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15 février 2019

Le Donjon des Herbiers

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Nous voici devant le dernier donjon féodal entourant le Puy du Fou, le donjon Roman des Herbiers, appelé communément le "Château Bousseau".
Les Herbiers furent dès la Préhistoire un centre important.
Des pistes gauloises puis romaines s'y croisaient, avec un camp retranché établi sur les hauteurs du Landreau, protégé par le vaste lac qui s'étendait jusqu'au Pont de la Ville, ancienne route d'Ardelay.
Lors de l'occupation romaine, deux grandes voies se croisaient aux Herbiers.

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Celle de Nantes à Rome, existant encore en partie, après avoir traversé tout le territoire de Beaurepaire.
L'autre dite "Route de Brest à Aigues-Mortes", traversait en partie Beaurepaire, Sérit, les Bois-Verts, les Herbiers, Mouchamps, Chantonnay.
C'est la voie appelée "Le Grand Chemin du Bocage".
Une importante agglomération s'établit au croisement de ces deux voies, ce fut les Herbiers, dont on ne connaît pas le nom primitif.
Et au centre s'étendait un grand lac, remplacé au XVIIème siècle par l'ancienne Prairie du Landreau, où sont construits aujourd'hui le Centre Culturel d'Herbauges.
A cette époque, pour actionner des Moulins et donner un passage au Grand Chemin du Bocage, une chaussée fut construite, c'est l'actuelle rue du Pont de la Ville.
Pourquoi la "ville" ?

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Pour la bonne raison que les romains y avaient construit plusieurs villas, d'où les noms de "villes" appliqués plus tard aux différentes agglomérations herbretaises.
Et là, nous entrons dans l'Histoire des Herbiers et retrouvons son origine.
Après la défaite des Normands, dans le premier tiers du X' siècle, les Comtes du POITOU confièrent l'administration de ce qui fut le Bas-Poitou, aux Vicomtes de THOUARS, seigneurs de TIFFAUGES et de MORTAGNE.

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De 956 à 1104, trois seigneurs de nom d'HERBERT, Vicomtes de THOUARS, furent seigneurs de ces places fortes.
Un Herbert de THOUARS s'intitulait aussi seigneur des VILLES ET DES HERBIERS, et dans plusieurs chartes, dès 956 on trouve mention de "Villis de Herbertis" (Villas d'Herbert).
De 956 à 987 nous trouvons Albert 1" ou Herbert de THOUARS, fils' de Savary de THOUARS, qui épousa Adélaïde d'AULNAY.
Son petit-fils Albert Il de THOUARS, lui ayant succédé, prit part à la Première Croisade, avec son frère Geoffroy de TIFFAUGES, sous la conduite du Duc d'AQUITAINE, Guillaume IX.

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Il tomba gravement malade à Jaffa, y mourut en 1102, et fut enterré près de l'église Saint­Nicolas de Jaffa.
Or dans ses notes historiques sur les Herbiers, M. Georges LELIEVRE, décédé au bourg des Herbiers, dans l'actuelle Maison Lelièvre, parle d'unseigneur des Herbiers mort à Jaffa, en Croisade.
Les Seigneurs des Herbiers relevaient, et jusqu'à la Révolution de 1789, de la Baronnie de MORTAGNE, le Seigneur des HERBIERS était donc bien, en passant par Mortagne, le Vicomte de THOUARS.
Mais avant d'aller plus loin, voyons ce qu'était l'organisation du pays dans le Vicomté de THOUARS.
Le bourg prenait naissance, dès le 3ème ou le 4ème siècle autour d'un sanctuaire, formé aussi d'un cimetière et d'un château.
C'étaient les lieux d'asile.

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Ce fut le cas des Herbiers.
En 1066 Amaury des HERBIERS et son frère Hugues prenaient part à la conquête de l'Angleterre, sous la conduite d'Amaury de THOUARS.
Ce Geoffroy-Guillaume de THOUARS, Seigneur des HERBIERS, eut entre autres enfants, Jean-Juical Seigneur des HERBIERS, dont une fille aînée, Basilie des HERBIERS, qui en 1147 épousa Guillaume II FOUCHER, Chevalier Sire de la SAUZAIE.
Ce fut donc lui ou son frère Pierre FOUCHER, qui lui succédant à la tête de la seigneurie des HERBIERS fut le constructeur de l'actuel château des HERBIERS.

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Autrefois entouré de fossés et de murailles, ce château se dressait sur un petit éperon rocheux, proche de l'église Saint-Pierre bâtie par SAINT-MARTIN, au Nord de l'Etang des Herbiers, qui au Moyen Age était immense et s'étendait depuis le Parc du Landreau, jusqu'à la chaussée du Pont de la Ville.
Il alimentait les fossés du château.
Les murailles devaient entourer le château, l'église et le cimetière comme dans tous les bourgs féodaux primitifs.
L'actuelle maison Bousseau est l'ancien donjon du XIIème siècle.
Faisant suite aux donjons préromans, ils étaient à cette époque carrés ou rectangulaires, comme les ruines de l'actuel donjon de Loudun.
Avec des murs de 2 m d'épaisseur à la base et de 1,8 m au faîte, il mesure 18 m de long sur 11 m de profondeur.

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Il est composé de trois étages avec grenier au dessus et petite cave au-dessous (en partie).
Ces étages n'étaient pas voûtés, mais comme à Pouzauges et Tiffauges, séparés par des planchers.
Servit-il d'habitation ?
Probablement, mais les rares petites ouvertures qu'on voit sur les gravures qui en furent faites au début du XIX' siècle ne le laissent guère supposer.
On voit encore la petite entrée romane vers l'Est, à 5 ou 6 mètres du sol.
Ces étages devaient être chauffés, on en distingue les cheminées sur les gravures.
L'entrée du château était la petite tour carrée à porte ogivale, et traces de herse et de vantaux, reliée au château par un chemin de ronde roman, qui fait face actuellement au parking.

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Cette petite tour est vraisemblablement du XIIIème siècle.
Des maisons d'habitation entouraient ce château.
Elles furent brûlées à la Révolution et les ruines disparurent au siècle dernier.
Autour des années 1420, Pierre FOUCHER Seigneur des HERBIERS, et propriétaire de ce donjon, eut un procès retentissant avec son suzerain, le Baron de MORTAGNE au sujet de ce château que Pierre FOUCHER avait entouré de fortifications.
Le suzerain prétendait que le vassal ne pouvait fortifier son château, n'ayant le droit seigneurial de forteresse qu'avec son consentement.
Ce procès se termina par une transaction.

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Le Seigneur de MORTAGNE consentit le 9 novembre 1425, à ce que FOUCHER conserve les fortifications de son château sa vie durant, mais qu'à sa mort, elles devaient être démolies.
Elles ne le furent point puisque les Anglais assiégeant les Herbiers s'y heurtèrent.
Ils le ravagèrent plus tard, du GUESCLIN s'en empara et les chassa.
Après les FOUCHER, il passa à différentes familles.
Incendié à la Révolution, le 2 février 1794.
Après avoir été vendu comme Bien National à la famille AGERON, laquelle le revendit vers 1850 à un ancien aubergiste des Herbiers, Bordelais, qui le transforma en maison d'habitation.
Toutes les ouvertures actuelles furent faites à cette époque.
Ses héritiers le revendirent en 1980 à la municipalité herbretaise.

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18 janvier 2019

Le Donjon de Pouzauges

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Un monument féodal au pays du Puy du Fou ...
On a surnommé Pouzauges "La Reine du Bocage Vendéen", non à cause de son importance sur la chaîne des Collines de Gâtine, mais parce qu'elle est devenue, en raison de son environnement, le Paradis des nombreux touristes qui parcourent notre Vendée Verte.
Dominée par le Bois de la Folie, la Chaîne des "Puy", Puy Papin, Puy Crapaud, Puy Trumean, Puy Pin, Pouzauges qui dispute à St-Michel-Mont­Mercure, avec ses 288 mètres, l'altitude la plus haute de Vendée, domine un vaste et beau paysage.
Dès l'origine du peuplement du Haut-Bocage, Pouzauges était épisodiquement habitée, et ce plusieurs dizaines de millions d'années avant notre ère.

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Quant à la signification de ce nom de Pouzauges, incontestablement la première partie du nom de Pouzauges vient de Puy (élévation).
On ne connaît pas le nom primitif gaulois ou romain, mais dès l'an mil, on écrivait déjà en latin "Pozalgus" ou "Podalgia", et un peu plus tard, en 1170 "Pozauges".
La terminaison en "auges" est gallo-romaine.
Au Bois de la Folie on a trouvé les vestiges d'un temple gaulois dédié à Mercure, la divinité suprême des Gaulois.
Jules César précise dans ses Mémoires, que les temples dédiés à ce dieu étaient construits sur des sommets élevés.
Il occupa la région 55 ans avant notre ère.

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Et sur l'emplacement du château actuel, qui fut d'abord un ancien camp préhistorique, auquel succéda un oppidum gaulois et une légion romaine.
Puis lors de la réorganisation de l'état poitevin, ce Bas Poitou était confié aux vicomtes de Thouars, après l'élimination de l'envahisseur Normand Vers l'an 970, fut édifié un donjon de bois comme à Tiffauges, donjon de bois dont la réplique est "Le Fort de l'An Mil" édifié dans le Grand Parc du Puy du Fou.
On y a trouvé de nombreux vestiges de ces différentes occupations, déposés depuis par Fortuné Parenteau, Pouzaugeais, qui était Conservateur du Musée Dobrée à Nantes, auquel il fit don de toutes ces trouvailles.
Le constructeur de ce donjon de bois en fut Guillaume de Thouars dit Taillefer, qui avait épousé Mathilde, fille de Renaud de Mortagne.
Un de leurs fils Zacharie de Pouzauges, fut probablement le constructeur de l'actuel donjon roman, dont nous parlerons ci-dessous.

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Zacharie de Pouzauges, en 1066, fit partie des seigneurs poitevins qui accompagnèrent Guillaume le Bastard, dit Guillaume le Conquérant, Duc de Normandie dans la conquête de l'Angleterre.
Quatre mille poitevins sous la conduite du vicomte Aymery de Thouars, prirent part à la sanglante bataille d'Hastings où 6700 Anglais devaient trouver la mort.
Parmi eux certainement des Poitevins du Pays de Pouzauges.
Un des petits-fils du constructeur du donjon de Pouzauges, Aymery de Thouars prit le titre de seigneur de Chantemerle et fut le père de Guillaume de Chantemerle et de Pareds et de Pierre de Pareds, qui en 1202 fondèrent l'Aumônerie de Pouzauges, dont la chapelle subsiste encore de nos jours.

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Ils furent co-seigneurs de Pouzauges, qui revint plus tard par mariage à la famille de Thouars.
La création de cette Aumônerie fut autorisée par les Abbés de Saint Nicolas d'Angers, qui possédaient les églises de Pouzauges, moyennant une redevance versée par les seigneurs de Pouzauges à cette abbaye angevine.
Cette Aumônerie ou Hôpital était chargée d'entretenir un certain nombre de lits dans lesquels étaient accueillis et soignés les pauvres et les malades de Pouzauges, du Boupère, de Saint-Prouant et de Rochetrejoux, et qui subsista jusqu'à la Révolution, au cours de laquelle elle fut vendue comme Bien National.

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Seul resta un moulin à eau de Saint-Michel-Mont­Mercure, qui versait une rente pour les acheteurs Nationaux de l'Aumônerie, jusqu'à la fin du XIX' siècle.
Guillaume de Chantemerle, co-seigneur de Pareds et de Pouzauges eut une fille, Belle Assez de Pareds qui apporta toutes ses seigneuries au célèbre Savary de Mauléon, un des plus grands savants de son temps.
Et là, nous rejoignons la légende de Mélusine qu'on dit avoir été entre autres, la constructrice du donjon de Pouzauges, d'où son célèbre anathème, après la découverte de son secret de femme-serpent :
"Pouzauges, Châteaumur, Vouvant, Mervent, irez d'une pierre en périssant, tous les ans !".
Mais Mélusine, en réalité Eustache Chabot, ne posséda jamais Pouzauges.
Plus tard Alix de Mauléon, fille de Savary, porta Pouzauges, de nouveau dans la Maison de Thouars, par son mariage avec Guy le Brun, vicomte de Thouars.

