Puy du Fou.
Il était aussi baron du Petit-Château de Vouvant et fut gouverneur de Nantes.
En 1527, il fit un mariage princier, en épousant Catherine de Laval, fille de Jean de Laval, qui lui apporta de nombreux domaines et quarante mille livres en dot.
A la tête d'une immense fortune, les jeunes époux firent de fréquents séjours à la Cour de France.

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C'était l'aube de la Renaissance.
Les rois de France ramenèrent d'Italie de nombreux architectes et artistes.
Peu à peu la noblesse française remplaça ses sombres châteaux féodaux, par des demeures splendides, ouvertes largement sur le soleil.
En août 1537, François II du Puy du Fou se rend à la Cour de France pour y recevoir le Collier de l'Ordre de Saint-Michel.  
Il tomba en admiration devant tant de beautés architecturales.

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Lorsqu'il regagna le Puy du Fou avec sa jeune épouse, le château construit par son aïeul Guy II, leur sembla bien triste avec ses épaisses murailles, ses étroites fenêtres, où le confort était sacrifié à la sécurité.
Ils décidèrent de remplacer cette forteresse qui avait à peine plus d'un siècle, par un château au goût du jour, bâti sur le même emplacement en bordure de l'étang.

6 juillet 2017

2. Le Vieux château.*

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En 1892, l'abbé Pondevie, auteur des Chroniques Paroissiales du Diocèse de Luçon, écrivait sur le vieux château : "C'est une enceinte en forme de carré long irrégulier, avec tours aux angles.
Elle semble être du XIIIème ou du XIVème siècle.
Un premier fossé l'entourait, plus bas un système défensif était complété par un second fossé, plus large, rempli d'eau à volonté au moyen d'une chaussée ".

En 1881, Octave de Rochebrune (1824-1900) voyait lui aussi une forme carrée avec tours aux angles, et les traces de deux fossés concentriques, dont le second pouvait se remplir d'eau à volonté au moyen d'une chaussée.

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En 1980, après un déboisement, apparaît deux tours d'inégale importance qui surveillaient l'accès au nord. L'une d'elles aux murs énormes, trois mètres d'épaisseur, pourrait bien être le donjon.
L'enceinte, présente la forme d'un hexagone avec de petites tours à chaque angle.
Ce mode de construction du Vieux Puy du Fou date probablement du XIIème (1101-1200) ou XIIIème (1201-1300).
Et ce serait un troisième château du Puy du Fou car entre la tour de bois, et le château en ruines, il dut y avoir un donjon roman.
Les ruines actuelles auraient alors quelques analogies avec celles du château des Tours en Commequiers, lequel présentait, en plus petit, un plan hexagonal comme celui de la Bastille.

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Mais cette enceinte du Puy du Fou serait plus ancienne d'environ un siècle et demi.
Ce type d'édifice étant l'ultime étape des châteaux moyenâgeux, avant l'utilisation des châteaux avec bastions.
La Guerre de Cent Ans (1337 à 1453), qui provoqua la ruine du "Vieux Puy du Fou", a suscité, à partir de la seconde moitié du XIVème siècle (1301-1400) un renouveau de la fortification.
Et comme à Commequiers, où l'on voyait adossée au rempart la vieille église Saint-Nicolas, au Puy du Fou, adossée au rempart, se dressait la chapelle du château, dédiée à Sainte Marie-Madeleine.

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Le 27 octobre 1643, dans l'aveu rendu à la Baronnie de Mortagne, Gabriel du Puy du Fou, déclare :
"Proche les dits vestiges et fortifications du premier château, est encore l'ancienne chapelle de la Madeleine dudit lieu, couverte en tuiles, le tout se joignant, contigu l'un à l'autre".
Il semblerait donc qu'à cette époque, cette chapelle existait encore.
Mais elle dut tomber de vétusté et fut abandonnée peu à peu au bénéfice de la chapelle du château Renaissance.

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Plusieurs auteurs parlent aussi de "vastes et profonds souterrains partant des caves du premier château, pour aller au château voisin de Mallièvre où vers celui de I'Epaud, en Saint-Michel-Mont-Mercure".
Dans un autre écrit : "plusieurs souterrains découverts fortuitement à diverses époques, ayant de nombreuses directions, attestent l'importance de ce vieux manoir ".
L'existence de ces souterrains, qui suivant la tradition populaire reliant les châteaux les uns aux autres est peut-être incertain.