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Les Archives Nationales conservent un curieux accord passé entre Alix de Mauléon dame de Pouzauges, et son frère Raoul, au sujet de la succession de leur père Savary de Mauléon, en date du 2 juillet 1247.
Cette pièce permet de connaître la descendance de Guy ler de Thouars et d'Alix de Mauléon, seigneurs entre autres de Pouzauges.
Et cette descendance se continua jusqu'à Miles Il de Thouars mort en 1419, laissant ses biens à ses deux filles Marie morte célibataire et Catherine épouse du célèbre Gilles de Rais.
Morte en 1462, et ne laissant qu'une fille Marie, la baronnie passa par héritage dans les familles de Coëtivy, Gouffier, et par vente en 1634, aux Grignon de la Pellissonnière en le Boupère, dont les descendants la possédèrent jusqu'à la vente à la commune de Pouzauges en 1988, du vieux donjon démantelé par Richelieu.
Mais revenons à notre actuel donjon de Pouzauges bâtit au XIème siècle.

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Il ressemble étrangement à tous les donjons romans construits à cette époque par la famille de Thouars : Tiffauges, Châteaumur, probablement les donjons détruits de Montaigu, Mortagne, Mouchamps, et celui de Vendrennes remanié au XVème siècle et à Noirmoutier.
Un massif de maçonnerie carré de trois étages, mesurant 27 mètres de haut, séparés de haut en bas par un mur de refends, dont les angles et le milieu de chaque face sont flanquées de tourelles pleines et cimentées.
Il comprenait anciennement trois étages, et une plateforme, desservis par un escalier à vis de granit, chaque étage comprend une grande salle et une plus petite voûtée en berceau, éclairées par de petites fenêtres carrées, garnies de coussièges (banc ménagé dans l'embrasure d'une fenêtre) de granit à l'intérieur.
On y voit quelques cheminées de granit qui semblent plus récentes, et à l'étage supérieur des restes d'échauguettes sur corbelets (pièce de bois ou de pierre saillante).
Les pièces principales à chaque étage étaient séparées par des planchers de bois.
L'escalier à vis desservant les différents étages fut ajouté au XIVème siècle, et à la même époque un quatrième étage avec mâchicoulis vint couronner le vieux donjon.
Dès le début, l'entrée du donjon se situait au 1er étage et on y accédait par une échelle mobile, comme dans les autres donjons romans.

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Au pied de ce donjon, existait un corps de garde et une chapelle, dont les ruines furent retrouvées lors de fouilles qu'il y a effectuées en 1988.
Ces ruines semblent plus récentes que le corps principal du donjon.
Une double enceinte de murailles renforcées de dix tours rondes, datant vraisemblablement du XIVème siècle, enserrait le vaste éperon rocheux sur lequel est bâti le château.
Des fossés le protégeaient.
D'autres bâtiments à l'usage des soldats employés à la défense du château devaient exister, mais il ne fut jamais fait de fouilles sérieuses sur ce vaste emplacement dont le donjon occupe un des angles.

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Une tour plus importante, dite Tour de Bretagne fut vraisemblablement construite par le célèbre Gille de Rais, qui avait épousé la dernière héritière de cette famille de Thouars.
Voilà le donjon de Pouzauges, au Pays du Puy du Fou.

Plan Pouzauge

Sept familles possédèrent successivement le château de Pouzauges :
1. Branche "Pouzauges-Pareds­Chantemerle" (de l'an1000 à 1239).
Belle-Assez de Chantemerle mourut aux environs de 1230. Ses biens sont passés à sa fille Alix de Mauléon qui épousa Guy 1er de Thouars.
2. Branche "Thouars­Pouzauges" : (de 1239 à 1441).
Catherine de Thouars épouse Gilles de Rais en 1420, et en seconde noces Jean de Vendôme.
3. Branche "Vendôme" (de 1441 à 1560).
François de Vendôme donne par testament sa Seigneurie de Pouzauges à son oncle Claude GOUFFIER.
4. Branche "Gouffier" (de 1560 à 1634).
Louis Gouffier vend la Baronnie de Pouzauges, pour le prix de 48.189 livres, à Louis Grignon (Seigneur de la Pellissonnière du Boupère).
5. - Branche "Grignon­Pelissonnière" (de 1634 à 1819).
Joseph-Gabriel Grignon, fils unique, fut tué par les "bleus" à Chambretaud.
Sa mère fit don, par testament de la "Tour de Pouzauges" à son neveu.
6. - Branche "Grignon de l'Eperonnière" (de 1819 à 1849).
Charles-Louis Grignon fait don par testament olographe de la tour de Pouzauges à son cousin.
Olographe : testateur écrit seul.
Pour être valable, il suffit qu'il remplisse les conditions suivantes :
Être écrit en entier de la main de celui qui l'établit.
Être daté.
Être signé.
7. - Branche de "Bagneux" (de 1849 à 1988).
Philippe de Bagneux cède la Nue Propriété du Château de Pouzauges à la Commune de Pouzauges pour la somme de 600.000 F.
Mme De LESTRANGE AUDOUIN, née FROTIER DE BAGNEUX Béatrix en garde l'usufruit.

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Les premiers textes qui citent Pouzauges datent de 1905.
On les trouve dans le Cartulaire du Bas­Poitou : "Puzalgiis", "Puteaugiis", "Pozaugiarum".
- Le premier Seigneur connu serait ZACHARIE 1er (ou ACHARIAS) qui vivait en l'an 1000.
L'étymologie est difficile à établir et elle a donné lieu à bien des hypothèses.
L'une des plus vraisemblables pourrait être celle-ci :
- Pou... serait un dérivé de Puy = hauteur, surélévation
- Auge... (ou Oge) viendrait du Gallo­Romain = œil, et par extension, un poste d'observation !
1204 : MAXENCE, Dame de Pouzauges, épouse de Guillaume de Chantemerle, meurt au Château de Pouzauges, après donation de ses biens à l'Abbaye de Talmont.
1212 : SAVARY III de Mauléon, et son épouse Belle-Assez de Thouars sont au Château de Pouzauges et fondent un anniversaire à l'Abbaye de l'Absie.
1242 : Le roi Louis IX se fait remettre le château.
Il y place une garnison et en donne le commandement à Geoffroy IV qui en assume la charge jusqu'à la trêve de 1243.
1305 : Bertrand de Goth, archevêque de Bordeaux (futur pape Clément V) couche au château de Pouzauges avec sa suite.
1340 - 1380 : La forteresse aurait été démantelée par DU GESCLIN.
1389 : Mention de Nicolas Brunet garde du Sceau aux contrats de Pouzauges.
1420 - 1440 Catherine de Thouars, Dame de Pouzauges, épouse de Gilles de Rais, habite avec sa fille au château de Pouzauges.
1562 : Une garnison (comprenant 10 hommes à pied, et 10 hommes à cheval) est établie à Pouzauges, par le Maréchal de St-André.
Elle dut fuir en 1563, lors de la prise de la ville par les Huguenots.
1661 : Durcot du Plessis-Puitesson, gentilhomme protestant, fut enfermé à la prison du château, sous la garde du concierge Barion.
1792 : Le chateau est confisqué comme bien national.
1794 : 50 personnes sont massacrées sur l'esplanade du château.
1798 : Le château est vendu aux enchères (30.500 F) à Brillanceau.
1862 : Le château est classé MONUMENT HISTORIQUE.
1871 : Le château est mis à la disposition de la paroisse, pour 99 ans.

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15 mars 2019

La vie quotidienne au château fort. *

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Les conditions de vie ont évolué entre le XIe siècle et la fin du Moyen Âge.
Voici à peu près à quoi ressemblait la vie quotidienne d'un châtelain entre 1150 et 1270, si tant est que la guerre, la croisade ou les tournois ne l'appellent loin de son château.
Le seigneur se lève tôt.
Vers six heures, un valet le réveille en secouant son oreiller.
Il enfile sa chemise, ses braies et ses chausses, et debout.
La toilette s'effectue dans une cuve en bois apportée directement dans la chambre, ou encore dans l'étuve, à l'étage ou souterrain.
La châtelaine, elle, se baignera après le repas.
Après quoi notre homme passe dans son oratoire (lieu consacré à la prière) pour prier, voire assister à la messe, s'il est seigneur assez important pour avoir un chapelain (prêtres).
Après le déjeuner, le maître reçoit ses officiers.
Le sénéchal, qui représente son autorité dans toute l'étendue dans la seigneurie, le maréchal, responsable des écuries, le chambrier qui tient les comptes et s'occupe des affaires domestiques, d'autres encore comme le bouteiller.
Ces hommes de confiance dirigent tout un personnel de maître-queux, de sergents ..., qui constituent la mesnie (gens vivant ensemble), la maison du seigneur.

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Après avoir discuté avec eux du bon ordre de ses affaires, celui-ci peut terminer la matinée par une visite des écuries ou du chenil, ou encore se rendre au village.
Il est temps maintenant de passer à table pour dîner, c'est-à-dire prendre le repas de la mi-journée.
Celui-ci a lieu dans la grande salle, dans le donjon ou dans le bâtiment principal du château, aux murs agrémentés de scènes de chasse ou de guerre peintes, ou encore ornés de tapisseries ou de trophées.
Le sol, lui, est pavé de petits carreaux.
Les valets dressent la table en posant de simples planches sur des tréteaux.

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Les convives prennent place d'un seul côté de la table, sur des bancs mobiles, tandis que le seigneur préside, assis sur le maître-dois (Chaise).
Comme on ne connaît pas encore la fourchette et qu'on mange avec les doigts, chacun se lave les mains avant de passer à table.
Dès lors le service, effectué par des valets ou par de jeunes damoiseaux hôtes du seigneur, peut commencer. 
On apporte les "couverts ", les mets recouverts d'une étoffe destinée à les tenir au chaud.
Chacun a devant soi un napperon, une cuiller et un couteau, une écuelle et un hanap (grand vase à boire en métal, avec un pied et un couvercle).

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C'est la nappe qui tient lieu de serviette.
Le repas, certains jours, peut durer plus de deux heures.
Les plats sont nombreux et épicés, évidemment arrosés de bon vin.
Les châtelains mangent le produit de leur chasse : quartier de cerf au poivre, épaule de sanglier farcie, cygne rôti, pâtés de chevreuil ou de lapin...
D'ailleurs, d'interminables histoires de chasse égrènent le repas, agrémenté aussi par les exploits des jongleurs ou les récits des troubadours de passage, si toutefois le brouhaha de la conversation permet qu'on les écoute.
Les devoirs de la charge reprennent ensuite le dessus.
Certains après-midi, le seigneur rend droit de justice à ses vassaux.
Il tient audience dans la grand-salle ou dehors s'il fait beau temps, et reçoit les plaideurs.
Dans les petits fiefs, il rend lui-même les jugements.
Les grands barons s'en remettent à leur sénéchal.
Les autres jours, par beau temps, il part pour la chasse.

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C'est sa principale activité violente depuis que St-Louis est venu à bout des guerres privées.
Outre le fait qu'il est son plus grand plaisir, ce sport, cet art qu'il a appris dans son plus jeune âge lui permet de protéger les récoltes de ses vassaux en éliminant les animaux nuisibles qui ravagent les récoltes, cerfs, loups, sangliers.
Il lui permet aussi, en parcourant ses terres, d'inspecter les cultures et de rencontrer ses tenanciers, voire de régler certaines affaires.
La pêche, la marche, la simple promenade à cheval peuvent encore être d'autres occupations.
L'escrime permet de s'entretenir pour la guerre et de former du même coup les damoiseaux.
Quant aux longs après-midi d'hiver, ils s'écoulent à réparer les armes devant la cheminée, ou à jouer aux échecs et aux dés, tandis que les femmes filent la laine ou tissent.
Les plus riches se distraient en visitant leur ménagerie.

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La châtelaine vaque à ses propres occupations.
Elle peut accompagner son mari à la chasse ou participer aux jeux de plein air, mais aussi elle coud, tisse, brode, tout en surveillant les meschines, c'est-à-dire les femmes de chambre et servantes.
Parfois elle descend aux cuisines, mais c'est plutôt l'affaire du sénéchal.
Femme du seigneur, elle se doit de remplir ses obligations envers les vassaux de son mari et visite les pauvres et les malades du village.
Le soir, après un rapide et léger souper, on se réunit dans la chambre, plus agréable que la grande salle, avec ses murs peints dans des tons vifs, voire, dans les grandes occasions, recouverts de tentures de soies, également moins vaste et mieux meublée, avec son bahut et son armoire en chêne.
On prend place autour de la cheminée.
Celle-ci, souvent placée entre deux baies, est immense.
Peinte comme tout le reste, elle occupe tout un côté de la chambre.
Des troncs entiers y brûlent, à tel point que sa flamme suffit souvent à éclairer la pièce.
Là, les chiens couchés aux pieds de leurs maîtres, les convives assis sur des bancs ou par terre sur de grands tapis, autour du fauteuil du chef de famille, on écoute de nouveaux récits ou on chante pour s'égayer avant d'aller dormir.

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Enfin, tandis que le guetteur prend son poste au donjon, le maître va se coucher après une journée longue et bien remplie.
Après une dernière toilette (c'est à cette heure qu'il se lave les pieds), assisté d'un valet ou, s'il est grand seigneur, du chambrier, le châtelain dispose ses vêtements (manteau, surcot, cotte et chausses) sur une perche horizontale près du large lit entouré de rideaux (les courtines), et qui fait face à la cheminée.
La chemise est roulée sous le traversin, et les braies sous la couverture.
Le seigneur n'a plus qu'à se glisser dans les draps de soie pour sombrer dans un lourd sommeil réparateur.

D'après Jacques LEVRON, Le château fort et la vie au Moyen Âge. Edition Fayard.

1 février 2019

La réputation des Vikings

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Dans les dernières années du VIIIème siècle, alors que Charlemagne règne encore sur une grande partie de l'Occident chrétien, des hommes venus du Nord sur de longues barques, sèment la terreur sur les côtes de la Mer du Nord et de la Manche.
Durant un siècle et demi, par de rapides et audacieux coups de main, ils vont piller, brûler ne laissant que ruines et cendres sur leur passage.
Pendant très longtemps, ces "Normands" ne seront connus que par les descriptions atroces et exagérées de leurs victimes.
Mais aujourd'hui, on sait qu'ils avaient développé une civilisation originale et dynamique aux origines très anciennes.
Dès l'Antiquité, on connaît l'existence, dans les pays brumeux du Nord de l'Europe, des hommes auxquels on achète des fourrures, de l'étain, de l'ambre.
Des découvertes archéologiques, notamment de magnifiques gravures rupestres, permettent de penser qu'ils étaient installés en Scandinavie depuis le 6ème millénaire avant J-C, vivant de chasse à l'élan et de pêche à la baleine.
Ces chasseurs errants vont, peu à peu, se fixer entre la forêt et la mer, dans des sites protégés qu'ils défrichent par la hache et le feu.
Ils sèment, récoltent, domestiquent le renne.
Ils construisent des villages sur pilotis au bord des fjords et des rivières et, de là, vont pêcher sur des pirogues creusées dans d'énormes troncs de mélèzes.
Utilisant au mieux leur environnement, ils vont devenir aussi d'habiles artisans du bois et des marins expérimentés.
Vers 3000 avant JC la métallurgie du bronze fait son apparition et l'efficacité des outils et des armes augmente.
En même temps, la civilisation matérielle prend un éclat nouveau.

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Bijoux d'or et de bronze, vêtements de laine délicatement tissés ... et même des rasoirs et des pinces à épiler ...
Les raisons de leur mise en mouvement spectaculaire au IXème siècle sont difficiles à démêler.
Il ne s'agit pas d'opérations concertées car, vers l'an 800, il n'existe en Scandinavie aucune organisation politique solide.
Peut-être faut-il voir dans cette instabilité même une cause de départ ?
Les expéditions sont individuelles, lancées par des chefs locaux mi-pillards, mi-négociants qui partent à la recherche de terres nouvelles (car le pays est surpeuplé) et de richesses qu'ils ne produisent pas.
Le premier d'entre eux fut le mythique Ragnar Lodbrok YNGLINGAR.

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Il participera au premier pillage de Paris en 845 avec 120 navires et 5 000 vikings.
Une de ses stratégies favorites est d'attaquer des villes chrétiennes pendant des fêtes religieuses, puisque beaucoup de soldats étaient à l'église.
Il n'accepte de laisser ses victimes qu'en échange d'une somme énorme, et revient plus tard en demandant encore plus pour son départ.
S'il n'y a aucune organisation politique en Scandinavie, il existe, par contre, une grande communauté de culture basée sur des éléments forts.
En premier lieu, la religion, au panthéon compliqué, qui repose notamment sur des pratiques funéraires somptueuses et sur une écriture sacrée, les runes.
La structure sociale est très solide.

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Elle s'appuie sur des hommes libres, propriétaires de la terre, du bétail et des bateaux.
Regroupés en clans familiaux, ils se réunissent en assemblées pour décider de leur vie collective.
Ce qui donne aussi vigueur et cohésion aux Vikings, c'est leur maîtrise de la mer qui les entraîne loin de chez eux pour le pillage, mais surtout pour le négoce.
C'est à travers lui, d'ailleurs, qu'ils vont se créer des liens dans de nombreux pays et qu'ils s'installent en Angleterre, en France, en Russie, au Groenland, en Amérique.
Cette dispersion fut, sans doute, une des causes du déclin de cette étonnante civilisation.
Ainsi, en élargissant le monde connu, en mettant en contact des cultures différentes, les hommes du Nord ont fait évoluer les Occidentaux et ce malgré les destructions qu'ils leur ont infligées.
Ce brassage, ressenti comme une catastrophe, fut peut-être une grande chance.
La vie des Vikings s'organise autour de deux pôles : la mer, domaine des hommes et la maison, domaine des femmes qui jouent un rôle essentiel dans cette civilisation.

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La maison viking avait une longueur variant en moyenne entre 10 et 38 mètres et d'une largeur de 5 mètres.
La plus longue retrouvée faisait 83 mètres (Borg dans les Îles Lofoten) probablement le logis d'un chef.
Elle était le plus souvent une ferme qui pouvait accueillir entre entre 30 et 50 personnes, toute la famille et ses esclaves, travaillant, mangeant et dormant sous le même toit.
Les animaux domestiques étaient abrités dans une pièce sur un côté.
La maison rappelle de par sa forme celle d'un navire.
La charpente évoque une carène renversée, soutenue par deux rangées de poteaux.
Au centre de la grande salle commune, un foyer de pierres fournit chaleur et cuisson.

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Le long des murs, une banquette recouverte de fourrures est utilisée pour s'asseoir et dormir.
En général, des cloisons séparent la grande salle de deux ou trois chambres plus intimes.
À l'intérieur, le confort reste rudimentaire.
Les meubles sont rares : un lit de bois, protégé à sa tête par deux animaux fabuleux, un coffre à grains, fait de pièces de chêne et soigneusement verrouillé.
Un second coffre, clouté et ouvragé, destiné aux habits et aux parures, un seau à cerclage métallique, une lampe à pied de fer fichée dans le sol de terre battue.
Pour les Vikings, qu'ils soient marins ou paysans, le foyer revêt une importance particulière.
C'est là, après les courses et le travail, qu'ils aiment se retrouver pendant les très longs hivers qui empêchent toute sortie.

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Alors on fabrique de nouvelles armes, on répare les outils, on prépare les expéditions.
On raconte les dernières campagnes pour instruire les futurs guerriers.
On décrit l'Au-delà, le "Walhalla", où les Walkyries accueillent les guerriers morts au combat.
Elles portent leurs armes et leur versent l'hydromel, breuvage d'éternité.
Ils connaissent un bonheur que l'on ne peut imaginer en ce bas monde.
On évoque ODIN, dieu de la Guerre et de l'Intelligence, divinité sanglante et son épouse FRIGO, déesse de l'Amour, toujours accompagnée de ses deux chats.

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Mais surtout, on s'adresse à THOR, le dieu du tonnerre, si proche des hommes qu'il protège des géants, des "trolls", les petits démons de la forêt, du froid, du feu et des loups ...
La femme reste l'âme de la maison et la condition des femmes est très en avance par rapport au reste de l'Europe.
Elle est traitée avec respect par les hommes qui la considèrent comme une égale.
Elle assume des responsabilités importantes, surtout lorsqu'elle est épouse et mère.
Souvent, à la belle saison, au moment des travaux agricoles, bien des hommes sont absents, partis en expéditions.

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Certains n'en reviennent jamais et le veuvage est un état fréquent.
Aussi les femmes cultivent-elles la terre ou dirigent-elles les esclaves qui le font.
Elles s'occupent, bien sûr, de l'alimentation, cueillette des baies, ramassage des coquillages, récolte du miel, fabrication de la bière.
En prévision des rudes et longs hivers, elles recueillent de la tourbe qui servira de combustible.
Elles coupent de larges mottes qu'elles empilent régulièrement jusqu'à former de vastes murs pour le séchage avant l'utilisation.
Les femmes s'occupent également des travaux liés au textile. Foulage, teinture, tissage et broderie où s'affirme un goût prononcé pour les couleurs vives et les motifs compliqués.
Elles utilisent la laine, le chanvre et le lin.
Mais les femmes ne sont pas cantonnées dans les travaux "domestiques".

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Elles peuvent exercer des commandements politiques et posséder personnellement des terres, des forteresses ou des bateaux.
C'est par elles que se transmettent les traditions, que la famille se maintient et s'étend.
Par elles que le foyer est bien gardé.
La femme est le vrai pilier de la société Viking.
Ainsi les féroces "rois des mers" respectaient les femmes, avaient le sens de la famille et des traditions, savaient être de délicats orfèvres, rêvaient d'un paradis peuplé de douces jeunes filles.
Alors étaient-ils vraiment aussi barbares que le racontent les chroniqueurs ?
La question reste posée.

19 octobre 2018

Les fiefs Vendéens

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La présence de vignes en Vendée est reconnue depuis l'époque gallo-romaine.
Mais c'est à Armand Jean du Plessis, Duc de Richelieu que l'on doit la valorisation des vignes et du vin.
La culture de la vigne est donc introduite par les Romains mais ne connait un réel essor qu'à partir du Moyen-âge, sous l'impulsion des moines.
En effet, les fiefs où est cultivée la vigne appartiennent aux abbayes environnantes.
Les fiefs-vendéens sont produits dans le département de la Vendée, dans la région des Pays de la Loire.
Son nom est issu des "Anciens Fiefs du Cardinal", dénomination donnée à ces terroirs en 1963.
Même si leurs terroirs sont éloignés de la Loire, les fiefs-vendéens ont l'esprit, le friand, la légèreté et le fruité naturel des vins ligériens (relatif à la Loire).
Ses principaux cépages sont : le cabernet, le gamay, le chardonnay, le pinot noir, le grolleau gris ainsi que le sauvignon.
Les fiefs-vendéens ont accédé à l'Appellation d'Origine Contrôlée (AOC) depuis le 10 février 2011.
L'AOC, c'est la garantie de la qualité de ces vins, leur authenticité, leur terroir ainsi que le savoir-faire des viticulteurs puisqu'un produit bénéficiant de cette appellation est un produit authentique dont la typicité est issu de son origine géographique et qui ne peut pas être produit dans un autre terroir.

18 juillet 2018

Le Mystère de La Pérouse (Puy du Fou)

En 1785, embarquez sur l'un des navires de l'explorateur La Pérouse.

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Quittez le port de Brest et prenez le large pour affronter les mers inconnues.

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A bord du vaisseau la "Boussole", prenez part aux grandes découvertes, du Cap Horn, à l'Alaska, jusqu'à Vanikoro…PUY_9243_05993

et essuyez les plus redoutables tempêtes !

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Vous allez vivre, de l'intérieur, l'odyssée d'une expédition sans retour :

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le mystérieux voyage de La Pérouse !

15 juin 2018

Le Mystère de La Pérouse – création originale 2018

En 2018, le Puy du Fou vous invite à prendre le large pour affronter les mers inconnues, aux côtés de l’explorateur La Pérouse.
Vous allez vivre de l’intérieur l’odyssée d’une expédition sans retour :
le mystérieux voyage de La Pérouse !

"Le Mystère de la Pérouse" vous invite à bord de la Boussole, célèbre navire de l’explorateur Jean-François de La Pérouse, pour une expédition sans retour.
Découvrez en coulisses les étapes de la création de ce spectacle hors-norme, sorti de terre en seulement quelques mois …

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 Avec beaucoup d'émotion et de respect pour cette expédition, partons maintenant vers l'histoire de "Lapérouse" (Reportage Thalassa).

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29 juillet 2019

La carpe !

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En parcourant la vallée fleurie du Puy du Fou, on longe quelques points d'eau où s'agitent des carpes.
Le nom scientifique de la Carpe est Cyprinus carpio de la famille des Cyprinidés.
À l'origine, l'aire de répartition de la carpe en Europe semblait varier selon les conditions climatiques, si bien qu'il est difficile de la reconstituer avec précision.
La carpe commune est originaire d'Asie centrale où l'on rencontre la plus grande diversité.
Elle a été introduite en Italie par les Romains puis disséminée au cours du Moyen-Âge par les moines.