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Tout au plus pourrait-on trouver au Vieux Puy du Fou, une souterrain-refuge ou des souterrains d'évacuation en cas de siège, débouchant peu loin, à flanc de coteau, en pleine campagne.
Ils servaient à évacuer, en cas de siège prolongé, les femmes et les enfants, et permettaient aux défenseurs, lorsque le château menaçait de tomber entre les mains de l'ennemi, de s'échapper.
Ce château était peu important, puisqu'à cette époque le Puy du Fou était une simple seigneurie dépendant de la Baronnie de Mortagne.
Il subit, comme tous les châteaux de la province, de nombreux assauts, venant soit des Anglais, soit des seigneurs du voisinage.
Le Comté de Poitou qui avait été apporté en dot à la couronne de France par Aliénor d'Aquitaine (1122-1204), lors de son mariage avec Louis VII (1120-1180), échappa au royaume de France.
Répudiée, Aliénor se remaria avec Henri Plantagenet (1133-1189), qui devint plus tard Henri II, roi d'Angleterre, en 1153.
Puis à la mort des derniers Capétiens, sans héritiers directs, le roi d'Angleterre, malgré la Loi Salique qui l'éloignait du Trône de France voulut s'emparer du royaume.

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Ce sera la Guerre de Cent Ans, de 1337 à 1453. Le Puy du Fou en fut le théâtre.
Ses seigneurs rompant avec ses suzerains les vicomtes de Thouars "qui étaient du parti de l'Anglais", prirent parti pour le Roi de France.
En 1421, Guy II du Puy du Fou (1375-1453) guerroyait donc pour le Roi de France.
Son château fut assiégé par les Anglais, et comme l'attestent les aveux : "desmoli par eux".
Ce fut la fin du "Vieux Puy du Fou".

1 juin 2017

1. Le premier Puy du Fou.

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Tous les auteurs ayant écrit sur le Puy du Fou font dériver ce nom du latin "Puy" élévation, podium, hauteur surplombant toute la région.
Pour la première partie de ce nom, c'est vraisemblable, mais la seconde "Le Fou" en vieux français désignait un "hêtre", peut-être le seul de toute cette région où il n'en existe pas aujourd'hui.
Un hêtre, qui par sa rareté, ses proportions, était considéré comme un arbre sacré.

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En 1632, lorsque Gabriel du Puy du Fou dressa la généalogie de sa maison, il consulta les sommités de l'époque et le savant bénédictin Besly, lui écrivant le 25 juillet 1632 s'arrêtait à cette origine latine.
Depuis, tout le monde à emboité le pas derrière Besly.
Cette petite colline dominait le vieux "Bourg Bérart", blotti à ses pieds.
N'oublions pas que nos lointains ancêtres étaient de fervents adorateurs du "Dieu Soleil".
Ce Soleil que les habitants du Bourg Bérart voyaient chaque matin se lever sur cette colline où plus tard s'élèvera le premier Puy du Fou.

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Le Soleil que nos ancêtres appelaient "Bel" ou "Belen", et auxquels de nombreux lieux-dits sont consacrés.
N'avons-nous pas jouxtant le Puy du Fou, le lieu-dit de "Belair", lieu consacré au Dieu "Bel", le Grand Dieu Solaire.
Les Irlandais lui consacraient la Fête du 1er Mai, ou "Beltaine" (Feu de Bel), et la plupart des hauts lieux lui étaient réservés.
Dans la nuit du Noël chrétien, qui correspondait à la nuit du solstice d'hiver, les Gaulois allumaient des feux sur les lieux élevés en l'honneur du Dieu Soleil.
Peut-être eut-il sur la colline du Vieux Puy du Fou, des feux autour desquels des danses rituelles se déroulaient toute la nuit.
La nuit du 1er au 2 novembre, Fête du Feu était aussi la Fête des Défunts.
Les feux de la Saint-Jean, sont les feux de l'ancienne Fête Gauloise du Soleil.
Ce culte "Solaire" a laissé des traces profondes dans les noms de lieux de notre région.
Les innombrables toponymes qu'on peut trouver dans notre Haut-Bocage, sont bien en rapport avec le Soleil. Cette région du Puy du Fou, des Herbiers, est-ce "Le Pays du Soleil" ?

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Alors le Puy du Fou ….."Colline du Soleil", "Colline du Feu".
Doit-on prendre en considération cette hypothèse, si l'on veut sortir des sentiers battus ?
Mais revenons à notre Puy du Fou primitif.
Les invasions barbares, vers la fin du 3ème siècle de notre ère, obligèrent les habitants des Bourgs à construire sur les escarpements des ouvrages défensifs.
Ce fut certainement le cas pour les habitants du Bourg Bérart, et notre premier "Puy du Fou" fut certainement le suprême refuge de ses habitants en cas de siège.