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Aujourd'hui, la carpe est répandue dans toute l'Europe jusqu'à l'Oural, mais elle est inexistante dans le Nord-Est et le Nord-Ouest de la Scandinavie.
Cela vaut dans la même mesure pour la carpe d'élevage.
La carpe est identifiable aux orifices près des yeux qui permettent de trouver sa nourriture, mais également à sa bouche protractile pourvue de quatre barbillons et les nageoires dorsale et anale.
Sa forme est caractéristique des cyprinidés (la plus grande famille de poissons d'eau douce).
La carpe sauvage a le corps allongé, tandis que le dos de la carpe d'élevage (miroir, cuir, commune, à écailles linéaires) est plus haut.

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Toutes les variétés ont le dos allant du gris-bleu au noir, les flancs brunâtres ou jaune-vert et le ventre jaune d'or.
Il existe environ 1500 espèces et sous-espèces de carpes à travers le monde.
Outre, l'espèce sauvage, il existe en Europe au moins quatre variétés de carpes d'élevage.
La carpe commune ou écaillée qui possède des écailles sur tout le corps sauf sur la tête.
La carpe miroir qui ne possède que quelques rangées de grandes écailles brillantes.
La carpe cuir dont le corps est totalement dépourvu d’écailles.
L′amour blanc affectionne plutôt les eaux calmes (lacs, étangs, grandes rivières).
Il est très tolérant vis à vis de la température de l′eau qui peut varier de 0º à 38ºC et sur la quantité d'oxygène dissout (mini 0,5 ppm).
Il peut atteindre 45 kg (cas exceptionnels) et est utilisé par de nombreux gestionnaires d′eaux closes et privée pour limiter la prolifération des végétaux.
On retrouve aussi la fameuse carpe Koïs pure produit japonais.

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C'est au début du XIXème siècle, qu'ils remarquèrent une couleur rouge apparaître sur certains poissons, notamment sur leurs joues.
En reproduisant ces poissons, la première carpe Koï, une Kohaku (rouge et blanche) naquit et depuis de nombreuses autres variétés sont apparues.
Là-bas, on en a même fait un culte.
Les Koïs sont un porte bonheur, un signe de force et de longévité car, d′après la légende, la plus âgée compterait déjà plus de 200 ans ...
Mais revenons à notre carpe traditionnel qui évoluent près de la surface de l'eau ou à une profondeur moyenne.

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Ce poisson peuple aussi bien les lacs et les étangs que les fleuves et les rivières.
D'une manière générale, la carpe s'adapte facilement aux conditions de son habitat, aussi extrêmes soient-elles.
Même si elle supporte par exemple des eaux pauvres en oxygène, elle préfère un milieu optimal tel qu'eaux dormantes ou rivières à faible courant.
La carpe recherche la chaleur et les fonds sableux ou vaseux.
Sa prédilection pour Les zones à flore aquatique abondante la pousse vers les herbiers touffus, les parterres de nénuphars ou autres.
Chaleur et végétaux revêtent la même importance pour sa reproduction.
Bien que la carpe fraie en général en mai et juin, la période de reproduction varie selon les conditions climatiques.
Au cours des étés très la carpe peut frayer deux fois.

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Dès que la température de l'eau atteint 18°C, les poissons se rapprochent des berges réchauffées de leur habitat, où les femelles cherchent un endroit assez touffu pour pondre.
Les oeufs sont déposés sur des plantes aquatiques.
Pour se reproduire, les cyprinidés des rivières aiment les zones inondées.
Lors des crues, ils vont s'accoupler à pas plus de 40 cm de profondeur sur les berges herbeuses immergées.
Les carpes apprécient les moules zébrées qui s'agglutinent en amas dans les fonds.
Les femelles pondent 200000 œufs par kilo de leur poids chaque œuf fait de 1,6 à 2,0 mm de diamètre.

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À l'instar d'autres espèces, il n'est pas rare que la ponte s'effectue sur plusieurs jours et en des endroits différents.
Autre particularité des carpes est que la femelle peut accepter jusqu'à 15 mâles différents durant une même phase de reproduction.
Il est donc tout à fait possible d'observer ce phénomène si l'on en prend le temps et que l'on se trouve au bon endroit, puisque la carpe n'est absolument pas farouche en période de reproduction.
Rien ne semble pouvoir déranger l'accouplement de ces poissons.
Les œufs éclosent après 3 à 5 jours d'incubation.
Les larves se nourrissent de plancton dans un premier temps.
Dès qu'ils atteignent 2 cm de long, les alevins sont déjà capables d'aller fouiller les fonds pour trouver leur nourriture et ils commencent à adopter le comportement adulte.

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La carpe d'élevage mesure de 40 à 60 cm et pèse de 2 à 5 kg. Sa taille maximum est de 1,20 m pour un poids de 30 kg.
Ce poisson peut vivre très longtemps, jusqu'à 50 ans selon les sources connues.
La saison idéale pour pêcher la carpe va de mars à décembre.
On relève cependant des différences selon les milieux aquatiques.
Dans les eaux courantes, elle dure de mars à la mi-avril, puis de juillet à décembre.
Tout dépend de la fraie qui est variable selon le temps.
On entend souvent dire que les carpes deviennent actives au crépuscule, préférant se réfugier à de plus grandes profondeurs dans la journée.
Ce n'est vrai qu'en partie, dans la mesure où il s'agit d'un poisson assez capricieux en général.
Elle passe l’hiver enfouie dans la vase et s’active au printemps.
Ses mœurs sont dictées par une quantité de facteurs liés à l'habitat.

7 août 2017

Céleste Julie Michèle "Bulkeley".*

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Céleste Julie Michèle "Bulkeley", née "Talour de La Cartrie".
Elle est la fille de Guy Barthélemy Talour de la Cartrie et de Jeanne Ollivier (1712-xxxx).
Ses parents habitaient le château de la Villenière à la Pouëze en Anjou.
Née à Angers en 14 mai 1753, décédée le 13 mars 1832 à l'âge de 79 ans.
Elle fut une femme très courageuse, méprisant le danger et têtue dans ses convictions.
Elle se mariera 4 fois.
Son premier mariage fut célébré le 31 mai 1779 avec Louis Henri Marie Chappot de la Brossardière (1753-1785).
Il décéda la sixième année de leur mariage en 1779, laissant une fille Marguerite Ambroise Céleste Aminthe CHAPPOT (31 mars 1781- 10 février 1794).
Le 20 novembre 1786, elle épousa en deuxième noce le lieutenant William de Bulkeley (1766-1794) de nationalité irlandaise, appartenant au régiment Walsh-Serrant (régiment d’infanterie irlandais du Royaume de France créé en 1697) en garnison à l’Ile d'Oléron.

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Le couple Bulkeley combattit les armées de la République pendant l’insurrection vendéenne.
En 1793, ils furent arrêtés par les soldats républicains à la fin de la Virée de Galerne‎ (18 octobre au 23 décembre 1793) à "Le Loroux Bottereau" ainsi que leur fille de 12 ans et leur femme de chambre et furent amenés et incarcérés à Angers.
Ils furent condamnés tous les quatre à mort.
Deux furent guillotinés en janvier 1794 et sa fille morte du typhus.
Son époux la sauvera en justifiant à l'autorité une grossesse.

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Céleste Bulkeley échappa de justesse à la guillotine et obtient un sursis grâce à une fausse déclaration de grossesse.
Le sursis accordé lui fait traverser la "Terreur", mais la laisse absolument seule.
C’est auprès de Charette que la comtesse trouve refuge.
Elle était l’une des fougueuses amazones de François-Athanase Charette de La Contrie.
Suivant les expéditions, elle prit part aux terribles luttes et reçu deux coups de sabre à Torfou, se battit à Mortagne et à Saint Fulgent.

Madame de Bulkeley

L’image de cette femme couvrant la retraite des royalistes, armée d’une épée et d’un pistolet, est restée légendaire dans les manuels scolaires.
En rejoignant Charette, elle a retrouvé auprès de lui des dames et des demoiselles, nobles ou roturières, restées dans la légende sous l’appellation générique d' "amazones de Charrette" et dont certaines méritaient ce titre grâce à leurs incontestables faits d’armes.

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Elle ne rendra définitivement les armes qu’après la mort du général, le 29 mars 1796.
Le 19 septembre 1797, elle épousa le 19 septembre 1797, Jacques Thoreau de Touchardière (1766-1798) et finalement le 9 janvier 1803 le Capitaine François Pissière (1769-xxxx).

6 mai 2019

Panem et Circenses

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"Du Pain et des Jeux", le seul souhait, la seule convoitise de la "tourbe dégénérée des enfants de Romulus", fulminait le poète satirique Juvénal, stigmatisant la décadence de la plèbe de Rome.
Et les empereurs conscients qu'un peuple "qui bâille est mûr pour la révolte" ne laissèrent jamais les Romains bâiller, ni de faim (par des distributions mensuelles de nourriture), ni d'ennui...
Les feux et les spectacles furent le plus sûr instrument de leur absolutisme.

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Ils y ont sciemment englouti des sommes fabuleuses (même les plus pingres, comme Claude ou Vespasien) pour assurer leur pouvoir. 
A l'origine...
Les premiers Jeux (les "Ludi") étaient des manifestations équestres, dédiées à une divinité afin de se concilier ses bonnes grâces et de capter son énergie, momentanément incarnée dans les vainqueurs des courses.
Dans les premiers temps de Rome, ces spectacles avaient des objectifs plutôt "agraires"...
On s'adressait à Saturne pour les semailles, à Cérès pour les moissons, à Liber pour la vigne, à Paies pour les troupeaux...

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Cette tradition remonterait à Romulus, mais le plein essor des Jeux se situerait a l'époque de Tarquin l'Ancien (au VIème s. av. J.-C.) qui fit construire le Circus Maximus (le "Grand Cirque") et décida la création d'une douzaine de Jeux annuels, à périodes fixes...
Ainsi, en avril, on célébrait Cybèle, la déesse Mère ; en mai, Flore, la déesse du Printemps ; en août, Romulus, le fondateur de la Cité...
Peu à peu, les chefs d'État, les généraux, fêtèrent leurs victoires en offrant au Peuple des représentations supplémentaires de "circenses" (de "Jeux du Cirque") que l'on reconduisit d'année en année.
Ces "commémorations" s'additionnant, on pouvait assister, à Rome, au IVème siècle, à plus de 182 jours de festivités par an...
Toutes, cependant, ne se déroulaient pas dans le "Cirque".

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Certaines avaient un autre cadre : "L'Amphithéâtre".
Dans ce lieu, la violence était de mise.
Une autre tradition religieuse avait évolué.
Il s'agissait, dans ce cas précis, du culte que les familles romaines vouaient à leurs ancêtres.
Pour honorer leurs âmes, les Mânes, elles leur offraient des fleurs, des aliments...
Mais il fallait aller plus loin...
Pour apaiser leur courroux d'avoir quitté cette Terre, les défunts réclamaient des sacrifices sanglants, animaux... et humains, lors de combats de gladiateurs où, inévitablement, il y avait des victimes.
En 105 av. J-C , l'État reprit à son compte ce culte barbare.
Il ordonna des combats de gladiateurs pour protéger le peuple romain de la colère des dieux et des âmes mortes...

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Au fil des siècles, on oublia le sens profond des "jeux"...
On y assista par désœuvrement, pour l'émotion des courses, mais aussi pour le plaisir immonde de voir couler le sang...
Ce n'est que convertis au christianisme (dont ils avaient tellement persécutés les adeptes) que les Romains rougirent de cette honte invétérée et qu'en 404, un édit d'Honorius interdit les tueries de l'arène.
Ces Jeux, tellement prisés des citoyens romains, duraient des journées entières... et même jusqu'à la nuit tombée.
Nous irons pour ce premier séjour dans l'antique Rome, assister aux Jeux par excellence, les "Jeux du Cirque"...

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Ils attiraient une foule très nombreuse et, souvent, l'Empereur les honorait de sa présence...
Au "Circus Maximus'', il se situe entre les collines du Palatin et de l'Aventin, dans la petite vallée Murcia.
Le fond de la vallée forme la piste avec son sol souple et sablonneux, idéal pour amortir les chutes.
Les gradins s'étagent sur les collines environnantes.
Les bancs de bois peuvent recevoir 150 000 spectateurs...
La piste s'enroule sur 568 mètres autour de son "épine dorsale", la spina, une longue terrasse ornée de statues de divinités et de l'obélisque du pharaon Rarnsès H, ramenée d'Egypte par l'Empereur.

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A chacune des extrémités de la spina, les fameuses bornes de pierre (les metae) autour desquelles devront virer les attelages.
Entre la piste et les gradins, un large fossé empli d'eau, "l'euripe", protège les spectateurs.
Il y avait autrefois des rampes de fer, mais un jour, des éléphants affolés les renversèrent et tuèrent plusieurs assistants...
César fit creuser "l'euripe" pour éviter d'autres accidents.

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Mais... attention... l'Empereur Auguste entre avec sa suite...
Il occupe, sur le flanc du Palatin, une magnifique loge de marbre.
Aussitôt la foule se lève d'un sursaut unanime et lui adresse, en agitant des mouchoirs, une vive acclamation...
Déjà, les concurrents de la première course sortent des écuries situées à l'une des extrémités de la piste.
Ils viennent occuper la place que le sort leur a assignée, dans un ordre impeccable et une mise éclatante.
Les chars sont richement décorés, ce ne sont pourtant que de simples caisses montées sur deux roues...
Ils sont ainsi très légers, mais aussi très fragiles et faciles à renverser.

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Chacun est tiré par quatre chevaux : c'est une course de quadriges...
Les bêtes s'avancent, un rameau sur la tête, la queue relevée par un nœud très serré, la crinière constellée de perles, le poitrail couvert de plaques étincelantes et d'amulettes, montrant à leur encolure un mince collier et un filet teints de la couleur de leur écurie.
Les conducteurs, les "auriges", attirent eux aussi, tous les regards.
Debout sur leur char, casque en tête, fouet en main, bandes molletières enroulées autour des jarrets et des cuisses, ils sont vêtus d'une casaque de la nuance de leur écurie.
Autour de leur corps s'enroulent les rênes, qu'en cas d'accident, ils trancheront du poignard suspendu à leur côté.

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Aujourd'hui, le célèbre Scorpus conduit un quadrige...
Il a déjà gagné plusieurs centaines de prix... est l'idole de la foule et surtout des femmes...
Son nom est sur toutes les lèvres, son portrait dans toutes les maisons.
Il est pourtant d'humble origine, comme tous ses collègues...
C'est un esclave, mais il a été affranchi par l'Empereur grâce à ses succès.
Il est devenu fabuleusement riche.
Il se fait payer à prix d'or par son écurie qui veut à tout prix le conserver.

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De plus, à chaque victoire, il touche une bonne somme, augmentée d'un cadeau de l'Empereur.
Son destin fait rêver les Romains : la force, la fortune, la gloire à un tout jeune âge...
Mais aussi le danger permanent de mourir sur la piste...
Dans le Cirque, les chevaux piaffent...
L'organisateur des Jeux, un haut magistrat, spectaculaire dans sa tunique écarlate et sa toge brodée d'or, accomplit le geste décisif.
Au son de la trompette, il jette du haut de sa tribune une serviette blanche.
C'est le signal du départ...
La fièvre s'empare alors du public aussitôt que la poussière vole sous la roue des chars.
Les spectateurs tremblent de crainte et d'espoir...
Car ils ont parié, souvent de fortes sommes, sur les quatre écuries, les "factions".
Les Verts, les Bleus, les Blancs et les Rouges.

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Chacun mise sur sa couleur favorite.
Le peuple préfère les Verts, les sénateurs et les riches plutôt les Bleus...
Les patrons des différentes écuries s'inquiètent, eux aussi.
Ils attendent le gain des courses pour entretenir un nombreux personnel : entraîneurs, vétérinaires, tailleurs, bourreliers, gardes d'écurie, palefreniers, panseurs, abreuveurs...
La passion monte au fil des tours de piste...
Les quadriges mènent un train d'enfer...

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Chaque passage des metae est un moment dangereux et décisif !
Si la borne est serrée de trop près, le Mosaïque du char risque de l'accrocher et de s'y briser !
Si le tournant est pris trop large, l'attelage perdra son avance ou sera heurte par le suivant !
Tout dépend de l'adresse de l'aurige et des deux chevaux extérieurs.
Au lieu d'être attelés au joug comme les deux du milieu, ils sont attachés par une corde et dirigent l'ensemble.
Celui de droite, à l'aile marchante, celui de gauche au pivot...
Ces bornes, il faut en franchir treize au cours des sept tours de piste... sept tours symbolisant l'errance des sept planètes (connues à l'époque) et la succession des sept jours de la semaine...
Sur la spina, se trouvent, en alternance, sept oeufs de bois colossaux et sept dauphins de bronze.

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A chaque tour, on retourne un oeuf et un dauphin pour que chacun sache où en est la course.
Au dernier tour, la foule excitée, hurle, encourageant sa faction...
Une tempête d'acclamations et d'applaudissements salue le vainqueur qui reçoit son prix des mains mêmes de l'Empereur...
Il faut maintenant que les esprits s'apaisent...
Une course de voltige va permettre aux spectateurs de se détendre...
Les cavaliers doivent, toujours au long des sept tours de piste, effectuer sur leur monture, toutes sortes d'exercices difficiles : Manier les armes, se tenir à califourchon, agenouillé ou couché sur le cheval au galop ; ramasser une étoffe sur la piste et même franchir un quadrige d'un bond prodigieux...

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Le spectacle est passionnant car chacun des participants redouble d'audace.
La journée au Cirque comporte une douzaine de courses de chars ou de voltige...
Pour ne pas perdre leurs places, les spectateurs ne les quittent même pas pour se restaurer.
Ils déjeunent sur place avec ce qu'ils ont apporté ou ce qu'ils achètent aux innombrables marchands ambulants...
Ils lient conversation avec leurs voisins et discutent...
De quoi... ?
Devinez...
De courses, bien entendu... !

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Quand le soleil disparaît à l'horizon, épuisé par tant d'émotions, les Romains se dirigent vers le grand banquet offert par l'Empereur... ainsi les esprits se calmeront, les perdants seront consolés...
D'ailleurs, les courses terminées, on pense déjà aux prochaines festivités...
Bientôt d'autres Jeux, encore plus palpitants, se dérouleront, cette fois, à l'Amphithéâtre...

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3 avril 2019

Qualité du Légionnaire Romain.

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Quel gros effort exige la marche en colonne.
Porter des vivres pour plus d'une quinzaine, porter tout ce qui est d'usage personnel, porter les pieux.
Quant au bouclier, à l'épée, au casque, ils n'entrent pas plus en ligne de compte dans le chargement de nos soldats que les épaules, les bras, les mains :
"Les armes, disent-ils, sont les membres du soldat" et, de fait, ils les portent si ingénieusement disposées, que, en cas de besoin, ils n'ont qu'à jeter bas leurs fardeaux pour que leurs armes soient prêtes pour le combat, tout comme si c'était leurs membres.

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Que dire de l'entraînement des légions ?
Et la course, la charge, le cri de guerre, combien d'efforts cela ne coûte-t-il pas ?
Voilà où se trempe le courage qui affronte les blessures du combat.
Mettez en ligne un soldat également courageux, mais non entrainé, il aura l'air d'une femme.
Les recrues ont généralement l'avantage de la jeunesse, mais l'endurance à l'effort, le mépris des blessures, c'est l'accoutumance qui les enseigne.

CICERON (orateur latin, 106 - 45 av. J.-C.).

4 janvier 2021

L'origine des Chevaliers !

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Ce terme d'équestre évoque, au premier abord, les hoplites (Fantassin) montés de la Rome primitive à qui l'Etat fournissait un cheval public (equo publico) et qui appartenaient à l'élite du patriciat.
Mais, peu à peu, le terme de chevalier cessa d'avoir la signification purement militaire qu'impliquait le service accompli dans la cavalerie.

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Purent appelés chevaliers tous ceux qui, dans le système centuriate, étaient, compte tenu de leurs biens, désignés par le censeur comme pouvant recevoir de l'Etat le cheval public, même s'ils ne le recevaient pas effectivement.
On constate qu'à la veille de la deuxième guerre punique, l'opinion qualifie "d'equites" (Ordres des chevaliers) les personnes qui prêtent de l'argent, font du commerce avec la Sicile et la Sardaigne, qui encaissent pour l'Etat les revenus du monopole du sel, qui spéculent lors de la raréfaction de certaines marchandises, en un mot, tous ceux qui s'orientent vers des activités différentes de l'agriculture, au point de constituer une "classe moyenne" enrichie par les revenus du commerce.

21 octobre 2019

Le bois

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Avec l'arrivée du froid, nous allons pouvoir retrouver les magnifiques flambées qui réchauffent et illuminent les soirées d'hiver.
Mais sommes-nous bien conscient des conséquences du déboisement ?
Depuis l'aube de l'humanité, il rend à l'homme des services inestimables.
Sans lui, on peut affirmer que le monde serait tout à fait différent et que, peut-être, certains pays comme les états-Unis d'Amérique par exemple, n'existeraient pas encore...
Depuis que l'homme a découvert le moyen de faire du feu à volonté, il se chauffe au bois.
Les grottes préhistoriques gardent toutes les traces de foyers qui permettaient de survivre au froid (Les premières ébauches de peintures rupestres furent d'ailleurs tracées à l'aide de charbon de bois.)
Ce premier mode de chauffage à certainement contribué au développement de l'humanité.

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Par la suite, le "feu de bois" resta un élément important de la vie, que ce soit en plein air ou dans les premiers abris construits, eux aussi, en bois (au début, de simples branchages).
A partir de ce moment, diverses "inventions" renforcèrent le rendement du bois de chauffage, par exemple l'invention du poêle, qui permet de faire rayonner davantage de chaleur dans la pièce.
Mais, plus l'homme s'éloigne de la vie primitive, plus le problème du ravitaillement en bois se pose.
S'il était relativement aisé de se procurer du bois lorsqu'on vivait dans ou en marge des forêts, le faire venir dans les villes n'était pas si simple.
Il faut dire que, pour une même quantité de chaleur fournie, le bois pèse deux fois plus et a cinq fois plus de volume que la houille !
On vit donc se développer une industrie nouvelle, dans les forêts, celle du charbon de bois.
Notons que le chêne a toujours été considéré comme le bois de chauffage par excellence et que le bouleau a toujours été recherché par les boulangers pour chauffer leur four.
On en distingue cinq dans le commerce.

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Voici comment y sont classées les essences de nos pays :
Bois durs : chêne, orme, hêtre, frêne, charme, acacia, châtaignier, érable, platane,...
Bois blancs ou bois tendres : bouleau, aulne, peuplier, saule, marronnier, tilleul,...
Bois d'arbres verts : pin, mélèze, houx, if, olivier...
Bois de sauvageons : pommier, poirier, prunier, alisier, sorbier, mûrier, noyer,...
Bois d'arbres de landes : genévrier, rosier, troène, bruyère, lierre, ronce,...
Quelques exemples de spécialisations :
Noyer, peuplier : meubles. Tremble : allumettes.
Noyer : les inusables sabots de jadis.
Les premiers outils comme les premières armes furent en pierre ou en bois.
Et même lorsque, par la suite, le progrès fut de fabriquer des outils et des armes en fer, ce ne fut possible que grâce au bois (premier combustible utilisé par les forgerons...).
Mais l'un des rôles les plus importants que joue le bois dans l'histoire du monde fut certainement celui qui concerne les déplacements et particulièrement la conquête des terres nouvelles.
Car le bois fut longtemps l'élément principal dans la construction des bateaux.
De la pirogue rudimentaire du "sauvage" aux vaisseaux des conquistadors qui colonisèrent les Amériques, en passant, bien entendu, par les drakkars des Vikings qui écumèrent les côtes de nos pays.
Pensons-y, sans le bois, l'histoire n'aurait sans doute pas eu de grands empires.

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Et pensons aussi, pour terminer, aux soins que nécessita cette "industrie" colossale : la construction des navires.
Ils devaient résister aux plus fortes tempêtes et leurs pièces maîtresses devaient être non seulement de bois durs (surtout du chêne) et de qualité, mais elles devaient être taillées dans les arbres, dans leur forme naturelle, pour être plus résistantes.
Le bois est un élément principal de bien des activités humaines et un livre entier ne suffirait pas à faire le tour du sujet.
Ce livre devrait d'ailleurs être imprimé sur du papier (qui est fait à base de bois !).

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La construction lui doit beaucoup, aussi bien dans le domaine de l'habitat (les charpentes, les escaliers) que dans celui des édifices publics.
L'industrie y a recours de multiples façons (du bois de mine aux caisses d'emballage) aussi bien, indirectement, que pour le transport des marchandises (beaucoup de traverses de voies de chemin de fer sont en bois).
Le bois est vraiment l'un des plus "puissants" et des plus importants serviteurs de l'homme...
L'importance de la forêt dans la vie, et dans l'histoire de l'homme, est extraordinaire.
Longtemps, les hommes l'ont respectée au point que les premiers dieux qu'ils adorèrent furent les divinités forestières...
Le chêne fut sans doute un des plus vénéré. On peut dire que, souvent, la civilisation s'est propagée au détriment des forêts.