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Peut-être d'abord un souterrain-refuge, qui fut le premier système défensif de nos lointains ancêtres.
Puis autour on creusa des fossés, on dressa des palissades faites de pieux entrelacés de branchages et enfin on éleva une tour de bois.
Le premier donjon, le premier château du Puy du Fou.
De ces fortifications qui ont pu être dressées pendant la période mérovingienne ou carolingienne, il ne subsiste rien.
Alors, à partir du Xème et des XIème siècles, dans tout l'Ouest de la France se dressa des fortifications de pierres, donjons carrés ou rectangulaires, dont quelquefois les murs sont renforcés par des contreforts plats.

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Voyez le donjon rectangulaire des Herbiers.
Au XIe siècle, c'est l'époque des donjons romans, une tour carrée, avec aux angles ces massifs cylindriques, et au centre des contreforts intermédiaires, souvent eux-mêmes en demi-cylindre.
A partir du XIIIe siècle, les châteaux se multiplient.
Autour d'un donjon, souvent intérieur, se développent une ou plusieurs enceintes, dont les courtines sont flanquées de tours rondes.
Souvent le donjon est l'une de ces tours.
Et ce fut certainement pareil pour le Puy du Fou, dont les ruines se dressent encore sur la " Colline du Soleil". En 1810, M. Poëy d'Avant (1792-1864), visitait ces ruines et il y voyait quelques vestiges de tours.
P. Lelièvre y découvrait la base de quelques tours "dénotant l'architecture militaire du Xème ou du XIème siècle.

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4 mai 2017

Histoire du Bourg-Bérard (2)

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Près du Bourg-Bérard, une foire de huit jours qui se tenait tous les ans dans la grande prairie de la Grange. Foire importante, réunissant un nombre considérable de commerçants de tous genres.
Ce Bourg-Bérard subsista longtemps, pendant de longs siècles, mais vraisemblablement, il dut perdre de son importance, en même temps d'ailleurs que le château du Puy du Fou.
Ce déclin s'amorcera à partir du 15ème siècle, lors de la guerre entre les Anglais et le Roi de France, dont Guy du Puy du Fou était un chaud partisan.
Son château fut alors démoli par les Anglais vers 1430.
Il est vraisemblable que le Bourg-Bérard subit le même sort.
Les habitants n'ayant plus la protection du château voisin reconstruisirent leurs habitations autour de l'église paroissiale des Epesses.
Bâtie elle-même depuis un temps immémorial au milieu du vaste lieu de repos qu'était le vieux cimetière, dont l'existence est attestée par les trouvailles faites, tant sur la place de la Mairie, celle de l'Eglise que dans la Chapelle Saint-Jean, en 1948.

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L'église Notre-Dame est d'ailleurs citée dès 1103, comme relevant de l'abbaye de Vezelay.
En mars 1432, le Roi Charles VII (1403-1461) autorisait Guy du Puy du Fou (1375-1453) à reconstruire son château sur un autre emplacement.
Nous essaierons plus tard de voir pourquoi il abandonna la colline où se dressait le château primitif, pour construire le nouveau, sur un terrain plat, sans défenses.
Il subsista quand même quelques maisons du Bourg Bérart.
Dans l'aveu rendu le 2 novembre 1563 à Hocheterner-en-les-Herbiers, par René du Puy du Fou, dans l'énumération des divers domaines faisant partie de la Seigneurie du Puy du Fou, domaines échangés entre Guy du Puy du Fou et les habitants du Bourg Bérart partis aux Epesses, on lit :
"Le Bourg-Bérard comprenant cinq ou six maisons, dont l'une s'appelle la Maison du Brumault".

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Le seigneur du Puy du Fou devait pour ce domaine à la châtellenie de Rochetemer, huit chapons de cens.
En 1740, dans un autre aveu à Rochetemer, le Bourg-Bérard était de nouveau mentionné.
Mais il n'existait plus, puisque dans cet acte on lit :
"Le Bourg Bérart lequel est depuis un temps immémorial destruit et dépendances d'icelluy réunies à mon castel du Puy du Fou".
Quant au nom donné à ce Bourg-Bérard ou Bérart, il ne faut pas y voir un nom, prénom ou surnom de famille.
Etant donné son ancienneté, il faudrait plutôt se tourner vers la toponymie (noms propres désignant un lieu).
Les noms de famille n'existant pratiquement pas avant le XIème siècle et même le XIIème siècle.
Mais quel est son emplacement exact et son étendue sur le terrain ?
Il semble qu'au siècle dernier, le soc de la charrue du laboureur heurtait souvent les restes des murailles enfouies sous terre du Bourg-Bérard.
Nous voilà loin du château du Puy du Fou, mais puisque le Bourg-Bérard lui était antérieur, il fallait bien commencer par le commencement.