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L'homme de l'âge du bronze sut, grâce à ses outils, abattre les arbres de taille moyenne, et même équarrir un tronc.
Mais comme il ne savait pas défricher, il se contenta d'incendier la forêt.
Exactement comme firent les Germains, les Slaves et, plus près de notre époque, les premiers colons américains.
Bien sûr, devant l'immensité des fabuleuses forêts du nouveau-monde, on imagine facilement que les pionniers aient dû se dire :
"Il y a tant d'arbres qu'il en restera toujours trop..."
Ce en quoi ils se trompaient lourdement.
Car l'immensité d'une forêt peut être son point faible.

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Une seule étincelle et un vent complice peuvent détruire la plus grande des forêts, si celle-ci est loin des centres de lutte contre les incendies.
En août 1910, un incendie de forêt dans l'Idaho détruisit, outre les arbres, plusieurs douzaines d'agglomérations et huit villes.
Pendant la seconde Guerre mondiale, les japonais essayèrent même de mettre à profit cette vulnérabilité des Etats-Unis en lâchant des ballons lestés de matières auto-inflammables que des vents qui soufflaient vers l'Amérique devaient amener au-dessus des grandes forêts.
Heureusement, ces sournoises attaques ne réussirent pas.
Beaucoup plus récemment près de Marseille et en Corse de gigantesques incendies ont détruit un patrimoine naturel inestimable.
Le déboisement et progrès coûtent d'immenses forêts.
L'histoire est jalonnée d'arbres abattus.

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Pour percer les voies de chemins de fer, pour bâtir des ponts, des villes...
Ou, comme ce fut le cas par exemple en Angleterre, pour construire d'immenses flottes de guerre et de commerce.
Ce pays, jadis couvert d'immenses et belles forêts, en sacrifia aussi une partie importante pour l'élevage du mouton.
Au XIXe siècle, la mécanisation de plus en plus poussée permit d'effectuer des déboisements encore plus intensifs.
Aujourd'hui, l'arbre est pour l'homme un "produit" dont la grande consommation impose des déboisements intensifs.
Des meubles au papier, en passant par tout ce que la chimie peut tirer du bois, notamment par la "distillation sèche", goudron, acétone, vinaigre de bois, etc.
Et la liste serait encore longue de tout ce que la forêt nous apporte (eau de vie, sucre, parfums,...).
Ce qui explique la nécessité de déboiser pour répondre à toutes les demandes.
Les conséquences du déboisement, lorsqu'il est effectué de manière intensive, peuventt entraîner de véritables catastrophes.

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Les exemples extrêmes sont les déserts, dont beaucoup furent jadis des terres couvertes d'arbres.
Et s'il est facile de détruire un arbre ou une plante, il est difficile de les réimplanter dans un sol devenu stérile et livré aux mécanismes d'érosion liés aux vents.
Il faut insister aussi sur le rôle que joue la forêt dans la respiration de notre planète,(par l'élaboration chlorophyllienne) et sur le fait que des déboisements massifs comme ceux, par exemple, permettant la percée d'une route à travers la forêt amazonienne, réduisirent ce rôle.
En conclusion, le déboisement est acceptable lorsqu'il est bien étudié et limité.

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C'est affaire de spécialistes qui prévoient le remplacement des arbres abattus, ou, dans certains cas, l'adaptation du terrain à l'agriculture.
Heureusement, dans nos pays, les services compétents veillent sur ce patrimoine et possèdent les spécialistes capables de ne pas trop sacrifier aux exigences du "progrès", ce consommateur vorace de bois.

13 avril 2020

L'écureuil

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C'est l'un des petits mammifères les plus sympathiques de nos forêts.
Mais aussi l'un des plus difficiles à observer tant il est vif et rapide.
A peine l'a-t-on entrevu en équilibre sur une branche, qu'il disparaît le long du tronc de l'arbre en prenant même souvent la précaution de grimper de l'autre côté, là où ne peut plus le voir...
C'est un agile acrobate, il se déplace avec une aisance surprenante, et son faible poids (entre 230 et 500g, pour une taille variant selon les espèces, d'une quinzaine de centimètres à 28cm) lui permet de se laisser tomber d'une branche à l'autre, ou sur le sol, parfois de plusieurs mètres.
Il détale ensuite pour regrimper le long d'un tronc ou s'immobiliser derrière un buisson, avant de reprendre sa course.
Animal diurne, ce rongeur vit dans les bois, parcs, grands jardins, et on en rencontre même en montagne jusqu'à des altitudes de plus de 2000 mètres où il a tout loisir de mettre en pratique ses dons de grimpeur et de "bondisseur".
L'écureuil roux change de fourrure en fonction des saisons.

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En hiver, elle est épaisse et de couleur rousse (sauf le ventre qui est blanc).
Le pelage de sa queue est pais et broussailleux, roux foncé.
C'est à cette saison que l'écureuil est le plus beau.
L'été, cette fourrure cédera la place à un pelage plus fin et plus adapté à la chaleur, souvent plus clair.
Il a 5 doigts aux membres antérieurs et postérieurs, tous munis de griffes longues et puissantes qui lui permettent de grimper aux arbres.
Les mains des antérieurs sont très habiles pour manipuler des petits objets comme les graines.
Il possède aussi des moustaches sensitives, comme les chats, pour évaluer les distances et les dimensions.
Animal arboricole, l'écureuil roux vit dans les forêts de conifères très sombres.
Son domaine s'étend sur plusieurs hectares mais il peut varier en fonction des ressources alimentaires disponibles.
En été, période où il est en pleine activité, vous l'observerez aisément deux heures après l'aube et deux heures avant le crépuscule.
En hiver par contre, si l'écureuil n'hiberne pas, son activité est cependant réduite.
Il dort beaucoup et ne sort que pour chercher de la nourriture.
L'écureuil est un "créateur de familles nombreuses".

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Après une gestation de près de quarante jours, la femelle donne naissance à une portée de trois petits minimum et sept maximum.
Ils sont nus et aveugles.
Leur poids est insignifiant : de 8 à 12g !
La période d'allaitement est de 6 semaines environ, et les petits sont déjà indépendants vers l'âge de 7 à 8 semaines.
A l'âge d'un an, ils seront capables de se reproduire.
Et comme une femelle peut avoir deux portées par an (parfois trois), et que la longévité de l'écureuil dépasse en général la douzaine d'années, on peut aisément imaginer la très grande famille que peut engendrer un couple de ces rongeurs...
Dans cette aventure, écureuil mâle est un excellent "père de famille" dont le dévouement peut aller jusqu'au sacrifice de sa vie.
Dès le siècle passé, les chasseurs savaient qu'ils tuaient beaucoup plus de mâles que de femelles.
Tout simplement parce que l'écureuil mâle reste toujours en arrière pour faire diversion et couvrir la retraite des siens.

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Longtemps, l'écureuil, à cause de son extraordinaire agilité et de ses acrobaties d'un arbre à l'autre, a eu la réputation d'être "presque un oiseau".
Et sans doute, son nid a-t-il contribué à accréditer sa légende de "rongeur voilant".
Car l'écureuil construit son nid pratiquement à la manière de certains oiseaux.
Il le place au faîte d'un arbre élevé, souvent un vieux sapin.
Il commence par apporter dans sa bouche du gazon sec et de la mousse, qu'il dépose sur une grosse branche ou dans une enfourchure, puis des bûchettes qu'il entrelace, presse, foule.
Quand le fond de la couche est fait, il en élève les bords pour y placer ensuite un toit.
Il n'y laisse qu'une ouverture vers le haut, à peine assez large pour passer.
Souvent, le nid comporte aussi une discrète sortie de secours.
Ce petit édifice se confond tellement avec la ramure, qu'il est presque impossible de l'apercevoir.
Prudent, l'écureuil en construit fréquemment plusieurs sur son territoire et peut ainsi changer de refuge lorsqu'il est découvert.

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En plus de son ou des ses nids, il aime se constituer des réserves pour les temps de disette et tout particulièrement l'hiver.
Il se nourrit surtout de graines d'arbre (cônes de conifères, glands, noix, noisettes...) d'insectes, de champignons...
Il aime entasser des vivres dans le creux d'un arbre, ou même dans un trou dans la terre.
Ses provisions dépassent même de beaucoup ses besoins.
Heureusement, en un sens, car il est assez distrait et il lui arrive de ne pas retrouver une ou plusieurs de ses cachettes.
Enfin, son désir d'amasser des trésors, qui en a fait un des symboles de l'épargne, ne le quitte pas si par malchance il était captif ou vivait en semi-liberté.
Nombreuses sont les anecdotes qui racontent comment des écureuils devenus familiers, volent des vivres aussi diverses que des morceaux de sucre ou des bonbons, pour aller les cacher dans un recoin de l'habitation.
Ce petit animal peut devenir très vite familier.

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Pour l'attirer, offrez-lui des noix et des noisettes que vous déposerez régulièrement au même endroit.
Avec un peu de chance, vous pourrez alors assister à son repas.

21 décembre 2020

Mon beau sapin.*

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S'il est le roi des fêtes de fin d'année et s'il a fière allure paré de ses guirlandes, il est avant tout, comme le dit la chanson, le roi incontesté de la forêt et mérite que notre admiration s'exerce là où il domine son royaume.
Seul arbre dont la verdure perdure au coeur de l'hiver, le sapin était jadis en Allemagne, symbole de vie.
En 1508, un prédicateur allemand de Strasbourg mentionne pour la première fois le sapin de Noël dans son sermon.
A la même époque, il symbolise l'arbre de l'Eden et on y accroche les pommes de la tentation.
Au XVIIème siècle, on le décore de roses en papier et de bougies pour chaque mois de l'année.
Le premier sapin français est dressé aux Tuileries, à Paris, en 1837, à la demande de la duchesse d'Orléans.

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Depuis, il a conquis le monde entier... sauf l'Islande où l'on décore un sorbier !
Quant aux 6 millions d'arbres qui trônent dans nos foyers, ce ne sont pas des sapins mais, à 85 % des épicéas !
Connaît-on vraiment la nature de ce résineux si familier que l'on fête une fois l'an et qui fait rêver petits et grands ?
Le "sapin" de Noël de notre enfance, celui au pied duquel on dispose soigneusement les cadeaux en prévision du grand jour, est en effet, dans la plupart des cas, un épicéa commun.
La croissance de l'épicéa est rapide.
Cet arbre, qu'on trouve aussi bien en plaine, que dans la vallée ou en moyenne montagne, est abondamment planté, fortement exploité et son utilisation est variée : menuiserie, ébénisterie, pâte à papier...
Il est ainsi géré en vastes parcelles à des fins industrielles et de reboisement.

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Quant à son utilisation en sapin de Noël, sachez que plusieurs sortes d'épicéas sont en compétition.
En revanche, et contrairement à l'épicéa commun, le sapin des Vosges ou sapin blanc se fait rare.
Ce sapin qui apprécie tout particulièrement l'humidité des sous-bois, impressionne par sa taille démesurée.
Son tronc, d'une droiture exceptionnelle, est souvent gris argenté, alors que sa cime, lorsqu'elle est visible, semble rejoindre le ciel.
Le sapin blanc est un conifère pouvant atteindre 600 ans.
Vous surprendrez peut-être, par hasard, descendant de l'arbre à toute allure et défiant la pesanteur, l'écureuil roux en quête de nourriture.
Quelques secondes plus tard, l'animal vous observe, malicieusement caché derrière un tronc d'arbre protecteur.
Vous voilà surpris en flagrant délit de nostalgie.
Surpris à rêver aux Noëls de votre enfance, tout étincelants, tout illuminés de petites loupiotes, tout parfumés des senteurs du feu ouvert ou des bougies parfumées.
Tout colorés de boules et de guirlandes rouge et or.

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Qu'à cela ne tienne : plantez le décor !
Habillez votre sapin de rouge et d'or.
Décorez-le avec de belles pommes rouges entourées d'un ruban écossais, qui remplaceront joliment les boules traditionnelles.
Ajoutez des grands nœuds que vous découperez dans un ruban rouge de grande largeur.
Puis armez-vous d'une bombe à dorer, de pommes de pin que vous aurez récoltées au cours de vos promenades et que vous vaporiserez d'un nuage étincelant.
Vive la tradition !

3 décembre 2018

PETIT PAPA NOËL

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Quelques mots sur notre bien aimé "PETIT PAPA NOËL".
Qui est-il ?
D'où vient-il ?
PETIT PAPA NOËL.
Ce malicieux papy, chaussé de hautes bottes et portant un bonnet rouge, fait depuis quelques temps concurrence à Saint Nicolas.
Plus jeune, les yeux pétillants de malice et les pommettes rieuses, le père Noël porte un baluchon de joujoux sur l'épaule et se promène sur un magnifique traîneau tiré par un attelage de rennes.
Chanté par Tino Rossi, il y a de nombreuses années, qui oserait encore imaginer un décembre sans son "Petit Papa Noël" ?
Le bambin qui garde les yeux ouverts la nuit du 24 décembre, a des chances de l'apercevoir se glissant par la cheminée pour déposer les cadeaux au pied du sapin.
Car, par tous les temps, il fait son tour, et, pour rien au monde, il ne voudrait décevoir les têtes blondes.

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LE PAYS DU PERE NOËL.
En Norvège, même le père Noël a dû prouver qu'il avait du sang lapon dans les veines pour pouvoir conserver son renne !
Le lien qui unit lapons et rennes remonte à la nuit des temps.
A la fin de la période glaciaire (il y a 10.000 ans), le renne fut le premier animal à s'établir dans le nord de la Scandinavie.
A l'origine, les lapons chassaient exclusivement les rennes sauvages.
Toutefois, ils parvinrent vite à en apprivoiser quelques-uns.

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(Photo : https://www.santaclausvillage.info)

Dès le 17ème siècle, l'élevage du renne supplanta définitivement la chasse des animaux sauvages.
La Laponie d'aujourd'hui s'étend par-delà les frontières de Norvège, de Suède, de Finlande et de Russie. Pourtant, on ne rencontre plus de lapons semi-nomades qu'en Norvège (qu'ils appellent Finmark).
Ces peuplades parcourent annuellement des centaines de kilomètres avec leurs troupeaux.
A l'heure actuelle, il n'y a plus que 10% de lapons en Norvège à dépendre des rennes pour leur subsistance.
L'aventure reste pourtant à l'ordre du jour, quand on pense que 450 familles et 170.000 rennes voyagent sur un territoire aussi grand que tout le Danemark.
Au printemps, les troupeaux et les "bergers" se déplacent vers les îles et les presqu'îles qui bordent la côte, pour retourner vers la toundra en automne, afin d'y passer l'hiver.
Ces migrations semestrielles sont bénéfiques tant aux hommes qu'aux animaux.
Dans les pâtures d'hiver, les bêtes se nourrissent essentiellement de lichens, qui sont composés surtout d'hydrate de carbone.
Cependant, bien que ces lichens soient suffisants pour assurer leur croissance, les rennes doivent aussi absorber des protéines, qu'ils trouvent au printemps dans les prés, le long des côtes.
Afin de sauver la culture lapone, le gouvernement norvégien encourage l'élevage de rennes.
Dans les circonstances particulières comme un mariage, les lapons revêtent toujours leur costume typique et coloré.

2 décembre 2019

Décembre en fête.

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Voici venu décembre et son cortège de festivités !
Marchés de Noël, foires aux artisans, crèches animées, marionnettes, distribution de friandises et dégustations de toute sorte de bonnes choses...
Décembre et son arc en ciel de couleurs, de paillettes et de saveurs.
Décembre, mois du rêve et de la magie...
Décembre, mois de Saint-Nicolas et du Père Noël, mois des cadeaux et des enfants.

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Que ce mois décembre soit avant tout celui de la famille, de la chaleur humaine, de la fête et de la joie... la vraie.
Celle du coeur !
Un peu partout pendant le mois de décembre sera le théâtre d'expositions et d'animations plus passionnantes les unes que les autres.

20 décembre 2019

La crèche à travers le temps.

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Connaissez-vous l'histoire de la crèche ?
Elle remonte à bien longtemps et célèbre la joie de la Nativité, devenue au fil des siècles une merveilleuse expression de foi populaire.
La première représentation de la crèche a suivi de peu la naissance de l'enfant Jésus.
Dès le deuxième siècle, à Rome, un artiste peignait, sur les murs des catacombes de Priscille, une fresque de la Nativité.
Puis, dans le même lieu, les mages firent leur apparition.
Au quatrième siècle, on vit apparaître l'âne et le boeuf.

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Mais c'est incontestablement à Saint François d'Assise que l'on doit la première crèche vivante.
Depuis, dans le monde entier, on commémore la naissance de Jésus.
A Creccio, dans la nuit du 14 au 15 décembre 1223, François fit préparer au château, une crèche avec du foin, un âne et un boeuf.
Il pensait qu'il était plus facile, grâce à cette représentation vivante, de s'imaginer la vie du Christ dès sa plus tendre enfance et les souffrances qu'il avait dû endurer dès sa venue au monde.
L'office de Noël fut donc célébré avec les frères de l'ermitage voisin et les gens du pays.
François, qui n'était que diacre, servait la messe.
A l'époque, il semble que cette crèche ait été une nouveauté dans la liturgie.

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Elle aurait été approuvée par le pape dont Saint François avait sollicité l'autorisation.
Pendant deux siècles au moins, les crèches furent aménagées uniquement dans les églises, pour l'édification des fidèles.
Puis elles entrèrent dans les maisons et les palais.
Les artisans et artistes mirent à l'épreuve leur habileté et les crèches rivalisèrent d'ingéniosité.
Certaines d'entre elles, fabriquées durant l'ère baroque, étaient même munies de mécanismes compliqués permettant aux personnages de se mouvoir comme les petits acteurs d'une pièce de théâtre.
Depuis, la crèche n'a cessé de conquérir le cœur des hommes du monde entier.
La crèche est devenue ainsi l'expression d'un art spontané et chacune d'elles est unique.
Placée sous le majestueux sapin, la crèche évoque la naissance du Christ et transmet un message d'amour et de paix.

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C'est autour d'elle que se réunissent familles et amis.
A l'origine, le mot crèche désignait la mangeoire des bestiaux où fut déposé Jésus par la Vierge.

20 mars 2019

Comprendre la Préhistoire

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A. Le manque de documentation.
La préhistoire est une longue période qui commence avec les premiers hommes (il y a peut-être 1.000.000 d'années !) et se termine avec l'apparition de l'écriture.
Il serait tout aussi juste de dire que la préhistoire finit pour un peuple quand celui-ci apprend à se servir du METAL.
En effet, un peuple qui accède au métal entre rapidement ensuite dans l'histoire.
Les témoignages se limitent donc à des documents NON écrits (armes, outils, bijoux . . .) qui éclairent les principaux aspects de la vie matérielle sans, bien sûr, avoir la précision des textes.
La chronologie faisant largement défaut, cette immense période est obscure.
Aujourd'hui, cependant, la chronologie est en progrès grâce au procédé de datation basé sur la perte de radioactivité du carbone 14 que contient toute matière vivante.
En effet, après la mort de l'animal ou d'un élément végétal, le carbone 14 se désintègre régulièrement en carbone ordinaire, selon un rythme connu.
C'est ainsi qu'après 5568 ans, l'activité du carbone 14 est réduite de moitié.
Après le double d'années, elle est réduite du quart, etc….

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B. La pierre, témoignage de base.
Les civilisations préhistoriques sont essentiellement basées sur le travail de la pierre.
D'abord maladroit, l'homme parvient petit à petit à maîtriser la pierre dont il fait ses armes, ses outils, etc.
C'est le silex qui constitue la matière idéale.
Alors qu'au début l'ouvrier obtenait, pour un kilo de silex, seulement 10 cm de tranchant, il obtiendra, après des millénaires, jusqu'à 20 m de tranchant !
Les outils fabriqués deviennent donc de plus en plus efficaces et satisfont des besoins essentiels, comme couper, percer...

1. L'époque de la pierre taillée ; le paléolithique.
Etendue ; des origines à 5.000 - 3.OOO av. J.-C.
a. Au paléolithique inférieure.
L'homme vit sous un climat chaud, entouré d'une flore méditerranéenne et d'animaux aimant la chaleur et l'humidité (hippopotame).
Il habite sur les hautes terrasses des fleuves (huttes de branchages), se nourrit de cueillette de fruits et chasse des proies faciles , armé d'un épieu de bois ou d'un "coup de poing".
Ce genre de vie l'empêche d'avoir une habitation fixe.
Un certain nomadisme est inévitable.
b. Au paléolithique moyen. 
Le climat devient froid humide.
L'ours et le mammouth font leur apparition.
L'homme dit de "Néanderthal" vit dans ce milieu hostile.
Ses grottes dominent les fleuves.
La conquête du feu permet la cuisson de la nourriture.
Essentiellement chasseur (gibier, poisson), le Néanderthalien améliore son outillage et inhume ses morts.
c. Au paléolithique supérieur.
Avec le recul des glaciers, apparaît ''l'Homo Sapiens'', homme intelligent qui améliore considérablement ses conditions d'existence en multipliant un outillage de plus en plus spécialisé, non seulement en pierre, mais aussi en os et en bois de renne.
Cet animal est exploité au maximum ; peau, bois, viande, nerfs, lait.
2. L'époque de la pierre polie.
Le néolithique Etendue : de 5.000 à 1.800 av. J.-C; variable selon les régions ou les pays.
La vie est transformée par la grande révolution agricole.
Grâce à l'agriculture et à l'élevage, une vie plus ou moins sédentaire succède au nomadisme.
Favorisé par un climat adouci, l'home se fixe dans des villages parfois placés sur pilotis enfoncés dans les eaux d'un lacs ce sont les cités lacustres.

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C. Les métaux Etendue.
A partir de 3.500 - 1.800 av. J.-C, selon les régions.
L'or et le cuivre purs sont les premiers métaux utilisés.
Viennent plus tard le bronze (alliage de neuf dixièmes de cuivre et d'un dixième d'étain) et le fer, d'abord très rare.
L'or est occasionnellement travaillé pour la confection des bijoux.
Le fer est extrait du minerai affleurant en de nombreux endroits.
Celui-ci est réduit dans un bas-fourneau.
Une sorte de poche constitue le creuset à la base d'une cheminée primitive dans laquelle l'ouvrier accumule des minerais et des branchages.
Le métal encore imprégné de scories sera épuré (plusieurs fois) par martelage à chaud, de façon à obtenir un métal assez pur pour être façonné.

20 février 2019

L'histoire, le temps et les périodes.

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1. Qu'est-ce que l'histoire ?
C'est un retour dans le PASSE dans le but de connaître la vie des hommes.
C'est-à-dire les événements (ex.: l a guerre), mais aussi tout ce qui a été adopté par les hommes depuis leur origine.
Habitudes, manières de penser, lois, religions, arts, sciences, techniques, etc., bref, en un mot, la CIVILISATION.

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2. Comment connaître l'histoire ?
a. Par le souvenir mais imprécision, oubli, erreur... et impossibilité de remonter personnellement au-delà de 100 ans !
b. Par la documentation.
La documentation est recherchée dans le but de retrouver la VERITE.
2 sortes de documents existent :
- les documents écrits (lettres, textes de lois . . .).
Ce sont les meilleurs, mais ils ne disent pas toujours la vérité (ex. : les journaux !).
- les documents non écrits (monuments, pièces de monnaie, bijoux, armes...).
Il est difficile de les expliquer.
L'archéologie est la science qui étudie les monuments anciens.

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3. La chronologie.
a. Qu'est-ce que l a chronologie ?
C'est la science qui permet de dater les événements afin de les replacer correctement les uns par rapport aux autres.
b. Quel en est le point de départ ?
La naissance du Christ est le point ZERO à partir duquel les années sont comptées (ex.: 1968 = 1968 ans après la naissamce du Christ).

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4. Quelles sont les grandes divisions du temps ?
- L'année
- Le siècle (100 ans) ex.: I968 = 20e siècle (19 + 1).
- Le millénaire (1000 ans ou 10 siècles).
- Les grandes périodes :
La préhistoire : du premier homme à l'invention de l'écriture.
L'histoire :
+ L'Antiquité : de l'Egypte ancienne à la disparition de l'empire romain (5ème siècle).
+ Le Moyen Age : de la disparition de l'empire romain aux grandes découvertes du 15e siècle.
+ Les Temps Modernes : des grandes découvertes à la révolution française de 1789.
+ Les Temps Contemporains : de la révolution française à nos jours.
Ces divisions n'ont été choisies que pour faciliter l'étude (en effet : Antiquité en 475 et Moyen Age en 476 ?).

6 février 2019

Horloge *

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Si on réduisait à un an le milliard d'années qui s'est écoulé depuis l'apparition de la vie sur le globe, l'homme préhistorique occuperait les huit dernières heures du jour ultime, l'homme historique - de l'Egyptien antique à nos contemporains — ne représenterait que deux ou trois minutes.

CARL GRIMBERG (1875-1941 / historien).