7 avril 2017

Histoire du Bourg-Bérard (1)

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L'histoire du Puy du Fou, on la connaît surtout de 1977 à nos jours ...
Mais avant ?
Certes, le Spectacle nous éclaire sur ce qui s'est passé au Puy du Fou à travers les âges.
Mais pour mieux connaître la vie passée de ce château dont nous sommes devenus amoureux, il est important de vous raconter son Histoire.
Pour le premier épisode repartons à l'époque des conquêtes romaines...
Le Puy du Fou qui nous intéresse actuellement, ce sont les ruines du château primitif situées à environ 400 mètres du château actuel, sur une petite colline dominant la vallée.
Vallée qui devint par la suite un immense étang, à peu près tel que nous le connaissons aujourd'hui.
Ce château dut être à l'origine une tour de bois, entourée d'une palissade faite de pieux enfoncés en terre autour desquels on entrelaçait des branchages, et entourée elle-même d'un fossé rempli à volonté par les eaux de l'étang.

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Tel que nous le décrivons, il a pu être élevé aux premiers temps de la féodalité.
De longues recherches sur le Puy du Fou, admettait que ce château primitif avait été construit par les Romains.
Simple poste d'observation rattaché au castrum Romain de Mallièvre, sur les bords de la Sèvre, le Puy du Fou, du haut de sa colline, permettait le contrôle de tous les environs mais aussi les routes ou pistes gauloises qui passaient à ses pieds.
Ce qui permettrait de reculer sa fondation dans le temps, bien avant l'ère féodale (Xème – XIIème siècle).
Le château primitif du Puy du Fou, a été construit dans un lieu fort important de notre région, vraisemblablement sur l'emplacement d'un oppidum (ville fortifiée) gaulois.
Là nous arrivons à ce que dut être autrefois, dès l'époque préhistorique, un lieu de rassemblement appelé plus tard le "Bourg-Bérard".
La tradition prétend que dans une prairie voisine du Puy du Fou, était autrefois un bourg considérable, le Bourg Bérard.
Le Bourg étant voisin du château du Puy du Fou, la vaste chapelle du château servait d'église paroissiale.

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Le "Bourg-Bérard" se trouvait à une demi-lieue de l'endroit où se trouve aujourd'hui le bourg des Epesses.
Ce village devenant gênant, les seigneurs du Puy du Fou, le détruisirent pour le transporter vers les Epesses.
II faut se rappeler que les bourgs ruraux prirent naissances dès le 3ème siècle, ou autour d'un sanctuaire, ou autour d'un lieu de rassemblement, de croisement.
Pour les lieux de croisement, il faut se reporter à l'âge du bronze, qui s'étend en Europe du 8ème au 9ème siècle avant Jésus-Christ.
Pour fabriquer ce bronze, il a fallu mélanger l'étain au cuivre déjà connu.
L'étain dont les grands gisements se trouvaient en Europe de l'Ouest, en Cornouailles, en Morbihan, en Loire-Atlantique.
Les mines d'étain de Bretagne étaient connues depuis la plus haute antiquité.
Les navigateurs de Thrace, de Macédoine voire les Scythes s'y ravitaillaient.
Cet étain n'existe pas à l'état pur, mais sous forme de minerai : la cassitérite, dont on l'extrait par fusion.
Et pour transporter cet étain breton, sous forme d'énormes lingots, vers la Méditerranée, deux pistes traversaient le Poitou.
La première, celle qui nous intéresse, part de Rezé, Loire-Atlantique vers Narbonne.
On la suit de Nantes à Arles, et dans notre région elle passait par Clisson, Les Landes-Genusson, La Gaubretière, etc…
Ce chemin passait près du lieu appelé aujourd'hui "La Croix Barra", et rattrapait l'actuelle route dès Herbiers à Saint-Michel, Pouzauges, Saint-Pierre-du-Chemin.

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Cette route était naturellement jalonnée de gîtes d'étapes, de relais, camps de l'âge du bronze.
Pour aller de Nantes à Arles, nos ancêtres transporteurs d'étain mettaient trente jours et les étapes se situaient entre vingt-cinq ou trente kilomètres.
Le long de ces routes nous trouvions des bourgades fortifiées d'enceintes de palissades.
Les guerriers s'y réunissaient, les grandes assemblées s'y tenaient.
D'autres routes remontaient vers le nord, vers la Loire.
Une autre route passait au Boupère, La Croix Barra, Saint-Mars-la-Réorthe, La Chouinière, La Grange, Le Puy du Fou, Rocheneuve et vers Mortagne.
Au Bourg-Bérard, deux chemins très importants s'y croisaient : l'un allait de Poitiers à La Garnache, l'autre des Herbiers à Mallièvre et Mauléon.
Et nous arrivons au Bourg Bérard, qui vraisemblablement était un Oppidum.
Oppidum plus ancien que le château primitif du Puy du Fou dont nous parlerons dans un prochain article sur le Bourg-Bérard.

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