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4 mai 2021

MONUMENT élevé au GÉNÉRAL TRAVOT par MAINDRON (Hippolyte).*

Travot

Œuvre crayon lithographique, Deveria (Achille-Jean-Marie), imprimée chez Lemercier, 1838.
Travot est représenté tenant à la main une feuille sur laquelle est écrit :
"Travot pacificateur de la Vendée ".
Sur le socle "Le général Travot, H. Maindron ".
Refusée par le jury au Salon de Paris de 1836, cette statue en bronze a été inaugurée le 26 août 1838 à la Roche-sur-Yon.
L'affiche de souscription comportant la liste des personnes qui ont participé à l'érection de ce monument, est conservée aux Archives Départementales de la Vendée (cote T.369).
Cette œuvre a été envoyée à la fonte par les Allemands lors du second conflit mondial (1944).
Jean-Pierre Travot.
Né à Poligny en 1767, mort à Chaillot en 1836.
Engagé dans un régiment d'infanterie (1786), il prend part aux campagnes révolutionnaires.

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Vainqueur de Charette à la Brussière (janv. 1796), il le fait prisonnier (mars 1796).
Général de division (1805), il participe aux guerres de l'Empire.
Après avoir remporté les victoires d'Aizenay et de Saint-Gilles (mai 1815), il livre bataille à Rocheservière et pacifie le marais vendéen.
Pair de France en 1815, il se retire à Lorient après l'abdication de Napoléon V.
Arrêté en 1816, condamné à vingt années de réclusion, il est interné au Fort de Ham.
Atteint de folie, il est gracié en 1819.

20 mai 2019

Le Mystère du Puy du Fou (2/2)

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Pourquoi le Puy du Fou ?
On songe à quelque lieu étrange enrobé d'un puissant mystère, dont l'origine nous plongerait au cœur d'une histoire lointaine et tourmentée. 
Le détour toponymique nous aide à en comprendre le sens exact.
Les "Puy" sont nombreux en France et signifient toujours une élévation, depuis la montagne altière jusqu' à la paisible butte.
Promontoire qui dissimule les vallées, son origine latine révèle un podium.
Le substantif qui le caractérise, facile à traduire désigne un arbre, plus précisément un hêtre.
Un demi-siècle avant Jésus-Christ, lors de l'occupation romaine, cette colline devait être boisée.

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Plusieurs hêtres dominaient alors le paysage.
L'histoire est assez imprécise et le lieu garde encore tout son mystère.
Il faut bien dire que le Château du Puy du Fou était alors le siège de légendes et d'anecdotes peu flatteuses.
Mais le château de Puy du Fou est le présent lié au passé.
Le château, dont les grandes lignes Renaissance se sont brisées dans des volutes de charpentes en feu, était la plus perdue des ruines, au fond d'un des terroirs les plus secrets.

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Le Bocage vendéen est l'équilibre même de la nature.
Son relief est à l'image des cartes de Noël émaillées de paillettes de notre enfance, avec des petits chemins qui se perdent derrière des collines basses.
Mais ses floraisons ont la violence d'un sacre et les versants se couvrent de bleu, de mauve ou de jaune.
Les Vendéens sont de cette sorte.
Ce peuple qui regarde le monde à travers des rideaux de lin fermés est capable de réveils et de colères cosmiques.
Ces gens n'aiment pas que d'autres pensent à leur place et leur dictent leur bonheur.

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Leur silence est observation, ou désapprobation.
Leur fureur est générosité. Une expérience comme celle du Puy du Fou peut se faire partout, mais la dimension du phénomène social est ici exceptionnelle.
Ici, une population a décidé qu'une ruine serait à la fois église, école, terrain de spectacle, centre de méditation, stade.
Aspiration collective, fraternelle, inspirée par un chef naturel et le contraire d'un embrigadement de masse ou de loisirs programmés.
Du Marais à la Loire, de la Plaine au Pays de Retz, le terrain semblait vierge.
Mais lorsque la baguette du magicien commença à jouer, les silhouettes sortirent de partout, étonnées d'être si nombreuses, si jeunes et enthousiastes, si désintéressées.

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Ils se déclarèrent chez eux, dans ce château pathétique, dont aucun motif ne reflète la prétention, mais dont chaque pan de mur a un air de dignité innée.
Fierté de vivre et de mourir debout, mais en toute simplicité….
Un château sans histoire.
Il n'est pas de ces grands navires qui ont marqué les itinéraires de l'histoire.

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Il reflète la vie d'un pays, d'une petite noblesse très attachée et liée à ses paysans.

8 avril 2019

Le Mystère du Puy du Fou (1/2)

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En 1978, Puy du Fou est une carcasse décharnée.
D'un aspect imprévu, le château enchante l'œil.
Face au couchant, des pans de murs ruinés baignent dans des flaques de boue.
Une fois le porche franchi, on pénètre dans la cour carrée autour de laquelle s'ordonnent les bâtiments.
Les deux tours octogonales de l'aile nord rappellent ce que fut la demeure au XVème siècle.
La partie principale du château se compose de deux corps de bâtiments réunis autour d'un escalier somptueux enrichi d'un péristyle à arcades et colonnes.

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Premier regard, première passion.
Le granit roux des Mauges aux gros grains de mica, les tuiles creuses, les briques roses, donne à l'ensemble une allure sobre et élégante.
Les tons pastel des tuiles et des briques tranchent habilement sur le granit.
Et lorsque le soleil, dans un ciel bleu de mer, éclaire sa façade, le Puy du Fou rayonne de pureté.
L'éblouissement gagne le visiteur : délicatesse et raffinement.
Les blocs de granit s'écartent sous la pression des racines sauvages et des paquets d'herbes folles.
Sur les caissons Renaissance, une pellicule verte, algue ou champignon, retient une humidité sournoise qui pénètre la pierre.

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La grande cour intérieure donne des allures de grosse ferme.
Au sol, des lapins s'agitent dans leurs clapiers.
Plus haut, sur des meneaux brisés, perchent des coqs, surveillant leur harem.
Dans les airs, tournoient des nuées de corbeaux dont les nids se détachent sur un ciel indifférent gorgé de nuages froids.
L'usure du temps et l'incurie des hommes ont eu raison, en un siècle, de sa partie centrale très certainement copiée sur le péristyle de Lebreton à Fontainebleau.
La nuit, une chouette-effraie crie et redonne vie à cette énigme de blocs effondrés, de corniches rousses de mousses.
Cette chouette est un lien.
Se souvient-elle et imite-t-elle le cri des hommes qui, dans ce pays, ressemble au sien ?

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Ces hommes qui ont défendu leur château contre les colonnes infernales de Turreau.
1794, l'année de sang, qui crucifia ce pays de son épée de feu, lui enlevant une âme sur deux, anéantissant tous ses villages, incendiant ses bois et ses champs.
Le souvenir des reflets de fer et de feu des guerres de Religion s'était estompé, depuis si longtemps, lorsque la plus injuste des répressions s'abattit sur ce peuple de paysans et d'artisans, au nom de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
Devenu inutile, restreint à un rôle de symbole déformé dans l'esprit des volontaires parisiens, le château ne pouvait être qu'une cible facile et sans grand danger pour les incendiaires.
Puis, destin commun aux chefs-d'œuvre en péril, il offrit ses cicatrices aux villageois ayant leur foyer à construire ou à reconstruire.

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Triste dépeçage justifié par les nécessités d'un pays exsangue aux survivants hagards.
Mais les Vendéens, peuple secret, peuple généreux et méfiant, se renfermeront derrière une pudeur qui en fait des géants et ne parleront plus de ce qu'ils n'oublieront jamais.
Pendant un siècle et demi, les murs du Puy du Fou braveront un destin scellé d'avance.
Lente érosion des souvenirs et des pierres, jusqu'au jour où en 1978, une nouvelle aventure attend le château dont le nom secret provoque à lui seul l'enchantement.
Un jour, l'École Nationale d'Administration (l'ENA, comme on dit) allait accueillir un jeune et brillant lauréat qui, pour l'instant, planchait sur ses manuels.
Etudiant aux champs avant de devenir sous-préfet, allongé sur l'herbe, face au château enflammé par les chauds rayons de soleil d'une fin d'été.
Manuels dans la main gauche, mais bloc de papier dans la droite, sur lequel une fine écriture dessinait une mise en forme de l'histoire à la dimension des hommes et des femmes du pays du Puy du Fou.

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Au printemps 1977, le département de la Vendée vient d'acheter ces ruines.
Alors, commence l'itinéraire d'abord solitaire de ce fils du pays qui allait déclencher une réaction en chaîne engendrant une série d'opérations collectives à vocation culturelle, inspirée par une pensée claire, et aussitôt prise en main par les populations du Haut-Bocage.
La plus importante est la renaissance du rôle social du château en pays rural.

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Puisque tout commence par la soif culturelle, les ruines du château allaient, en quelques mois, devenir une fourmilière et l'amorce du plus grand centre culturel de la région.
Une multitude d'actions et de créations allait éclore spontanément du savoir faire des acteurs du "Spectacle du Puy du Fou", car le creuset est né dans les textes et les images de ce fils du pays, Philippe de Villiers, et grâce à l'Association pour la mise en valeur du château et du pays du Puy du Fou.
Les répétitions de 1978 prouvent immédiatement qu'un nouveau mode d'expression est né, qui s'appellera "Cinéscénie", cinéma vivant de plein air, en direct, par des acteurs qui se souviennent et refont les gestes de leurs anciens.

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Fêtes et labeurs autour des quintaines du Moyen Age, danses et travaux des champs le long du passage légendaire de François Ier au château, saines colères pour la liberté de croire et de penser, modernismes et guerres mondiales.
Fil conducteur, témoin immuable de tous les temps : le paysan vendéen, Jacques Maupillier.
Un symbole parmi des millions d'ancêtres, hier la faux à la main et aujourd'hui manipulant des amplificateurs, des lasers, des jets d'eau ou de géantes brioches.
Ce pays caché a retenu son souffle car au départ, les notables craignent l'échec.
Mais les Vendéens ont compris l'importance du spectacle et se sont reconnus.
C'est encore leur victoire.
Le miracle de leur château va leur donner de nouvelles raisons de vivre et de se dépasser, subjugués par un phénomène que l'on croyait périmé, le bénévolat absolu.

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La Vendée n'était plus un pays perdu, oublié, méprisé.
La caricature que l'on avait voulu donner de ce pays de bocage, de marais, de landes et de plaines, pendant des décennies, vola en éclats en un soir.
Le bâtiment en lui-même n'est pas le sujet du spectacle.
Château vivant, propriété sentimentale d'un pays, il est un catalyseur entre le cœur des Vendéens et l'âme de leur terre.

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Le produit en est un phénomène social unique, dépassant la beauté et la charge émotionnelle d'une prestation qui est pourtant une réussite d'originalité avoisinant la perfection.
Les Puyfolais veillent sur lui, le château de tout un peuple.
En foulant la terre de sa cour, chacun s'y sent à la fois le propriétaire et le serviteur.
Pourquoi au Puy du Fou ?

Suite dans le preochain article.

21 janvier 2019

Les Fuies.*

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En Bas-Poitou, on a toujours désigné les anciens pigeonniers sous le nom de "fuies".
Le droit de fuie était un droit féodal qui appartenait, en principe, à tous les fiefs nobles avec maison noble.
Il demeurait attaché au fief même si celui-ci était devenu la propriété d'un roturier.
L'importance de la fuie était, généralement, fonction de l'importance du fief La plupart des belles fuies que nous retrouvons de nos jours datent du XVIIème siècle.
Le type courant est une tour ronde, avec une toiture de tuiles plates, pas très haute et, dans la plupart des cas, surmontée d'un petit dôme.

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La fuie comporte, en général, quatre petites lucarnes souvent couronnées d'un fronton et orientées vers le soleil, en alignement ou en triangle, à l’abri des vents et de la pluie.
Ces lucarnes permettent le passage des pigeons, mais sont suffisamment petites pour éviter l’intrusion des gros prédateurs.
A la base des fuies, le plus souvent est aménagé une plage d’appui qui permet à l’oiseau de prendre son envol, de se reposer ou de se réchauffer au soleil.

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A l'intérieur, se trouvent des boulins, sortes de niches en poterie dans lesquelles dormaient et couvaient les pigeons.
On compte souvent jusqu'à 4000 boulins dans une même fuie.
La fuie reste avant tout le témoin d'un élevage lucratif.
Pourvoyeur de viande délicate, d'œufs, de plumes pour garnir les couettes et de fientes pour engraisser les terres sur lesquelles se nourrissaient les volatiles.
A l'écart de l'habitation principale, le pigeonnier assurait la tranquillité à ses pensionnaires comme aux locataires ou propriétaires des lieux.

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Ces fuies rondes sont encore très nombreuses, quoique leur entretien soit coûteux et désormais inutile.
D'autres fuies étaient des tours carrées.
Les fuies ont aujourd'hui perdu toute fonction utilitaire et ne sont plus désormais maintenus que par un attachement au passé qui devrait être encouragé pour protéger l'ensemble du patrimoine.

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